André-Antoine Bernard
Maire de Saintes | |
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Président de la Convention nationale | |
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Député de la Charente-Maritime | |
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André-Antoine Bernard dit Bernard de Saintes, né le à Corme-Royal (Saintonge), mort le à Funchal (Île de Madère), est un magistrat et député français.
Biographie
[modifier | modifier le code]Noms
[modifier | modifier le code]Bernard est un homme aux plusieurs noms. Né André-Antoine Bernard, il ajoute à son patronyme avant la Révolution celui d'une petite propriété familiale et se fait appeler Bernard de Jeuzines. Représentant plus tard l'arrondissement de Saintes à l'assemblée, il se fait appeler Bernard de Saintes, puis, goûtant sans doute peu la connotation religieuse de ce dernier, le modifie et devient Bernard de Xantes. À la suite de l’invention du calendrier républicain, le jour de naissance de Bernard, le , fête de l'apôtre André, devient le 10 frimaire, jour de la Pioche. Le zélé Bernard se fait dès lors appeler Pioche-fer Bernard.
Il est le fils d'André Bernard, notaire royal à Corme-Royal, et de Bénigne Garraud. Il épouse Marie Louise Frère de La Pommeraye.
Carrière
[modifier | modifier le code]Commandant de la garde nationale et président du tribunal de Saintes au début de la Révolution, il est élu en 1791, avec 324 voix sur 523 votants, député de la Charente-Inférieure à l'Assemblée législative, où il siège avec la majorité patriote.
Le , il est réélu député de la Charente-Inférieure avec 431 voix sur 582 votants à la Convention nationale, où il siège avec les Montagnards. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort.
Membre du comité de sûreté générale, il est envoyé en mission successivement dans le Jura et la Côte-d'Or. Après la prise de Lyon, la principauté de Montbéliard, propriété de la maison de Wurtemberg est prise par les armées françaises, en . Bernard de Saintes impose la population de 400 000 livres et organise le département de Mont-Terrible, réuni à la France le précédent, suivant les vœux des habitants de Porrentruy, organisés depuis le en République rauracienne. À Dijon, il agit avec rigueur, faisant arrêter et traduire devant le tribunal révolutionnaire plusieurs « aristocrates », dont le président du Parlement de Bourgogne : Jean Vivant Micault de Corbeton, chez qui il s'installa, dans son hôtel Bouhier de Savigny à Dijon, de même que dans l'Eure, où il est également envoyé en mission.
De retour à Paris, il devient secrétaire de l'Assemblée. Après le 9-Thermidor, Tallien l'écarte du comité de sûreté générale, mais il se fait élire président de la Convention (2-).
Après la chute de Robespierre, les six sections révolutionnaires de Dijon adressent une dénonciation à la Convention nationale contre lui, l'accusant d'avoir fait mourir le Président et d'avoir détourné des biens saisis. Toutefois, en 1795, il est décrété d'arrestation sur la motion de Gouly, contre laquelle il réclame vainement après l'insurrection du 1er prairial an III, avant de bénéficier de l'amnistie générale votée après la ratification de la constitution de l'an III, le 4 brumaire an IV ().
Avocat près la cour criminelle de son département sous le Premier Empire, il est touché par la loi contre les régicides votée en 1816 par la Chambre introuvable à la suite de la terreur blanche de 1815 et s'exile en Belgique, où il crée un journal démocratique, Le Surveillant. Bientôt expulsé par les autorités néerlandaises, il s'embarque pour les États-Unis mais fait naufrage sur les côtes de Madère, et il s'installe à Funchal, où il meurt. Les autorités religieuses ayant refusé l’inhumation, sa dépouille est jetée à la mer.
Famille
[modifier | modifier le code]Il est l'aïeul du peintre charentais Georges Mignet et de son fils le concepteur d'avion Henri Mignet[1].
Sources
[modifier | modifier le code]- Adolphe Robert, Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, Paris, Bourloton, 1889, tome 1, de Berlet à Bernier, p. 278-279
- Archives départementales de la Côte-d'Or : Q.212 - Q. 1070.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Gilles Archimbaud (dir. Jean-Clément Martin), Bernard (de Saintes), un parcours politique (1751-1818), Paris, IHRF (mémoire de master 2 en Histoire), 2007. Z 901 [fiche sur le site de l'IHRF]
- Richard Ballard, The Unseen Terror. The French Revolution in the Provinces, I. B. Tauris, Londres & New York, 2010 (ISBN 978-1-84885-325-6)
- Fernand Boiget, La Triste Histoire du comte Jean Vivant Micault de Corbeton , texte en ligne
- Albert Colombet, Les parlementaires bourguignons à la fin du XVIIIe siècle, Dijon, 1937
- Laurent Julien, Bernard de Saintes, le révolutionnaire Pioche-Fer, 1751 -1819, Le Croît Vif, Saintes, 2012
- Armand Lods, Un Conventionnel en mission. Bernard de Saintes et la réunion de la principauté de Montbéliard à la France, d'après des documents originaux et inédits, Paris, Fischbacher, 1888
- Pierre Perrenet, La Terreur à Dijon, la conspiration des prisons, Dijon, 1907
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Gérard Aubisse, Les peintres des Charentes, du Poitou et de Vendée: XIXe – XXe siècles : dictionnaire et notices biographiques, G. Aubisse, , Page 146 (ISBN 978-2-9506079-3-5, lire en ligne)
Liens externes
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- Ressource relative aux beaux-arts :
- Ressource relative à la vie publique :
- Ordre de succession des présidents de la Convention
- Les souverains et chefs d’État français : les gouvernements révolutionnaires de 1792 à 1804, Philippe Landru
- « Deux victimes des Septembriseurs (les bienheureux frères de La Rochefoucauld) », de Louis Audiat, chap. 19, note 4
- Député de la Charente-Maritime
- Naissance en juin 1751
- Naissance en Saintonge
- Décès en octobre 1818
- Décès à Funchal
- Conventionnel régicide
- Député de la Convention nationale
- Président de l'Assemblée nationale française
- Représentant en mission
- Membre du Comité de sûreté générale
- Journaliste français du XVIIIe siècle
- Magistrat français du XVIIIe siècle
- Avocat français du XIXe siècle
- Décès à 67 ans
- Maire de Saintes