Eric Dolphy
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Cimetière Angelus-Rosedale (en) |
Nom de naissance |
Eric Allan Dolphy Jr. |
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Susan Miller Dorsey High School (en) |
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Compositeur, musicien de jazz, saxophoniste, clarinettiste, artiste d'enregistrement |
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- |
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Discographie |
Discographie de Eric Dolphy (d) |
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Eric Allan Dolphy (né à Los Angeles le , mort à Berlin le ) est un musicien (saxophone alto, flûte traversière, clarinette, clarinette basse) de jazz américain.
Biographie
Jeunesse
Issu de la petite bourgeoisie, c'est influencé par ses parents (sa mère faisait partie des chœurs de la Peoples Independent Church of Christ de Los Angeles) que Eric Dolphy[2],[3] fait ses premiers pas dans monde de la musique. Il commence par l’harmonica puis évolue vers la clarinette à l’âge de 8 ans. Plus tard, il s'initie au hautbois et remporte même un concours qui lui permet de s'inscrire à l'université du Sud de la Californie. Puis, influencé par de grands noms du jazz tels Duke Ellington, Fats Waller ou Coleman Hawkins, il ressent le besoin de s'essayer au saxophone alto ainsi qu’à la flûte traversière[4]. Le jeune Eric est alors âgé de 15 ans[5],[6].
Début de carrière
Il commence sa carrière en 1948-1949[7], en se produisant dans des orchestres de bebop comme les Roy Porter and his 17 Beboppers[8], mais ne commence à se faire réellement connaître que vers 1958[9], année où il est engagé par le batteur Chico Hamilton[10]. Hamilton dirige à l'époque une petite formation assez atypique, incluant guitare et violoncelle, qui produit une musique assez expérimentale. C'est ensemble qu'ils jouent le magnifique Ellington Suite[11]. Mais le jeu de Dolphy ne plait pas au producteur qui demande son remplacement[12].
En 1959, Eric Dolphy s'installe à New-York et rejoint le quartet du contrebassiste Charles Mingus où, plus encore que chez Hamilton, il peut se livrer à ses audaces musicales[13]. C'est cette même année qu'il enregistre son premier album Outward Bound[14]. Il enregistre aussi avec Ken McIntyre (Looking Ahead). Il est alors en plein milieu de l'avant-garde du jazz[6].
En 1960, il fait partie du double quartet dirigé par le saxophoniste Ornette Coleman, avec lequel il participe à l'album Free Jazz: A Collective Improvisation, véritable manifeste de l'avant-garde du jazz de l'époque[15],[16]. Sur cet album figurent également Don Cherry et Freddie Hubbard (trompette), Scott LaFaro et Charlie Haden(contrebasse), Billy Higgins et Ed Blackwell (batterie)[17]. De 1960 à 1964, on peut également l'entendre dans une multitude de formations : avec John Coltrane (comme membre du quintet, sous le nom de George Lane sur l'album Olé Coltrane, mais aussi comme arrangeur de l'album Africa/Brass[18]), George Russell, Gil Evans, John Lewis, Oliver Nelson, Booker Little ou Andrew Hill. Il travaille aussi avec les tenants du Third stream (tentative de « fusion » entre jazz et classique) comme Gunther Schuller[6].
Il enregistre des albums remarquables sous son nom où, outre ses qualités d'instrumentiste, il prouve qu'il est aussi un excellent compositeur : Out There (1960), At The Five Spot (1961), Out to Lunch! (1964), etc.
Mort
En 1964, il meurt à Berlin-Ouest, au cours d'une tournée européenne, d'une crise cardiaque consécutive à un diabète, à l'âge de 36 ans[6].
Style
La carrière d'Eric Dolphy se distingue d'abord par sa brièveté : l'essentiel de ses enregistrents s'étale sur seulement six ans[6].
Selon Jean-Louis Comolli, Eric Dolphy est dans l'histoire du jazz un « passeur ». En effet, ce multi-instrumentiste est un des musiciens qui a rendu possible le passage du bebop au free jazz en cassant le cadre du « solo tonal » et en tournant définitivement le dos au « beau son »[19]. C'est également l'un des premiers jazzmen à s'être détourné du thème, et notamment à penser l'improvisation de manière indépendante d'un thème[20].
Il indique notamment son intérêt pour le chant des oiseaux dans son approche des micro-intervalles joués à la flûte:
« C'est comme ça que font les oiseaux. […] Les oiseaux ont des notes entre nos notes – vous essayez d'imiter ce qu'ils font et, peut-être que c'est un truc entre les notes fa et fa dièse, et vous devrez monter ou descendre la hauteur de la note. C'est vraiment quelque chose ! Et donc, quand tu joues, ça vient.[21]. »
Discographie
Albums en tant que « leader »
- Outward Bound[22] (1960)
- Other Aspects (1960)
- Out There[23] (1960)
- Caribé (avec le Latin Jazz 5) (1960)
- Far Cry[24] (avec Booker Little) (1960)
- Tenderly (1960)
- Eclipse
- At The Five Spot - vol. 1[25] & 2[26](1961)
- Sorino (1961)
- Memorial Album (avec Booker Little) (1961)
- Immortal Concerts (avec Booker Little) (1961)
- Berlin Concerts (1961)
- In Europe - vol. 1, 2 & 3 (1961)
- The Complete Uppsala Concert
- The Stockholm Sessions (1961)
- Live In Germany
- Iron Man (1963)
- Music Matador (1963)
- Alone Together (1963)
- Conversations[27] (1963)
- Softly As In A Morning Sunrise (1963)
- Out to Lunch! (1964)
- Miss Ann (1964)
- Last Date[28] (1964)
- Cornell (avec le Charles Mingus Sextet) (1964)
- Last Recordings (1964)
Collaborations
- Chico Hamilton : Gongs East ! ; Chico Hamilton Quintet featuring Eric Dolphy
- Charles Mingus : Mingus Revisited ; Mingus at Antibes ; Charles Mingus presents Charles Mingus ; Mysterious Blues (1960) ; Reincarnation of a Lovebird, Original Faubus Fables ; The Complete Town Hall Concert ; Goodbye Pork Pie Hat ; Live in Oslo 1964 ; Meditations on Integration ; Live in Copenhagen ; The Great Concert, Paris 1964 ; In Europe
- Oliver Nelson : Screamin' the Blues ; The Blues and the Abstract Truth (1961) ; Straight Ahead (1961)
- Ken McIntyre : Looking Ahead
- John Lewis : The Wonderful World of Jazz ; Essence
- Eddie "Lockjaw" Davis : Trane Whistle (1960)
- Newport Rebels : Newport Rebels
- Ornette Coleman : Free Jazz
- Abbey Lincoln : Straight Ahead
- Booker Little : Out Front
- Ted Curson : Plenty of Horn
- George Russell : Ezz-thetics
- John Coltrane : Africa/Brass ; Olé Coltrane (1961) ; The Complete 1961 Village Vanguard Recordings (1961) ; Impressions ; The Complete Paris Concerts ; European Impressions ; Live at Birdland ; On Stage 1962
- Ron Carter : Where ?
- Mal Waldron : The Quest (1961)
- Max Roach : Percussion Bitter Sweet
- Gil Evans : The Individualism of Gil Evans
- Andrew Hill : Point of Departure
- John Lewis & Gunther Schuller : Jazz Abstractions (1960)
- Mike Zwerin & The Sextet of Orchestra USA : Theatre Music of Kurt Weill
DVD
- Eric Dolphy In Europe 1961-1964 (Improjazz/Socadisc). En un DVD, la filmographie (quasi) complète d'Eric Dolphy.
- Eric Dolphy Last Date (K-films). Un documentaire avec la musique extraite de son dernier album.
Hommages
Plusieurs musiciens ont composé des morceaux en hommage à Eric Dolphy :
- Charles Mingus, So long Eric, sur son album Town Hall Concert (en) (1964). Le morceau n'a pas été composé à la mort de Dolphy, mais pour saluer le départ du musicien du groupe de Mingus. Dolphy joue sur ce morceau[29].
- Frank Zappa, The Eric Dolphy Memorial Barbecue sur son album Weasels Ripped My Flesh (1970).
- Jack DeJohnette, One for Eric sur Special Edition (en) (1980).
- James Carter, Bro. Dolphy sur son album Present Tense (en) (2008).
- Ted Curson, Tears For Dolphy sur son album du même nom (1964).
Notes et références
- « https://lccn.loc.gov/2014565637 »
- (en) « Eric Dolphy | American musician », sur Encyclopedia Britannica (consulté le ).
- Encyclopædia Universalis, « ERIC DOLPHY », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
- Belhomme 2022, p. 17-22.
- (en-US) « Eric Dolphy (1928-1964) • BlackPast », sur BlackPast, (consulté le ).
- Comolli 1994, p. 334.
- Jean-Louis Comolli, « Eric Dolphy », sur Alain Yver, (consulté le ).
- (en) « Roy Porter and His 17 Beboppers in 1948 at Club Alabam in the Dunbar Hotel in L.A », sur Colorado Spings – Pioneers Museum, (consulté le ).
- (en) Stuart Nicholson, « Eric Dolphy: Conversations with the Unseen », sur JazzWise, (consulté le ).
- Eric Therer, « Guillaume Belhomme : Eric Dolphy », sur Jazz Mania, (consulté le ).
- (en) « The Original Ellington Suite » (liste des versions de l'œuvre musicale), sur Discogs.
- Belhomme 2022, p. 28.
- (en) « Eric Dolphy – Biography », sur Blue Note (consulté le ).
- Eric Deshayes, « Eric Dolphy », sur Néo Sphères (consulté le ).
- (en) « Ornette Coleman », sur Jazz Messengers (consulté le ).
- (en) Stephan Kunze, « Out to Lunch: Eric Dolphy’s avant-garde masterpiece », sur Everything Jazz, (consulté le ).
- (en) « Free Jazz: A Collective Improvisation » (liste des versions de l'œuvre musicale), sur Discogs.
- Mathieu Durand, « John Coltrane - Olé », sur Citizen Jazz, (consulté le ).
- Carles et Comolli 2000, p. 156.
- Carles et Comolli 2000, p. 347-348.
- (en) Don DeMichael, « John Coltrane and Eric Dolphy Answer the Jazz Critics », Downbeat, (lire en ligne, consulté le ) :
« 'That's the way birds do', he said. 'Birds have notes in between our notes - you try to imitate something they do and, like, maybe it's between F and F-sharp, and you'll have to go up or come down on the pitch. It's really something! And so, when you get playing, this comes.' »
- « Outward Bound (Rudy Van Gelder Remaster), by Eric Dolphy », sur bandcamp.com (consulté le )
- « Out There, by Eric Dolphy », sur bandcamp.com (consulté le )
- « Far Cry, by Eric Dolphy », sur bandcamp.com (consulté le )
- « At The Five Spot, Vol. 1 (Rudy Van Gelder Remaster), by Eric Dolphy », sur bandcamp.com (consulté le )
- « At The Five Spot, Vol. 2 (Rudy Van Gelder Remaster), by Eric Dolphy », sur bandcamp.com (consulté le )
- « Musical Prophet: The Expanded 1963 New York Studio Sessions, by Eric Dolphy », sur bandcamp.com (consulté le )
- « Last Date, by Eric Dolphy », sur bandcamp.com (consulté le )
- « Tous sur Mingus ! So long Eric », sur mysteriojazz.blogspot.com, (consulté le ).
Annexes
Bibliographie
- (en) Vladimir Simosko et Barry Tepperman, Eric Dolphy : A Musical Biography & Discography, New York, Da Capo Press, , 132 p. (ISBN 0-306-80107-8).
- (en) Uwe Reichardt, Like a Human Voice : The Eric Dolphy discography, N. Ruecker, coll. « Jazz indez reference », , 80 p. (ISBN 978-3923397037).
- (en) Raymond Horricks, The Importance of Being Eric Dolphy, Tx Bookman Remainders, , 96 p. (ISBN 978-0710430489).
- Jean-Louis Comolli, « Eric Dolphy », dans Philippe Carles, André Clergeat, Jean-Louis Comolli (dir.), Dictionnaire du jazz, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1 390 (ISBN 2-221-07822-5), p. 334-335.
- Philippe Carles et Jean-Louis Comolli, Free Jazz/Black Power, Gallimard, , 448 p. (ISBN 9782070404698).
- (en) The Eric Dolphy Collection, Hal Leonard, coll. « Artist Transcriptions », , 152 p. (ISBN 978-0793586370, présentation en ligne). Transcriptions note-à-note pour flûte et saxophone alto de 15 morceaux d'Eric Dolphy.
- Guillaume Belhomme, Eric Dolphy, Nantes, Lenka lente, , 150 p. (ISBN 979-10-94601-20-4, présentation en ligne).
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la musique :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Site sur Eric Dolphy (Discographie.)
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