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Maryse Joissains-Masini

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Maryse Joissains-Masini
Illustration.
Fonctions
Députée de la
14e circonscription des Bouches-du-Rhône
En fonction depuis le
(22 ans, 6 mois et 11 jours)
Élection 16 juin 2002
Réélection 17 juin 2007
Législature XIIe
XIIIe
Prédécesseur Jean-Bernard Raimond
Maire d'Aix-en-Provence
En fonction depuis le
(23 ans, 9 mois et 5 jours)
Élection 18 mars 2001
Réélection 16 mars 2008
Prédécesseur Jean-François Picheral
Biographie
Lieu de naissance Toulon
Nationalité Française
Parti politique UMP
Conjoint Alain Joissains
Enfants Sophie Joissains
Profession Avocate
Maire d'Aix-en-Provence

Maryse Joissains-Masini[1], née Maryse Charton le à Toulon, est une femme politique française, députée-maire UMP d'Aix-en-Provence.

Biographie

Carrière professionnelle et militantisme

Maryse Charton, fille unique de militants communistes (son père est garde du corps de Maurice Thorez), est guichetière à la Sécurité sociale. Adhérente à la CGT et aux Jeunesses communistes[2], elle entreprend une capacité en droit à la faculté libre de Toulon. Dans le même temps, estimant que « la prospérité économique est incompatible avec le système socialiste[2] », elle adhère au Parti radical de Jean-Jacques Servan-Schreiber.

Suite aux élections municipales françaises de 1977, et malgré deux annulations successives par le Conseil d'État[3], son époux, Alain Joissains, conquiert la mairie d'Aix-en-Provence en 1978. Mais à la veille des élections municipales de 1983, alors que le maire sortant est crédité de 66 % d'intentions de vote[2], éclate l'« affaire Joissains » : le maire est accusé d'avoir financé une partie de la villa de son beau-père avec l'argent de la municipalité. Accusant le « clan Defferre », le couple Joissains se dit victime d'une brigue « politico-médiatique[2] ». Alain Joissans est condamné à 150 000 F d'amende et deux ans de prison avec sursis pour « complicité de recel d’abus de biens sociaux »[4].

Peu de temps après cette affaire, son père se suicide d'une balle dans la tête à l'âge de 70 ans, et la sénilité atteint sa mère [2].

Par la suite, Maryse Joissains-Masini traite, dans le cadre de ses affaires professionnelles, de dossiers liés à la santé publique. En tant qu'avocate à la cour d'appel d'Aix-en-Provence, elle est partie prenante lors des condamnations de l'État dans l'affaire du sang contaminé et du amiante[2].

Carrière politique

Élection municipale de 2001

Après ses succès judiciaires, elle fait acte de candidature à la mairie d'Aix-en-Provence, à l'âge de 58 ans. La droite part néanmoins divisée au premier tour : outre Maryse Joissains-Masini, dissidente de droite, Jean Chorro pour le RPR et François-Xavier de Peretti (fils de Charles de Peretti ancien candidat à la mairie d'Aix-en-Provence en 1983) de l'UDF briguent les suffrages des électeurs aixois.

Alors que les sondages lui laissaient peu d'espoir, elle arrive en deuxième position le 11 mars 2001 avec 16,45 % des voix, cependant loin derrière du maire sortant, Jean-François Picheral[5]. Entre les deux tours, la candidate divers droite obtient le retrait des deux autres listes de droite parlementaire malgré un faible écart de voix entre les trois listes de droite. De son côté, le sénateur socialiste, convaincu de sa réélection, dédaigne toute alliance[2].

Une semaine plus tard, lors du second tour, la liste socialiste est, à la surprise générale, défaite par celle conduite par Maryse Joissains-Masini. Avec 50,61 % des suffrages, elle devance de 533 voix celle du maire sortant, en partie fragilisé par un rapport de la chambre régionale des comptes qui faisait état de la mauvais gestion de la ville et par l'absence de triangulaire au second tour[2],[6].

Ainsi, plus de vingt ans après son mari, Maryse Joissains-Masini est à son tour élue à la mairie, le , par le nouveau conseil municipal.

Élections législatives de 2002 et 2007

Quelques mois plus tard, Maryse Joissains-Masini est candidate aux élections législatives dans la 14e circonscription des Bouches-du-Rhône, sous l'étiquette Union pour la majorité présidentielle. Arrivée en tête du premier tour, elle est élue députée au second, avec 58,10 % des suffrages, face à une radicale de gauche[7].

Sollicitant un nouveau mandat, elle arrive en tête du premier tour des élections législatives de 2007, avec 44,63 % des voix exprimées. Le , elle affronte son adversaire socialiste sur France 3 Méditerranée : les questions du logement et de l'environnement y sont notamment abordées. Lors du second tour, le Année invalide (juin), Maryse Joissains-Masini est réélue avec 54.86% des voix, contre 45.14% à son adversaire Alexandre Medvedowsky[8].

Le , elle inaugure le Grand théâtre de Provence, érigé sous son impulsion[9], en compagnie de Christine Albanel, ministre de la Culture.

Élection municipale de 2008

En 2008, Maryse Joissains-Masini fait savoir qu'en cas de réélection elle compte diriger la ville avec un cercle restreint et fidèle, afin d'éviter les luttes de pouvoir au sein de la majorité municipale[10].

Arrivée en tête du premier tour, la liste conduite par Maryse Joissains-Masini remporte l'élection, le 16 mars 2008, avec 44,28 % des suffrages contre 42,94 % à la liste de gauche et 12,77 % à celle du Mouvement démocrate[11]. En avril 2008, Maryse Joissains est réélue à la présidence de la communauté d'agglomération du Pays d'Aix, à la quasi-unanimité des suffrages exprimés (l'opposition n'avait pas présenté de candidat[12]).

Élection municipale partielle de 2009

Le , le Conseil d'État invalide l'élection municipale de 2008, au motif de « propos et insinuations inadmissibles ayant pu fausser le résultat du scrutin[13] », suite à la découverte d'un tract reconnu anonyme[14]. Pour Maryse Joissains-Masini et son entourage, cette décision est purement politique : aucune preuve n'a permis d'établir que le tract venait de son équipe, et son impact est impossible à définir.

La liste qu'elle conduit arrive cependant en tête du premier tour, le , avec 43,31 % contre 34,08 % à la liste PS-PRG-MoDem menée par Alexandre Medvedowsky et 11,31 % à la liste écologiste et régionaliste[15]. Se forme alors, entre les deux tours, une alliance hétéroclite que la presse qualifie de « front anti-Joissains[16] », allant du Parti communiste à la liste divers droite menée par son ancien adjoint[17]. Alors qu'un sondage la donne battue[18], de nombreux responsables de la majorité présidentielle viennent soutenir Maryse Joissains-Masini, tels que Xavier Bertrand, Jean-Louis Borloo ou Fadela Amara[16].

Lors du second tour, le , la liste « Ensemble pour Aix et le Pays d'Aix » conduite par le maire sortant arrive en tête avec 50,22 % contre 49,78 % à l'opposition. Cette fois-ci, seulement 187 bulletins séparent les deux listes[19],[20].

Le , Maryse Joissains-Masini est réélue à la présidence de la communauté d'agglomération du Pays d'Aix avec 119 voix sur 120 exprimées[21].

Polémiques

En avril 2012, elle déclare à la presse : « Je ne veux plus un seul Rom sur ma commune »[22],[23], déclaration qui a entraîné la réaction de Mgr Dufour, archevêque d'Aix et d'Arles : « L’ordre d’expulsion des Roms n’est pas une solution. Si on les traite comme des chiens, il ne faudra pas nous étonner s’ils attrapent la rage. » [24]

Au lendemain de l'élection présidentielle de 2012, elle déclare : « Je ne pense pas que François Hollande soit légitime parce qu'il y arrive après un combat anti-démocratique comme on ne l'a jamais vu dans ce pays et que par voie de conséquence, je ne me sens pas liée par ce Président de la République que j'estime illégitime »[25]. Elle poursuit en précisant que « ce type ne mérite pas d'être où il est », qu'il est un « danger pour la République ». Elle ajoute que François Hollande n'a pas le « physique » d'un président de la République, dénonçant à plusieurs reprises ses « petits bras » qu'il « agite »[26].

Avant l'élection, elle avait envoyé, en tant que maire, un courrier aux électeurs d'Aix en Provence pour les inviter à voter Nicolas Sarkozy, estimant que François Hollande et les socialistes représentent un danger pour la France. Elle écrit à ses administrés : « Si François Hollande était élu, grâce à vos voix, vous seriez doublement responsables des catastrophes à venir »[26],[27]. Après l'élection, elle adresse une requête au Conseil constitutionnel demandant l'annulation de l'élection présidentielle[28], fondant sa requête sur le « dépassement des comptes de campagne », la « propagande abusive ayant entaché fortement l'équilibre du scrutin » et la « complicité d'infraction à la loi syndicale ».

Elle affirme par ailleurs le 12 mai 2012 à la Provence : « Les valeurs qu'a Marine Le Pen, je les ai toujours défendues ».

Vie familiale

Maryse Joissains-Masini est l'épouse d'Alain Joissains, lui-même maire d'Aix-en-Provence de 1978 à 1983, et qui a été son directeur de cabinet de 2001 à 2008 ; il est à la retraite depuis 2008 suite à l'annulation de son contrat par le tribunal administratif de Marseille pour rémunération excessive.

Leur fille, Sophie Joissains, est adjointe au maire d'Aix-en-Provence et sénatrice des Bouches-du-Rhône depuis octobre 2008.

Synthèse des mandats

Mandats en cours

Fonctions antérieures

  • Directeur du bureau d'aides sociales d'Aix-en-Provence de 1980 à 1983
  • Première adjointe au maire d'Aix-en-Provence de 1983 à 1989
  • Conseillère régionale de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1983 à 1986
  • Président du Parti radical de l'UDF jusqu'en 1996
  • Juge suppléante de la Haute Cour de justice de 2002 à 2007

Décoration

Annexes

Notes et références

  1. Masini est le nom de jeune fille de sa mère, une filiation corse qu'elle « revendique ».
  2. a b c d e f g et h « Municipales 2001 - Aix-en-provence : La surprise Joissains », Le Point, 22 janvier 2007
  3. « Annulation des municipales à Aix : la quatrième fois en 40 ans ! », laprovence.com, 8 juin 2009.
  4. L'article incriminéNouvel Observateur, 10 janvier 2007
  5. « Les élections municipales de 2001 à Aix en Provence », site d'Ipsos
  6. Le contexte politique aixois Sur le site memoireonline.com
  7. Élections législatives de 2002 - résultats dans la 14e circonscription des Bouches-du-Rhône, site du ministère de l'Intérieur
  8. Élections législatives de 2007 - résultats dans la 14e circonscription des Bouches-du-Rhône, site du ministère de l'Intérieur
  9. « Aix-en-Provence - Tous contre une », L'Express, 18 février 2008
  10. « Maryse Joissains : “En principe je ne reprendrai pas Genzana” », La Provence, 27 octobre 2007
  11. Élections municipales de 2008 - résultats à Aix-en-Provence sur le site du Figaro
  12. « La présidente Joissains joue d'entrée l'ouverture », La Provence, 19 avril 2008
  13. « AIX-EN-PROVENCE : Le Conseil d'État annule les municipales », Le Point, 8 juin 2009
  14. La liste menée par le candidat du Modem François-Xavier de Peretti, dans laquelle figuraient deux adjoints au maire UMP, y était qualifiée de « gay pride »
  15. « Municipales d'Aix : les dés sont jetés », La Provence, 12 juillet 2009
  16. a et b « À Aix, l'UMP vole au secours de la candidate Joissains », L'Express, 16 juillet 2009
  17. « Une alliance PS-Modem-Verts à la conquête de la mairie d’Aix », France Info, 19 juillet 2009
  18. « Aix : Joissains perdrait en duel face à Medvedowsky », La Provence, 8 juillet 2009
  19. [PDF] Résultats définitifs du second tour, site de la mairie d'Aix-en-Provence
  20. « L'UMP conserve la mairie d'Aix-en-Provence », Le Figaro, 20 juillet 2009
  21. « Maryse Joissains retrouve la tête de la Communauté du Pays d'Aix », La Provence, 30 juillet 2009
  22. « Maryse Joissains contre les Roms : la défense s'organise », La Provence, 18 avril 2012
  23. « Maryse Joissains est-elle plus dangereuse pour la république que François Hollande? », Slate, 9 mai 2012
  24. Mgr Dufour à propos des Roms : "L'exclusion est intolérable" Sur le site mlactu.fr
  25. « Pour la maire d’Aix-en-Provence, Hollande n’a ni le « physique », ni la « légitimité » Sur le site rue89.com
  26. a et b Pour la maire d’Aix-en-Provence, Hollande n’a ni le « physique », ni la « légitimité », Le Monde, 8 mai 2012
  27. [PDF] La république en danger Sur le site rue89.com
  28. Hollande "illégitime" pour une maire UMP, Le Figaro, 9 mai 2012.

Articles connexes

Liens externes