Ibrahima Sar
Ibrahima Sarr | |
Fonctions | |
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Ministre de la Fonction publique | |
Prédécesseur | Latyr Camara |
Successeur | Amadou Karim Gaye |
Ministre du Développement | |
Biographie | |
Lieu de naissance | Saint-Louis |
Lieu de décès | Dakar |
Nationalité | Sénégal |
Parti politique | BDS |
Profession | Employé des chemins de fer |
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Ibrahima Sarr (1915-1976) est un syndicaliste et un homme politique sénégalais, ancien secrétaire général de la Fédération des cheminots d'AOF, et cheville ouvrière du Bloc démocratique sénégalais (BDS). Il fut plusieurs fois ministre avant et après l'indépendance et l'un de ceux qui partagèrent le sort de Mamadou Dia lors de la grave crise politique qui opposa celui-ci au président Senghor en 1962.
Biographie
Né le à Saint-Louis, il fréquente dans sa ville natale l'École primaire supérieure Blanchot dont il est exclu pour indiscipline. Il devient cheminot en 1935.
Leader syndicaliste, il dirige du au la grande grève des cheminots du Dakar-Niger[1].
Auréolé de son succès, il fait partie, en 1948, des fondateurs du Bloc démocratique sénégalais (BDS) aux côtés de Senghor et contribue largement à la diffusion du parti à Thiès et dans les régions traversées par le rail.
Alors que Pierre Lami et Mamadou Dia sont respectivement président et vice-président du Conseil de Gouvernement, Ibrahima Sarr est nommé ministre de la Fonction publique dans le gouvernement formé le . Il conserve ce poste lors du remaniement du . Après l'indépendance, sa fonction s'élargit avec le titre de ministre de la Fonction publique et du Travail, dans le gouvernement formé le , puis remanié le . Puis il est nommé ministre du Développement le [2].
À la fin de l'année 1962 le conflit ouvert entre le président de la République Léopold Sédar Senghor et le président du Conseil de Gouvernement Mamadou Dia aboutit le à l'arrestation de Dia et de quatre de ses compagnons, Valdiodio Ndiaye, Ibrahima Sarr, Joseph Mbaye et Alioune Tall. Comme Ndiaye et Mbaye, Ibrahima Sarr, après avoir été reconnu innocent des charges de tentatives de coup d'Etat, mais pour avoir clamé leur solidarité avec Dia, est condamné le à vingt années de réclusion criminelle et transféré au centre pénitentiaire spécial de Kédougou[3]. Il refusera jusqu'en 74 année de la grâce présidentielle de Senghor de solliciter cette grâce,déclarant qu'il n'y avait pas de tentative de coup d'Etat donc pas de raison de solliciter cette grâce que Senghor a proposée dés 68. On dit que son intransigence est la raison du maintien du groupe en prison jusqu'en mars 1974
Atteint d'une maladie des voies urinaires[4] aggravée par ses conditions de détention, il meurt à l'Hôpital principal de Dakar le . Il avait bénéficié d'une grâce présidentielle le [5].
Postérité
Une rue du quartier Sud de Saint-Louis – l'ancienne rue Carnot, ou rue de l'Hôpital – porte son nom[1].
Notes
- Abdoul Hadir Aïdara, Saint-Louis du Sénégal d'hier à aujourd'hui, Grandvaux, 2004, p. 86 (ISBN 2-909550-43-5)
- Gouvernements du Sénégal de 1957 à 2007 (Site Équité et égalité de genre au Sénégal, Laboratoire GENRE Université Cheikh Anta Diop, Dakar) [1]
- Joseph Roger de Benoist, Léopold Sédar Senghor, Beauchesne, Paris, 1998, p. 135 (ISBN 2-7010-1378-X)
- Mamadou Dia, Afrique : le prix de la liberté, L'Harmattan, Paris, 2003, p. 240 (ISBN 2-7475-1809-4)
- Le Soleil, 27 mars 1974 cité par Mansour Bouna Ndiaye dans Panorama politique du Sénégal, ou, Les mémoires d'un enfant du siècle, Nouvelles éditions africaines, Dakar, 1986, p. 154 (ISBN 2-7236-1008-X)
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Babacar Ndiaye et Waly Ndiaye, Présidents et ministres de la République du Sénégal, Dakar, 2006 (2e éd.), p. 363