Jean Ier de Chalon
Jean Ier de Chalon | |
Sceau de Jean Ier de Chalon (reproduit dans les Eléments de paléographie de Natalis de Wailly, 1838). | |
Titre | Sire de Salins (1237-1267) |
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Biographie | |
Naissance | vers 1190 |
Décès | |
Père | Étienne de Bourgogne |
Mère | Béatrice de Chalon |
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Jean Ier de Chalon, dit Jean de Bourgogne, Jean l'Antique ou Jean le Sage, né vers 1190 et mort le , est comte de Chalon, comte d'Auxonne et seigneur de Charolais de 1228 à 1237 ; il est ensuite sire de Salins et régent du comté de Bourgogne pour son fils Hugues de Chalon, sa belle-fille la comtesse Adélaïde Ire de Bourgogne et son petit-fils Othon IV de Bourgogne jusqu'à sa mort.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jean naît en 1190, fils du comte Étienne II d'Auxonne et de la comtesse Béatrice de Chalon. Sa sœur Béatrice d'Auxonne deviendra l'épouse de Simon de Joinville.
Le , il échange à Saint-Jean-de-Losne avec le duc Hugues IV de Bourgogne les comtés de Chalon et d’Auxonne hérités de ses parents contre plusieurs seigneuries : Salins (qui est alors la deuxième cité du comté de Bourgogne), Belvoir, Vuillafans, Ornans, Montfaucon, Arlay, le château des Clées au pays de Vaud, Chaussin et Orgelet. Il devient ainsi l’un des plus puissants seigneurs du comté de Bourgogne. La même année, il vend la saline de Scey-sur-Saône à Alix de Dreux et Renard de Choiseul[1].
Il s'appuie sur les gens des bourgs auxquels il concède des chartes d’affranchissement et sur le clergé en accueillant les dominicains qui remplissent les fonctions d’inquisiteurs.
La possession de Salins, par l'exploitation du sel, donne à Jean la fortune nécessaire pour obtenir les appuis et acquérir les terres qui lui confèreront sa puissance. Pour protéger cette cité et ses routes commerciales, et notamment les routes du sel, il hérisse la région de châteaux-forts : Le Pin, Montmahoux, Sainte-Anne, Arguel, Arlay et Nozeroy où il réside habituellement. Pour éviter les péages du comte de Pontarlier, il achète aux moines de Saint-Claude les forêts de la région de Pontarlier et de Jougne qu'il fait défricher, dans lesquelles il trace de nouvelles routes et où il fonde les localités de Châtelblanc, Chaux-Neuve et Rochejean, cette dernière conservant dans son appellation le souvenir de l'illustre baron.
En 1248, après la mort du comte Othon III de Bourgogne, Jean devient comte régent du comté de Bourgogne pour son fils Hugues de Chalon, sa belle-fille Adélaïde Ire de Bourgogne et son petit-fils Othon IV de Bourgogne.
Il meurt en 1267. Il est inhumé dans l'abbaye de la Charité auprès de son père Étienne d'Auxonne, mort en 1240 ou 1241[2]. Le roi saint Louis dut intervenir comme médiateur dans de nombreuses querelles de succession familiale.
Sa veuve, Laure de Commercy, apaise en 1275 une querelle entre le seigneur d'Orbe, dans le canton de Vaud en Suisse, et Pierre de Champvent au sujet des hommes et terres que celui-ci avait dans la ville d'Orbe avant qu'elle fût fermée[3].
Famille
[modifier | modifier le code]Il a successivement trois épouses dont il a seize enfants :
- de Mahaut de Bourgogne (1190-1242) (fille du duc Hugues III de Bourgogne et de la comtesse-dauphine Béatrice d’Albon) :
- Élisabeth de Bourgogne (1210-1277), qui épouse 1° Henri Ier de Bourgogne-Mâcon-Vienne, comte de Vienne († assassiné en mai 1233 : cf. l'article Etienne), 2° Ulrich II de Ferrette (séparés en 1241/1248), et 3° en 1241/1248 Henri Ier de Vergy, seigneur de Mirebeau et d’Autrey (maison de Vergy)[4],
- Blanche de Chalon[a] (morte en 1306), qui épouse le seigneur Guichard V de Beaujeu en 1260 puis le seigneur Béraud IX de Mercœur en 1268,
- Hugues III de Bourgogne (1220-1266), qui devient comte de Bourgogne par mariage avec la comtesse Adélaïde Ire de Bourgogne,
- Marguerite (morte en 1262), qui épouse 1° le seigneur de Venizy, Henri de Brienne (maison de Brienne), et 2° 1252 Guillaume Ier de Courtenay-Champignelles[6],
- Jean (mort en 1258 ou le ), seigneur de Marigna[7],
- Jeanne (morte en 1265 ou 1268), qui épouse Jean de Cuiseaux[5] ;
- d’Isabelle de Courtenay-Champignelles épousée en 1242 (de la maison capétienne de Courtenay ; veuve de Renaud III de Montfaucon-Charenton) :
- Jean Ier de Chalon-Auxerre (1243-1309), seigneur de Rochefort, Orgelet, Valempoulières et Montrond, comte d’Auxerre par son deuxième mariage en 1268 avec Alix de Bourgogne-Auxerre (branche des comtes d'Auxerre et de Tonnerre) : parents de Guillaume comte d'Auxerre († 1304 à Mons-en-Pévèle ; x Eléonore fille d'Amédée V de Savoie), lui-même père de Jean II de Chalon-Auxerre-Tonnerre ; en premières noces, Jean Ier avait épousé en 1256/1257 Elisabeth/Isabelle fille de Mathieu II de Lorraine, † 1266, veuve de Guillaume V comte de Vienne, et en troisièmes noces en 1291, Marguerite de Beaujeu, fille de Louis Ier,
- Robert de Chalon, mort en bas âge après 1245,
- Étienne de Bourgogne ou de Chalon dit « le Sourd » (mort en 1302), seigneur de Rouvres, qui épouse Jeanne de Vignory, fille unique de Gautier II, seigneur de Vignory[8],
- Pierre de Bourgogne dit « le Bouvier » (mort en 1273), seigneur de Châtel-Belin, qui épouse Béatrice en 1258 (fille du comte Amédée IV de Savoie),
- Blanche de Chalon, qui épouse en 1260 Guichard IV-V, sire de Beaujeu,
- Mahaut de Chalon, religieuse et fondatrice du prieuré du Sauvement, de l'ordre de Fontevrault au comté de Bourgogne[9] ;
- de Laure de Commercy épousée en 1258 :
- Jean Ier de Chalon-Arlay (1259-1316), seigneur d’Arlay, de Nozeroy, du val de Miège et de la Haute-Joux, de Bletterans et de L'Étoile, d’Abbans, qui épouse en 1272 Marguerite de Bourgogne (fille du duc Hugues IV de Bourgogne),
- Hugues de Chalon (mort en 1312), prince-évêque de la principauté de Liège (1295-1301), puis archevêque de Besançon,
- Marguerite de Bourgogne (morte en 1328), qui épouse le seigneur de Montréal et de Villaines-en-Duesmois, Hugues de Bourgogne fils du duc Hugues IV de Bourgogne,
- Agnès de Chalon ou de Bourgogne (morte en 1350), qui épouse en 1285 le comte Amédée II de Genève, d'où succession.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Pourrait être la fille de la seconde épouse de Jean de Chalon, Isabelle de Courtenay[5].
Références
[modifier | modifier le code]- Jules Finot, Essai historique sur les origines de la gabelle et sur l'exploitation des salines de Lons-le-Saunier et de Salins jusqu'au XIVe siècle, (lire en ligne), p. 65.
- Histoire de la maison royale de France, et des grands officiers de la Couronne par Anselme de Sainte-Marie, 1733 p. 413-414 [1].
- Cartulaire de Montfaucon, cité par C. Duvernoy, dans Esquisse des relations qui ont existé entre le comté de Bourgogne et l'Helvétie..., Neuchatel, 1841, notes, p. 19.
- « Henri, comte de Vienne, et les 3 mariages de sa femme Elisabeth de Salins », sur MedLands.
- Jean d'Auxonne Foundation for Medieval Genealogy.
- « Maison de Brienne, p. 492-haut de la colonne de droite », sur Le Grand Dictionnaire historique, t. II, par Louis Moréri, chez Denys Mariette à Paris, 1725.
- Le Hète 1995, p. À préciser.
- La Haute-Marne ancienne et moderne, E. Jolibois.
- Histoire de la maison royale de France et des grands officiers de la couronne, Du Fourny, p. 414, lire en ligne.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Comté de Chalon - Liste des comtes de Chalon
- Comté de Bourgogne - Liste des comtes palatins de Bourgogne
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Louis Renard, La Franche-Comté, Histoire et Civilisation, Imprimerie Jacques & Demontrond, Besançon, 1947, p. 69-70.
- Lucien Febvre, Histoire de la Franche-Comté, Boivin, Paris, 1912, 260 p.; puis Laffitte Reprints, Marseille, 1983, chap. VI.
- Thierry Le Hète, Les Comtes palatins de Bourgogne, .
- Henri Perrod, Les dynasties féodales du Xe au XVIIe siècle à Lons-le-Saunier, Éditions de la Nouvelle Revue franc-comtoise, Dole, 1985, p. 109-110.
- Laurence Delobette, « Une forme de territorialisation du pouvoir : les châteaux de Jean de Chalon au XIIIe siècle », Images de Franche-Comté, 2005, p. 6-9.