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Centre de visionnage

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Le Centre de visionnage de l'émission Nulle part ailleurs sur la chaîne Canal plus dans le but de contribuer à son amélioration dans la mesure où il y aurait lieu de le faire, plus communément appelé Centre de visionnage ou CDV, était une rubrique de quelques minutes, diffusée en direct, présentée par Édouard Baer, et clôturant l'émission Nulle part ailleurs (NPA), de 1997 à 1999.

Déroulement

Cette séquence consistait soit à tourner en dérision l'émission qui venait de se dérouler, soit à offrir un sketch absurde sans rapport avec elle. Elle occupait les quelques dernières minutes d'antenne de Nulle Part Ailleurs, avant les publicités et le programme du soir.

Contrairement aux épisodes de son prédécesseur, À la rencontre de divers aspects du monde contemporain ayant pour point commun leur illustration sur support audiovisuel, qui s’apparentaient à des courts-métrages, ceux de cette émission sont très courts et se veulent très denses, avec une grosse part d'improvisation.

Elle était lancée, peu avant 20 heures 30, par le présentateur de Nulle Part Ailleurs, Guillaume Durand à cette époque.

Le début de la séquence était presque toujours le même:

  • Le générique, La Bostella interprétée par Honoré Bostel, était applaudi en cadence par le public,
  • Le public était censé s'arrêter brutalement de donner la mesure au moment où la musique était coupée.
  • L'image était filmée depuis une caméra portée à l'épaule qui montrait la porte d'une sorte de réduit, où était placardé le titre (in extenso) de la séquence,
  • Cette porte était alors poussée par le cameraman et s'ouvrait sur un décor étroit et souvent encombré d'objets dépareillés.
  • On y voyait Édouard Baer assis à une petite table, parfois en compagnie de l'un de ses pseudo-invités, et ouvrant la séquence par un « bonsoir » obséquieux.

Édouard Baer introduisait, souvent en présentant son ou ses invité(e)s, une séquence qui prenait la forme d'un dialogue comique. On ne pouvait ensuite jamais prédire comment la séquence allait se dérouler. Le plus souvent Baer occupait le temps de parole le plus longtemps possible avec l'un des monologues rapides et délirants qui ont fait sa célébrité.

Les comédiens utilisaient de « petits accessoires comiques » : des perruques, des vêtements féminins, du bois, une épuisette, un mégaphone, des instruments de musique pour enfants...

Les synopsis de la rubrique se signalaient par leur usage du non-sens. On a pu voir entre autres :

  • la pratique de sports nouveaux : la bougnate (similaire au football mais le ballon est un rôti de porc) et la « bibine » ;
  • l'apparition de nouveaux aliments : le « chabronchi » (le repas de la bête, son odeur le rend peu appétissant...), le blagon.
  • de nouveaux concepts : le « mannepain » (une tranche de pain géante qui fait également mannequin sur laquelle on peut appliquer au choix du jambon, du beurre, etc.)
  • des débats importants : « Proustophiles » contre « Bluromaniaques ».

Après le Centre de Visionnage

Le fonctionnement du Centre de visionnage est parodié par Édouard Baer lui-même dans son film La Bostella, qui dépeint une version fantasmée (et ridicule) de la genèse de l'émission.

Équipe

Pour animer la séquence, Baer fait appel à nombre de ses connaissances du monde du spectacle et des arts vivants; on retrouvera par exemple une grande partie de ces artistes (chanteurs, acteurs, mimes, etc.) dans la pièce de théâtre La folle et véritable vie de Luigi Prizzoti. Ceci permet souvent de meubler la séquence d'une façon à laquelle le spectateur n'est pas habitué à la télévision, avec des numéros qui s'apparentent au Music-Hall.

Quelques comédiens apparaissant au moins deux fois dans l'émission:

Personnages

On trouvait dans le Centre de visionnage un florilège de personnages atypiques.

  • Le présentateur, Édouard Baer, œuvrant le plus souvent comme meneur de jeu de la saynète
  • Les personnages de Gilles Gaston-Dreyfus, son acolyte habituel. C'est lui qui donnera le plus la réplique à Édouard Baer au fil des épisodes. On observe que Dreyfus a parfois du mal à avoir du répondant face à Baer et son flot de paroles intarissable, mais dans l'épisode Où est Édouard, dont Édouard Baer est totalement absent, il donne sans aucun problème un long monologue rapide et loufoque très similaire à ceux de Baer, en compagnie d'Isabelle Nanty.
  • un grand nombre d'invités prestigieux représentés le plus souvent par des sosies approximatifs voire même de simples panneaux en carton portant le nom desdits invités.
  • des personnages farfelus apparaissant à de nombreuses reprises:
    • Chico (do Brazil) (interprété par Patrick Mille), un Brésilien très extroverti et très libéré sexuellement; phrase culte : « Total éclatche ».
    • Un fan agaçant du Centre de Visionnage (interprété par Patrick Mille), qui s'enthousiasme pour tout ce que fait Édouard ; phrase culte : « Gé-nial ! »
    • Une copine. Edouard Baer ou d'autres personnages parlent souvent d'une copine; tantôt cette copine a « prêté la décoration », tantôt elle accompagne Baer au cirque, tantôt Baer parle d'une « amie mannequin », etc.
    • Maître Morissard (interprété par Gilles Gaston-Dreyfus), un huissier obséquieux et ennuyeux; phrase culte: « Je suis une merde ». Il reviendra souvent et deviendra de plus en plus jovial; plus tard Baer tentera de le remplacer par Maître Polissard ou encore Maître Polichard sous prétexte de renouveau dans les sketches, au grand dam du véritable Morissard. Dans l'épisode La dernière, Edouard Baer l'appelle "Gilles Morissard".
    • la Sorcière (interprétée par André Djento), un homme portant un chapeau pointu et le plus souvent un fagot de bois. Ce personnage est presque muet à chacune de ses apparitions et se contente de dire sa phrase culte: « J'ai du bois mon Édouard ».
    • Rigolax (interprété par ?), un homme en costume bariolé portant sur le torse un petit panneau où est écrit « Rigolax ». Rigolax ne parle pas (sauf une fois où il dit en Anglais I don't understand), mais est appelé par Baer chaque fois qu'il faut faire rire le public. Il va sans dire que l'apparition de Rigolax ne provoque aucune hilarité. Il est confronté à sa contrefaçon Drôlix dans l'un des épisodes.
    • Plusieurs personnages prétendument féminins (tels que « la doublure de Vanessa Paradis ») interprétés par le très musculeux Joseph Malerba, lequel n'a absolument rien de féminin.
    • La Bête (un comédien portant un costume très poilu qui masque aussi son visage) ; phrase culte : « Grrrrrrr ! »
    • Corinne, 11 ans (interprétée par ?), une jeune femme portant des couettes, que Baer fait passer pour une enfant. Elle est parfois aussi appelée Cathy. Son intervention se limite souvent à la lecture d'un poème dédié à Baer ou aux équipes techniques de Canal Plus.
    • Jacqueline Jacquelin, reine de la chanson réaliste de Garches, une femme taciturne d'une cinquantaine d'années qui n'aime pas qu'on critique son travail et qui gifle Baer et Maître Morissard dans certains épisodes. Dan l'épisode Jaqueline Jaquelin et Peter Wonkley, elle est soudain présentée comme britannique et reine de la chanson réaliste de Colechester.
    • Albert Algoud (dans son propre rôle), provoquant le chaos à chacune de ses apparitions (à Cannes il menace de faire une roulade, et dans l'épisode La Dernière il menace de détruire une chaise).
    • Djamel Debbouze (dans son propre rôle). Dans l'épisode de Jacqueline Jacquelin, il chante le générique. Dans un autre épisode, il exhorte Baer à améliorer la qualité des sketches.
    • une petite vieille (interprétée par Francia Séguy). Elle est gentille et polie, mais elle interfère avec les sketches d'Edouard Baer en parlant en même temps que lui, ou en prenant le plateau pour un salon de thé.
  • D'autres personnages farfelus n'apparaissant qu'une fois:
    • le copain cadeau
    • le chien cube
    • la grosse dame
    • la trompette humaine
    • le poète auto-proclamé (personnage emprunté à l'équipe du film Les quatre saisons d'Espigoule)
    • une jeune nymphomane
    • l'homme mystère
    • le moine soldat
    • la brigade capillaire
    • une « obispette » (fan de Pascal Obispo)
    • un producteur de porno pontifiant (interprété par Jean-Michel Lahmi).
    • une horloge humaine (interprétée par Vincent Desagnat)
    • la liste est non-exhaustive.

Ariel Wizman est quasi-absent du Centre de Visionnage, alors qu'il était un collaborateur de Baer de la première heure, dans La Grosse Boule ou encore À la rencontre de divers aspects du monde contemporain.

Musique

Il est fait usage à de nombreuses reprises de quelques thèmes musicaux étranges produits dans les années 1960.