Menu Close
Une femme éternue dans un mouchoir.
La poussière de maison abrite des acariens qui peuvent poser de sérieux problèmes aux personnes allergiques. PeopleImages.com - Yuri A/Shutterstock

Allergies : se protéger des acariens qui vivent dans la poussière des maisons

Les acariens qui vivent dans la poussière des maisons causent parfois des allergies qui peuvent fortement dégrader la qualité de vie. Pour s’en débarrasser, certains moyens sont plus efficaces que d’autres.


Lorsque l’on pense « allergies », on pense souvent « poussière de maison », mais en réalité, les personnes allergiques sont souvent allergiques aux acariens qui y prolifèrent, et pas à la poussière elle-même.

Appartenant à la famille des arachnides, comme les tiques et les araignées, ces minuscules animaux mesurent de 0,2 à 0,3 mm : on pourrait en faire tenir une cinquantaine sur une tête d’épingle ! Ils vivent entre 65 et 100 jours, et les femelles pondent entre 60 et 100 œufs au cours de leur vie.

Acarien de la poussière domestique
Les acariens qui vivent dans la poussière de nos maisons sont si petits qu’une cinquantaine d’entre eux peut tenir sur une tête d’épingle. Choksawatdikorn/Shutterstock

Les acariens de la poussière domestique aiment les climats tempérés et l’humidité. Ils se nourrissent des cellules de peau que nous perdons, ainsi que de moisissures, qu’ils digèrent grâce à des enzymes. Ces enzymes sont excrétées dans leurs excréments environ 20 fois par jour. Durant leur existence, ils perdent aussi des fragments de leur exosquelette. Tous ces fragments protéiques peuvent déclencher des allergies chez les personnes souffrant de rhinite allergique (également appelée rhume des foins) : ce sont des allergènes.

Quels sont les symptômes ?

Lorsque les personnes allergiques aux acariens de la poussière de maison inhalent les allergènes qu’ils relarguent, ceux-ci pénètrent les muqueuses des voies respiratoires et des yeux. Leur corps les reconnaît et les perçoit comme une menace, libérant diverses substances chimiques, parmi lesquelles une molécule appelée histamine.

Cela provoque des symptômes tels que démangeaisons au niveau des yeux et de la gorge, éternuements, toux, écoulements nasal (nez qui coule) et post-nasal (sensation de mucus au fond de la gorge).

Les personnes souffrant de cette allergie respirent généralement par la bouche, ronflent, se frottent constamment le nez (ce qui peut aboutir à la création d’un pli nasal transverse hypo ou hyperpigmenté, en raison du mouvement de frottement répété – un geste parfois qualifié de « salut allergique »).

Ils peuvent aussi souffrir de fatigue et avoir les yeux cernés, car l’allergie aux acariens présents dans la poussière domestique peut dégrader la qualité du sommeil. Cette situation aboutit à une diminution des capacités de concentration au travail ou à l’école et altère leur qualité de vie.


Chaque mardi, notre newsletter « Et surtout la santé ! » vous donne les clés afin de prendre les meilleures décisions pour votre santé (sommeil, alimentation, psychologie, activité physique, nouveaux traitements…)

Abonnez-vous dès aujourd’hui.


En outre, chez les personnes atteintes d’eczéma, les fragments protéiques relargués par les acariens peuvent traverser la barrière cutanée abîmée, ce qui incite les cellules immunitaires de la peau à libérer des substances chimiques qui accroissent l’irritation. Conséquence : la peau devient plus rouge et plus douloureuse, surtout chez les enfants.

Les symptômes de l’allergie aux acariens sont souvent plus importants après le coucher, et le matin au réveil. Ils perdurent toute l’année, mais au printemps les personnes allergiques à la fois aux acariens et au pollen peuvent constater une aggravation.

Comment ce type d’allergie est-il diagnostiqué ?

Les symptômes de l’allergie aux acariens de la poussière de maison peuvent perdurer pendant des mois, voire des années avant que les malades ne consultent. Or, l’obtention d’un diagnostic est la condition sine qua none pour accéder au bon traitement. Consulter permet également d’obtenir des informations sur la façon de réduire l’exposition aux allergènes.

Un docteur parle à un patient
Votre médecin peut vous exposer les options de traitement possibles pour vos allergies, ainsi que la façon de minimiser votre exposition aux acariens. Monkey Business Images/Shutterstock

Pour déterminer si une personne est allergique, les professionnels de santé peuvent prescrire une analyse sanguine. Des tests cutanés (aussi appelés prick tests) peuvent également être effectués par les allergologues. Ces tests consistent à déposer sur la peau des gouttelettes de divers allergènes ainsi que des substances « contrôle » (témoins positif et négatif), puis à piquer à travers chaque goutte pour introduire un peu de liquide dans la peau. Après 15 minutes, on observe la réaction. Si la personne est allergique, la peau est indurée et rouge, et le patient ressent une démangeaison, un peu comme lors d’une piqûre de moustique.

Comment est traitée l’allergie aux acariens ?

Une fois le diagnostic posé, le professionnel de santé établit un plan de prise en charge médicale de la rhinite allergique afin d’en réduire les symptômes. Les options de traitement incluent généralement un ou plusieurs des éléments suivants :

  • des antihistaminiques non sédatifs (en prise quotidienne) ;

  • un spray nasal à base de corticoïdes (les gens utilisent souvent ces sprays de manière incorrecte, il est important de bien suivre les directives d’emploi) ;

  • des gouttes ophtalmiques antiallergiques.

Si le patient présente également un asthme ou un eczéma aggravé par les acariens, la prise en charge sera adaptée pour tenir compte de l’un et de l’autre.

En cas de symptômes graves, l’immunothérapie allogénique est une option possible, quoi que de long terme. Cette approche vise à désensibiliser progressivement le système immunitaire pour qu’il ne considère plus les protéines d’acariens de la poussière comme des menaces.

L’immunothérapie consiste à prendre un comprimé sublingual quotidien ou à recevoir une série d’injections. Les injections nécessitent une visite mensuelle chez l’allergologue, pendant trois ans, après une phase initiale d’une injection hebdomadaire.

Ces traitements sont efficaces, mais coûteux (et chronophages). Si vous envisagez d’y recourir, il est important de peser le pour et le contre avec le professionnel de santé qui vous suit.

Comment minimiser au quotidien les conséquences de l’allergie aux acariens ?

Pour réduire la quantité d’allergènes présents dans l’environnement, diverses mesures peuvent être mises en place. En voici une liste non exhaustive.

Chaque semaine, literie et pyjamas doivent être lavés à l’eau chaude. Il faut opter pour les couettes, housses, couvertures et vêtements de nuit qui peuvent supporter un lavage à 60 °C, car à cette température, le lavage élimine non seulement la poussière et les allergènes qu’elle contient, mais tue aussi les acariens et leurs œufs.

Si ce n’est pas possible, vous pouvez opter pour des housses étanches, qui empêcheront les acariens de s’installer. Ces housses doivent être nettoyées avec un chiffon humide à chaque fois que le linge de lit est changé.

En matière d’aménagement, si vous le pouvez, optez plutôt pour des stores et des sols en bois, plutôt que pour des rideaux ou moquettes. Évitez également les revêtements végétaux (sisal, jonc de mer…) ainsi que les canapés en tissus, les tentures murales, les peluches, etc., qui peuvent constituer autant de réservoirs de poussière.

Concernant le ménage, dépoussiérez les stores et autres surfaces avec un chiffon humide chaque semaine. Lorsque vous passez l’aspirateur, si vous êtes allergiques, portez un masque, car les acariens peuvent se retrouver dispersés dans l’air (le mieux étant de faire passer l’aspirateur par quelqu’un d’autre).

Attention aux fausses promesses marketing

Lorsque l’on achète un matelas neuf, il est toujours exempt d’acariens. Ces derniers le coloniseront lorsque l’on commencera à y dormir. Pour éviter cela, on peut être tenté de céder aux sirènes du marketing (dont les budgets peuvent être conséquents) et d’acheter plutôt des produits coûteux estampillés « hypoallergéniques », « anti-allergies » ou « sans allergène ».

Le problème est que le diamètre des pores de ces produits n’est souvent pas suffisamment faible pour empêcher le passage des acariens, de leurs excréments ou des cellules de peau dont ils se nourrissent. Au moment où sont rédigées ces lignes, le seul tissu commercial qui a des pores suffisamment petits pour pouvoir prétendre à ces qualifications est le tissu MicroTight™.

Par ailleurs, les sprays destinés à tuer les acariens nécessitent tellement de pulvérisations pour pénétrer les tissus qu’il est probable que ceux-ci se retrouvent ensuite très humides, et gardent une odeur prononcée (de plus, si les tissus traités ne sont pas correctement séchés, il existe un risque de voir s’y développer des moisissures).

Pour terminer, signalons que les affirmations selon lesquelles certains coûteux aspirateurs seraient capables d’extraire tous les acariens des surfaces aspirées ne sont pas scientifiquement prouvées.


Pour aller plus loin :

This article was originally published in English

Want to write?

Write an article and join a growing community of more than 195,600 academics and researchers from 5,104 institutions.

Register now