Cadreum’s review published on Letterboxd:
American Honey d'Andrea Arnold est une œuvre à la croisée du road-movie et du documentaire social, qui explore les marges de l'Amérique contemporaine à travers l’errance de Star (Sasha Lane) et d’un groupe de jeunes vendeurs de magazines.
D'un point de vue cinématographique, American Honey est un film qui reprend les traits de ses précédentes œuvres.
Le format 4:3 encadre cette jeunesse dans un espace visuel restreint, symbolisant des horizons sociaux étroits, tandis que la bande-son - chantée ou écoutée - éclectique fait vibrer le récit, incarne l’énergie des protagonistes. Arnold adopte un point de vue résolument empathique envers ses personnages, refusant de les juger ou de simplifier leurs motivations. Ce regard humaniste confère au film toute son authenticité.
Quant à narration, plutôt que de s'appuyer sur un arc dramatique clairement défini, American Honey progresse par fragments. Cette approche reflète l'errance et le caractère imprévisible de la vie des jeunes protagonistes. Par ailleurs, l'absence de véritable résolution narrative illustre le cycle sans fin de précarité et d'instabilité dans lequel ils évoluent.
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Andrea Arnold's American Honey is a work that sits at the intersection of road movie and social documentary, delving into the fringes of contemporary America through the wandering journey of Star (Sasha Lane) and a group of young magazine sellers.
From a cinematic standpoint, American Honey carries over many elements that define Arnold's previous works.
The 4:3 aspect ratio frames this youth within a visually constrained space, reflecting their limited social horizons. Meanwhile, the eclectic soundtrack—both sung and listened to—infuses the narrative with energy, becoming an extension of the protagonists’ spirit. Arnold adopts a deeply empathetic perspective toward her characters, refraining from judgment or oversimplification. This humanist lens is what lends the film its raw authenticity.
In terms of storytelling, rather than adhering to a clearly defined dramatic arc, American Honey unfolds in fragments. This fragmented approach mirrors the unpredictability and aimlessness of the protagonists’ lives. Moreover, the absence of a definitive narrative resolution underscores the cyclical nature of precarity and instability in which they exist.
By weaving together these elements, Arnold crafts a poignant, unvarnished exploration of a generation adrift in the margins of the American Dream.