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Michel Mohrt

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Michel Mohrt
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Fonction
Fauteuil 33 de l'Académie française
-
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Michel Lucien Marie MohrtVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
A travaillé pour
Parti politique
Membre de
Conflit
Genre artistique
Roman, essai
Distinctions
Œuvres principales

Michel Mohrt, né le à Morlaix et mort le à Neuilly-sur-Seine[1],[2], est un écrivain français, tour à tour essayiste, romancier et historien de la littérature, en plus de s'être aussi fait éditeur et traducteur littéraire, critique littéraire et peintre (aquarelliste).

Michel Mohrt fait son entrée dans le monde des lettres dès l'âge de 14 ans en illustrant de bois gravés un ouvrage de l'écrivain bretonnant Jakez Riou. Il fait des études de droit et de lettres à l'université de Rennes. Il est alors sympathisant de l'Action française. Licencié en droit, il s'inscrit au barreau de Morlaix en 1937.

Il fait, comme officier, la campagne de 1940 sur le front des Alpes (contre les Italiens), notamment dans la vallée de la Vésubie. De cette expérience, il tirera un ouvrage intitulé La Campagne d'Italie. Parmi ses amis, il compte Jean Bassompierre, qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, s'engage dans la Légion des volontaires français contre le bolchevisme puis dans la division SS Charlemagne et est fusillé en 1948. Il lui rend hommage dans son ouvrage Tombeau de La Rouërie. En 1943, il publie sept articles à caractère littéraire (sur Flaubert, Laclos, Renan et Montherlant) dans Je suis partout[3].

Après la guerre, il s'inscrit au barreau de Marseille, ville où il se lie d'amitié avec Robert Laffont qui l'introduit dans le milieu littéraire. Bien qu'il n'ait pas été inquiété à la Libération, ses publications dans Je suis partout n'ayant pas de portée politique, il choisit l'exil au Québec et aux États-Unis[4] à l'université Yale où il donne des cours. Il revient en France en 1952[4] pour rejoindre l'éditeur Gallimard où il entre au comité de lecture comme spécialiste de la littérature nord-américaine. Il entretient des liens d'amitié avec Robert Penn Warren, William Styron, Jack Kerouac et William Faulkner.

Il a reçu le Grand prix du roman de l'Académie française en 1962 pour La Prison maritime. Le , il a été élu membre de l'Académie française, succédant à Marcel Brion, le même jour que Jean Hamburger, au Fauteuil 33, le fauteuil de Voltaire. En 2001, il reçoit le Prix des intellectuels indépendants. Il a aussi publié dans Le Figaro de nombreuses critiques littéraires.

Dans son discours de réception à l'Académie française de Michel Mohrt, Jean d'Ormesson dit de lui : « Anarchiste de droite et même d’extrême droite de son propre aveu, tour à tour exilé volontaire aux Amériques et émigré de l’intérieur en France ayant fait le choix de l’écriture comme refuge ultime, Michel Mohrt aura incarné par sa vie et plus encore à travers son œuvre littéraire les grandes figures de l’exil des vaincus de la Libération. Un camp plus perçu que vécu comme le sien mais auquel il s’est immédiatement identifié dans l’événement comme dans sa postérité. »[4].

Carte envoyée par Jack Kerouac à Michel Mohrt en 1962.
  • 1928 : Gorsedd Digor, gant Jakez Riou. Skeudennaouet gant M(ichel) Mohrt. Brest. 1928.
  • 1943 : Montherlant, « homme libre » (Gallimard)
  • 1943 : Les Intellectuels devant la défaite de 1870 (Buchet-Chastel)
  • 1945 : Le Répit, roman (Albin Michel)
  • 1948 : Le Cavalier de la nuit, R. Penn Warren (Stock)
  • 1949 : Mon royaume pour un cheval (Albin Michel)
  • 1951 : Les Nomades (Albin Michel)
  • 1952 : Marin-la-Meslée (Pierre Horay)
  • 1953 : Le Serviteur fidèle (Albin Michel)
  • 1955 : Le Nouveau Roman américain (Gallimard)
  • 1956 : La Littérature d’Amérique du Nord, dans Histoire des Littératures, tome II (Gallimard)
  • 1961 : La Prison maritime (Gallimard)
  • 1963 : traducteur de La Marche de nuit, de William Styron (Gallimard)
  • 1965 : La Campagne d’Italie (Gallimard)
  • 1969 : L’Ours des Adirondacks (Gallimard)
  • 1970 : L’Air du large (Gallimard)
  • 1970 : Un jeu d’enfer, théâtre (Gallimard)
  • 1974 : Deux Indiennes à Paris (Gallimard)
  • 1975 : Les Moyens du bord (Gallimard)
  • 1979 : La Maison du père, récit (Gallimard)
  • 1980 : Paquebots, le temps des traversées (Éditions Maritimes et d’Outre-Mer)
  • 1986 : La Guerre civile (Gallimard)
  • 1987 : Discours de réception à l'Académie française et réponse de Jean d'Ormesson (Gallimard)
  • 1988 : Vers l’Ouest (Olivier Orban)
  • 1988 : L’Air du large II (Gallimard)
  • 1989 : Le Télésiège (Gallimard)
  • 1989 : Benjamin ou Lettres sur l’inconstance (Gallimard)
  • 1991 : L’Air du temps (Editions du Rocher)
  • 1991 : Un soir, à Londres (Gallimard)
  • 1992 : Monsieur l’Ambassadeur, théâtre (Gallimard)
  • 1992 : On liquide et on s’en va, sotie (Gallimard)
  • 1996 : Les Dimanches de Venise (Gallimard)
  • 1996 : La Leçon de morale dans une loge, nouvelle (Editions du Rocher)
  • 1998 : Bouvard et Pécuchet, de Gustave Flaubert (Gallimard)
  • 1998 : L’Ile des fous, nouvelles (Editions du Rocher)
  • 1999 : De bonne et mauvaise humeur (Editions du Rocher)
  • 2000 : Tombeau de La Rouërie (Gallimard)
  • 2002 : Jessica ou l'amour affranchi (Gallimard)
  • 2017 : Le Répit (Editions La Thébaïde) préfacé par Jérôme Leroy
Autres

Décorations

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Bibliographie

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  • Marie Ferranti, Le Paradoxe de l'ordre, essai sur l'œuvre romanesque de Michel Mohrt, Gallimard, 2002.
  • Pascal Rannou, « La Trilogie romanesque bretonne et maritime de Michel Mohrt », revue Studi Francesi, n° 157, janvier-[7].
  • Pol Vandromme, Michel Mohrt, romancier, La Table Ronde, 2000
  • Pierre Joannon, Michel Mohrt, réfractaire stendhalien suivi de Siegfried 40, pièce de théâtre inédite écrite en 1944, La Thébaïde, coll. Histoire, 148 p., 2021
  • Le Figaro du , page 14, Michel Mohrt, un breton très british
  • Yves Loisel, Michel Mohrt, portrait, biographie, Coop-Breizh, 150 p., 2013.

Liens externes

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Notes et références

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  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. a et b « Michel MOHRT », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
  3. Modèle:Retronews-gallica-bnf
  4. a b et c Marc Bergère, Lignes de fuite – L’exil des collaborateurs français après 1945, PUF, , 376 p. (ISBN 213082692X), cité par Joël Drogland, [1].
  5. « Nomination ou promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres juillet 2009 », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
  6. BODMR n°07 du 09 juillet 1988
  7. https://journals.openedition.org/studifrancesi/8150