Henri D'Oultremont témoigne de la libération de la côte fleurie en normandie et de la libération de Bruxelles par la brigade Piron
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00:00Je suis Henri Loutremont, natif de Liège et fier de l'être, et j'ai atterri à Bruxelles il y a 60 ans.
00:16Et juste au moment du débarquement, j'ai passé mon examen d'entrée à l'université,
00:22c'est-à-dire qu'en fait j'avais fini avec mes études moyennes.
00:26Alors, la libération à Bruxelles, il faut remonter un peu plus haut.
00:33Il y avait en Grande-Bretagne pendant la guerre pas mal de Belges,
00:39et dans ces Belges il y en a pas mal qui se sont engagés à l'armée de ce qui restait de l'armée en Grande-Bretagne.
00:48Et de fil en aiguille, c'est devenu ce qu'on a appelé par après la brigade Piron,
00:53c'est-à-dire un ensemble de Vendracin, d'Arquilleux, il y avait un petit groupe de voitures blindées de reconnaissance,
01:02et tout ça était très homogène, très indépendant.
01:08C'était d'ailleurs présenté par les Anglais comme un groupe indépendant,
01:13qui pouvait vivre sur lui-même et qu'on pouvait envoyer à droite et à gauche.
01:17Et on leur a confié comme tâche de remonter la côte française, ce qu'on appelle la Côte-Fleurie,
01:24et de libérer toutes ces villes jusqu'à arriver à la Seine.
01:29Ça a été une course folle pour arriver à Bruxelles en même temps que les Anglais.
01:34Et c'est comme ça que le 4 septembre, les troupes belges sont entrées dans Bruxelles et ont libéré Bruxelles.
01:46Bon, il n'y avait plus grand-chose à libérer parce que les Allemands étaient partis,
01:52mais enfin il y a quand même eu quelques combats encore autour de Bruxelles.
01:57Et à Liège, il y avait un officier belge qui était là, un Liégeois, de la brigade Piron, qui faisait du recrutement.
02:04Et bon, c'était un peu un hasard, parce qu'il y avait d'autres systèmes de recrutement locaux partout à droite et à gauche.
02:12Bref, je me suis engagé là avec 120 à 150 étudiants liégeois qui sont partis en même temps.
02:20Ils sont tous partis pour Bruxelles pour commencer notre entraînement.
02:26Mais ça, c'était deux mois après, c'était au mois d'octobre.
02:3180 ans après, vous êtes heureux d'être passé par là ?
02:34C'est la plus belle année de ma vie.
02:36Pourquoi ? C'était la liberté trouvée ?
02:39C'était la liberté, écoutez, à 19 ans.
02:42Après 5 ans d'occupation, être là, à faire quelque chose de nouveau, qui nous intéressait.
02:49Et alors, bon, nos instructeurs anglais étaient peut-être un peu étonnés parce que,
02:54bon, sans se vanter, nous étions peut-être un peu plus malins que la moyenne des garçons qu'ils avaient eus avant.
03:02Et on était là volontaires, on acceptait tout ce qu'il fallait faire,
03:07on faisait son job, mais il ne fallait pas nous embêter.
03:10On faisait son job et il ne fallait pas avoir des sous-officiers ridicules
03:14qui pinaillaient parce qu'il était mal fait.
03:17Ça ne passait pas ça.
03:19Mais sinon, pour le reste, on faisait son job avec plaisir, on aimait bien, il n'y avait pas de problème.