Bulgares
Bulgarie | 6 465 000 (2024) |
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Ukraine | 600 000 (2020)[1]. |
Allemagne | 416 000 (2020)[1]. |
Turquie | 350 000 (2020)[1]. |
États-Unis | 300 000 (2020)[1]. |
Espagne | 250 000 (2020)[1]. |
Grèce | 200 000 à 250 000 (2020)[1]. |
Royaume-Uni | 200 000 (2020)[1]. |
Canada | 180 000 (2020)[1]. |
Italie | 100 000 (2020)[1]. |
Moldavie | 90 000 (2020)[1]. |
Argentine | 75 000 à 80 000 (2020)[1]. |
France | 50 000 à 80 000 (2020)[2] |
Portugal | 70 000 (2020)[1]. |
Brésil | 65 000 (2020)[1]. |
Chypre | 50 000 (2020)[1]. |
Russie | 50 000 (2020)[1]. |
Israël | 50 000 (2020)[1]. |
Belgique | 40 687 (2020)[3]. |
Autriche | 35 000 (2020)[1]. |
Tchéquie | 25 000 (2020)[1]. |
Hongrie | 20 000 (2020)[1]. |
Afrique du Sud | 20 000 (2020)[1]. |
Australie | 10 000 à 15 000 (2020)[1]. |
Suède | 10 000 (2020)[1]. |
Croatie | 8 000 à 10 000 (2020)[1]. |
Roumanie | 8 000 (2020)[1]. |
Albanie | 7 300 (2023)[1]. |
Émirats arabes unis | 7 000 (2020)[1]. |
Kazakhstan | 7 000 (2020)[1]. |
Malte | 6 000 (2020)[1]. |
Slovénie | 5 000 (2020)[1]. |
Mexique | 5 000 (2020)[1]. |
Population totale | entre 10 et 11 millions |
Langues | bulgare |
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Religions | orthodoxie bulgare, minorités musulmane, catholique, protestante |
Ethnies liées | Slaves méridionaux |
Le terme Bulgares (en bulgare : българи, prononcé [ˈbəlɡari]) peut définir :
- selon la constitution bulgare, le droit international et le droit du sol, un citoyen de la Bulgarie quelle que soit ses origines, sa langue et sa culture ;
- selon la définition ethnique, la langue et le droit du sang, un peuple slave méridional partageant une même origine, histoire et culture, vivant principalement en Bulgarie et en Macédoine du Nord, mais aussi en Ukraine dans la région du Boudjak, en Moldavie (Gagaouzie) ou encore en Thrace orientale, et avec une diaspora dans les pays d'Europe de l'ouest (Allemagne, Espagne, France, Royaume-Uni, etc) et d'Amérique (États-Unis, Canada, Brésil, Argentine, etc).
Au recensement de 2011[4], parmi les citoyens bulgares, 77 % se considèrent eux-mêmes comme Bulgares ethniques, tandis que 23 % appartiennent aux communautés minoritaires pomaque, valaque, turque, tatare, gagaouze ou tsigane.
Une question débattue est l'inclusion ou non des Macédoniens slaves parmi les Bulgares. La position officielle de la république ex-yougoslave de Macédoine du Nord est que les deux peuples sont proches mais différents, et que les Macédoniens slaves habitent ce pays et la partie bulgare de la Macédoine historique (oblast de Blagoevgrad). La position officielle de la Bulgarie est que les Macédoniens slaves font partie des Bulgares, mais qu'ils vivent au sein de deux États différents qui se reconnaissent mutuellement[5]. Ces considérations entre les deux états datent des année 1940, quand le régime yougoslave, soutenu par la Russie, pour éviter toute revendication bulgare de l'actuelle Macédoine du Nord, a mis en place une politique d'assimilation forcée des Bulgares de Macédoine, en enseignant notamment aux écoliers qu'ils n'étaient pas Bulgares mais Macédoniens et qu'ils descendent des Macédoniens antiques (peuple hellénique), et en déportant dans des camps de travail ou dans les mines ceux qui ne voulaient pas se soumettre au pouvoir yougoslave[6],[7],[8],[9].
Étymologie
Les Bulgares tirent leur ethnonyme des Proto-Bulgares. Leur nom n'est pas complètement compris et difficile à retracer avant le IVe siècle apr. J.-C.[10], mais il est peut-être dérivé du mot proto-turc *bulģha (« mélanger », « secouer », « remuer ») et son dérivé *bulgak (« révolte », « désordre »)[11]. Les étymologies alternatives incluent la dérivation d'un composé du proto-turc (oghoures) *bel ("cinq") et *gur ("flèche" dans le sens de "tribu"), une division proposée au sein des Outigoures ou Onoghours ("dix tribus" )[12].
Origines
Au sein du Premier Empire bulgare s'effectue l'ethnogenèse des Bulgares actuels, par osmose entre :
- la masse des Slaves méridionaux (les Sklavènes) installés dans le pays depuis le VIe siècle et passés au VIIIe siècle du pervoslavisme au christianisme de rite byzantin, qui donnent au pays sa langue ;
- l'aristocratie des cavaliers proto-bulgares, qui donnent au pays son nom, et qui passe du tengrisme au christianisme byzantin en l'an 865 ;
- les minorités :
- les Thraces, ayant pour partie conservé leur langue issue de la branche daco-thrace des langues paléo-balkaniques, pour partie romanisés avec des parlers est-romans, et pour partie hellénisés) ;
- les Grecs sur les côtes.
Thraces
Hellénisés (au sud de la ligne Jireček) ou non, romanisés (au nord de la ligne Jireček) ou non, les Thraces sont les habitants antiques de la Bulgarie et d'autres territoires d'Europe du Sud-Est et d'Anatolie (Bithynie, Phrygie) : comme ils ont été en grande partie assimilés par les Slaves qui arrivèrent dans les Balkans à partir du VIe siècle, les Bulgares actuels les comptent parmi leurs ancêtres.
La Thrace orientale fait, depuis plus de six siècles, partie intégrante de l'Empire ottoman et aujourd'hui de la Turquie : on y trouve la grande ville d'Istanbul, l'ancienne Constantinople, en bulgare Tsarigrad (« ville du César »). Une cathédrale bulgare s'y élève sur la rive sud de la Corne d'or mais évoquer les nombreux Bulgares de Turquie devenus musulmans, est un tabou : le bulgare semble beaucoup parlé en Thrace orientale et à Istanbul, mais il n'y a pas de statistiques pour décompter les Bulgares de Turquie car le nationalisme ambiant et l'intolérance religieuse dissuadent les citoyens turcs d'ascendance chrétienne de mentionner leurs origines, et par ailleurs les bulgarophones musulmans, appelés Pomaques, ne sont pas considérés comme de « vrais Bulgares » en Bulgarie. Les Bulgares de Turquie indiquent qu'ils sont au moins 3 000 000, mais les autorités turques ne reconnaissent pas ces chiffres. Traditionnellement, les Bulgares en Turquie vivent en Thrace orientale, à Istanbul et dans le Nord-Ouest de l'Anatolie dans la région de Bursa.
Slaves
Majoritaire, l'élément slave apporte la langue du peuple bulgare actuel : cet apport est prépondérant. C'est pour les Slaves que les saints Cyrille et Méthode ont développé l'alphabet cyrillique. Avant d'être unifiés par les Proto-Bulgares, les Slaves vivaient en petits duchés, les Sklavinies, qui avaient progressivement échappé à l'autorité byzantine, comme le raconte le chroniqueur Procope, qui les appelle « Sklavènes ». L'évolution de leur langue (initialement écrite au moyen de l'alphabet glagolitique) a produit trois langues actuelles, fortement apparentées entre elles : le slavon (devenu liturgique), le bulgare et le macédonien.
Proto-Bulgares
Les Proto-Bulgares étaient un peuple turcophone originaire des steppes d'Eurasie, qui s'est mélangé partiellement avec des populations iranophones, qui les précédèrent (Sarmates, Roxolans, Alains…). Ces populations de cavaliers des steppes du nord de la mer Noire formèrent l'État bulgare. Ils ont progressivement adopté majoritairement une langue slave.
Génétique
Les bulgares actuels ont une génétique très mélangée, du fait de la position de la Bulgarie, carrefour entre les influences ottomanes, grecques, méditerranéennes, etc., sans oublier les différents peuples (Romains, Celtes, Mongols, Huns, Petchénègues, etc.) qui ont influencé cette région stratégique, mêlée entre Orient et Occident. Avec les différentes études génétiques du peuple bulgare effectuées notamment par l’Académie Bulgare des Sciences, il est aujourd'hui possible d'effectuer une liste des peuples qui constituent la génétique des bulgares[13],[14] :
- environ 15% de Proto-Bulgare, peuple nomade venu d'Asie centrale ;
- environ 35% de Slave, peuple venu des actuelles Ukraine et Biélorussie ;
- environ 35% de Thrace, peuple indigène des Rhodopes ;
- les derniers 15% sont un mélange très hétérogène entre divers peuples, comme entre autres les Huns, les Celtes, les Petchénègues, les Mongols, les Grecs, les Coumans, les Sarmates, les Roxolans ou encore les Alains, sans oublier le mélange qui s'est effectué entre les Thraces et les différents peuples de l'Empire romain entre le Ier et le IVe siècle apr. J.-C.
Il est également intéressant de remarquer que, malgré les cinq siècles de domination ottomane, la population de la Bulgarie n’a pas été enrichie par le type génétique turc comme l'affirme catégoriquement le professeur Draga Tontcheva, responsable de la chaire de Génétique médicale auprès de l’Université de Médecine. Cela n'est évidemment pas valable pour les 150 000 Pomaks et Turcs de Bulgarie vivant en Bulgarie.
Démographie
Notes
- (bg) « Идва ли краят на изнасянето от България? », sur www.24chasa.bg (consulté le ).
- Modèle:Https://web.archive.org/web/20100723212620/http://www.mfa.bg/bg/72/pages/view/4938
- https://statbel.fgov.be/fr/themes/population/structure-de-la-population#figures
- « Народно събрание на Република България - Конституция », sur Parliament.bg (consulté le ).
- Victor Friedman, « Linguistic emblems and emblematic languages: on language as flag in the Balkans » ; Alexander Ronelle, « In honor of diversity: the linguistic resources of the Balkan », in (en) Kenneth E. Naylor memorial lecture series in South Slavic linguistics, vol. 1 et 2, Dept. of Slavic and East European Languages and Literatures of the Ohio State University, 1999 - 2000, Columbus, États-Unis.
- (en) « TRANSMITTAL OF DOCUMENT RELATIVE TO THE MACEDONIAN QUESTION IN YUGOSLAVIA »
- (en) Georgi Bardarov, За петата ракия. Дядо., Musagena, , 86 p. (ISBN 9786199122532)
- Les Macédoniens existent-ils ?, 104 p., p. 102
- (bg) Atanas Strumski, « Как македонистите “повишават” единствено и само българите в Македония на „етнички македонци“ в историческите си фалшификации »
- Dilian Gurov, « The Origins of the Bulgars » [archive du ], (consulté le ), p. 3
- Bowersock, Glen W. & al. Late Antiquity: a Guide to the Postclassical World, p. 354. Harvard University Press, 1999. (ISBN 0-674-51173-5).
- Karataty, Osman. In Search of the Lost Tribe: the Origins and Making of the Croatian Nation, p. 28.
- Diana Tsankova, « Les Bulgares seraient porteurs de gènes "thraces" et "protobulgares". »
- Roumène Miliov, « Les caractéristiques génétiques des Bulgares contemporains »
Voir aussi
Bibliographie
- (en) David Marshall Lang, Bulgarians : From Pagan Times to the Ottoman Conquest, Thames and Hudson, London, 1976.
Articles connexes
Liens externes
- (en) Bulgarian Genetics: Abstracts and Summaries, études génétiques sur les Bulgares actuels, sur khazaria.com.