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Le Chancelier Seguier

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Le Chancelier Séguier
Le Chancelier Séguier,
Musée du Louvre
Artiste
Date
Type
Huile sur toile
Dimensions (H × L)
295 × 357 cm
Propriétaire
No d’inventaire
RF 1942-3, RF 1942 3Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation

Le Chancelier Séguier de Charles Le Brun, est un portrait équestre représentant le chancelier Pierre Séguier. Peint à l' huile sur toile mesurant 295 centimètres par 357. Il est aujourd'hui conservé au Louvre.

Historique

La date d'exécution du tableau est très discutée. Certaines études le datent de 1641, d'autres d'entre 1660 et 1661 ; Tuiller dans le catalogue de Versailles l'estime entre 1653 et 1657. La difficulté vient du style changeant du maître avant 1661. C'était une capacité appréciée de ses clients, il pouvait changer de sujet comme de style. Cette raison conduira Fouquet à le choisir.

En 1764, le tableau est mentionné pour la première fois dans un texte imprimé par Grossey dans les Éphémérides pour l'année bissextile MDCCLXIV. En 1793, le procès verbal des séances de l'assemblée administrative du département de l'Aube décrit le portrait de Séguier en ajoutant « nous avons admiré la grande maîtrise, la magnifique ordonnance et la touche mâle et vigoureuse du grand maître ». Le tableau était alors conservé parmi les tableaux du château d'Estissac. Le tableau est transporté le 17 septembre en tant que confiscation révolutionnaire.

Les Éphémerides sont rééditées en 1811 et une note est ajoutée concernant l'œuvre, la décrivant comme un tableau qui a enrichi la ville de Troyes et pendant la révolution. Il est vraisemblable que le tableau avait alors déjà été réclamé par les propriétaires de Saint-Liebaut, descendant de Seguier, en tant que portrait de famille.

En 1942, il est acquis par le Louvre après le décès de la baronne de Chevrellere, née Séguier.

Description

Le chancelier sur un cheval, est placé au centre de la composition et est entouré de six écuyers et pages à pied, habillés dans des tons bleu. Le fond est composé d'un ciel sombre. Ce portrait ne relate pas d'événement particulier : il n'y a, en effet, aucun symbole ou accessoire qui y ferait référence. Le chapeau à bordure ronde que porte Séguier est le mortier traditionnel des chanceliers de France. Sa présence est un marqueur de son statut. Le cordon de l'Ordre du Saint-Esprit est peut-être une distinction à laquelle il attachait une importance particulière. La richesse des parures et broderies couleur or sont en lien avec les honneurs fait au cavalier. Les deux parasols sont signes de protection. Ce symbole réfère à la personnalité du chancelier, protecteur des arts. Le Brun s'est représenté sous les traits de l'écuyer qui tient le parasol. Ceci est une marque d'allégeance pour la protection de laquelle il a profité. Le regard qu'il jette vers la gauche du tableau réfère à son passé. En 1642, il part pour Rome avec une pension annuelle de 200 écus données par Séguier, auquel il doit de précieuses lettres de créance. Et de retour en France, en 1646, il obtient une place vacante de valet de chambre du roi, qu'il achète ou obtient de Séguier.

Séguier est aussi devenu protecteur de l'Académie après la mort de Mazarin. On recherche encore si les visages des estafiers et des pages correspondent à des visages d'artistes contemporains de où ayant un lien avec Séguier.

Technique

La technique de composition s'approche de celle de l'autoportrait du peintre, dans la simplicité, les détails peu nombreux et la concentration du spectateur axée sur les valeurs du personnage principal. Le rehaussement des ornements aux couleurs éclatantes tranche avec les teints sombres de l'arrière-plan. Cet éclat n'entraîne pas cependant au tumulte baroque. Le mouvement va vers la droite. Il est créé par la ligne composée de l'horizon et les têtes des hommes du chancelier. Leurs regards sont pour la plupart dirigés vers la droite.

Hommages

Le tableau de Charles Le Brun inspire le tableau The Chancellor Seguier on Horseback (2005) au peintre américain Kehinde Wiley.