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Fahrenheit 451 (film, 1966)

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Fahrenheit 451

Titre original Fahrenheit 451
Réalisation François Truffaut
Scénario François Truffaut
Jean-Louis Richard
adapté du roman éponyme de Ray Bradbury
Musique Bernard Herrmann
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre Science-fiction
Durée 112 minutes
Sortie 1966

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Fahrenheit 451 est un film britannique de science-fiction réalisé par le cinéaste français François Truffaut, sorti en 1966. Adaptation du roman homonyme de Ray Bradbury, il s'agit du seul film de Truffaut tourné uniquement en anglais.

Dans une société dystopique où la connaissance est considérée comme un danger, les livres sont interdits. Le métier de Guy Montag, pompier, consiste à les repérer et à les détruire par le feu. Sa rencontre avec Clarisse le pousse à remettre son activité en question.

Le titre du film (qui est aussi celui du livre) vient de la température du point d'auto-inflammation du papier exprimé en degrés Fahrenheit, ce qui correspond à 232,78 degrés Celsius.

Autodafé de livres (Allemagne en 1933).

Le film présente un avenir proche. Il s'agit d'une société où la tâche des pompiers n’est plus d’éteindre des incendies mais de brûler des livres, car, selon leur gouvernement, la lecture empêche d'être heureux, remplissant les gens d'angoisse. En lisant, les hommes commencent à réfléchir, à analyser et à remettre en question leur vie et la réalité qui les entoure. L’objectif du gouvernement est donc d’empêcher les citoyens d’avoir accès aux livres, dans la mesure où il garantit leur bonheur, afin qu’ils ne remettent pas en question leurs actes.

Dans ce contexte, le pompier Guy Montag, un homme dont la profession est de faire respecter cette loi, rencontre une jeune fille, Clarisse, qui lui explique qu'elle et sa famille sont étiquetées comme antisociales parce qu'elles réfléchissent par elles-mêmes. Cette jeune femme, en plus d'éveiller sa curiosité pour les livres qu'il brûle (notamment David Copperfield de Charles Dickens), fait douter Montag de la réalité de son bonheur. Il commence dès lors à lire, ce qui implique non seulement de contredire les lois qu'il est censé respecter, mais aussi de prendre conscience de la réalité qui l'entoure. Cette situation l'entraîne dans un conflit avec sa femme, Linda, qui participe à une émission interactive dénommée « The Family » et dont elle est une adepte inconditionnelle — elle refuse de sortir du monde qu'elle s'est construit grâce à l'émission de télévision.

Clarisse est obligée d'entrer en clandestinité après avoir été repérée par les pompiers. Elle rencontre une nouvelle fois Montag et annonce son intention de s’échapper auprès des « lecteurs » qui vivent dans une forêt, à l’écart de la société, et mémorisent les livres pour qu’ils ne soient pas oubliés.

Montag décide de quitter son travail mais son épouse dénonce son mari aux pompiers. La dernière mission de Montag le conduit à son domicile, où il est obligé de brûler ses livres. Il met le feu à l'ameublement, tue son capitaine au lance-flammes et s'enfuit. Montag parvient ensuite à retrouver les lecteurs de livres auprès desquels Clarisse s'est réfugiée. Tous deux commencent à mémoriser un livre pour le conserver pour la postérité. Le livre de Montag sera Tales of Mystery & Imagination d'Edgar Allan Poe.

Fiche technique

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François Truffaut en 1967.

Distribution

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Les hommes-livres

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Seul Alex Scott est crédité au générique

Les écrits et les écrans dans le film

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Le film n'a pas de générique écrit, puisque dans cette société écrire est interdit : la liste des intervenants est dite en voix off au début du film[1],[2].

Les écrans de télévision y sont omniprésents. Ils sont en couleurs, interactifs et incrustés dans les murs[3].

Parmi les nombreux livres qui figurent pour les besoins du film, un certain nombre sont visibles ou nommés, dont quelques classiques. Le tournage ayant eu lieu en Angleterre, les titres des livres sont souvent en anglais.

Le tournage s'est déroulé du au aux Studios de Pinewood et en extérieurs aux environs de Londres. Au cours du tournage, François Truffaut a tenu un journal qu’il fera paraître en livraisons mensuelles dans les Cahiers du cinéma[4].

Le monorail vu à plusieurs reprises est le prototype SAFEGE, qui a fonctionné dans les années 1960 sur la voie d'essai du métro aérien suspendu à Châteauneuf-sur-Loire (Loiret)[5].

Avec ce film, François Truffaut fait une infidélité à son compositeur habituel Georges Delerue, en choisissant Bernard Herrmann qui vient d'arrêter sa collaboration avec Alfred Hitchcock. Ils travailleront de nouveau ensemble l'année suivante pour La Mariée était en noir.

Pierre Billard dans L'Express qualifie le film de : « cauchemar trop bien tempéré par François Truffaut : l'intelligence freine l'émotion »[6].

Notes et références

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  1. « Fahrenheit 451 », Signes du temps,‎
  2. Site allociné, article de Gauthier Jurgensen "Fahrenheit 451 : un premier teaser tout feu tout flammes pour le téléfilm HBO", consulté le 18 janvier 2019
  3. Site du LEMA, article "Fahrenheit 451 : le monde à l’envers ?"], consulté le 18 janvier 2019
  4. Nadja Cohen, « Du récit épique à la construction d’un ethos d’auteur : les journaux de tournage de Cocteau, Truffaut et Tavernier », Études françaises, vol. 55, no 2,‎ , p. 79 (lire en ligne)
  5. Shaun Finnie, The Disneylands That Never Were, Lulu.com, , 247 p. (lire en ligne), p.74.
  6. Pierre Billard, Sélection cinéma, in L'Express no 798 du 3-9 octobre 1966, p. 22

Articles connexes

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Bibliographie

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  • (en) Monthly Film Bulletin, no 396
  • (en) Sight and Sound, hiver 1966-67 (article p. 42 + notule p. 54)
  • (fr) Cahiers du cinéma, no 175 () ; no 176 () ; no 177 () ; no 178 () ; no 179 () ; no 180 () ; no 183 () ; no 184 ()
  • (fr) Jacques Faurecasten, « Fahrenheit 451 », Téléciné no 131, Paris, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), , , fiche no 463, p. 19-30, (ISSN 0049-3287)
  • (fr) Gilbert Salachas, « Fahrenheit 451 », Téléciné no 131, Paris, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), , p. 56, (ISSN 0049-3287)

Liens externes

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