Mons
Mons (nl + de) Bergen | |||||
L'hôtel de ville, à droite, et le beffroi, à gauche et à l'arrière-plan. | |||||
Héraldique |
Drapeau |
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Administration | |||||
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Pays | Belgique | ||||
Région | Région wallonne | ||||
Communauté | Communauté française | ||||
Province | Province de Hainaut | ||||
Arrondissement | Mons | ||||
Bourgmestre | Nicolas Martin (Liste du Bourgmestre) | ||||
Majorité | Liste du Bourgmestre, Ecolo, PTB | ||||
Sièges Bourgmestre Mons en mieux PTB Les Engagés Ecolo |
45 22 14 4 3 2 |
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Section | Code postal | ||||
Mons Ghlin Flénu Jemappes Maisières Nimy Havré Harmignies Harveng Hyon Mesvin Nouvelles Ciply Saint-Symphorien Villers-Saint-Ghislain Spiennes Cuesmes Obourg Saint-Denis |
7000 7011 7012 7012 7020 7020 7021 7022 7022 7022 7022 7022 7024 7030 7031 7032 7033 7034 7034 | ||||
Code INS | 53053 | ||||
Zone téléphonique | 065 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Montois(e)[1] | ||||
Population – Hommes – Femmes Densité |
96 358 () 49,08 % 50,92 % 653,02 hab./km2 |
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Pyramide des âges – 0–17 ans – 18–64 ans – 65 ans et + |
() 19,16 % 61,70 % 19,14 % | ||||
Étrangers | 16,94 % () | ||||
Taux de chômage | 20,60 % (2022) | ||||
Revenu annuel moyen | 17 605 €/hab. (2021) | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 27′ 18″ nord, 3° 57′ 07″ est | ||||
Superficie – Terr. non-bâtis – Terrains bâtis – Divers |
147,56 km2 (2022) 64,87 % 13,51 % 21,62 % |
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Localisation | |||||
Localisation de Mons au sein de la province de Hainaut et de l’arrondissement de Mons | |||||
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Géolocalisation sur la carte : Région wallonne
Géolocalisation sur la carte : Hainaut
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Liens | |||||
Site officiel | www.mons.be | ||||
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Mons (prononcé /mɔ̃s/ ; en picard : Mont ; en néerlandais et en allemand : Bergen) est une ville francophone de Belgique située en Wallonie. Ancienne capitale des comtes de Hainaut, chef-lieu de la province de Hainaut, ville principale de l’arrondissement de Mons, elle est le siège d’une des cinq cours d’appel du pays. La population montoise est de 96 358 habitants en 2024 et son agglomération contient 260 855 habitants.
Mons se situe à 56 km au sud-ouest de la capitale Bruxelles, à environ 225 km au nord-est de Paris, à 75 km à l’est de Lille et à environ 180 km à l’ouest d’Aix-la-Chapelle. La ville de Mons est localisée au croisement des importants axes autoroutiers E19 (Amsterdam-Anvers-Bruxelles-Paris) et E42 (Lille-Charleroi-Liège-Francfort-sur-le-Main).
Marquée par l’histoire et riche d’un patrimoine architectural et culturel important, Mons est depuis 2002 la capitale culturelle de la Wallonie[N 1]. Mons a également été désignée le pour être capitale européenne de la culture en 2015.
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est attesté sous diverses formes en latin médiéval Montensis en 1036, Montibus en 1066 - 1070 -1073, Montes en 1140 qui laissent des vocables précoces en ancien français Monz en 1051, de Monte en 1070, Mons en 1178[2].
Mons s'expliquerait par le terme roman montes[3], c'est-à-dire le mot gallo-roman MONTES, forme pluriel de MONTE (autrement notée montem), MONTE étant effectivement issu de l'accusatif montem du latin classique mons, montis « colline » (qui a donné le mot dérivé « montagne »). C'est exactement la même étymologie que le nom commun mont « hauteur, élévation, colline, montagne »[4]. La graphie Mons sans -t correspond soit à une latinisation, soit à une évolution de la prononciation et une simplification de la graphie (Monz avec -z = -ts > Mons) que l'on retrouve aussi parfois pour le nom propre au pluriel dans les textes du Moyen Âge[3]. Le nom néerlandais de Mons est Bergen, qui a exactement la même signification.
Le nom au pluriel, retrouvé en langue néerlandaise Bergen, s'explique par la présence des cinq collines en bord de la vallée de la Haine : Mons, Bois-là-Haut et les monts Héribus, Panisel et Saint-Lazare[5].
Géographie
[modifier | modifier le code]Sections et hameaux
[modifier | modifier le code]En 1971, Mons est fusionnée avec les communes de Cuesmes, Ghlin, Hyon, Nimy et Obourg (AR du 18/02/1971 - Loi du 09/04/1971).
À cette entité sont ajoutés en 1977 Ciply, Harmignies, Harveng, Havré, Jemappes, Flénu, Maisières, Mesvin, Nouvelles, Saint-Denis, Saint-Symphorien, Spiennes et Villers-Saint-Ghislain.
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Carte OpenStreetMap
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Carte topographique
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Avec les communes environnantes
# | Nom | Superf. (km²)[6]. |
Habitants (2020)[6]. |
Habitants par km² |
Code INS |
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1 | Mons | 16,69 | 28.787 | 1.725 | 53053A |
2 | Hyon | 3,68 | 4.099 | 1.115 | 53053B |
3 | Cuesmes | 9,43 | 9.964 | 1.056 | 53053C |
4 | Ghlin | 22,16 | 8.458 | 382 | 53053D |
5 | Nimy | 4,15 | 4.751 | 1.144 | 53053E |
6 | Obourg (y compris Saint-Denis) |
14,13 | 4.488 | 318 | 53053F |
7 | Maisières | 7,94 | 4.157 | 524 | 53053G |
8 | Havré | 18,47 | 6.211 | 336 | 53053H |
9 | Saint-Symphorien | 7,28 | 3.349 | 460 | 53053J |
10 | Villers-Saint-Ghislain | 2,63 | 655 | 249 | 53053K |
11 | Harmignies | 11,12 | 835 | 75 | 53053L |
12 | Harveng | 6,25 | 473 | 76 | 53053M |
13 | Nouvelles | 2,70 | 314 | 116 | 53053N |
14 | Spiennes | 5,37 | 942 | 175 | 53053P |
15 | Mesvin | 2,32 | 952 | 410 | 53053R |
16 | Ciply | 2,40 | 740 | 308 | 53053S |
17 | Jemappes | 6,82 | 10.950 | 1.605 | 53053T |
18 | Flénu | 3,86 | 5.669 | 1.469 | 53053U |
Communes limitrophes
[modifier | modifier le code]Les communes limitrophes de Mons sont, dans le sens horaire au départ du nord, Jurbise, Soignies, Le Rœulx, La Louvière, Binche, Estinnes, Quévy, Frameries, Quaregnon et Saint-Ghislain. À l’ouest et au sud-ouest de la ville s'étend une région au riche passé charbonnier : le Borinage (depuis la fusion des communes de 1972, Mons fait partie de l'entité Mons-Borinage[7]).
Topographie et hydrographie
[modifier | modifier le code]Le relief de la commune de Mons est influencé par la vallée de la Haine, rivière qui s’écoule d’est en ouest au nord de la ville avant de rejoindre l'Escaut en France[8]. La Trouille, affluent de la Haine (Direction Sud-Nord) se jette dans la Haine au niveau de Jemappes. Le nord et le sud de la vallée de la Haine sont constitués de collines et de plateaux dont l’altitude augmente progressivement pour atteindre des hauteurs variant de 50 à 115 mètres[9] (point culminant situé au nord-est du village de Saint-Denis). Au niveau de la vallée, l’altitude descend jusque 20 mètres à proximité de la rivière et du canal Nimy-Blaton-Péronnes.
La ville s’est ainsi développée au fil des siècles sur une colline située au confluent des deux rivières, ce qui lui confère une forme presque circulaire actuellement. Le petit ring délimite très bien le centre-ville des faubourgs. On remarque aisément que l’altitude augmente en se rapprochant du centre de ce cercle pour atteindre son maximum à proximité du beffroi.
Géologie
[modifier | modifier le code]Sur le territoire communal, le sous-sol de la vallée de la Haine est composé d’alluvions[10]. À l’extrême nord de la vallée, on peut apercevoir des couches de craie du Crétacé à proximité des villages de Ghlin et de Obourg. Cette craie d’Obourg, qui date du Campanien[11], renferme des fossiles de bélemnites mais est généralement dépourvue de silex. La craie est utilisée dans la région depuis de nombreuses années pour la fabrication de ciment. La craie de Spiennes dont l'âge a été récemment revu est également datée du Campanien[12]. Toutes ces craies et ces fossiles prouvent que la région de Mons était une mer tropicale au Crétacé, il y a plus de 75 millions d’années.
À d’autres endroits on trouve du silex, comme à Saint-Denis où l’affleurement date du Turonien. Cette matière siliceuse a été utilisée dans la production de matériaux réfractaires[13]. Au néolithique, ces silex étaient récoltés dans les minières de silex de Spiennes.
Au nord des versants crayeux, l’altitude augmente sensiblement pour atteindre 80 à 120 mètres. À ce niveau, le sol est composé de couches plus jeunes d’argiles datant de l’yprésien[14]. Au sommet des buttes boisées (bois de Ghlin et limite avec la commune de Soignies), on retrouve un sol composé de couches sableuses datant également de l’yprésien.
Il existe également à Mons plusieurs projets d’utilisation de sources de chaleur géothermiques qui sont déjà disponibles à Saint-Ghislain, Douvrain et Ghlin pour chauffer certains bâtiments publics et privés. Le nouveau quartier de la gare de Mons est prévu pour profiter de la chaleur géothermique dès 2013 et plusieurs autres projets sont à l'étude d'ici 2020 et pourraient au total offrir à la région une puissance de 40 MW[15]. Le sous-sol montois abrite en effet des nappes d’eau chaude en profondeur dont la température avoisine les 70 °C à Ghlin. Seuls deux puits, à Saint-Ghislain et à Douvrain, font l’objet d’une exploitation depuis 1985. Le site de Saint-Ghislain permet, par exemple, une économie annuelle avoisinant les 1 000 Tonnes Équivalent Pétrole (Tep). Celui de Ghlin pourrait, s’il était exploité, fournir un débit naturel de plus de 100 m3/h d’eau à une température de 71 °C. La région montoise bénéficie là d’une ressource énergétique exceptionnelle car la géothermie apparaît comme une alternative économiquement viable parmi les différentes sources d’énergie renouvelable, que ce soit pour la production d’électricité ou des applications thermiques directes.
Climat
[modifier | modifier le code]Le climat de la région de Mons est un climat tempéré océanique[16] comme pour l’ensemble de la partie occidentale de la Belgique, cela grâce à la proximité de l’océan Atlantique qui régule le temps grâce à l’inertie calorifique de ses eaux. Le climat peut être influencé par des zones humides et douces en provenance de l’océan, mais aussi par des zones sèches (chaudes en été et froides en hiver) en provenance de l’intérieur du continent européen. En moyenne (moyenne faite sur une période couvrant les 100 dernières années), on observe 208 jours de pluie par an dans la région de Mons[17].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température moyenne (°C) | 3,2 | 3,5 | 6,5 | 9,2 | 13,2 | 16 | 18,2 | 17,8 | 14,7 | 11 | 6,7 | 3,8 | 10,3 |
Précipitations (mm) | 71 | 59 | 69 | 49 | 67 | 75 | 70 | 74 | 61 | 73 | 73 | 77 | 818 |
Histoire
[modifier | modifier le code]Les origines
[modifier | modifier le code]Les lieux alentour sont occupés dès le Néolithique, principalement au sud de la Haine : à Spiennes, Givry (dans la commune actuelle de Quévy), mais aussi plus au nord, comme à Obourg.
Le lieu se trouve ensuite sur le territoire de la tribu belge des Nerviens. À l'époque romaine, une garnison se serait établie sur la colline montoise[19]. D'après certains auteurs, se fondant sur deux textes médiévaux (une vita de sainte Aldegonde du VIIIe siècle et le testament d'Anségise, abbé de Fontenelle[N 2]), le quadrillage caractéristique des camps romains se retrouverait dans la topographie actuelle de la ville. Le géologue Serge Ghiste a notamment tenté de le démontrer en superposant le plan de la ville au plan d'un camp romain. Cependant, aucun vestige ne vient confirmer cette hypothèse plausible[20].
Moyen Âge
[modifier | modifier le code]La ville est fondée au VIIe siècle durant l'époque mérovingienne, autour d'un oratoire érigé par Waldetrude[22], fille d'un intendant de Clotaire II canonisée à sa mort en 688 sous le nom de Waudru. Waudru, suivant les conseils de son confesseur saint Ghislain, fonde cet oratoire, devenu par la suite un monastère, sur un site inhabité du domaine d'Obourg-Nimy-Maisières, propriété de sa cousine Aye et de son époux, Hydulphe, un notable mérovingien.
Le site devient un enjeu militaire à la suite de l'implantation des Vikings à Condé-sur-l'Escaut en 876. Le premier comte de Hainaut (Lotharingie), Régnier au Long Col, construit une première forteresse, Castri Locus, destinée à lutter contre les envahisseurs. Cette forteresse est prise et réduite en cendres en 956, sous Régnier III[23]. Dès 959, le comté fait partie de la Basse-Lotharingie.
À partir du Xe siècle, les comtes de Hainaut font de Mons leur résidence principale et la ville devient leur capitale, un titre qu'elle aurait déjà reçu de Charlemagne en 804[24]. Devenant le centre administratif du comté, Mons se développe durant les 800 ans qui suivent autour du nouveau château et du chapitre de Sainte-Waudru. Le bras de fer incessant entre l'autorité religieuse (le chapitre, propriétaire initial de la ville) et l'autorité administrative (le comte de Hainaut, qui tente de s'étendre) modèle le paysage montois.
Les grands travaux de rénovation et d'entretien des fortifications sont le fait de Baudouin IV et Baudouin V au milieu du XIIe siècle. C'est à cette époque que Bernard de Clairvaux vient à Mons prêcher la croisade (1148). En l'an 1290, selon la ville de Boussu cité par le Baron de Reiffenberg[25], « presque toutes les maisons de Mons sont de bois, et les forets qui environnent cette ville procurent aux habitans des matériaux en abondance ». Cette même année 1290, Jean II d'Avesnes construit la deuxième fortification[26] qui, à la différence de la première, défend aussi la ville et non plus seulement le château : cette enceinte urbaine (frumeteit ou fermetei(t) en picard montois) est percée de six portes[27]. Seule la Tour valenciennoise (1358) subsiste actuellement. Guillaume le Bon, fils et successeur de Jean II, permet au commerce de s'épanouir dans la ville[28].
Mons souffre également de plusieurs désastres au cours de cette période. En 1112, un incendie a déjà détruit une grande partie de la cité. En 1348, la peste noire sévit dans la ville et la population diminue fortement. La petite histoire veut que l'épidémie cesse après la procession, organisée par les autorités, des reliques de sainte Waudru[28]. C'est l'origine de la ducasse de Mons.
En 1356, Marguerite II (d’Avesnes), comtesse de Hainaut, décède à Le Quesnoy : son fils, Guillaume Ier duc de Bavière-Straubing lui succède et devient le nouveau comte de Hainaut (Guillaume III). Celui-ci sera « inauguré » (entrée solennelle) à Mons le 26 février 1357. Un des premiers actes du comte sera l’imposition aux Bourgeois de Mons, aux Lombards et aux Juifs de demeurer constamment armés : cette obligation est à l’origine des « milices bourgeoises » qui maintiendront l’ordre, la sécurité et la défense perpétuelle des villes, des comtes et du pays de Hainaut[29].
Période bourguignonne
[modifier | modifier le code]En 1433, Philippe le Bon acquiert le titre de comte de Hainaut, faisant ainsi passer le comté de la maison de Bavière à celle des ducs de Bourgogne[30]. Par suite du mariage de Marie de Bourgogne avec Maximilien d’Autriche, la ville passe sous tutelle de la Maison de Habsbourg en 1477[31].
En 1497, la tour de l'horloge est érigée sur le site de l'actuel beffroi : celui-ci la remplacera après son incendie et l'écroulement d'une tour de remplacement, survenu en 1661.
Époque moderne
[modifier | modifier le code]En 1515, Charles Quint est sacré comte de Hainaut. À cette époque, Mons compte environ 9 500 habitants et elle attire un grand nombre d'artisans (tanneurs, cordonniers, tisserands). Ainsi, des tanneries s'installent le long de la Trouille, qui à cette époque passe encore dans la ville[33].
Période espagnole (1555-1713)
[modifier | modifier le code]Peu avant son abdication en 1555, Charles Quint transmet à son fils, Philippe II d'Espagne, ses possessions non autrichiennes, notamment les Pays-Bas dont Mons fait partie.
La guerre de Quatre-Vingts Ans porte un coup au commerce et à l'industrie de la ville au cours du XVIe siècle. La ville tombe aux mains des Gueux : Louis de Nassau prend la ville par surprise le . Le but est de donner Mons au roi de France. Ferdinand Alvare de Tolède, le duc d'Albe, n'acceptant pas cette situation, reprend la ville le 21 septembre de la même année[28].
Entre 1580 et 1584, Alexandre Farnèse installe à Mons le siège du gouvernement des Pays-Bas espagnols.
En 1615, la ville est à nouveau touchée par une épidémie de peste[34]. La ville est alors mise en quarantaine et des soldats interdisent le passage des remparts. Néanmoins, les échevins montois s'adressent au chapitre de Gand pour obtenir les reliques de saint Macaire en espérant ainsi faire disparaître l'épidémie. Les Gantois acceptent et les reliques sont placées dans la collégiale Sainte-Waudru. En 1616, l’épidémie décroît, avant de cesser totalement. En remerciement, la ville fait réaliser par un orfèvre montois une châsse en argent pour y transférer les reliques : elle fait toujours partie des trésors de la cathédrale Saint-Bavon de Gand.
En 1655, la ville est assiégée par l’armée française. Les opérations de siège sont dirigées par le chevalier de Clerville ; elles commencent le 15 août et la ville tombe le 18[35].
En 1678, au cours de la Guerre de Hollande, le maréchal de Luxembourg assiège Mons. À la suite de la bataille de Saint-Denis, le siège finit par être levé.
Du 15 mars au , lors de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, la ville est à nouveau assiégée par les troupes du maréchal de Luxembourg, en présence de Louis XIV, Vauban dirigeant les travaux de siège[36]. La ville tombe et Louis XIV nomme gouverneur Nicolas de La Brousse, comte de Verteillac. Vauban est chargé d'améliorer le système défensif de la ville. En 1697, à la suite du traité de Ryswick, Mons est restituée à la couronne d'Espagne.
Période autrichienne (1713-1795)
[modifier | modifier le code]De 1701 à 1713, la France occupe à nouveau la ville (guerre de Succession d'Espagne). Les Traités d'Utrecht et de Rastatt font entrer la ville dans le giron des Habsbourg d'Autriche. La place forte est toutefois contrôlée par des troupes des Provinces-Unies.
En 1718, le pouvoir, représenté par la cour souveraine du Hainaut, quitte le château qui, par faute d'entretien, se dégrade. Le site est rasé au XIXe siècle, seuls la chapelle Saint-Calixte (XIIIe siècle), la conciergerie et le beffroi étant préservés : un parc public y est inauguré le 10 juin 1873.
En 1746, Louis XV conquiert la ville et la garde jusqu'en 1748, où elle est restituée à l'impératrice Marie-Thérèse par le Traité d'Aix-la-Chapelle (1748) qui met fin à la guerre de Succession d'Autriche[37]. Le prince Charles Alexandre de Lorraine, beau-frère de l'impératrice, est nommé gouverneur des Pays-Bas tandis que sa sœur, la princesse Anne-Charlotte, est nommée abbesse du chapitre de la collégiale Sainte-Waudru. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, les ordres religieux sont interdits : les Jésuites en 1774 et les ordres contemplatifs en 1783[38].
En 1787, la révolution brabançonne se produit, en rejet à des réformes prises à partir de 1780, par l'empereur Joseph II qui frappent l'administration, la justice, la fiscalité, les coutumes. Les États généraux sont réunis le 7 janvier 1790 à Bruxelles.
L'acte d'union qui unit et confédère les provinces insurgées, dont le Hainaut, est ratifié le 20 janvier 1790 par tous les États des provinces insurgées, excepté par ceux du Limbourg, sous la dénomination d’États belgiques unis. Le traité d'union est édité dans Le Moniteur Universel du 31 janvier 1790,
En l'absence de soutien international et à la suite de problèmes financiers, les États belgiques unis ne peuvent pas résister au retour des troupes autrichiennes, et à la fin de l'année 1790, l'armée impériale autrichienne reprend le pouvoir au nom de l'empereur Léopold II.
Description de la ville, fin du XVIIIe siècle
[modifier | modifier le code]La ville fortifiée de Mons comprend six portes, dites de Nimy, d'Havré, de Bertaimont, du Rivage, du Parc et de la Guerrite[39].
Les six paroisses de la ville sont les églises de Saint-Germain, détruite en 1691, Sainte-Elizabeth, brulée en 1714, de Saint-Nicolas, de Bertamont et du Béguinage et la collégiale Sainte-Waudru.
Les monastères religieux sont l'abbaye du Val-des-Ecoliers, les Récollets, les Jésuites.
Époque contemporaine
[modifier | modifier le code]Période française (1795-1815)
[modifier | modifier le code]Après la bataille de Jemappes, le 6 novembre 1792[40], Mons devient « ville libre ». La Convention veut réunir les Pays-Bas autrichiens et la principauté de Liège (alors État distinct) à la France, mais elle est combattue. Le vainqueur de Jemappes, Dumouriez, est sensible au désir d'autonomie des populations, mais son vœu de voir procéder à des élections se heurte aux vieilles structures, sauf à Mons, Liège et Charleroi[41] et aux dirigeants français avides des richesses belges[42].
Bien que des pillages et exactions soient signalés dès cette première conquête française, les choses s'aggravent avec la seconde (les Autrichiens ont reconquis brièvement leurs Pays-Bas en 1793), consécutive à la victoire de Fleurus, le . Des massacres ont lieu à Mons, Nalinnes et Tiercelet, faisant 200 victimes, les religieux étant les premiers visés[43]. Par ordre officiel de la Convention nationale, le pays est soumis à une exploitation forcenée des armées françaises qui doivent « évacuer en France toutes les richesses des pays conquis »[44],[N 3]. Les occupants imposent alors par des arrêts des contributions toujours plus grandes « sous peine d'exécution militaire. Il sera pris des otages jusqu'à l'acquittement »[45]. Ce régime s'adoucit relativement rapidement en raison des protestations parvenues au Comité de salut public[46][source insuffisante] et parce que la Belgique était exsangue[47]. Mais les représentants en mission ont quand même frappé Mons[N 4].
En 1794, comme en 1792, les révolutionnaires français peuvent compter sur de nombreux sympathisants à Mons[48] comme à Liège. La ville devient la préfecture du département de Jemappes (alors orthographié Jemmapes) en 1794. En 1800 débutent les travaux du Canal Mons-Condé : il permet d'acheminer le charbon des mines du Borinage vers le reste de la France (les mines boraines produisent plus de charbon que la France entière)[49].
C'est à cette époque qu'Antoine-Joseph Moneuse et sa bande de chauffeurs sévissent notamment dans la région de Mons ; le , Moneuse est jugé en première instance à Mons et l'un de ses complices, François François dit « La Mouche », y est guillotiné en 1807.
Période néerlandaise (1815-1830)
[modifier | modifier le code]En 1815, à la suite de la défaite de Waterloo, la ville passe sous l'autorité néerlandaise, conformément aux décisions du Congrès de Vienne[50]. Cette période voit la construction du canal Pommerœul-Antoing, permettant de rejoindre l'Escaut sans passer par la France.
La révolution belge, en préparation à Bruxelles dès la fin août 1830, ne laisse pas la population locale indifférente. Dès le 3 septembre, la nervosité est sensible dans les classes populaires, d'autant plus furieuses qu'elles sont en situation difficile du fait de la cessation des activités des charbonnages. Il y a des heurts avec la garde urbaine le 17 septembre. Le 19 septembre, avec l'arrivée du général Otto von der Howen, la tension grandit encore : les mineurs marchent vers la porte de Nimy, mais deux compagnies les prennent à revers : on relève 11 morts. Le 29, à la nouvelle de la défaite néerlandaise à Bruxelles, les troupes belges des garnisons néerlandaises se mutinent et le général de Howen, son état-major ainsi que les soldats néerlandais sont arrêtés[51].
Période industrielle (1830-1970)
[modifier | modifier le code]La ville perd sa fonction de ville forte dès l'indépendance de la Belgique en 1830. Dès 1841, une liaison de chemin de fer est réalisée entre Mons et Bruxelles. Le démantèlement des fortifications a lieu entre 1861 et 1864, sous le maïorat de Désiré Dethuin, tandis que son successeur, François Dolez, donne à Mons son aspect actuel en faisant construire deux ceintures : le boulevard intérieur sur le site de la fortification dite « urbaine » et le grand boulevard sur les fondations du mur néerlandais. Même sans ces protections devenues inutiles face aux canons, Mons reste une ville de garnison jusqu'en 1914.
Transféré depuis la prison des Petits-Carmes de Bruxelles, Paul Verlaine est incarcéré à la prison de Mons d'octobre 1873 à janvier 1875 à la suite de sa condamnation pour coups et blessures contre Rimbaud[52] : il y écrit des poèmes insérés ensuite dans Romances sans paroles et Sagesse.
À la fin du XIXe siècle, Mons est le théâtre de revendications sociales et politiques[53]. Ainsi, le , des groupes d'ouvriers borains parcourent la ville en chantant La Marseillaise, criant « Vive la République ! » et acclamant le député socialiste Léon Defuisseaux. Le , 3 000 mineurs en grève marchent sur la ville : la colonne de grévistes se heurte à trois compagnies de gardes civiques qui, à la suite d'une charge des ouvriers qui ont arraché les baïonnettes à certains gardes, font feu. Il y a sept morts et de nombreux blessés[54]. Le 18 avril, le Parlement épouvanté, notamment par cet incident très grave[55],[N 5], vote le suffrage universel tempéré par le vote plural. Le congrès du Parti ouvrier belge (POB), qui aurait dû se tenir à Mons, se réunit en 1894 dans la commune boraine de Quaregnon où il adopte la Charte de Quaregnon[56].
Les 23 et 24 août 1914, les environs de Mons sont le siège d'une bataille féroce entre Britanniques et Allemands où ces derniers subissent de lourdes pertes (5 000 hommes perdus côté allemand contre 1 500, dont 763 tués, côté britannique)[57]. Bien que les forces allemandes soient supérieures en nombre, les troupes britanniques retardent leur percée permettant à l'armée française d'échapper à l'encerclement par la 1re armée allemande. La bataille de Mons donne naissance à la légende des anges de Mons ayant inspiré l'héroïsme des Britanniques lors de cette bataille[58].
En , se déroule dans la salle des redoutes du Théâtre Royal, le Grand procès de Mons. Le Feldgericht allemand y siège pour juger trente-neuf prévenus dans le cadre de leur participation à un réseau d'espionnage ferroviaire initié par Victor Ernest fin 1914. Neuf personnes sont condamnées à mort, sept d'entre elles sont exécutées sur la plaine de Casteau à Masnuy-Saint-Jean. Parmi les condamnés à mort, une jeune fille, Herminie Vaneukem, est graciée[59],[60],[61].
Le , Arthur Currie, commandant du corps expéditionnaire canadien, ordonne au corps d'armée canadien d'attaquer Mons, malgré les rumeurs d'armistice. Mons est libérée dans la matinée du 11 novembre ; il y a 280 victimes au corps canadien.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, une grande partie des Archives de l'État à Mons sont détruites par des bombardements le 14 mai et l'armée allemande fait son entrée dans la ville le . Ce n'est que le que la 3e division blindée libère la ville sans résistance[62] : Mons est l'une des premières villes de Belgique à être libérée.
Lors du dénouement de la Question royale en 1950, Léo Collard, député et échevin de Mons, déclare le 18 juillet que la Wallonie est menacée « d'un mouvement incontrôlable et irrationnel de nature morale et psychologique »[63]. C'est à Mons qu'ont lieu les premiers attentats à l'explosif: le 21 à hauteur du Waux-Hall ainsi que sur la ligne vicinale Mons-Charleroi[64]. Le 29, 10 000 manifestants défilent[65].
En 1967, le SHAPE (Quartier général de l’OTAN), quittant Rocquencourt (France), s'installe à Casteau[66].
À partir des années 1970, Mons est en mutation. Il y a tout d'abord l'étape importante des fusions de communes de 1972[67] (fusion avec Cuesmes, Ghlin, Hyon, Nimy, Obourg avec des parties de Baudour et de Jemappes) et de 1977 (fusion avec Ciply, Harmignies, Harveng, Havré, Jemappes, Maisières, Mesvin, Nouvelles, Saint-Symphorien, Spiennes, Villers-Saint-Ghislain ainsi que des parties de Ville-sur-Haine, de Masnuy-Saint-Jean et de Casteau à l'emplacement du SHAPE). Les fusions permettent à la ville d'atteindre une taille critique en multipliant par trois sa population.
Reconversion urbaine (depuis les années 1970)
[modifier | modifier le code]La crise houillère et sidérurgique laisse pour des décennies d'immenses friches industrielles. Un mouvement de rénovation urbaine se met en place dès les années 1970, en se poursuivant dans les années 1980 : le but est de mettre en avant les richesses culturelles et patrimoniales de la ville. Conçue à l'origine comme une place forte et donc fermée, la ville est maintenant ouverte au tourisme et au commerce.
Le , la ville de Mons a été désignée à l'unanimité par les membres du jury (composée de six Belges et sept européens non-Belges) pour être Capitale Européenne de la Culture en 2015. La ville a profité de cette occasion pour poursuivre la rénovation urbaine, et améliorer l'offre muséale, culturelle et hôtelière.
Armoiries
[modifier | modifier le code]Les armes de Mons se blasonnent ainsi : De gueules, à une ville d’argent posée sur une terrasse isolée de sinople, à quatre tourelles, un guidon d’or issant des deux intérieures, un globe impérial surmonté d’une croix du même issant des deux extérieures ; la ville ouverte du champ, un chien lionné d’argent de garde sous une herse du même ; la porte surmontée d’un écu écartelé aux I et IV d’or au lion de sable armé et lampassé de gueules, aux II et III d’or au lion de gueules armé et lampassé d’azur, qui est du Hainaut.
Ce sont ces armoiries qui ont inspiré la serrure d’art de l’hôtel de ville, dont on peut voir une copie vandalisée (il y manque le chien) sur la porte principale. La serrure originale se trouve au musée de la vie montoise ou Maison Jean Lescarts.
Deux autres symboles sont souvent utilisés pour figurer la cité : le Singe du grand’garde, qui se trouve sur la façade de l’hôtel de ville de Mons ou le dragon du « Lumeçon », combat traditionnel de la Ducasse qui se déroule le dimanche de la Trinité.
Population et statistiques de la société
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]Au la commune de Mons a une population totale de 96 358 habitants[68]. En 2023, la ville de Mons était la douzième commune la plus peuplée de Belgique
La ville a perdu beaucoup d'habitants dans les années 1980, mais l'ampleur du déclin s'est atténuée ensuite. Cette chute démographique des années 1980 s’intégrait dans une tendance nationale qui voyait la population des villes décroître au profit des régions plus rurales[69]. La tendance s'est inversée dès les années 1990 car la ville revit grâce à la restauration en profondeur du cœur historique de ces dernières années. Une partie non négligeable de la population est constituée d'étudiants qui ne logent sur place que pendant les jours de la semaine dans des « kots ». Ces derniers sont environ 3 200, mais ne sont évidemment pas domiciliés à Mons et ne figurent donc pas dans le registre de la population de la ville. Comme dans beaucoup de pays occidentaux, la ville est confrontée à un léger vieillissement de population. Cela s'explique par la diminution de la natalité qui ne renouvelle pas la population née durant l’après-guerre.
La majorité (41 %) de la population étrangère de Mons en 2003 était de nationalité italienne[70]. Cette frange de la population est en grande partie constituée des immigrés italiens et de leurs descendants venus travailler dans les mines du Borinage. La population d'origine française arrive en seconde position : la proximité de Mons avec la France (moins de 10 km) explique facilement cette présence. En troisième position arrivent les Américains : ils représentent 8 % de la population étrangère. La présence sur le territoire de la commune du centre de commandement militaire des forces de l'OTAN, le SHAPE, mais également la proximité de la base militaire de Chièvres, appartenant à l'armée de l’air des États-Unis, sont à l'origine de cette présence américaine. Chacune des autres nationalités représente moins de 5 % de la totalité de la population étrangère.
La zone d'influence régionale de la ville de Mons englobe une population de près de 260 000 personnes, tandis que les autorités parlent d'une zone d'influence de 390 000 personnes, évoquant même le chiffre de 1 390 000 dans une zone d'influence à 30 minutes, incluant Valenciennes et Maubeuge[71].
Démographie : Avant la fusion des communes
[modifier | modifier le code]- Source: DGS recensements population
Démographie: Commune fusionnée
[modifier | modifier le code]En tenant compte des anciennes communes entraînées dans la fusion de communes de 1972 et 1977, on peut dresser l'évolution suivante
Les chiffres des années 1831 à 1970 tiennent compte des chiffres des anciennes communes fusionnées.
- Source : DGS, de 1831 à 1981=recensements population; à partir de 1990 = nombre d'habitants chaque 1er janvier
- 1972 : fusion avec Cuesmes, Ghlin, Hyon, Nimy et Obourg ainsi que des parties de Baudour et Jemappes
- 1977 : fusion avec Ciply, Harmignies, Harveng, Havré, Jemappes, Maisières, Mesvin, Nouvelles, Saint-Symphorien, Spiennes et Villers-Saint-Ghislain ainsi que des parties de Casteau, Masnuy-Saint-Jean et Ville-sur-Haine
Année | Population | Évolution 1992=index 100 |
---|---|---|
1992 | 92 428 | 100,0 |
1993 | 92 553 | 100,1 |
1994 | 92 495 | 100,1 |
1995 | 92 666 | 100,3 |
1996 | 92 256 | 99,8 |
1997 | 91 997 | 99,5 |
1998 | 91 460 | 99,0 |
1999 | 91 187 | 98,7 |
2000 | 90 935 | 98,4 |
2001 | 91 123 | 98,6 |
2002 | 90 955 | 98,4 |
2003 | 91 078 | 98,5 |
2004 | 91 185 | 98,7 |
2005 | 91 083 | 98,5 |
2006 | 91 221 | 98,7 |
2007 | 91 196 | 98,7 |
2008 | 91 334 | 98,8 |
2009 | 91 406 | 98,9 |
2010 | 91 759 | 99,3 |
2011 | 92 523 | 100,1 |
2012 | 93 072 | 100,7 |
2013 | 93 941 | 101,6 |
2014 | 95 047 | 102,8 |
2015 | 95 231 | 103,0 |
2016 | 94 964 | 102,7 |
2017 | 95 220 | 103,0 |
2018 | 95 299 | 103,1 |
2019 | 95 613 | 103,4 |
2020 | 95 887 | 103,7 |
2021 | 95 705 | 103,5 |
2022 | 96 545 | 104,5 |
2023 | 96 465 | 104,4 |
2024 | 96 358 | 104,3 |
Cultes
[modifier | modifier le code]Culte catholique
[modifier | modifier le code]Les paroisses de Mons font partie du doyenné-paroisse Sainte-Waudru, qui dépend du Diocèse de Tournai. Ce doyenné-paroisse est composé de quatorze clochers : la Collégiale Sainte-Waudru, l'église Sainte-Elisabeth, l'église Saint-Nicolas, l'église Notre-Dame de Messine ou Saint-Nicolas-en-Bertaymont, l'église du Sacré-Cœur, l'église Saint-Martin-Ghlin, et l'église Saint-Martin-Hyon.
Culte musulman
[modifier | modifier le code]On estime à 5 000 personnes le nombre de musulmans à Mons, soit environ 5,3 % de la population[72].
La mosquée An-Noor (La Lumière), mosquée du centre-ville, a ouvert ses portes en 2006 et est depuis 2015 reconnue officiellement par l'État fédéral[73].
Il existe d'autres mosquées sur le territoire communal comme Fatîh Camii (Diyanet) à Cuesmes, Al Fath à Flénu ou Al Imane à Cuesmes.
Culte antoiniste
[modifier | modifier le code]Un temple du culte antoiniste, présentant une architecture de style néo-roman et dédicacé le , est situé 143 rue du Général de Gaulle[74].
Niveaux de connaissance
[modifier | modifier le code]Le niveau des connaissances en Communauté française, où se situe la ville de Mons, est plus faible que sur l'ensemble du pays. Le tableau ci-dessous compare les scores moyens des connaissances entre le niveau national et le niveau francophone[75].
Branche | Mons | Communauté française | Belgique |
---|---|---|---|
Mathématiques | ? | 498 | 533 |
Sciences | ? | 479 | 509 |
Résolution de problèmes | ? | 492 | 524 |
Lecture | ? | 456 | 489 |
On constate dans le tableau ci-dessous[76] que la proportion des revenus faibles est plus importante dans la région de Mons que dans toute la Belgique. À l’opposé, le nombre de personnes ayant des revenus importants est plus faible que pour la moyenne nationale. Cela indique que les revenus des habitants de la région sont inférieurs à la moyenne nationale[77]. L'inadaptation des connaissances des demandeurs d'emploi par rapport aux demandes des entreprises semble constituer un grave problème pour l'emploi[78].
Revenu | Mons | Belgique |
---|---|---|
<10 000 euros | 20,9 % | 18,2 % |
>10 000 euros et <20 000 euros | 41,2 % | 35,7 % |
>20 000 euros et <30 000 euros | 18,6 % | 20,9 % |
>30 000 euros et <40 000 euros | 8,5 % | 10,2 % |
>40 000 euros et <50 000 euros | 4,7 % | 6,1 % |
>50 000 euros | 6,1 % | 8,9 % |
Criminalité
[modifier | modifier le code]Entre 1993 et 2001 a sévi un assassin non identifié de plusieurs femmes dans la région de Mons : le dépeceur de Mons.
En 2006, 40 156[79] faits criminels ont été relevés sur l'arrondissement judiciaire de Mons qui compte une population d'environ 420 000 habitants[80]. Cela représente un taux de criminalité (nombre de faits par habitant) de 9,5 % en 2006. Cette valeur est légèrement inférieure à la moyenne de la province de Hainaut (10,1 %), est égale à la moyenne de la Région wallonne et légèrement supérieure à la moyenne belge (9,3 %).
La « zone de police de Mons-Quévy » est compétente dans la commune de Mons, ainsi que celle de Quévy.
Société, économie et transport
[modifier | modifier le code]Mons, chef-lieu du Hainaut, est un centre administratif et juridique. Principale ville de l'entité Mons-Borinage[7], elle s'affirme en centre tertiaire, avec ses multiples équipements de transports pour la route, les canaux et le chemin de fer électrifié, ses entrepôts et centres commerciaux, son université, son centre de recherche nucléaire.
L'industrie en banlieue ouest s'est concentrée, en particulier dans le parc industriel Ghlin-Baudour pour les secteurs du papier-carton, des profilés aluminium, du caoutchouc et de la brasserie.
Le domaine de la défense militaire internationale est représenté depuis l'installation du quartier général de l'OTAN à Casteau.
Transports
[modifier | modifier le code]Réseau routier
[modifier | modifier le code]Mons est desservie par l'autoroute de Wallonie menant à Liège et par l'autoroute de Bruxelles, qui mène à Paris et au nord de la France. La ville bénéficie d’un réseau autoroutier très dense. Se rendre à Mons en voiture est assez simple par autoroute, mais circuler dans la ville l'est beaucoup moins. Comme dans toutes les villes anciennes, le centre historique est composé d'un réseau de rues étroites, non prévu pour la circulation automobile actuelle. De ce fait, presque toutes les rues sont à sens unique et il n'est pas aisé d'y trouver un emplacement libre pour garer un véhicule. La ville dispose néanmoins de deux parkings couverts payants dans le centre-ville ainsi que de nombreux parkings gratuits[81].
Réseau ferré
[modifier | modifier le code]La gare de Mons (SNCB) est, en 2023, une gare provisoire en conteneurs assemblés située le long du boulevard Charles-Quint à environ 20 min à pied du centre. Le bâtiment de 1952 situé place Léopold a été démoli en 2013[82] et est remplacé progressivement par une nouvelle gare actuellement en travaux conçue par l'architecte Santiago Calatrava[83].
La mise en service de la nouvelle « gare-passerelle » menant à l'espace commercial des Grands Prés - Shopping de Wallonie était à l'origine prévue pour début 2015[84],[85], mais à la suite des nombreux retards dus aux faillites de divers intervenants, elle ne sera vraisemblablement inaugurée qu'en 2023[86].
Depuis 2015, la gare provisoire n'accueille plus le TGV en direction de Paris qui permettait d’atteindre cette dernière en 1 h 20 car la société Thalys, gestionnaire de la ligne, a décidé de sacrifier la dorsale wallonne jugée trop peu rentable[87]. Les voyageurs désireux de se rendre dans la capitale française sont contraints de passer par Bruxelles ou par Lille.
La ville de Mons possède également une gare SNCB à Jemappes, ainsi que des arrêts à Nimy, Havré, Ghlin et Obourg.
-
La gare de 1930.
-
La gare de 1952, quelques années avant sa démolition.
Bus
[modifier | modifier le code]La ville a mis au point avec le TEC Hainaut (la société publique wallonne de transport par autobus) un réseau de navettes intérieures nommé Intramuros qui parcourt Mons suivant deux itinéraires (City R et City O). D'autres bus circulent également dans la ville, qui partent de la place Léopold ou de la gare provisoire, reliant Mons à l'ensemble de la région.
Autres modes de transport
[modifier | modifier le code]Mons est situé entre les aéroports civils internationaux de Bruxelles, de Lille et de Charleroi. Il est possible de s’y rendre par voie maritime grâce au port du Grand Large, un plan d'eau artificiel qui constitue une extension du canal Nimy-Blaton-Péronnes qu'il relie au canal du Centre. Son gabarit est de 1 350 tonnes.
Économie
[modifier | modifier le code]En 1850, l'historien géographe français Malte-Brun décrivait la région de Mons-Borinage comme étant dotée d'une puissance industrielle calculée en chevaux-vapeur supérieure à celle de toute la France, ceci en raison du nombre de charbonnages et des moteurs de traction qui équipaient les puits d'extraction.
Sur le territoire de Mons, la Faïencerie de Nimy a longtemps été un fleuron de la production de faïence hennuyère (de 1789 à 1951).
L'économie montoise est sinistrée depuis la fermeture des charbonnages qui faisaient de Mons-Borinage une des régions les plus prospères dans l'entre-deux-guerres, bien que les ouvriers vivaient souvent dans des conditions très précaires. Depuis lors, le chômage structurel augmente et le taux d'emploi n'est qu'artificiellement maintenu par des emplois dans la fonction publique. On constate que depuis la fin des années 1990 le nombre d’entreprises créées ne permet pas de compenser le nombre de faillites[88]. Les conséquences sont le taux important de chômage et le niveau de revenu moyen par habitant inférieur de 10 % par rapport à la moyenne belge.
Le taux de chômage était de 28 % en 2005 (12 % pour la Belgique)[89]. Le taux de chômage à Mons était, en août 2008, de 20,75 %[90].
La répartition de l'emploi par secteurs économiques (2002) était de 1,57 % dans le secteur primaire, 8,32 % dans le secteur secondaire et 90,1 % dans le secteur tertiaire. Les services publics représentent par ailleurs 19,9 % dans l’arrondissement de Mons alors que la moyenne belge se limite à 10,8 %[91].
Le PIB du Hainaut équivaut seulement à 68 % du PIB moyen européen, ce qui vaut à la province des subsides européens (Objectif 1) pour atténuer son retard économique. Ces fonds ont permis la création du parc scientifique Initialis et la fondation des centres de recherche Materia Nova et Multitel. Microsoft a également décidé d'installer un centre de recherche dans ce parc scientifique[92]. La ville a également affecté une partie de ces fonds à la rénovation de la Grand-Place afin de favoriser son développement touristique.
La politique dite du « zoning » qui consiste à rassembler les industries sur quelques sites biens dotés en infrastructures routières et fluviales n'a pas permis d’endiguer le chômage. Néanmoins, le « zoning de Ghlin-Baudour[93]» accueille un grand nombre d’entreprises. Celles-ci sont attirées par les moyens de transports locaux (autoroutes, canaux appartenant à la liaison entre le port maritime de Dunkerque en France et la vallée industrielle de la Ruhr en Allemagne) et par le caractère bon marché des terrains. La firme Google a par ailleurs décidé d'installer dans ce zoning un tout nouveau centre de traitement des données[94].
Nom | Commune | Secteur |
---|---|---|
AkzoNobel | Ghlin | Chimie |
Air liquide | Ghlin | Chimie |
AW Europe | Ghlin | Automobile |
La manufacture du verre | Ghlin | Verrerie |
NGK Ceramics Europe | Ghlin | Produits céramiques |
Ciments d'Obourg | Obourg | Cimenterie |
Ghlin | Internet | |
H&M | Ghlin | Textile |
La part du secteur tertiaire (services) atteint plus de 90 % du total de l'emploi. Alors que le secteur primaire représente moins de 2 %[95]. La part des emplois privés est également assurée par les activités commerciales du centre-ville et du complexe des Grands Prés. En plus de sa galerie commerçante, l'espace des Grands-Prés comporte le complexe cinématographique Imagix, un nouveau hall d'exposition du nom de Lotto Mons Expo et des entreprises à fortes valeurs ajoutées dans son parc scientifique Initialis. La ville ambitionne de faire de cet espace un zoning industriel important et d'en faire le centre de gravité économique de la ville, situé pour le moment plutôt dans le vieux centre-ville.
La présence du SHAPE depuis 1967 stimule également l'économie locale, mais au détriment du prix des loyers, alors que les militaires en poste effectuent de nombreux achats importants hors taxes dans le centre commercial interne au SHAPE.
Le nombre actuel de touristes avoisine environ les 250 000 personnes par an et est en constante augmentation depuis 10 ans. L’origine des touristes à Mons montre qu’il s'agit d’un tourisme de proximité[96](29 % de Belges néerlandophones, 27 % de Belges francophones, 12 % d'Anglo-saxons, 12 % de Français, 10 % de Néerlandais, 5 % d'Allemands et 5 % autres).
En résumé, l'économie de Mons est axée sur :
- le secteur public (niveaux communal, provincial, régional et fédéral) ;
- des zonings (zones d'activités) pour entreprises privées ;
- le développement du commerce (secteur tertiaire en général) ;
- le tourisme[97].
Enseignement
[modifier | modifier le code]Mons est une ville universitaire. La plus ancienne des universités de la ville est la Faculté polytechnique de Mons qui a été fondée en 1836 sous le nom d'École des Mines. L'École supérieure commerciale et consulaire est transférée à Mons, sur la Grand-Place, en 1899. Il s'agit actuellement de l'UCLouvain FUCaM Mons, implantation de l'université catholique de Louvain. L'Institut commercial des industriels du Hainaut, fondé en 1899 par Raoul Warocqué entre autres, est à l'origine de l'Université de Mons-Hainaut. Cette dernière a reçu le statut universitaire en 1965, tout comme les FUCaM. Au , l'École d'interprètes internationaux jusque-là indépendante est devenue une faculté à part entière de l'UMH. Le , la Faculté polytechnique de Mons et l'Université de Mons-Hainaut ont fusionné pour donner naissance à une seule université publique, appelée simplement Université de Mons.
La ville compte également plus de 50 écoles primaires et/ou maternelles, 16 écoles d'enseignement secondaire et 14 écoles d'enseignement supérieur[98].
Universités
Libre Hautes écoles Libre |
Enseignement secondaire
Libre
|
La bibliothèque de l'Université de Mons, qui a fêté son bicentenaire en 1997, possède 715 000 ouvrages. Parmi ceux-ci, 450 manuscrits, l'un d'eux datant du Xe siècle, et 140 incunables, dont un exemplaire de la Bible de Gutenberg[99].
Sports
[modifier | modifier le code]Salles de sport
[modifier | modifier le code]Mons compte également plusieurs salles de sport privées, une salle d'escalade (Face Nord[100]).
Football
[modifier | modifier le code]Le RAEC Mons, un club de football étant relégué en division 2 de son dépôt de bilan lors de l'année 2015, qui, le 23 juin 2020, annonce un projet de renaissance. Ils évoluent actuellement en Division 1 ACFF au Stade Charles-Tondreau.
Basketball
[modifier | modifier le code]Le Belfius Mons-Hainaut, club de basketball de première division est basé à la Mons Arena (3 700 places assises).
Natation
[modifier | modifier le code]En ce qui concerne l'offre au niveau des piscines, Mons possède, après la fermeture de la piscine de Flénu pour cause de vétusté, deux piscines communales, une à Cuesmes, et l'autre, inaugurée le 18 mars 2011 au Grand Large.
Cyclisme
[modifier | modifier le code]Chaque année, le club des Dragons Audax Mons organise une randonnée cyclo-touriste Mons-Chimay-Mons.
Tourisme
[modifier | modifier le code]Le Grand-Large
[modifier | modifier le code]Mons dispose d'un port de plaisance au Grand-Large, équipé de 157 anneaux et d'une capitainerie moderne opérationnelle sept jours sur sept de 9 h à 18 h 30. Le Royal Club nautique Mons-Borinage (RCNMB) y organise ses activités. On peut y suivre des cours de navigation et y obtenir les brevets nécessaires à la navigation sur les cours d'eau belges. Le Grand-Large est une extension du canal Nimy-Blaton-Péronnes qu'il relie au canal du Centre, à proximité de l'autoroute E19 reliant Bruxelles à Paris.
Administration municipale et politique
[modifier | modifier le code]Élections communales de 2018
[modifier | modifier le code]Parti | Voix | % | +/- | Sièges | +/- | |
---|---|---|---|---|---|---|
PS | 22 735 | 44,25 | 10,91 | 23 / 45 |
6 | |
MR (Mons en mieux!) | 11 043 | 21,49 | 3,59 | 11 / 45 |
3 | |
Ecolo | 6 566 | 12,78 | 3,96 | 6 / 45 |
3 | |
PTB | 4 365 | 8,50 | 4,89 | 3 / 45 |
2 | |
Agora - cdH | 3 243 | 6,31 | 2,41 | 2 / 45 |
1 | |
PP | 1 036 | 2,02 | Nv. | 0 / 45 |
0 | |
DéFI | 950 | 1,85 | Nv. | 0 / 45 |
0 | |
Autres | 1 438 | 2,80 | 0 / 45 |
0 | ||
Total | 51 376 | 100 | 45 | 0 |
Vie politique
[modifier | modifier le code]La vie politique montoise est marquée depuis le milieu des années 1950 par la prédominance du Parti socialiste. La puissance de ce parti de gauche, renforcée par les électeurs des communes du Borinage fusionnées à partir de 1972, s'enracine dans son histoire sociale et économique comme pour la plupart des autres grandes villes wallonnes. Il arrive que l'on explique son maintien au pouvoir par les conditions économiques moroses de la région depuis la fermeture des charbonnages dans les années 1950 et 1960.
Ces dernières années, la ville a pu profiter de la notoriété de son (ancien) bourgmestre Elio Di Rupo qui a été ministre-président du gouvernement wallon, puis Premier ministre de Belgique de 2011 à 2014.
Le Parti socialiste, malgré la majorité absolue dont il dispose, partage le pouvoir de 2000 à avril 2016 avec le Mouvement réformateur, un parti de droiteEnsuite, le PS s'allie avec CdH[101].
Après les élections communales de 2018, le PS forme une coalition avec Ecolo[102]. À la suite des élections communales de 2024, le PS forme une coalition avec le PTB et Ecolo, une première pour une commune de Wallonie[103].
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