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Arslantepe

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Arslantepe ("la colline du lion") est un site archéologique situé dans les faubourgs de l'actuelle Malatya, dans le sud-est de la Turquie. A l'Âge du Fer (première moitié du Ier millénaire av. J.-C.) il s'agit du centre de l'ancien emplacement de cette même ville, alors nommée Milid.

Fouilles

Le site est connu dès le XIXè siècle. De 1930 à 1939, il est fouillé par une équipe française dirigée par Louis Delaporte, qui dégage principalement les niveaux néo-hittites. Après la Seconde Guerre Mondiale, les fouilles reprennent sous la direction de Claude Schaeffer, de 1947 à 1951. Dix ans après le départ des Français, des archéologues italiens dirigés par Piero Meriggi et S.Puglisi investissent le site, et finissent par se concentrer sur les niveaux du IVè millénaire, qui livrent des découvertes inattendues. Le site est toujours en cours de fouilles, sous la direction de Marcella Frangipane.

Les niveaux du IVè millénaire

Arslantepe est occupé depuis le VIè millénaire av. J.-C. On ne connaît cependant bien le site qu'à partir du début du IVè millénaire, quand il connaît un grand développement, dans l'orbite de la civilisation d'Uruk. Pour la première période, qui va de 3900 à 3500, un grand bâtiment, appelé Temple C, a été dégagé. Il s'agit d'un édifice construit sur une plate-forme, qui a sans doute une fonction cérémonielle. Arslantepe est déjà un centre politique et/ou religieux important. A la période suivante, qui s'étend de 3500 à 3000, le Temple C est abandonné. Une grande zone publique est édifiée sur ses ruines, concentrant les pouvoirs politique, religieux, militaire et économique. Il s'agit d'un des plus anciens exemples de "palais" attesté au Proche-Orient, abritant une administration hiérarchisée. Arslantepe n'est cependant pas un site urbain, puisqu'on n'y trouve pas de grande zone résidentielle. Parmi le matériel archéologique retrouvé pour cette période, on a retrouvé de nombreux objets métalliques, dont les plus anciens modèle d'épées connus, et de nombreux sceaux. Vers 3000, le site est détruit dans un incendie, et il n'est pas reconstruit. La tombe d'un grand personnage est construite sur les ruines. Elle présente un matériel archéologique du type Kuro-Araxe (venant de Transcaucasie), et de ce fait elle est peut-être la tombe d'un chef étranger qui aurait pris Arslantepe à cette époque. Le site est d'ailleurs occupé par la suite par des porteurs de la culture Kuro-Araxe.

Âge du Bronze

Vers 2800, une citadelle est bâtie sur l'acropole d'Arslantepe, et domine un village situé en contrebas. Environ un siècle plus tard, l'habitat a diminué dans la région de Malatya, qui se replie sur elle-même, les témoignages de rapports avec la Syrie et la Mésopotamie se raréfiant alors. Dans la seconde moitié du IIIè millénaire, Arslantepe redevient un centre politique important. Au début du IIè millénaire, Arslantepe présente des traits culturels proches de ceux du site contemporain mieux connu de Kanesh (Kültepe). Par la suite, elle est incorporée dans le royaume des Hittites. Quelques bâtiments de cette période ont été fouillés.

Période néo-hittite

Le royaume hittite s'effondre vers le début du XIIè siècle, et éclate en un ensemble de principautés, parmi lesquelles se trouve celle de Milid, dont le centre politique se trouve sur le tell d'Arslantepe. Un grand palais, bâti vers le IXè siècle, a été fouillé par les archéologues français. Sa porte principale est gardée par des statues de lions monumentaux, qui ont donné le nom actuel du site. Le palais est décoré avec des bas-reliefs représentant un roi local, Sulumeli, accompagné de son épouse, la reine Tuwasta, se présentant avec une série de dieux, dirigée par Tarhun, le dieu de l'Orage.

Du point de vue historique, Milid apparaît plusieurs fois dans les inscriptions des rois d'Assyrie des IXè-VIIIè siècles. Elle prend part à des coalitions contre ce royaume, fomentées par les rois d'Urartu. Quand Sargon II défait celui-ci en 714, il le coupe de tous ses contacts en Anatolie du sud-est, et a donc les mains libres pour s'emparer des royaumes néo-hittites. Milid est prise en 712, et incorporée dans l'Empire assyrien.