Podcast / C'est arrivé le 13 mai 1993 : Nicolas Sarkozy et la prise d'otages de Neuilly
Le 13 mai 1993, a lieu la prise d’otages de Neuilly.
Un peu avant 9h30, un homme cagoulé et casqué pénètre dans l’école maternelle Commandant Charcot de Neuilly-sur-Seine.
Armé d’un pistolet et d’une ceinture d’explosifs, il entre dans la classe de Laurence Dreyfus et prend en otages l’institutrice et 20 enfants âgés de 3 à 4 ans.
La police est rapidement prévenue et fait évacuer le reste de l’école. Elle entame alors les négociations avec celui qui se fait appeler H.B., initiales de Human Bomb (la bombe humaine en anglais).
Sa véritable identité est Erick Schmitt. Un entrepreneur ayant fait faillite. Mais ça, les enquêteurs ne le sauront qu’à la fin de la prise d’otage.
Pour l’instant, H.B. demande 100 millions de francs ou bien il fera exploser la salle de cours et les enfants s’y trouvant.
L'intervention de Nicolas Sarkozy
Aux alentours de 13 heures, le maire de la ville, Nicolas Sarkozy, arrive sur les lieux.
L’homme politique, qui vient d’être nommé porte-parole du gouvernement et Ministre du budget il y a deux semaines seulement, est encore inconnu du grand public.
Il s’impose dans la négociation et exige de parlementer directement avec le terroriste.
Escorté par le RAID, le groupe d'intervention de la police nationale, il entre dans la classe.
Il gagne la confiance d’H.B. et obtient la libération de plusieurs enfants en échange de services, comme l’installation d’une caméra pour que le preneur d’otage puisse affirmer ses conditions à la télévision.
Mais à deux reprises, les négociations manquent de dégénérer.
Une situation pas tout à fait sous contrôle
Nicolas Sarkozy convainc H.B. d’accepter seulement 50 millions de francs au lieu de 100 millions.
L’argent étant difficile à rassembler, il promet un premier paiement de 5 millions en échange d'un enfant, ce que Schmitt accepte. Mais la valise qu’apporte le ministre ne contient que 2 millions, ce qui fait rentrer le terroriste dans une colère noire.
Dans un second temps, Nicolas Sarkozy apporte un nouveau sac de billets. H.B. lui explique qu’il ne fait pas ça pour l’argent. Cette fois, c’est le ministre qui s’énerve, qui vide le sac au pied du criminel et qui repart en emmenant un enfant dans ses bras.
H.B. refuse alors toutes nouvelles négociations avec Nicolas Sarkozy. Il détient encore 6 enfants.
Le lendemain, les discussions sont au point mort, mais H.B. fatigue. Le RAID met un somnifère puissant dans le café qu’il exige régulièrement.
L’unité lance l’assaut lorsqu’ils apprennent que Schmitt s’est endormi. Les enfants sont sauvés et le terroriste est abattu de trois balles dans la tête. La prise d’otages a duré 46 heures.
Cette affaire a permis à Nicolas Sarkozy de devenir un acteur majeur de la politique en France. Mais certaines zones d’ombre font encore polémiques, comme la mort d’Erick Schmitt, incomprise, notamment par les membres de sa famille et par certains magistrats.
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