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Hiller UH-12 Raven

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Hiller UH-12 Raven
Image illustrative de l’article Hiller UH-12 Raven
Hiller H-23D de l'US Army.

Rôle Hélicoptère polyvalent
Constructeur Hiller Aircraft Company
Premier vol Janvier 1948
Mise en service Février 1950
Date de retrait Toujours en service
Nombre construit plus de 2 000 exemplaires
Équipage
deux membres
Motorisation
Moteur Franklin O-335-4
Nombre un
Type moteur à plat
Puissance unitaire 178 ch
Nombre de pales Deux
Dimensions
Diamètre du rotor 10,82 m
Longueur 8,46 m
Hauteur 2,98 m
Masses
À vide 824 kg
Maximale 1 225 kg
Performances
Vitesse de croisière 132 km/h
Vitesse maximale 153 km/h
Plafond 4 025 m
Vitesse ascensionnelle 320 m/min
Distance franchissable 330 km

Le Hiller UH-12 Raven est un hélicoptère militaire polyvalent américain des années 1950[1]. L'UH-12 était connu dans l'US Army sous la désignation de H-23[2].

En 1947, à peine United Helicopter, la raison sociale de la branche voilures tournantes de Hiller Aircraft Company[3], était elle formée à Palo Alto que ses ingénieurs, avec en premier lieu Stan Hiller le fondateur, se lancèrent dans le développement d'un hélicoptère léger destiné tout autant aux militaires américains qu'aux clients civils. L'idée de Hiller était de fournir un appareil biplace polyvalent capable de remplir aussi bien des missions de soutien que de liaisons, voire de transport léger. Le premier prototype de l'appareil fut désigné Hiller Model 360[2].

Après un premier vol survenu en janvier 1948[3] l'appareil fut fortement modifié notamment au niveau du cockpit, son moteur changé, et finalement sa désignation également. De Model 360 il devint Hiller UH-12, la désignation sous laquelle il fut commercialisé, avec comme patronyme Raven[2], soit corbeau en français. En 1949 l'appareil fit l'objet d'une première commande de l'armée américaine sous la forme d'un hélicoptère de présérie YH-23. La marine américaine s'intéressa également à l'appareil et commanda également une machine en tant que HTE.

Finalement l'US Army et l'US Navy achetèrent respectivement 888[Quand ?] et 52 exemplaires[3] qu'ils utilisèrent durant plus de vingt ans pour des tâches aussi différentes que l'entraînement, les liaisons aériennes, le transport de personnalités, les évacuations sanitaires, ou encore la surveillance de certains sites sensibles. 941 CH-41D et G sont dans l'inventaire de l’US Army en 1973[4]. De son côté l'US Air Force fit l'acquisition de seulement cinq appareils pour évaluation[2].

Le Hiller UH-12 fut également massivement exporté[1], tant militairement que pour des clients privés. Certains d'entre eux participèrent notamment à des engagements extérieurs. Au total ce sont une grosse vingtaine de pays différents[3], qui en dehors des États-Unis firent un usage militaire, paramilitaire, ou parapublique de cet hélicoptère.

Engagements

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Le Hiller UH-12 a connu plusieurs engagements militaires, principalement sous les cocardes américaines et françaises[3].

Sous la cocarde américaine

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H-23 en vol
Guerre de Corée
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À l'instar du Bell H-13, le H-23 fut particulièrement utilisé par les militaires américains lors de la Guerre de Corée, et notamment dans le rôle d'ambulance volante au sein des fameux MASH, les Mobile Army Surgical Hospitales qui firent l'objet bien après la guerre d'une adaptation cinématographique satirique. Bien que moins célèbres que les H-13 les H-23 réalisaient le même genre d'évacuation, avec une civière (parfois deux) installé de côté à l'extérieur du cockpit. Tout comme l'appareil de Bell le Raven fut également employé pour régler les tirs d'artillerie. La majorité des Raven utilisés en Corée le furent durant toute la guerre. Non armé et relativement lent cet hélicoptère représentait une cible aisée pour l'ennemi.

Guerre du Viêt Nam
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Le Raven fut un des premiers hélicoptères militaires américains à entrer en action au Viêt Nam. D'abord cantonné à des missions similaires à celles remplies en Corée, il fut petit à petit rendu apte à sa propre défense par l'adjonction d'un armement léger représentant au maximum quatre mitrailleuses légères M60[3]. Les UH-23 demeurèrent dans ce conflit jusqu'à leur total remplacement par le OH-6A Cayuse un hélicoptère bien plus moderne.

Sous la cocarde française

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Ancien UH-12 français préservé au Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget.
Guerre d'Indochine
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C'est lors de la Guerre d'Indochine que la France expérimenta pour la première fois l'emploi d'hélicoptères militaires, et le UH-12 Raven était de ceux-là. Comme en Corée avec les Américains ces appareils réalisèrent des missions d'évacuation sanitaire et de réglage des tirs d'artillerie, mais également des missions d'observation et de reconnaissance. Là encore désarmés ils représentaient une cible de choix pour l'ennemi. Les deux premiers Hiller furent déployés par les unités du service de santé en [5]. Les appareils au rôle moins pacifique arrivèrent quant à eux six mois plus tard. Ils restèrent en Indochine jusqu'en 1954, année de la fin du conflit.

Guerre d'Algérie
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Lorsque éclata la Guerre d'Algérie la plupart des Hiller UH-12 encore en état de vol en France furent envoyés sur place[5]. Jusqu'à l'arrivée des premières Alouette II les Raven furent avec les Bell 47 les principaux hélicoptères légers français dans la région. Ils volaient en compagnie de machines de transport comme le Sikorsky S-55 ou encore le Vertol H-21[6], la fameuse Banane Volante. Par la suite les Raven furent des premiers essais d'armement d'hélicoptères[6] en France, testant et tirant des armes aussi différentes que le missile SS.11, des roquettes en panier ou encore en utilisant des mitrailleuses. Il semble bien que le Raven soit demeuré en Algérie jusqu'à la fin du conflit.

Protection civile
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En 1957 naissait le Groupement d'hélicoptère de la sécurité civile (alors désigné comme Protection civile). Le premier essai d'héliportage sanitaire en France métropolitaine a lieu fin 1949 à l’héliport d’Issy-les-Moulineaux avec un Hiller 360 seul appareil, à l'époque, en état de voler en Europe. Suspendu sous l'hélicoptère, de Taddéo est le premier homme à voler dans le ciel de Paris dans cette configuration. Frédéric Curie sera le second[réf. nécessaire]. D'autres essais seront organisés avec un Westland-Sikorsky 51 et un Bell 47G.

Utilisateurs

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Hiller H-23 israélien en 1952

Désignations des versions civiles

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  • Model 360 : Désignation du prototype de la série.
  • UH-12A : Désignation de la version de série d'origine doté d'un moteur Franklin O-335-4 de 178 chevaux.
  • UH-12B : Désignation d'une version destiné à l'entraînement avancé.
  • UH-12C : Désignation d'une version triplace à verrière modifiée.
  • UH-12D : Désignation d'une version renforcée du UH-12C.
  • UH-12E : Désignation d'une version d'entraînement du UH-12D.
    • UH-12ET : Désignation d'une version modifiée du UH-12E et dotée d'une turbine.
    • UH-12E3 : Désignation d'une version améliorée du UH-12E.
      • UH-12E3T : Désignation d'une version d'entraînement du UH-12E3.
    • UH-12E4 : Désignation d'une version quadriplace du UH-12E.
      • UH-12E4T : Désignation d'une version d'entraînement du UH-12E4.

Désignation des versions militaires

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Désignations américaines

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US Army & US Air Force
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  • YH-23 : Désignation de l'hélicoptère de présérie pour l'US Army.
  • H-23A : Désignation de la première série pour l'US Army et l'US Air Force.
  • H-23B : Désignation de la deuxième série pour l'US Army.
  • H-23C : Désignation de la troisième série pour l'US Army.
  • H-23D : Désignation de la quatrième série pour l'US Army.
  • H-23E : Désignation d'une version d'évacuation sanitaire demeurée à l'état de projet.
  • H-23F : Désignation d'une version quadriplace pour l'US Army.
  • H-23G : Désignation d'une version d'entraînement dérivée du H-23F pour l'US Army.

Il est à noter qu'en 1962 les appareils encore en état de vol reçurent une lettre préfixe O, devenant ainsi OH-23A, OH-23B, OH-23C, OH-23D, OH-23F, et OH-23G. Ce préfixe insistait sur la mission d'observation.

  • HTE : Désignation de l'hélicoptère de présérie pour l'US Navy.
  • HTE-1 : Désignation de la première version de série d'entraînement pour l'US Navy.
  • HTE-2 / Désignation de la seconde version de série d'entraînement pour l'US Navy.

Il est à noter qu'en 1962 les HTE-1 et HTE-2 furent respectivement renommés TH-23A et TH-23B montrant ainsi leur mission d'entraînement.

Désignations étrangères

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  • CH-112 Nomad : Désignation attribuée aux appareils en service au Canada.
  • Hiller HT Mk-1 : Désignation attribuée à la première série d'appareils en service au Royaume-Uni.
  • Hiller HT Mk-2 : Désignation attribuée à la seconde série d'appareils en service au Royaume-Uni.

Dans la culture populaire

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Le Hiller UH-12 apparaît notamment dans les films suivants :

Séries télés

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Le Hiller UH-12 apparaît aussi dans des séries télés :

Chaine Youtube du propriétaire savoyard d'un UH-12B, basé sur l'aérodrome d'Albertville

Notes et références

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Sur cet hélicoptère la désignation UH de UH-12 ne signifie pas Utility Helicopter comme sur le Bell UH-1 Iroquois mais United Helicopter.

Références

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  1. a b c et d Pierre Gaillard, Avions et hélicoptères militaires d'aujourd'hui, Clichy/Paris, Larivière, , 304 p. (ISBN 2-907051-24-5).
  2. a b c et d Bill Gunston, Hélicoptères militaires, Paris, PML, , 159 p. (ISBN 978-2-87628-895-9).
  3. a b c d e et f Encyclopédie "Toute l'aviation", Editions Atlas,
  4. (en) AIRMOBILITY 1961-1971, Département de l'Armée des États-Unis, , 304 p. (lire en ligne).
  5. a et b « Alexis Santini », sur aha-helico-air.asso.fr (consulté le ).
  6. a et b Patrick-Charles Renaud, Aviateurs en guerre, Afrique du Nord et Sahara 1954-1962, Paris, Grancher, coll. « Témoignages pour l'histoire. », , 374 p. (ISBN 978-2-7339-0664-4, OCLC 44885485)
  7. Harold A. Skaarup, « 4 Canadian Mechanized Brigade Group, Canada's NATO Brigade in Europe », sur silverhawkauthor.com, (consulté le ).
  8. (en) « Fantômas contre Scotland Yard », sur The Internet Movie Plane Database (consulté le ).
  9. « Goldfinger », sur The Internet Movie Plane Database (consulté le ).
  10. (en) « Je l'ai été trois fois », sur The Internet Movie Plane Database (consulté le ).
  11. (en) « Alfred Hitchcock Presents », sur The Internet Movie Plane Database, (consulté le ).