"Ce qui s'est passé n'est pas humain": le témoignage de l'octogénaire cambriolé et torturé avec son beau-frère à Corbières

"J'ai perdu contact avec la vie. J'étais dépassé, je ne savais plus quoi faire". Le matin du 14 juillet, B.J a vécu l'horreur, à Corbières-en-Provence (Alpes-de-Haute-Provence).

À 7h du matin, trois hommes cagoulés entrent par effraction chez lui et le ligotent sur le canapé. Commence alors une effroyable séance de torture qui dure plus d'une heure.

"Ils sont allés chercher mon beau-frère dans sa chambre et ils l'ont ligoté à côté de moi. Et là ils ont commencé à le taper. Ils l'ont massacré", se souvient l'ancien antiquaire d'une voix tremblante. Les cambrioleurs insistent pour connaître l'emplacement d'un coffre-fort qu'il ne possède pas.

Des tableaux et des montres

Frustrés par les réponses de l'homme de 88 ans, ils chauffent un fer à repasser et le plaquent contre la jambe et le pied de son beau-frère. La torture s'intensifie encore lorsque l'un des individus tire deux fois sur la jambe de ce dernier avec une carabine à plomb. Le but de la manœuvre, faire craquer l'octogénaire.

Sans succès. Impuissant, B.J ne peut pas leur apporter ce qu'ils souhaitent. Ils repartent tout de même avec des tableaux, des montres et 300 euros d'économies, non sans avoir saccagé la villa. Ils chargent ensuite le butin dans une voiture de location garée devant chez lui. Celle-ci sera retrouvée incendiée le lendemain à Sainte-Tulle.

Depuis, B.J se dit traumatisé. Il ne se sent plus en sécurité chez lui et songe à déménager. Il ne sort plus non plus tout seul, lui qui avait déjà été braqué une fois devant son domicile. "Je ne dors plus la nuit. Je me lève à 3h du matin, je prends des cachets, je vois un psychiatre. Je suis trop marqué", confesse-t-il.

Son beau-frère, quant à lui, conserve des séquelles avec des douleurs aux cervicales et une blessure qui commence à s'infecter sur la jambe.

Deux suspects arrêtés

Contacté par BFM DICI, le maire de Corbières-en-Provence se veut intransigeant concernant les agresseurs. "J'ai du mal à comprendre comment un être humain peut torturer un homme de presque 90 ans. Je ne comprends pas que ça puisse arriver. Ce ne sont pas des hommes", assène-t-il.

Deux suspects ont été arrêtés ce mardi 27 août dans les Bouches-du-Rhône. Ils étaient activement recherchés par la section de recherches de Marseille pour des faits similaires dans le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône. L'enquête doit encore confirmer si c'est bien eux qui ont cambriolé B.J.

Ce dernier espère quant à lui que justice sera rendue : "Ce qui s'est passé n'est pas humain. Je crois que même les Allemands sous l'occupation ne faisaient pas ça. Ils méritent d'être punis sévèrement", termine-t-il avant de se perdre dans ses pensées.