Parc archéologique national Tak’alik Ab’aj
National Archaeological Park Tak’alik Ab’aj
La description est disponible sous licence CC-BY-SA IGO 3.0
Parc archéologique national Tak’alik Ab’aj
La description est disponible sous licence CC-BY-SA IGO 3.0
حديقة تاكاليك أباخ الأثرية الوطنية
source: UNESCO/CPE
La description est disponible sous licence CC-BY-SA IGO 3.0
塔卡利克·阿巴赫国家考古公园
source: UNESCO/CPE
La description est disponible sous licence CC-BY-SA IGO 3.0
Национальный археологический парк Такалик-Абах
source: UNESCO/CPE
La description est disponible sous licence CC-BY-SA IGO 3.0
Parque arqueológico nacional Tak’alik Ab’aj
source: UNESCO/CPE
La description est disponible sous licence CC-BY-SA IGO 3.0
Valeur universelle exceptionnelle
Brève synthèse
Tak’alik Ab’aj est un site archéologique situé dans le piémont de la côte pacifique du Guatemala. Sa longue histoire s’étend sur 1 700 ans, de 800 avant notre ère à 900 de notre ère. La première moitié de cette période a été marquée par la transition de la civilisation olmèque à la culture maya préclassique, alors émergente. Acteur majeur et véritable catalyseur de cette transition, le site Tak’alik Ab’aj a joué un rôle essentiel pour la (très longue) route commerciale qui reliait l’isthme de Tehuantepec, sur le territoire de l’actuel Mexique, au Salvador actuel. Les idées et les coutumes étaient largement diffusées le long de cette route. La diversité des styles sculpturaux observés à Tak’alik Ab’aj, qui surpasse celle d’autres sites de Méso-Amérique, ainsi que la présence d’objets d’art lapidaire, de céramiques et d’objets lithiques provenant de sites parfois situés à des centaines de kilomètres du bien, témoignent de ces échanges. Sur le site archéologique, des systèmes innovants de gestion de l'eau ont été découverts, et les espaces et bâtiments sacrés ont été conçus selon des principes cosmologiques.
Critère (ii) : Le site Tak’alik Ab’aj a joué un rôle clé pour une ancienne route commerciale importante, qui s’étendait sur plusieurs centaines kilomètres. Grâce aux échanges de théories, de matériaux et de biens, le site a pu glaner et disséminer quantités d’idées parmi les plus avancées en matière de planification urbaine, d’arts monumentaux et d’architecture, mais aussi de gestion de l’eau, qui sont traduites dans l’aménagement, l’architecture et le programme sculptural du bien. L’architecture et l’aménagement urbain étaient basés sur des préceptes cosmologiques ancestraux, et les espaces créés servaient de cadre rituel aux apparitions publiques des premiers souverains des royaumes naissants pendant la période préclassique. En outre, la profusion et la pluralité des sculptures en pierre, ainsi que les preuves de progrès en matière d’écriture, de mathématiques et de systèmes calendaires précoces trouvées sur le site, à partir de la période préclassique, reflètent la richesse et la diversité des expressions culturelles nées du contact avec des peuples et des cultures éloignés, et résultant de la transition des expressions culturelles olmèques aux expressions culturelles mayas.
Critère (iii) : Tak’alik Ab’aj est un exemple exceptionnel du développement et de l’utilisation précoces de nombreuses traditions culturelles majeures, dont certaines sont aujourd’hui considérées comme représentatives de la Méso-Amérique, notamment la représentation symbolique des observations astronomiques et leur traduction dans la planification et la conception urbaines, le système calendaire et l’écriture hiéroglyphique. En outre, la réutilisation et l’association de sculptures de styles différents et d’époques antérieures, notamment des œuvres issues des cultures olmèque et maya, constituent un exemple remarquable de la création d’installations publiques ou de scénarios architecturaux.
Intégrité
L’intégrité du site Tak’alik Ab’aj passe majoritairement par l’intégrité des vestiges archéologiques liés au groupe central du site archéologique plus vaste. Les attributs concernés ici sont la transition des expressions culturelles olmèques aux expressions culturelles mayas, l’aménagement urbain basé sur des préceptes cosmologiques et des théories astronomiques, ainsi que la répartition des sculptures, des structures et des espaces sacrés pour les représentations rituelles. Le site archéologique est intact et ne fait l’objet d’aucune pression majeure. Après son abandon vers l’an 900 de notre ère, le bien a été recouvert par une végétation dense. Plus récemment, des plantations de café, de caoutchouc et de canne à sucre ont été installées sur le site (mais elles n’atteignent pas les niveaux archéologiques dans le sol). Les fouilles ont mis au jour des éléments historiques, pour la plupart intacts, et la documentation et l’inventaire de ces découvertes ont permis de constituer des archives archéologiques très complètes. Les limites du bien ont été établies de manière à englober les éléments situés dans le groupe central, considéré comme le cœur cérémoniel de Tak’alik Ab’aj. Une éventuelle extension du site, en fonction des découvertes archéologiques, pourrait néanmoins être envisagée à l’avenir.
Authenticité
L’authenticité du site Tak’alik Ab’aj réside dans la capacité de ses attributs à exprimer ses valeurs culturelles de manière véridique et crédible. Les conditions d’authenticité du site archéologique sont remplies en ce qui concerne sa localisation et son cadre, sa forme et sa conception, ses matériaux et ses substances. À l’heure actuelle, les groupes autochtones des vingt-deux langues affiliées aux Mayas considèrent toujours ce site comme un lieu sacré et s’y rendent pour accomplir différents rituels. L’utilisation continue du bien comme lieu de pèlerinage pour les guides spirituels autochtones (appelés « Ajq’ijab’ ») renforce l’authenticité du parc archéologique. Les vestiges archéologiques (bâtiments, sculptures et artefacts) qui transmettent la valeur universelle exceptionnelle du bien n’ont pas été dérangés avant les fouilles. Un programme spécial de conservation écologique est mis en œuvre sur le site ; la conservation et la stabilisation des vestiges archéologiques sont effectuées de manière respectueuse, avec des matériaux provenant directement de la région. Les canaux de drainage restaurés sont toujours utilisés et ils empêchent l’accumulation des eaux de pluie sur le site archéologique.
Éléments requis en matière de protection et de gestion
Le parc archéologique national Tak’alik Ab’aj a été créé en 1987. En 1989, le Conseil national des zones protégées a déclaré le site Tak’alik Ab’aj « zone de protection spéciale » (décret législatif n° 4-89). En 2002, l’ensemble du site archéologique a été déclaré par le ministère de la Culture et des sports « patrimoine culturel national », dans la catégorie « Parc archéologique national », pour sa grande valeur culturelle, artistique, archéologique et historique (décret ministériel n° 528-2002).
Le parc est financé et géré depuis sa création par le ministère de la Culture et des sports, par l’intermédiaire du vice-ministère et de l’Administration centrale du patrimoine culturel et naturel ainsi que l’Institut d’anthropologie et d’histoire du Guatemala. La structure de gestion locale du parc archéologique national inclut une unité Coordination technique scientifique et une unité Coordination technique administrative. Depuis 2011, le parc archéologique national développe et met en œuvre des plans de gestion quinquennaux destinés à garantir les recherches, la conservation, la protection, la sensibilisation, le fonctionnement et la gestion intégrée à long terme. Ces plans s’inscrivent dans des politiques plus larges, ainsi que dans des plans nationaux et municipaux axés sur le développement, la gestion territoriale ou le tourisme.
Un accord de coopération, incluant des mesures spécifiques pour constituer et garantir une zone tampon afin de renforcer la protection du parc archéologique national Tak’alik Ab’aj, a été signé et est actuellement en place. Cet instrument fonctionnel offre un niveau supplémentaire de protection pour le site et aide à éviter d’éventuelles utilisations futures du terrain qui pourraient avoir un impact sur la valeur universelle exceptionnelle du bien. La mise en place d’une réglementation permettant l’application des lois pertinentes devrait renforcer la protection du bien. Divers programmes et projets créent des espaces permettant aux communautés locales et autochtones de prendre part aux processus de prise de décision. L’organisation non gouvernementale nouvellement proposée devrait renforcer la participation de la population à la gestion du bien.