Raid d'al-Amr
Date | 15 – |
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Lieu | Al-Amr, près de Mayadine |
Issue | Victoire américaine |
États-Unis | État islamique |
Abou Sayyaf † |
~ 25 hommes[1] 2 hélicoptères UH-60 Black Hawk[1] 2 V-22 Osprey[1] |
inconnues |
aucune[2] | 12 à 32 morts[2] |
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- Opération Griffe-Épée
- 4e Deir ez-Zor
Coordonnées | 35° 05′ 00″ nord, 40° 35′ 25″ est | |
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Le raid d'al-Amr, ou raid d'al-Omar, a lieu dans la nuit du 15 au , lors de la guerre civile syrienne. Il est mené par l'armée américaine dans un champ pétrolier tenu par l'État islamique près de Mayadine, dans le gouvernorat de Deir ez-Zor.
Déroulement
[modifier | modifier le code]Dans la nuit du 15 au , l'armée américaine lance un raid contre le champ pétrolier d'al-Amr (ou al-Omar), au sud-est de Deir ez-Zor, dans une région entièrement contrôlée par l'État islamique[3]. L'opération est effectuée par deux douzaines de soldats de la Delta Force transportés par des hélicoptères UH-60 Black Hawk et des V-22 Osprey[1]. L'objectif affiché par le gouvernement américain est de capturer Mohammed Shalabi, dit « Abou Sayyaf », un chef tunisien de l'État islamique responsable de la supervision de la contrebande de pétrole et de gaz[1],[4],[5]. Selon la Maison-Blanche, le raid est mené « avec l'entier consentement des autorités irakiennes », mais le régime syrien n'est en revanche pas informé[5]. Il s'agit de la première attaque au sol en Syrie revendiquée par les États-Unis[6]. Le premier raid américain en Syrie avait été mené à l'été 2014 pour tenter de libérer l'otage James Foley, mais s'était terminé sur un échec[1].
Le complexe où réside Abou Sayyaf comprend une cinquantaine de bâtiments, de quatre étages chacun[7]. Ces derniers avaient été construits par le gouvernement syrien pour accueillir les familles des employés et des ingénieurs qui travaillaient sur le champ gazier et pétrolier d'al-Amr[7]. Peu de gardes défendent l'endroit, cependant les hommes de la Delta Force essuient des tirs nourris dès leur arrivée[7],[3]. Bien informés, ils se portent rapidement sur le bâtiment où se trouve Abou Sayyaf[7]. Selon les déclarations à l'AFP sous couvert d'anonymat d'un responsable de la Défense américaine, les échanges de tirs se déroulent « de très près » et « des combats au corps à corps » ont lieu ; des djihadistes auraient aussi tenté d'utiliser des femmes et des enfants comme boucliers humains, mais aucune perte civile n'est à déplorer[6]. En revanche, Abou Sayyaf est tué au cours des combats[6]. Les Américains mettent également la main sur des dossiers, des ordinateurs portables et des téléphones cellulaires, puis se replient vers l'Irak[3],[1].
Les pertes
[modifier | modifier le code]Selon le responsable de la Défense américaine interrogé par l'AFP, une douzaine de djihadistes sont tués lors des combats[2]. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) affirme quant à lui que le raid a fait 32 morts parmi les djihadistes, dont Abou Sayyaf et trois autres chefs[2]. D'après l'agence Reuters, deux frères d'Abou Sayyaf ont été blessés et deux autres chefs tués : le Saoudien Abou Taïm, chargé des activités pétrolières dans la région, et Abou Mariam, chargé des communications du groupe[7]. Le gouvernement américain affirme pour sa part qu'aucun militaire n'a été tué ou blessé au cours de l'opération[2],[8].
La femme d'Abou Sayyaf est également capturée lors du raid ; cette dernière avait un rôle actif au sein de l'État islamique : elle participait à la gestion des réseaux de femmes de l'organisation djihadiste et chapeautait le réseau d'esclaves sexuelles[9],[5]. Une jeune femme yézidie de 18 ans maintenue en esclavage par le couple est également libérée par les militaires américains[1],[5].
Conséquences
[modifier | modifier le code]Selon le journaliste Wassim Nasr, le raid d'al-Amr aurait été considéré « comme un fiasco sécuritaire pour les dirigeants de l’EI »[10]. Abou Ayman al-Iraki, le wali (gouverneur) de l'État islamique dans le gouvernorat de Deir ez-Zor, est muté et regagne l'Irak[10].
Nisrin Assaad Ibrahim, la veuve d'Abou Sayyaf, aussi appelée Oum Sayyaf, est emprisonnée à Erbil, dans le Kurdistan irakien et est inculpée en 2016 par la justice américaine pour avoir détenu l'otage américaine Kayla Mueller à Al-Chaddadeh, vers la fin de l'année 2014[11]. Elle est condamnée à mort par un tribunal d'Erbil[11]. Elle livre cependant des renseignements à la CIA et aux services de renseignements kurdes et localise notamment une maison de Mossoul où Abou Bakr al-Baghdadi aurait logé[11].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Helene Cooper et Eric Schmitt, « ISIS Official Killed in U.S. Raid in Syria, Pentagon Says », The New York Times,
- AFP, « Syrie: 32 jihadistes de l'EI, dont 4 chefs, tués dans l'opération américaine (ONG) », Le Point,
- Frédéric Autran, « L’armée américaine met pied à terre en Syrie », Libération,
- David Thomson, twitter.
- « Les forces spéciales américaines tuent un haut responsable de l'EI en Syrie », Le Figaro avec AFP, AP et Reuters,
- Shahzad Abdul, Daniel de Luce, « Les États-Unis revendiquent une rare opération au sol fatale à un membre de l'EI », AFP,
- Mariam Karouny, L'EI veut tirer les leçons du raid fatal à Abou Sayyaf, en Syrie, Reuters, 19 mai 2015.
- « Carter: Special Operations Troops Conduct Raid in Syria », US Departement of Defense,
- Elsa Maudet, « Oum Sayyaf, femme d'influence dans les coulisses de l'Etat islamique », Libération,
- Romain Caillet, « Le Cochise du Bureau Des Légendes a bien existé mais… », Jihadologie,
- « La veuve d'un responsable de l'EI a aidé la CIA à traquer Baghdadi », AFP,