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Gouvernement populaire d'Azerbaïdjan

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Gouvernement populaire d'Azerbaïdjan
(az) آذربایجان میللی حکومتی
(fa) حکومت خودمختار آذربایجان

 – 
(1 an)

Drapeau Blason
Description de cette image, également commentée ci-après
Le gouvernement populaire d'Azerbaïdjan aux côtés de la république de Mahabad
Informations générales
Statut État socialiste à parti unique
Capitale Tabriz
Langue(s) Azéri

Démographie
Gentilé Azerbaïdjanais, Azerbaïdjanaise
Superficie
Superficie ≃ 100 000 km2
Histoire et événements
Note écrite de Staline à Baghirov
Fondation du Parti démocratique azerbaïdjani (PDA)
Fusion du PDA avec le branche locale du Tudeh
Premier congrès du PDA
Affrontements entre les milices azéries et les forces pro-gouvernementales à Maragha, Marand, Mianeh, Sarab (en) et Ardabil
Les milices azéries prennent le contrôle des villes de Namin, Zandjan, Germi, Astara et Bileh Savar
Élection des représentants au Congrès du peuple azerbaïdjanais (CPA) qui se proclame Assemblée constituante et élit les membres de la nouvelle Assemblée nationale
Les milices azéries prennent le contrôle des villes de Khoy, Makou, Salmas, Maragha, Mechguine-Chahr, Tabriz, Ahar, Khalkhal, Ardabil, Kaleybar, Miandoab et Ourmia
Ouverture de l'Assemblée nationale d'Azerbaïdjan et formation du gouvernement populaire d'Azerbaïdjan (GPA)
Accord Ghavam-Sadchikov (fa)
Départ du dernier soldat soviétique d'Azerbaïdjan du Sud
Le gouvernement iranien reconnait l'Assemblée nationale d'Azerbaïdjan comme parlement provincial légitime
Chute de Tabriz et fin du GPA
Chef
1945-1946 Jafar Pishevari
Premier ministre
1945-1946 Ahmad Kordari (fa)

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Le Gouvernement populaire d'Azerbaïdjan (azéri : آذربایجان میللی حکومتی - Azərbaycan Milli Hökuməti ; persan : حکومت خودمختار آذربایجان) ou GPA, est un État éphémère (1945-1946) soutenu par l'Union soviétique et niché dans le nord-ouest de l'Iran. Établi dans l'Azerbaïdjan iranien, la capitale du GPA était sa plus grande ville : Tabriz. La fondation et la fin de ce gouvernement populaire rentrait dans le cadre de la crise irano-soviétique, la première de la guerre froide.

Pendant la Seconde Guerre mondiale et l'occupation anglo-soviétique de l'Iran, l'URSS de Staline occupait le nord de l'Iran et souhaitait « répandre le socialisme » en créant des États séparatistes chez les pays voisins, une note écrite datée du attestant de cette volonté. Dans celle-ci, Staline demanda à Mir Jafar Baghirov, alors Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste d'Azerbaïdjan, d'établir un « Parti démocratique azerbaïdjani » et des mouvements sécessionnistes dans le nord-ouest de l'Iran. La république de Mahabad, mise en place à la même période par des Kurdes, était l'un de ces mouvements sécessionnistes. Pendant la guerre, l'utilisation de la langue azérie avait été encouragée par les écrivains, journalistes et professeurs, dont certains étaient envoyés depuis la république socialiste soviétique d'Azerbaïdjan, l'une des républiques fédérées de l'Union soviétique. Le GPA a été annoncé en par Jafar Pishevari, dirigeant du Parti démocratique azerbaïdjani (PDA). Le premier et seul Premier ministre de cette république fut Ahmad Kordari (fa).

Le un accord fut signé entre le Premier ministre iranien Ahmad Ghavam et le nouvel ambassadeur soviétique à Téhéran Ivan Sadchikov (ru). Celui-ci prévoyait le retrait des troupes soviétiques stationnées dans le nord de l'Iran en échange de concessions pétrolières (qui ne furent finalement jamais octroyées). L'armée rouge évacua définitivement le pays le . En dépit d'un accord signé entre Pishevari et Mozaffar Firouz, le , le gouvernement iranien décida de reprendre le territoire du GPA de force en y envoyant son armée en . Celle-ci multiplia les exactions : 500 partisans du PDA (ou 2 000 à 3 000 rien qu'à Tabriz selon Hussein Fardust qui participa à la reconquête) furent sommairement exécutés, des centaines d'autres arrêtés, les barbes des paysans furent brûlées, tandis que leurs femmes et leurs filles étaient violées par la soldatesque. Selon l'historien Jamil Hasanli (en), près de 10 000 personnes trouvèrent refuge en Azerbaïdjan soviétique, dont le ministre de la Guerre Jafar Kavian (en) et le chef du gouvernement Jafar Pishevari. Ce dernier, à qui Staline n'a jamais fait confiance, décéda quelques mois plus tard dans un accident de voiture près de Yevlax sur la route entre Kirovabad (d'où il revenait) et Bakou. Certains historiens soupçonnent un assassinat du MGB (successeur du NKVD) mais cela n'a jamais pu être prouvé. Quant à l'ex-Premier ministre Kordari, il fut emprisonné pendant de nombreuses années par le chah d'Iran puis libéré. Le procureur général Fereydun Ebrahimi (en) et le ministre des routes, des postes et des télégraphes Mirza Rabi Kabiri (en) furent pendus haut et court par les autorités iraniennes.