Aller au contenu

Louis-Léopold Boilly

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 23 août 2024 à 11:39 et modifiée en dernier par Adonia60 (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Louis-Léopold Boilly
Louis-Léopold Boilly, Autoportrait (vers 1805), musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, tombe de Louis-Léopold Boilly (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Période d'activité
Enfants
Autres informations
Membre de
Maîtres
Genre artistique
Distinction
Vue de la sépulture.


Louis-Léopold Boilly né le à La Bassée et mort le à Paris est un peintre, miniaturiste et graveur français.

Créateur de portraits populaires de petit format, il a également produit un grand nombre de scènes de genre documentant la vie sociale de la classe moyenne française et de la vie parisienne dans les années qui suivent la Révolution française. Sa vie et son œuvre couvrent les périodes de la Monarchie, de la Révolution française, du Premier Empire, de la Restauration des Bourbons et de la Monarchie de Juillet.

Son tableau de 1800, Un Trompe-l'œil, a introduit le terme trompe-l'œil, appliqué à la technique qui utilise des images réalistes pour créer l'illusion d'optique que les objets représentés existent en trois dimensions, bien que la technique « sans nom » elle-même ait existé depuis l'époque grecque et romaine.

Biographie

Jeunesse

Né en 1761, à La Bassée dans le nord de la France[1], à une vingtaine de kilomètres de Lille dans un milieu modeste, Louis-Léopold Boilly est le fils d'un sculpteur sur bois local[2].

Peintre autodidacte, Boilly débute sa carrière très jeune, réalisant ses premières œuvres à l'âge de douze ou treize ans[3]. En 1774, il commence à montrer son travail aux Augustins de Douai qui sont visiblement impressionnés : trois ans plus tard, l'évêque d' Arras l'invite à travailler et à étudier dans son diocèse[3] où il s'initie à la peinture auprès de Charles-Alexandre-Joseph Caullet jusqu'à l'âge de 17 ans à Douai [4], où il produit une série de peintures – environ trois cents petits portraits[3] . Il étudie ensuite la peinture en trompe-l'œil à Arras auprès de Dominique Doncre[5] avant de s'établir à Paris en 1785.

Pour vivre, il se fait portraitiste. Entre et , il exécute une série de commandes pour le collectionneur avignonnais Esprit Calvet[6],[note 1]. Sa première manière rappelle le style sentimental ou moralisateur de Greuze et de Fragonard au XVIIIe siècle, genre auquel il intègre peu à peu la précision des maîtres hollandais du siècle précédent, dont il possède une importante collection.

En 1774, il commence à montrer son travail aux Augustins de Douai qui sont visiblement impressionnés : trois ans plus tard, l'évêque d' Arras l'invite à travailler et à étudier dans son diocèse. Là, Il a reçu une formation en peinture en trompe-l'œil auprès de Dominique Doncre (1743–1820) [7] avant de s'installer à Paris vers 1787. [8]

Il expose pour la première fois au Salon de 1791 et se fait connaître tant pour ses portraits et ses peintures en trompe-l'œil que pour ses scènes de genre aux thèmes galants ou grivois. En 1794, il est dénoncé par le peintre Jean-Baptiste Wicar, révolutionnaire puritain, et la Société populaire et républicaine des Arts menace de le faire poursuivre pour obscénité par le Comité de salut public. Pour sa défense, il invite les agents du Comité à venir dans son atelier et leur montre une série de toiles sur des sujets patriotiques, dont un Triomphe de Marat exécuté à l'occasion du concours de l'an II organisé par le gouvernement révolutionnaire[9].

Ses peintures minutieusement observées et exécutées reflètent toute la diversité de la vie urbaine, de ses costumes et de ses coutumes, entre la période révolutionnaire et la Restauration. Elles sont très appréciées par le public du Salon, qui lui attribue une médaille d'or en 1804. En juin 1802, Boilly produit un portrait sur pierre lithographique figurant Jean Théodore Susemihl, planche considérée comme l'une des premières produites en France[10].

En 1823, Boilly produit une série de lithographies humoristiques intitulée Les Grimaces. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur et devient membre de l'Institut de France en 1833. Son œuvre, qui compte au total environ 4 500 portraits (dont seulement le dixième nous est parvenu[11]) et 500 scènes de genre, passe de mode après la Restauration. Elle est de nouveau appréciée aujourd'hui, notamment pour son intérêt documentaire. Boilly est certainement le seul peintre opposant aux régimes révolutionnaires, de la Terreur à l'Empire. Il peint la vie quotidienne et paisible des petites gens et des plus grands,quand la peinture officielle vantait les batailles ou le sacre. Sa seule guerre à lui est autour d'un billard et oppose des jeunes femmes à des hommes perplexes.

Marié en 1787 à Marie-Madeleine Desligne[12], puis après son veuvage en 1795 à Adélaïde-Françoise Leduc[13], il aura six fils. Trois d'entre eux, Julien Léopold (1796–1874), Édouard (1799–1854) et Alphonse Léopold (1801–1867), sont également artistes.

Il est enterré à Paris au cimetière du Père-Lachaise (23e division).

Collections publiques

Dates non documentées
  • Portrait de M. de Bonnegens, huile sur toile, 21,5 × 16,4 cm, Dijon, musée des Beaux-Arts[40].
  • Portrait de femme, huile sur toile, 22,1 × 16,6 cm, Dijon, musée des beaux-arts de Dijon[40].
  • Portrait d'homme, huile sur toile, 21,5 × 16,5 cm, Dijon, musée des beaux-arts de Dijon[40].
  • Portrait de femme en bonnet de gaze, Dijon, musée Magnin.
  • Portrait de Mélanie Waldor, dessin préparatoire, Dijon, musée Magnin.
  • Portrait de la fille du général Barthélémy, huile sur toile, 31 × 24 cm, Gray, musée Baron-Martin.
  • Portrait d'un capitaine à la première compagnie des mousquetaires, huile sur toile, 65 × 54 cm, Paris, musée Marmottan-Monet[41].
  • Portrait de femme (attribution), musée des Beaux-Arts de Beaune.

Expositions

Postérité

Hommage

Une rue de Paris dans le 16e arrondissement porte son nom, rue dans laquelle se trouve le musée Marmottan Monet.

Iconographie

Notes et références

Notes

  1. Antoine Calvet de Lapalun (1736-1820) selon [1].

Références

  1. Kingsley 1899, p. 378.
  2. « The J. Paul Getty Museum: Louis-Léopold Boilly » [archive du ], J. Paul Getty Trust, (consulté le )
  3. a b et c Bénédite 1910, p. 51-52.
  4. Souvenirs à l'usage des habitants de Douai, ou Notes pour faire suite à l'ouvrage de M. Plouvain sur l'histoire de cette ville, depuis le jusqu'au , Douai, 1843, p. 16.
  5. culture .fr, « Louis-Léopold Boilly : rétrospective » (consulté le ).
  6. larousse.fr, « Louis-Léopold Boilly » (consulté le ).
  7. Armelle Baron et Pierre Baron, L'art dentaire à travers la peinture, Paris, ACR, (ISBN 978-2-86770-016-3, lire en ligne), p. 231 :

    « Il a été élève du peintre de trompe-lœil Dominique Doncre. »

  8. Léonce Bénédite, Great painters of the XIXth century and their paintings, London, Sir I. Pitman and sons, , 51–52 p. (OCLC 4537324, lire en ligne)
  9. « La comédie humaine de Boilly », L'Estampille - L'Objet d'art, no 474, , p. 44.
  10. BOILLY, Chroniques parisiennes : Lithographie de Boilly, datée du 9 juin 1802.
  11. Annie Yacob, « Variations sur un grand genre », Dossier de l'art, , pp. 47-53.
  12. Etienne Bréton Pascal Zuber avec Annie Yacob, « Louis-Leopold Boilly » (consulté le ).
  13. « Boilly. Chroniques parisiennes »
  14. a et b Fondation Bemberg.
  15. (en) « The lacemaker (La dentellière) », notice de l'oeuvre, sur National Gallery of Victoria (consulté le ).
  16. (en) « Country pleasures (L'Amusement de la campagne) », notice de l'oeuvre, sur National Gallery of Victoria (consulté le ).
  17. Robespierre, Lille.
  18. Notice Berthe.
  19. Artistes, Lille.
  20. Notice Chaudet.
  21. Notice Talma.
  22. Notice Drolling.
  23. Notice Van dael.
  24. Le palais des beaux-arts de Lille conserve 23 études pour ce grand tableau (cf.pba-lille.fr).
  25. RKD, Schwerin.
  26. Rouen, Boïeldieu.
  27. (en) « The two sisters (Les Deux Soeurs) », notice de l'oeuvre, sur National Gallery of Victoria (consulté le ).
  28. D'Aucourt, Lille.
  29. Notice Diligence.
  30. Autoportrait, Versailles.
  31. Notice Bordeaux.
  32. Femme Bordeaux.
  33. Petit Palais.
  34. Notice Gabrielle
  35. Pied de bœuf, Lille.
  36. « Osages », sur Alienor.org, .
  37. « Les Osages », sur Alienor.org, .
  38. Musée de Tourcoing.
  39. Guittemie Maldonado, « Numéros de cirque », Connaissances des arts, no Hors Série : La Grande parade,‎ , p. 62.
  40. a b et c mba-collections.dijon.fr.
  41. Laure Murat, « Jules et Paul Marmottan Collectionneurs », Beaux Arts, no Hors Série,‎ , p. 14.
  42. Première représentation connue de ce costume révolutionnaire en .
  43. Une jeune fille qu’il a pris pour une prostituée refuse la pièce que lui tend un bourgeois bien mis tandis qu'il fait cirer ses bottes par un jeune décrotteur.
  44. Représentation de costumes féminins de style néo-classique en vogue dans les années 1800.
  45. Le modèle du sculpteur est un mathématicien de renom, peut-être Monge ou Laplace, habillé ici à l'ancienne mode.
  46. Mise au point en Europe par Jenner, prônée par l'Encyclopédie, l'inoculation contre la « petite vérole » se répand dans les familles.
  47. L'une des nombreuses lithographies humoristiques du peintre.
  48. « Boilly. Chroniques parisiennes | Musée Cognacq-Jay », sur www.museecognacqjay.paris.fr (consulté le )
  49. a et b Édouard Reynart, Catalogue des tableaux, bas-reliefs et statues exposés dans les galeries du Musée des tableaux de Lille, Lille, Le Musée, 1872, p. 197.

Annexes

Bibliographie

  • Armelle Baron et Pierre Baron, L'art dentaire à travers la peinture, Paris, ACR, (ISBN 978-2-86770-016-3).
  • (en) Léonce Bénédite, Great painters of the XIXth century and their paintings, London, Sir I. Pitman and sons, .
  • Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. 2, éditions Gründ, , 13440 p. (ISBN 2700030125), p. 471-473.
  • Boilly. Chroniques parisiennes, Paris Musées, Musée Cognacq-Jay, 2022 (ISBN 978-2-7596-0518-7).
  • Étienne Bréton, Pascal Zuber, Boilly, le peintre de la société parisienne de Louis XVI à Louis-Philippe, 2 volumes, Paris, Arthena, 2019, 2 vol., 1 008 p., prix Paul-Marmottan (ISBN 9782903239640).
  • Henry Harrisse, L.-L. Boilly, peintre, dessinateur, et lithographe ; sa vie et son œuvre, 1761-1845. Étude suivie d'une description de treize cent soixante tableaux, portraits, dessins et lithographies de cet artiste, Société de propagation des livres d'art, Paris, 1898.
  • (en) Rose Georgina Kingsley, A history of French art : 1100–1899, London, Longmans, Green, .
  • André Mabille de Poncheville, Boilly, Paris, Plon, 1931.
  • Paul Marmottan, Le Peintre Louis Boilly (1761-1845), Paris, H. Gateau, 1913.
  • (en) Suzanne L. Siegfried, The Art of Louis-Leopold Boilly: Modern Life in Napoleonic France, New Haven, Yale University Press, 1995.

Articles connexes

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :