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Culture mauricienne

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La culture de Maurice, petit pays insulaire d'Afrique australe, désigne d'abord les pratiques culturelles observables de ses 1 500 000 habitants. La culture mauricienne est caractérisée par une étonnante diversité d'imaginaires, de langues et de textes.

Le Musée national d'histoire naturelle de Port-Louis.

En effet, sur cette île, déserte à l'origine, découverte par les Arabes, visitée par les Portugais et les Hollandais, avec une phase durable de colonisation française et anglaise, des Africains, emmenés comme esclaves, côtoyèrent des coolies ou engagés indiens et chinois, surtout des commerçants. S'y développa une population de métis ou mulâtres, issus principalement des noirs, aussi appelés créoles, et des blancs, venus de France.

Un vivre-ensemble précaire mais réel

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Ces nombreuses migrations, marquées par l'esclavage et l'engagisme, créèrent des conflits et des violences qui ont marqué l'inconscient collectif de ce petit pays démocratique, devenu indépendant en 1968. Cependant, il demeure une potentialité de rencontres, et un miracle de coexistence entre hindous d'Inde du Nord et du Sud, chrétiens, musulmans, taoïstes et bouddhistes qui marquent profondément le visiteur.

Langues et populations

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Le créole mauricien, une langue qui relie les cultures

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Au milieu d'une douzaine de langues co-existantes sur l'île, telles que le créole mauricien, le français, l'anglais, le bhodjpouri, l'hindi, l'ourdou, l'arabe, le bengali, le marathi, le tamoule, le télougou, le gujarati, l'odia, le pendjabi, le hakka, le cantonais ou le mandarin; des langues nées des vicissitudes de l'histoire à travers le monde. Le créole demeure le lien entre les différents groupes humains venus de plusieurs horizons. Elle est une cocréation des colons, des esclaves et, à une moindre mesure, de peuplements ultérieurs à ces deux composantes de la population.

Considérée comme un patois, une langue du petit peuple, le créole fut relégué aux marges des langues prestigieuses comme l'anglais et le français. Cependant, il fut réactivé par le séga, le folklore national du pays, et depuis peu, par une écriture théâtrale, poétique et romanesque.

Populations

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Un minimum de références historiques est nécessaire pour comprendre le passé du pays, et certaines pratiques actuelles.

D'après le recensement de 2011, les principales religions sont les suivantes[1] :

La république de Maurice est le seul pays africain à majorité hindoue.

Vie sociale

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Théories et visions culturelles

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Gastronomie mauricienne

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Vendeur de dholl puri

Maurice dispose évidemment de la meilleure cuisine entre Beyrouth et Pékin[réf. nécessaire]. L'île a su tirer parti de cuisines aussi « goûteuses » que celle de l'Inde, de Chine et d'Europe, sans oublier sa composante créole, d'ascendance africaine. Elle est souvent épicée et savoureuse.

L'un des plats nationaux est le briani, sorte de riz mélangé à du poulet, des légumes et des épices, savamment concocté par les musulmans, mais talonné de près par les mines ou chow mein, pâtes fines au légumes et au poulet ou à la viande, le vindaye, le dhall puri, le rougaille, la daube[Lequel ?], le halim, le tilarou, et bien sûr, les incontournables curries appelés cari à l'île Maurice.

À base de riz, bien que le pain et les pâtes soient très appréciés, les repas sont souvent accompagnés de piments confits, de mazavarou (pâte de piment) ou de chutneys, les chatignis.

Les amuse-gueules, vendus à chaque coin de rue, sont très nombreux : gâteaux piments, samoussas, badjas, chanapouris...

Santé et sport

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Activités physiques

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Jeux populaires

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Entraîneur avec un cheval.

Arts martiaux

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En 2016, le classement mondial sur la liberté de la presse établi chaque année par Reporters sans frontières situe Maurice au 61e rang sur 180 pays[3]. Maurice est souvent considéré comme l’un des pays africains modèles en matière de démocratie et respect des droits humains, mais des abus contre les journalistes ont été observés ces dernières années[4].

Presse écrite

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Télévision

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Internet se développe assez bien[7],[8],[9].

La littérature comme lieu de conflits sociaux et ethnotypiques

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Assez tôt, des textes littéraires naissent du terreau mauricien, loin des textes des voyageurs, souvent animés d'une soif d'exotisme.

Clément Charoux, Marcel Cabon, René Noyau, Raymond Chasle, Robert Edward-Hart[11], Loys Masson, Edouard Maunick[12] et Jean-Georges Prosper, père de l'hymne national mauricien, en anglais, Motherland, expriment, à divers degrés, des thèmes proches de la négritude ou de la difficulté de relations entre les communautés parfois cloisonnées dans des atavismes ou encore la nécessité d'une nation mauricienne. Le visionnaire Malcolm de Chazal[13] fut un des premiers auteurs qui voulut donner à Maurice une ouverture sur ses richesses intrinsèques.

Dans les années 1980, d'autres auteurs prirent ce thème d'exil intérieur à cœur, parmi lesquels Hassam Wachill. Plus récemment, Ananda Devi[14], Barlen Pyamootoo, Alain Gordon-Gentil[15], Carl de Souza[16], Shenaz Patel[17] et Khal Torabully[18] ont donné aux lettres mauriciennes des gages de qualité reconnue à l'étranger.

Arts visuels

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Architecture

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Photographie

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Arts du spectacle

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Danseuse de séga

À l'image de sa population mosaïque, Maurice est traversée par des sons et des rythmes venus des Indes, de Chine, d'Afrique et d'Europe, mais son séga demeure le chant matriciel de cette terre balayée par l'esclavage et fouettée par les cyclones tropicaux. Le séga est d'inspiration africaine, et exprime à l'origine, la douleur, mais aussi, la sensualité des Africains arrachés à leur terre. Il est accompagné, à la base, d'un tambour cylindrique appelé ravane, de l'arovanum, instrument de percussion du sud de l'Inde, de la maravane, sorte de caisse lissant les "blancs" et du triangle métallique. De nos jours, le séga a incorporé guitare et autres instruments modernes.

Les figures hiératiques du séga sont Ti Frère, Serge Lebrasse, Cyril Labonne et, récemment, Sandra Mayotte.

Le qawal ou le bhajan, chants des musulmans et des hindous sont aussi populaires, de même que le seggae, mélange de séga et de reggae du chanteur Kaya.

On remarque, à divers degrés, des métissages entre ces musiques, comme l'attestent les Bhojpuri Boys.

  • Danse traditionnelle[19], le séga[20].
  • Danses modernes
  • Danses contemporaines[21]

Autres : marionnettes, mime, pantomime, prestidigitation

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Musées et autres institutions

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Liste du Patrimoine mondial

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Le programme Patrimoine mondial (UNESCO, 1971) a inscrit dans sa liste du Patrimoine mondial (au 12/01/2016) : Liste du patrimoine mondial à Maurice.

Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité

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Le programme Patrimoine culturel immatériel (UNESCO, 2003) a inscrit dans sa liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

  • 2014 : le séga mauricien traditionnel[35],
  • 2016 : le geetgawai, chants populaires en bhojpuri à Maurice[36],
  • 2017 : le séga tambour de Rodrigues[37].

Registre international Mémoire du monde

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Le programme Mémoire du monde (UNESCO, 1992) a inscrit dans son registre international Mémoire du monde (au 15/01/2016) :

  • 1997 : Archives de l'occupation française de Maurice[38].
Une catégorie est consacrée à ce sujet : Culture mauricienne.

Bibliographie

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  • Issa Asgarally, L'île Maurice des cultures, Ed. le Printemps, Vacoas (Maurice), 2006, 121 p. (ISBN 99903-8719-2)
  • Suzanne Chazan-Gillig et Pavitranand Ramhota, L'hindouisme mauricien dans la mondialisation : cultes populaires indiens et religion savante, Karthala, Paris, 2009, 522 p. (ISBN 978-2-8111-0194-7)
  • (en) Roseline Ng Cheong-Lum, CultureShock! Mauritius: A Survival Guide to Customs and Etiquette, Marshall Cavendish International Asia Pte Ltd, 2009, 312 p. (ISBN 9789814435604)
  • Khal Torabully et Marina Carter, Coolitude, a humanism of diversity from the coolie experience in Mauritius and abroad, Anthem Press, London, 2002, 248 p. (ISBN 978-1-84331-006-8)

Discographie

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  • Île Maurice : hommage à Ti Frère, Radio France, Paris ; Harmonia Mundi, Arles, 1991
  • Île(fr) Île Maurice : Séga ravanne, Ocora, Radio France, Paris ; Harmonia Mundi, Arles, 1999 (enreg. 1998)
  • Les littératures des îles de l'océan Indien par Jean-Louis Joubert, (enregistrement lors de la rencontre Couleur saphir, no 91, du 27 février 2004), ARCC, Paris, 51 min

Filmographie

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  • L'Île Maurice et ses jeux : 2e jeux des îles de l'Océan indien, Association réunionnaise de réalisations audio visuelles, Saint-Gilles-les-Bains (La Réunion), 1985, 42 min (VHS)
  • Dialogue et culture : Île Maurice, Rectorat de la Réunion, ARRAV, Saint-Gilles-les-Bains (La Réunion), 1987, 17 min (VHS)
  • Île Maurice, île métisse, film documentaire de Marc Mopty, L'Harmattan vidéo, Paris ; Zarafa films, Pantin, 2006, 52 min (DVD)

Articles connexes

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Liens externes

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Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références

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  1. (en) Central Statistic Office - Recensement de 2011. p. 68
  2. « Recipes from Mauritius by Madeleine Philippe », sur tripod.com (consulté le ).
  3. Reporters sans frontières : Les données du classement de la liberté de la presse 2016 [1]
  4. Reporters sans frontières : Maurice
  5. (en) « Main page - Radio Moris -100% Séga de l'Ile Maurice. Sega Music from Mauritius », sur radiomoris.com (consulté le ).
  6. (en) « Mauritius Broadcasting Corporation », sur Mauritius Broadcasting Corporation (consulté le ).
  7. « L'internet à l'ile Maurice, Communications à l'Ile Maurice », sur expat.com (consulté le ).
  8. MDBLOG, « Internet à l’Ile maurice », sur canalblog.com, Expatriation à l'Ile Maurice : Comment faire ? Que faut-il savoir ?, (consulté le ).
  9. « Forbidden », sur ilemaurice.com via Wikiwix (consulté le ).
  10. « Littérature de l'Île Maurice », sur Île en île, (consulté le ).
  11. « Robert-Edward Hart », sur Île en île, (consulté le ).
  12. « Édouard J. Maunick », sur Île en île, (consulté le ).
  13. « Malcolm de Chazal », sur Île en île, (consulté le ).
  14. « Ananda Devi », sur Île en île, (consulté le ).
  15. « Alain Gordon-Gentil », sur Île en île, (consulté le ).
  16. « Carl de Souza », sur Île en île, (consulté le ).
  17. « Shenaz Patel », sur Île en île, (consulté le ).
  18. « Khal Torabully », sur Île en île, (consulté le ).
  19. « La musique traditionnelle à Maurice », sur Music In Africa, (consulté le ).
  20. « Le Sega mauricien toujours aussi populaire à l'île Maurice », sur guideilemaurice.fr (consulté le ).
  21. « La danse urbaine à la conquête de Maurice ! - KOZÉ », sur KOZÉ, (consulté le ).
  22. « lemauricien.com/article/patrim… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  23. (en) « Le théâtre mauricien de langue française du XVIIIe au XXe siècle », sur peterlang.com, (consulté le ).
  24. « Henri Favory - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  25. « [Diaporama] Henri Favory, dramaturge et artiste engagé : «L’homme violent devrait se faire soigner» », sur Le Défi Plus (consulté le ).
  26. « lemauricien.com/article/piece-… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  27. « Porteurs d'Images », sur porteursdimages.org (consulté le ).
  28. « Le Festival », sur Ile Courts (consulté le ).
  29. « CINÉMA : Vingt films mauriciens en lice pour la programmation d’Île Courts - Le Mauricien », sur Le Mauricien, (consulté le ).
  30. a et b « Ile Courts 2016 : David Constantin parle du cinéma mauricien », sur courrierinternational.com via Wikiwix (consulté le ).
  31. http://www.ilemaurice-tourisme.info/
  32. https://www.ilemauricepratique.com/
  33. http://www.dodosite.com/
  34. http://www.mauritian-wildlife.org/application/
  35. « UNESCO - Le séga mauricien traditionnel », sur unesco.org (consulté le ).
  36. « UNESCO - Le geetgawai, chants populaires en bhojpuri à Maurice », sur unesco.org (consulté le ).
  37. « UNESCO - Le séga tambour de Rodrigues », sur unesco.org (consulté le ).
  38. http://www.unesco.org/new/fr/communication-and-information/flagship-project-activities/memory-of-the-world/register/full-list-of-registered-heritage/registered-heritage-page-7/records-of-the-french-occupation-of-mauritius/#c189148