Claude Javogues
Claude Javogues | |
Fonctions | |
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Député de Rhône-et-Loire | |
– (3 ans, 1 mois et 21 jours) |
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Gouvernement | Convention nationale |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Bellegarde-en-Forez (Loire, France) |
Date de décès | (à 37 ans) |
Lieu de décès | Paris (France) |
Nature du décès | Fusillé |
Nationalité | Française |
Parti politique | Montagne |
Profession | Huissier |
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Claude Javogues, né le à Bellegarde-en-Forez dans le comté de Forez, actuel département de la Loire[1], mort fusillé le 19 vendémiaire an V () à Paris, est un homme politique actif durant la Révolution française.
Avant la Révolution
Claude Javogues est issu d'une famille de la bourgeoisie de robe du Forez. Son père Rambert est avocat en Parlement et notaire royal. Il réalise ses études au collège des oratoriens de Montbrison, officie comme clerc au procureur royal de la ville, et est licencié en droit de l'Université de Valence en 1785. Il prête serment au barreau de Montbrison et exerce la charge d'avocat jusqu'en 1792.
Sous la Révolution
Commandant de la garde nationale, il est élu administrateur du directoire du district de Montbrison (Loire) en 1791 puis député à la Convention, quatorzième sur quinze avec 480 voix sur 814 votants, par le département de Rhône-et-Loire le . Javogues siège sur les bancs de la Montagne. Il vote la mort sans appel ni sursis au procès de Louis XVI, contre la mise en accusation de Marat[2] et contre le rétablissement de la Commission des Douze[3].
Le 20 juillet 1793, Javogues est envoyé en mission auprès de Laporte et de Reverchon dans les départements de l'Ain, de l'Ardèche, de la Haute-Loire, de l'Isère, du Puy-de-Dôme, de Rhône-et-Loire et de Saône-et-Loire[4]. Sa mission est cantonnée au seul département de Saône-et-Loire le 9 brumaire an II (30 octobre 1793)[5]. Le Comité de Salut public le rappelle au sein de l'assemblée à trois reprises, le 21 frimaire (11 décembre)[6], le 10 pluviôse (29 janvier 1794)[7] et le 20 du même mois (8 février)[8]. Dans son dernier décret de rappel, le Comité s'émeut de la diffusion à Montbrison d'une proclamation signée de la main de Javogues dans laquelle la mission de Georges Couthon auprès de l'armée des Alpes est critiquée. Lors de la séance du 1er floréal (20 avril), Javogues rétracte sa proclamation, déclare qu'il a été trompé et se réconcilie publiquement avec Couthon[9].
Le 7 septembre 1793, il entre dans la commune de Saint-Chamond, rebaptisée Vallée-Rousseau. Le 12, il entre à Montrond-les-Bains. Le même mois, il annonce aux habitants de Montbrison qui avaient soutenu les fédéralistes lyonnais que leur sang coulerait comme l'eau dans les rues. Sur le modèle de la ville de Lyon devenue « Commune-Affranchie », il propose que la commune soit renommée « Montbrisé », que ses remparts soient rasés et qu'une colonne infamante soit élevée. Dans l'Ain, il proclame que « l'édifice de la prospérité publique ne pouvait se consolider que par la destruction et sur le cadavre du dernier des honnêtes gens ». Puis, délaissant le siège de Lyon et la pacification de l'Ain, il assure la reconquête et l'organisation de la Saône-et-Loire. Marqué par l'égalitarisme, il transforme un emprunt forcé en taxation des riches à Armeville, promeut l'ouverture de sociétés populaires (celles-ci passant à 59 pour 237 communes), multiplie les comités de surveillance, envoie des commissaires dans tout le département, tente de constituer une armée révolutionnaire de 1 200 hommes et favorise la déchristianisation.
Après la chute de Robespierre, Javogues siège parmi les « derniers montagnards » qui défendent une conservation des acquis de l'an II et qui s'opposent au tournant réactionnaire de la Convention thermidorienne. Il signe la demande en appel nominal à l'issue de l'insurrection du 12 germinal an III. Le 13 prairial an III, ainsi que d'autres anciens envoyés en mission, il est décrété d'arrestation, ayant fait l'objet de dénonciations[10]. Il bénéficie de l'amnistie votée le 4 brumaire an IV (26 octobre 1795) à la clôture de la Convention.
Sous le Directoire
Javogues fréquente les cercles néojacobins et lit le journal de Gracchus Babeuf, Le Tribun du peuple. Il est compromis dans la conjuration des Égaux et dans l'affaire du camp de Grenelle. Il est condamné à mort par la commission militaire et fusillé le 18 vendémiaire an V (9 octobre 1796) ainsi que Joseph-Marie Cusset et Marc-Antoine Huguet, ses anciens collègues montagnards, et qu'Antoine-Marie Bertrand, ancien maire de Lyon[11]. Le père de Victor Hugo, Sigisbert Hugo, procède à son escorte depuis la prison jusqu'au lieu de l'exécution alors que Claude Javogues chante la Marseillaise[12].
Bibliographie
- François Wartelle, « Javogues Claude », p. 594-595 in Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, Presses Universitaires de France collection « Quadrige », 1989 réédition 2005, 1132 p.
- Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, tome 3, p. 410-411
- Jean Tulard, Jean-François Fayard, Alfred Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française, Paris, Robert Laffont, collection Bouquins, 1987
Notes et références
- Archives départementales de la Loire, registre paroissial de Bellegarde-en-Forez, baptêmes mariages et sépultures 1750-1759, 2 NUM 9 13/8.
- Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 71.
- Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 536.
- Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 5, Représentants en mission, séance du 20 juillet 1793, p. 310-311.
- Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 8, Représentants en mission, séance du 9 brumaire an II (30 octobre 1793), p. 120-121.
- Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 9, Représentants en mission, séance du 21 frimaire an II (11 décembre 1793), p. 326.
- Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 10, Représentants en mission, séance du 10 pluviôse an II (29 janvier 1793), p. 516.
- Ibidem. séance du 20 pluviôse an II (8 février 1794), p. 774-775.
- Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 89, séance du 1er floréal an II (20 avril 1794), p. 94.
- Françoise Brunel, « Les derniers Montagnards et l'unité révolutionnaire », Annales historiques de la Révolution française n°229, 1977, p. 385-404.
- Journal des hommes libres ou de tous les pays, ou le Républicain n°4 du 19 vendémiaire an V (10 octobre 1796).
- Georges Javogues, « Lamartine Et Claude Javogues », Annales révolutionnaires, vol. 15, no 4, , p. 288–295 (ISSN 1150-0441, lire en ligne, consulté le )
Liens externes
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