Le CIUSSS de la Capitale-Nationale veut réduire de 70 % ses émissions de GES
Le reportage de Claude Bernatchez
Photo : Radio-Canada / Steve Breton
- Claude Bernatchez
Le CIUSSS de la Capitale-Nationale gère un parc immobilier de 200 bâtiments, dont des hôpitaux, des CHSLD, des CLSC et des centres de réadaptation. 19 d’entre eux, les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre (GES) de son parc immobilier, feront l’objet d’une mise à niveau.
Le projet au coût de 46 M$ est ambitieux : mettre à jour les équipements de chauffage tout en réduisant les coûts énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre.
Au cœur du projet, réduire la consommation de gaz naturel en transférant les capacités thermiques vers l’utilisation de thermopompage
, explique Patrick Ouellet, directeur des services techniques au CIUSSS de la Capitale-Nationale. On va réduire de 70 % notre empreinte carbone en GES, donc c'est un projet qui est très performant.
La moitié du budget total servira à la réfection du système de l'Institut universitaire en santé mentale de Québec (IUSMQ).
Maquette de la nouvelle salle de refroidisseurs de l'Institut universitaire en santé mentale de Québec.
Photo : Radio-Canada / Gracieuseté: Écosystem
Le tiers du projet est amorti par des subventions liées aux réductions des gaz à effet de serre. Il doit s'autofinancer en moins de six ans. Les cibles de réductions de GES et les économies d’énergie sont garanties par Ecosystem, l’entreprise de Québec qui a remporté l’appel d'offres.
On est associé à un fournisseur qui a démontré qu'il était capable de rencontrer ces objectifs. Donc on pense qu'on a le meilleur projet au Canada.
Le projet représente un investissement total de plus de 46 M$ et bénéficie des subventions suivantes :
- Énergir (2 M$)
- Transition énergétique Québec (7,1 M$)
- Hydro-Québec (4,3 M$)
- Ministère de la Santé et des Services sociaux (18 M$) par l'entremise du programme ministériel de soutien aux projets d’efficacité énergétique (3,3 M$) et du soutien mesures obligatoires en maintien d’actifs (14,7 M$)
Utiliser un bazooka pour tuer un oiseau
Les immenses chaudières à gaz de la centrale thermique de l’IUSMQ qui génèrent de la vapeur disparaîtront. C’est de l’eau chaude, produite par le nouvel équipement, qui circulera dans les tuyaux souterrains sous les bâtiments du complexe hospitalier.
Une chaudière à gaz à l'IUSMQ qui sera remplacée.
Photo : Radio-Canada / Steve Breton
Produire de la vapeur pour chauffer, c’est comme utiliser un bazooka pour tuer un oiseau
dit André Rochette, le fondateur de l'entreprise Ecosystem. C'est très performant le 15 janvier, mais le reste de l'année, c'est trop puissant.
Pour limiter les pertes de chaleur, l'ensemble du réseau sera converti à l’eau, à plus basse température.
L'aérothermie nécessite moins d'énergie qu'une chaudière électrique pour produire la même quantité de chaleur.
Photo : Radio-Canada / Gracieuseté: Ecosystem
Ça va nous donner vraiment tout l’espace pour installer des nouvelles unités très performantes pour chauffer un grand bâtiment.
André Rochette, fondateur d'Ecosystem.
Photo : Radio-Canada / Steve Breton
Le gaz naturel ne sera pas complètement éliminé, mais considérablement réduit. On ajoute de la redondance
, précise Patrick Ouellet. C'est-à-dire qu’en cas de panne ou de surcharge du réseau électrique d’Hydro-Québec, des chaudières au gaz pourraient prendre la relève.
Notre facture d'électricité va peut-être rester la même. La différence, c'est que je ne consommerai plus de gaz.
Plusieurs CHSLD, l'hôpital régional de Portneuf et le Jeffery Hale font partie des bâtiments ciblés.
Patrick Ouellet, directeur des services techniques au CIUSSS de la Capitale-Nationale
Photo : Radio-Canada / Steve Breton
La réfection des systèmes de chauffage devrait être terminée dans deux ans.
Contribuer à atteindre les cibles
D'ici 2030, le gouvernement du Québec s’est engagé à réduire ses émissions de GES de 37,5 % par rapport à leur niveau de 1990 et à atteindre la carboneutralité d'ici 2050.
André Rochette d’Ecosystem croit que le secteur du bâtiment peut atteindre ce niveau de réduction. Dans le bâtiment, c'est absolument possible,
dit-il avec confiance. C'est n’est pas toujours rentable par contre, alors c'est pour ça qu'on a besoin soit de la réglementation, soit des aides financières.
Selon l'inventaire québécois des émissions de GES en 2021 (Nouvelle fenêtre), le chauffage de bâtiments était responsable de 9,1 % des émissions de GES et se classait au quatrième rang des émetteurs derrière le transport, les industries et l’agriculture.
Établissements touchés par le projet :
- Centre d’hébergement Donnacona
- Centre d’hébergement Hôpital général de Québec
- Centre d’hébergement Loretteville
- Centre d’hébergement de Saint-Casimir
- Centre d’hébergement Saint-Raymond
- Centre d’hébergement de Saint-Siméon
- Centre d’hébergement Sacré-Cœur
- Centre d’hébergement Notre-Dame-de-Lourdes
- Centre d’hébergement Saint-Antoine
- Centre d’hébergement Christ-Roi
- CLSC de Donnacona
- CLSC de Saint-Marc
- Centre de protection et de réadaptation pour les jeunes en difficulté d'adaptation de Beauport - Le Gouvernail
- Hôpital Chauveau
- Hôpital Jeffery Hale
- Hôpital régional de Portneuf
- Institut universitaire en santé mentale de Québec (IUSMQ)
- Institut de réadaptation en déficience physique de Québec (IRDPQ) - Services aux adultes et aux ainés
- Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles du spectre de l'autisme des Santolines
- Claude Bernatchez
