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Répertoire national des certifications professionnelles

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Répertoire National des Certifications Professionnelles
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RNCP
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Le Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) recense tous les titres professionnels délivrés par le Ministère du travail par l'intermédiaire de l'établissement public France Compétences. Il ne doit pas être confondu avec un diplôme national (licence, master, doctorat) ou un grade équivalent. En effet, un diplôme est inscrit de droit au RNCP, mais un titre RNCP seul (souvent délivré par un établissement privé d'enseignement supérieur) n'est pas équivalent à un diplôme national délivré par le Ministère de l'Enseignement supérieur.

Trois types de titres sont reconnus dans le système éducatif français, à des degrès différents, présentés par ordre décroissant :


Il convient de noter que beaucoup d'écoles privées du supérieur font un usage massif du RNCP, en utilisant des techniques de confusion[1] pour assimiler ce dernier à un diplôme national (type licence ou master)[2].

Histoire et objectif

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Logotypes créés par le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.

En France, le répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) a été créé par la loi du 17 janvier 2002[3] et codifié à l'article L335-6 du code de l'éducation[4] jusqu'en 2018, année où son organisation est transférée à l'article L. 6113-1[5] du Code du travail, instauré par la loi no 2018-771 du .

Il est, depuis 2019, régi par l'article L6113-1 du code du travail[5] dont la rédaction est issue de la loi no 2018-771 du . Depuis le , sa gestion est dorénavant déléguée à l'organisme France compétences, qui dépend du ministère du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion. Placée sous l'autorité du ministre chargé de la Formation professionnelle, la Commission nationale de la certification professionnelle établit et actualise le répertoire national des certifications professionnelles. Elle veille au renouvellement et à l'adaptation des diplômes et titres à l'évolution des qualifications, à l'organisation du travail, aux compétences acquises eu égard aux besoins du marché du travail.

Le RNCP a pour objectif de contribuer à la reconnaissance des diplômes et des titres, et ainsi à faciliter l'accès à l'emploi, la gestion des ressources humaines et la mobilité professionnelle[6].

Les certifications enregistrées dans le répertoire sont reconnues sur l'ensemble du territoire national, et européen via le Cadre européen des certifications[7],[8],[9]. L'enregistrement dans le répertoire national concerne la seule certification proprement dite[10]. Si l'enregistrement au RNCP garantit le niveau de la qualification professionnelle, il ne garantit pas son niveau académique comme le fait un visa de diplôme visé accordé par le ministère chargé de l'Enseignement supérieur, ou une habilitation à décerner un titre d'ingénieur diplômé[11].

Fonctionnement

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Les diplômes et titres à finalité professionnelle sont classés dans le répertoire national des certifications professionnelles par domaine d'activité et par niveau.

À partir de et jusqu'en [12], les niveaux d'études allaient dans l'ancienne nomenclature de 1969 du niveau V (CAP-BEP), IV (Bac), III (Bac+2), II (Bac+3/Licence ou Bac+4/Master 1), I (Bac+5/Master 2/doctorat...)[13]. La loi n°2002-73 du 17 janvier 2002 de modernisation sociale crée le répertoire national des certification professionnelles[14]. En attendant la création d'une nouvelle nomenclature, les diplômes y seront classés après approbation par décision du groupe permanent de la formation professionnelle et de la promotion sociale du code de l'éducation[15].

En , une équivalence des niveaux d'études permet d'attribuer aux diplômes classés dans l'ancienne nomenclature un niveau dans la nouvelle nomenclature[16]. Dans cette nouvelle nomenclature, les niveaux d'études sont classés aux niveaux 1 (instruction maternelle), 2 (instruction élémentaire), 3 (CAP-DNB), 4 (Baccalauréat), 5 (DUT), 6 (Licence)[17], 7 (Master)[17], 8 (Doctorat)[17],[18].

Un diplôme ou un titre à finalité professionnelle peut être enregistré de droit au RNCP, c'est le cas des diplômes académiques et de certifications donnant lieu à un arrêté ministériel[19]. Un diplôme ou une certification peut aussi disposer d'une fiche dédiée qui y est enregistrée, une fiche a alors une durée maximum de validité de cinq ans[20].

Lorsqu'un diplôme a pour prérequis un diplôme de niveau donné, il n'est pas nécessairement de niveau supérieur. Ainsi, un diplôme qui demande pour y entrer un niveau 4 n'est pas nécessairement de niveau 5. Cette nomenclature affecte le niveau d'un diplôme par rapport aux savoirs, aptitudes et niveaux de responsabilité et d'autonomie qu'il pourvoit, conformément au cadre européen des certifications[21],[22],[23].

Les mises à jour se font par décision de la direction générale de France compétences publiée au JORF et sur le site de France compétences[24].

Pour les diplômes délivrés au nom de l'État, cet enregistrement est dit « de droit » (même s'il n'est pas automatique). Les diplômes nationaux de Licence sont placés au niveau 6, les diplômes nationaux de Master au niveau 7, et le diplôme national de Doctorat au niveau 8[17]. Pour les autres diplômes et titres, l'enregistrement, appelé « certification », passe par une commission technique, à la demande de l'organisme délivreur. Cette procédure succède à l'ancienne procédure d'« homologation ».

Dans le cas des diplômes techniques ou socioprofessionnels, l'organisme certificateur du diplôme est tenu de réunir une « commission professionnelle consultative » composée de représentants des employeurs (5), des organisations professionnelles (2), des organisations syndicales (5), des pouvoirs publics (5), de personnalités qualifiées (3) ainsi que de membres associés de Pôle Emploi (1) et du Centre d'études et de recherches sur les qualifications (1). La composition précise est fonction de la commission[25].

Nomenclature des niveaux de diplômes

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Cette nomenclature classe les diplômes de niveau du moins élevé de niveau 1, au plus élevé de niveau 8[26],[27]. L'ancienne nomenclature de 1969 allait du niveau V (CAP, BEP) au niveau I (équivalent aujourd'hui à un Master), mais elle n'était plus harmonisé avec de nombreux systèmes étrangers dont ceux du système européen, et a été remplacée en 2019 pour faciliter la lecture internationale des niveaux de formations[28],[27]. Elle est inspirée de la classification internationale type de l'éducation de 2011 établi par l'Unesco et[réf. nécessaire] basée sur le Cadre européen des certifications[23] établi par l'Union européenne.

La nomenclature est utilisée, notamment à des fins statistiques, pour mesurer les études accomplies par un individu. Elle est utilisée au sein de l'Éducation nationale, d'autres ministères délivrant des diplômes d'état mais aussi par Pôle emploi pour classer les demandeurs d'emploi par niveau de formation, etc.

Titre du diplôme Années après
le baccalauréat
Niveau RNCP du diplôme Compétences[29] Ancien niveau (1969-2006)
École maternelle
et élémentaire
- Niveau 1 et 2 Le niveau 1 correspond à la maîtrise des savoirs de base. Il est l'équivalent de l'école maternelle.
Le niveau 2 atteste la capacité à effectuer des activités et résoudre des problèmes courants à l'aide de règles et d'outils mobilisant des savoir-faire professionnels. Il est l'équivalent de l'école élémentaire. L'activité s'exerce avec un niveau restreint d'autonomie. Les titulaires sont formés pour occuper des emplois de maîtrise ou d'ouvrier non qualifié.
Niveau V
CAP, DNB, CFG - Niveau 3

Le niveau 3 atteste la capacité à effectuer des activités en appliquant des méthodes, des outils, des matériels et des informations de base, dans un contexte connu, et à adapter les moyens d'exécution et son comportement aux circonstances. Les diplômés du CAP, ou équivalent sont formés pour occuper des emplois de maîtrise ou d'ouvrier qualifié.

Baccalauréat Bac Niveau 4

Le niveau 4 atteste la capacité à effectuer des activités mobilisant un large éventail d'aptitudes, d'adapter des solutions existantes pour résoudre des problèmes précis, à organiser son travail de manière autonome dans des contextes prévisibles mais susceptibles de changer. Les diplômés du Bac sont formés pour occuper des emplois de maîtrise ou d'ouvrier qualifié.

Niveau IV
BTS, CPGE Bac + 2 Niveau 5

Le niveau 5 atteste la capacité à maîtriser des savoir-faire dans un champ d'activité, à élaborer des solutions à des problèmes nouveaux, à analyser et interpréter des informations en mobilisant des concepts, à transmettre un savoir-faire et des méthodes. Les diplômés du BTS ou équivalent sont formés pour occuper des emplois d'ouvrier ou de technicien qualifié.

Niveau III
Diplôme national de licence, BUT Bac + 3 Niveau 6

Le niveau 6 atteste la capacité à analyser et résoudre des problèmes complexes imprévus dans un domaine spécifique, à formaliser des savoir-faire et des méthodes et à les capitaliser. Les diplômés d'une licence sont formés pour occuper des emplois de technicien qualifié.

Niveau II
Diplôme national de master Bac + 5 Niveau 7

Le niveau 7 atteste la capacité à élaborer et mettre en œuvre des stratégies alternatives pour le développement de l'activité dans des contextes complexes, ainsi qu'à évaluer les risques et les conséquences de son activité. Les diplômés d'un master sont formés pour occuper des emplois de cadre.

Niveau I
Diplôme national de doctorat Bac + 8 Niveau 8

Le niveau 8 atteste la capacité à identifier et résoudre des problèmes complexes et nouveaux impliquant une pluralité de domaines, en mobilisant les connaissances et les savoir-faire les plus avancés, à concevoir et piloter des projets et des processus de recherche et d'innovation. Les diplômés d'un Diplôme national de doctorat sont formés pour occuper des emplois de cadre.

Notes et références

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  1. Mathis d'Aquino, « Des toboggans, des ChupaChups et une demande artificielle. Création et captation d'une demande pour les écoles privées du supérieur. », Zenodo,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. « Rapport d'information, n° 2458 », sur www.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  3. « Loi n° 2002-73 du 17 janvier 2002 de modernisation sociale », sur legifrance.gouv.fr, (consulté le )
  4. « L335-6 du Code de l'éducation », sur legifrance.gouv.fr, (consulté le )
  5. a et b Formation professionnelle tout au long de la vie - Article L. 6113-1, Légifrance (consulté le 28/11/2020).
  6. « France compétences établit et actualise deux répertoires de certifications professionnelles », sur France compétences (consulté le ).
  7. Conseil de l'Union européenne, « Recommandation du Conseil du 22 mai 2017 concernant le cadre européen des certifications pour l’apprentissage tout au long de la vie et annulant la recommandation du Parlement européen et du Conseil du 23 avril 2008 établissant le cadre européen des certifications pour l’éducation et la formation tout au long de la vie », sur Journal officiel de l'Union européenne, (consulté le )
  8. « Cadre national des certifications », sur Commission européenne, (consulté le )
  9. France compétences, Rapport relatif au référencement du cadre national français des certifications professionnelles au cadre européen des certifications pour l’apprentissage tout au long de la vie et à l’auto-référencement du cadre français de certification de l’enseignement supérieur au cadre général des certifications pour l’espace européen de l’enseignement supérieur, Paris, , 98 p. (lire en ligne), p. 46
  10. Consultation du répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), 9 décembre 2011, sur vosdroits.service-public.fr, le 8 mai 2012.
  11. « Les titres répertoriés au RNCP », Onisep,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. Josiane Paddeu et Patrick Veneau, « Genèse et institutionnalisation d’une nouvelle catégorie, la certification (1972/2018) », Formation emploi, vol. 2023/3, no 163,‎ , p. 39-66 (lire en ligne)
  13. « Quels sont les niveaux de qualification et à quoi correspondent-ils ? » [archive], sur service-public.fr (consulté le ).
  14. Loi n°2002-73 du 17 janvier 2002 de modernisation sociale
  15. « Décret n° 2002-616 du 26 avril 2002 pris en application des articles L. 335-6 du code de l'éducation et L. 900-1 du code du travail, relatif au répertoire national des certifications professionnelles (NOR : MESF0210488D) », sur legifrance.gouv.fr, (consulté le )
  16. Article 2 du Décret n° 2019-14 du 8 janvier 2019 relatif au cadre national des certifications professionnelles, (lire en ligne)
  17. a b c et d Article D6113-19 du Code du travail, (lire en ligne)
  18. « Décret no 2019-14 du 8 janvier 2019 relatif au cadre national des certifications professionnelles », sur legifrance.gouv.fr, - (consulté le )
  19. France compétences, Rapport relatif au référencement du cadre national français des certifications professionnelles au cadre européen des certifications pour l’apprentissage tout au long de la vie et à l’auto-référencement du cadre français de certification de l’enseignement supérieur au cadre général des certifications pour l’espace européen de l’enseignement supérieur, , 51 p. (lire en ligne), p. 33
  20. L6113-5 du Code du travail, (lire en ligne) :

    « Sont enregistrés par France compétences, pour une durée maximale de cinq ans, dans le répertoire national des certifications professionnelles les diplômes et titres à finalité professionnelle délivrés au nom de l'Etat créés par décret et organisés par arrêté des ministres compétents, après avis des commissions professionnelles consultatives ministérielles compétentes rendu dans les conditions prévues au II de l'article L. 6113-3, ainsi que ceux délivrés au nom de l'Etat prévus aux articles L. 613-1, L. 641-4 et L. 641-5 du code de l'éducation. II.-Sont enregistrés par France compétences, pour une durée maximale de cinq ans, dans le répertoire national des certifications professionnelles, sur demande des ministères et organismes certificateurs les ayant créés et après avis conforme de la commission de France compétences chargée de la certification professionnelle, les diplômes et titres à finalité professionnelle ne relevant pas du I et les certificats de qualification professionnelle. »

  21. Union Européenne, Le cadre européen des certifications: favoriser l’apprentissage, l’emploi et la mobilité transfrontalière, (lire en ligne)
  22. Article D6113-18 du Code du travail, (lire en ligne)
  23. a et b Préambule du Décret n° 2019-14 du 8 janvier 2019 relatif au cadre national des certifications professionnelles, (lire en ligne)
  24. Article R6113-12 du Code du travail, (lire en ligne)
  25. « Décret n° 2019-958 du 13 septembre 2019 instituant les commissions professionnelles consultatives chargées d'examiner les projets de création, de révision ou de suppression de diplômes et titres à finalité professionnelle délivrés au nom de l'Etat (NOR : MTRD1920162D) », sur legifrance.gouv.fr/, (consulté le )
  26. On trouve sur le site eduscol une liste des diplômes (de 97 pages) téléchargeable avec ce lien direct. Une grande partie des diplômes sont téléchargeables via le site du CRDP de Bordeaux,
  27. a et b « Quelle est la nomenclature des diplômes par niveau ? », sur service-public.fr, (consulté le )
  28. « Décret n° 2019-14 du 8 janvier 2019 relatif au cadre national des certifications professionnelles », sur legifrance.gouv.fr, (consulté le )
  29. « Décret n° 2019-14 du 8 janvier 2019 relatif au cadre national des certifications professionnelles », sur legifrance.gouv.fr (consulté le )

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Sources et bibliographie

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Articles connexes

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