Jacques Séguéla
Naissance |
Paris |
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Nationalité | France |
Pays de résidence | France |
Diplôme |
Docteur en Pharmacie |
Profession | |
Activité principale | |
Formation |
Jacques Séguéla, né le à Paris, est un publicitaire français, cofondateur de l'agence de communication RSCG en 1970 (absorbée par le Groupe Havas en 1996).
Biographie
Issu d'une vieille famille d'Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orientales), après une enfance à Perpignan ou il étudie au Lycée François-Arago et un Doctorat en pharmacie, il décide de se lancer dans la publicité en 1970 et fonde l'agence de communication RSCG avec Bernard Roux, Alain Cayzac et Jean-Michel Goudard.
C'est en 1979 que le grand public le découvre à travers son livre : Ne dites pas à ma mère que je suis dans la publicité… elle me croit pianiste dans un bordel chez Flammarion. Cet ouvrage est la synthèse d'une douzaine d'années d'expérience dans la publicité après un temps comme reporter de France Soir puis comme rédacteur en chef de Paris Match.
RSCG fusionne avec Eurocom en 1991 pour former Euro RSCG et devient Havas-Advertising en 1996. Jacques Séguéla en est actuellement le vice-président (avec Vincent Bolloré actionnaire de 20% du capital d'Havas).
En mai 2010, Jacques Séguéla crée Havas Tunisie, en s'associant avec Ghazoua Ben Ali, une des filles du président Ben Ali[1].
Réalisations remarquées
Campagnes politiques
Aussi bien en France qu'à l'étranger, Jacques Séguéla a été recruté pour faire la communication de nombreuses personnalités politiques.
En France, les stratégies de communication des campagnes de François Mitterrand et de Lionel Jospin ont été en grande partie dirigées par Jacques Séguéla. Lors de la campagne présidentielle de 1981, il se fait remarquer par le slogan puisé dans un célèbre discours de Léon Blum daté du 5 juin 1936[2],[3] : « La force tranquille ». Une formule mise au point, à l'origine, par Jean Jaurès. Viendront ensuite, en 1988, « Génération Mitterrand », inspiré de la campagne « Génération Pepsi » de 1984, ou « D'abord l'emploi ».
Sur le plan international, il travaille pour le président camerounais Paul Biya en 1992[4]. Il aide également les présidents Omar Bongo au Gabon et Gnassingbé Eyadema au Togo en 1997[5]. En Pologne, il œuvre pour le président polonais Aleksander Kwasniewski lors de la présidentielle de 1995, que ce dernier remporte face à Lech Wałęsa. Il participe également aux campagnes du Premier ministre israélien Ehud Barak en 1999[4],[6], du Chilien Ricardo Lagos ou encore du président sénégalais Abdou Diouf en 2000[7].
Marques commerciales
Pour Citroën, il conçoit la campagne « révolutionnaire ! » pour l'AX. On lui doit aussi le positionnement publicitaire de Carte Noire.
Convictions politiques
Jacques Séguéla se définit comme « mitterrandien », mais n'a jamais appartenu au Parti socialiste[8].
À l'approche de l'élection présidentielle française de 2007, il publie avec Thierry Saussez La Prise de l'Élysée, ouvrage sur les campagnes présidentielles de la Ve République. Soutien de la candidate socialiste Ségolène Royal, Jacques Séguéla se montre critique envers la « trahison » d'Éric Besson, ancien secrétaire national à l'économie du PS ayant rejoint l'équipe de Nicolas Sarkozy. Néanmoins, le , dans l'entre-deux tours du scrutin, il annonce officiellement qu'il votera, lui aussi, pour le candidat de droite Nicolas Sarkozy au second tour, après avoir voté pour Ségolène Royal au premier.
Dans Autobiographie non autorisée publiée en 2009, Jacques Séguéla relate la rencontre entre le président Nicolas Sarkozy, dont il est devenu un proche, et sa future épouse, Carla Bruni, lors d'un dîner à son domicile en novembre 2007[9]. Dans son ouvrage, il explique les raisons de son vote au second tour de l'élection présidentielle de 2007 : « Les bourdes qui embourbaient [Ségolène Royal], ses sautes d'humeur alignées comme des sauts d'obstacles, ses volte-face à faire perdre la face me désarçonnaient. »[9].
En 2009, défendant sur le plateau de France 2 Nicolas Sarkozy, accusé d'avoir des goûts de luxe, il se fait remarquer avec cette phrase « Nicolas Sarkozy aime les Rolex, et alors? Tout le monde a une Rolex. Si à 50 ans on n'a pas une Rolex, c'est qu'on a quand même raté sa vie ». Il indique que le bruit fait autour des goûts du Président est du à la nouvelle société de l'information, qui déforme tout[10].
Bibliographie
- 1960 : La Terre en rond (en collaboration avec Jean-Claude Baudot), Flammarion
- 1979 : Ne dites pas à ma mère que je suis dans la publicité… elle me croit pianiste dans un bordel, Flammarion
- 1982 : Hollywood lave plus blanc, Flammarion
- 1984 : Fils de pub, Flammarion (ISBN 978-2080646989)
- 1990 : C'est gai, la pub ! Hoebeke (ISBN 978-2905292308)
- 1994 : "Pub Story" (ISBN 2905292741)
- 1996 : "Le futur a de l'avenir", éd Ramsay ((ISBN/2-84114-232-9))
- 2000 : 80 ans de publicité Citroën et toujours 20 ans, Éditions Hoëbeke
- 2000 : Le vertige des urnes, Flammarion (ISBN 2080679562)
- 2005 : Tous Ego (Havas, moi et les autres), Éditions Gawsewitch
- 2006 : Sœur Courage - La rencontre inattendue d'un fils de pub et d'une fille de Dieu avec Sœur Marguerite, Presses de la Renaissance
- 2007 : La Prise de l'Élysée : Les campagnes présidentielles de la Ve République, Plon (ISBN 978-2259205634)
- 2009 : Autobiographie non autorisée, Plon (ISBN 978-2259209083)
- 2009 : Génération QE (en collaboration avec Christophe Haag), Pearson (ISBN 978-2744063596)
- 2011 : Le pouvoir dans la peau, Plon (ISBN 978-2259215985)
Décoration
- Officier de la Légion d'honneur en 2008[11]
Notes et références
- Affaire DSK : l’inquiétant pouvoir des communicants sur lemonde.fr
- « [...] La victoire des 26 avril et 3 mai reçoit aujourd'hui sa pleine consécration. Un grand avenir s'ouvre devant la démocratie française. Je l'adjure, comme chef du gouvernement, de s'y engager avec cette force tranquille qui est la garantie de victoires nouvelles. » (voir L'Ouest Éclair, 6 juin 1936)
- On trouve aussi l'expression « force tranquille » dans les écrits de François Mitterrand lui-même. Dans un recueil de textes écrits par François Mitterrand intitulé Politique et publié en 1977 chez Fayard, celui-ci évoque sa captivité en Allemagne en 1942-1943 et décrit peu après décembre 1942 un paysage : « [...] Sur le chemin du retour, nous longeâmes la Saale, vive et pressée. Ses méandres ne sont pas dus à la paresse comme ceux de la Charente, entre les prairies basses, mais à la dureté de ses bords qui la rejettent, la repoussent et semblent exciter son flot dans sa course vers le sud. Tout continuait autour de moi d'affirmer le triomphe de la force tranquille. » (p. 16 du recueil).
- Christophe Champin, Thierry Vincent, « Agence française vend président africain », Le Monde diplomatique,
- Serge Halimi, « Faiseurs d'élections made in USA », Le Monde Diplomatique, ; « Spécial Élections togolaises », Billets d'Afrique, no 59,
- Alain Delcayre, « Stéphane Fouks : Génération OPA », Stratégies, no 1095, , p. 10
- Vincent Hugeux, « Conseillers en communication : Le dossier noir des sorciers blancs », L'Express,
- Question d'Info sur La Chaîne parlementaire, le 22 décembre 2010.
- « Quand Séguéla raconte LA rencontre », 20 minutes, 13 février 2009.
- Si à 50 ans on n'a pas une Rolex, c'est qu'on a raté sa vie 20 minutes, 17 février 2009
- Décret du 11 juillet 2008 publié au JORF du 13 juillet 2008.