Hugues-Guillaume-Bernard-Joseph Monmayou
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Hugues-Guillaume-Bernard-Joseph Monmayou est un homme politique français né à Lauzerte (Tarn-et-Garonne) le et mort le à Lausanne (Suisse).
Biographie
[modifier | modifier le code]Hugues-Guillaume-Bernard-Joseph Monmayou est avocat au Parlement de Toulouse sous l'Ancien Régime.
En septembre 1792, alors qu'il est administrateur du département du Lot, il en est élu député, le cinquième sur dix, à la Convention nationale[1].
Il siège sur les bancs de la Montagne. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort et rejette l'appel au peuple et le sursis à l'exécution[2]. Il est absent au scrutin sur la mise en accusation de Jean-Paul Marat[3]. Il vote contre le rétablissement de la Commission extraordinaire des Douze[4].
En nivôse an II (janvier 1794), Monmayou est élu secrétaire de la Convention aux côtés de Gabriel Bouquier et de Jean-Baptiste Clauzel sous la présidence de Jacques-Louis David[5]. En floréal (avril), au nom du Comité d'Aliénation et des Domaines, il émet un rapport sur les « voitures des Petites-Écuries » au terme duquel on décrète que les voitures du roi et de la famille royale seront démontées et ses pièces en or versées à la trésorerie nationale[6].
Après la crise du 9 thermidor, Monmayou propose que Jacques-Louis David soit provisoirement décrété d'arrestation pour sa proximité avec Maximilien de Robespierre[7]. Il siège au Comité de Sûreté générale entre fructidor an II[8] et nivôse an III[9] (entre septembre 1794 et janvier 1795), puis entre ventôse[10] et messidor an III[11] (entre mars et juillet 1795).
Il fut par la suite élu député du Lot au Conseil des Cinq-Cents, puis passa au Conseil des Anciens comme représentant de la Vienne.
Au Conseil des Anciens, il se prononça avec le parti jacobin contre le Directoire. Il ne reçut par conséquent pas de billet de convocation à la séance extraordinaire du 18 brumaire an VIII (), jour du coup d'État de Napoléon Bonaparte. Cependant, proche du général Murat, comme lui originaire du Lot, Monmayou se vit plusieurs fois proposer des fonctions politiques sous Bonaparte. Mais, républicain intransigeant, indépendant par sa fortune et ses opinions, il refusa toutes ces propositions.
Après la restauration, il est contraint à l'exil par la loi du 12 janvier 1816 contre les régicides. Il quitta la France le , s'installant à Genève puis à Constance et enfin à Lausanne, où il mourut. Alors que ses amis avaient obtenu sa grâce, il avait refusé de rentrer en France : «Une loi m'a frappé, disait-il, c'est une loi qui doit me rappeler».
Positions
[modifier | modifier le code]Le , la Convention décréta, sur sa motion, l'exclusion des nobles et des prêtres de toutes fonctions publiques. Plus tard, en 1798, il demanda que ces derniers soient exclus de l'instruction publique.
Véhément à l'encontre des émigrés fuyant la Révolution française, il demanda l'exécution dans les 24 heures de ceux qui seraient saisis sur le territoire, et il proposa au Conseil des Cinq-Cents le de rétablir la loi qui ordonnait à chaque parent d'émigré d'entretenir deux soldats aux frontières.
Se spécialisant dans le domaine des finances au sein du Conseil des Cinq-Cents, il fut l'un des derniers à défendre, lors d'un long et virulent plaidoyer le , le système des assignats et du papier-monnaie.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, p. 47.
- Jacques-François Froullé, « Liste comparative des cinq appels nominaux. Faits dans les séances des 15, 16, 17, 18 et 19 janvier 1793, sur le procès et le jugement de Louis XVI [...] », sur www.gallica.bnf.fr, (consulté le )
- Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 74.
- Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 536.
- Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 83, séance du soir du 16 nivôse an II (5 janvier 1794), p. 34.
- Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 89, séance du 2 floréal an II (21 avril 1794), p. 127.
- Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 94, séance du 15 thermidor an II (2 août 1794), p. 65.
- Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 96, séance du soir du 15 fructidor an II (1er septembre 1794), p. 179.
- Gazette nationale ou le Moniteur universel n°108 du 18 nivôse an III (8 janvier 1794), Convention nationale, séance du soir du 15 nivôse (5 janvier), p. 4.
- Journal de Perlet n°894 du 17 ventôse an III (7 mars 1795), Convention nationale, séance du soir du 15 ventôse (5 mars), p. 1.
- Journal de Perlet n°1013 du 17 messidor an III (5 juillet 1795), Convention nationale, séance du soir du 15 messidor (3 juillet), p. 1.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- « Hugues-Guillaume-Bernard-Joseph Monmayou », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] Bibliographies de l'Assemblée Nationale, 1789-1889, Tome 4
- Les Conventionnels régicides, de Micheline Vallée, Larousse, , rapporté par le site Les guillotinés de la Révolution française
- P. J. Besson, Volume 3 de Biographie moderne, ou Dictionnaire historique de tous les hommes morts et vivans qui ont marqué à la fin du 18e siècle et au commencement de celui-ci, et surtout dans le cours de la Révolution française, par leurs vertus, leurs talens, 1806.
- Gerrit Van Lennep, Pierre Louis Pascal Jullian, Philippe Lesbroussart, Galerie historique des contemporains, ou Nouvelle biographie, Bruxelles, 1819.
- Louis Gabriel Michaud, Biographie des hommes vivants, Paris, 1818.
- Procès-verbaux du Comité d'instruction publique de la Convention nationale. Tome 4 / publ. et annotés par M. J. Guillaume - Impr. nationale (Paris) - 1891-1958, p. 276.
Liens externes
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