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Amapiano

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Amapiano
Origines culturelles Afrique du Sud, 2012
Instruments typiques

L'amapiano (du zoulou : les pianos[1]) est un style de musique house apparu en Afrique du Sud[2] en 2012. L'amapiano est un hybride de deep house, de jazz et de musique lounge caractérisé par des synthés, des nappes aérées, de larges lignes de basse percussives [3], de claviers inspirés du gospel et de percussions traditionnelles[4]. Il se distingue par des mélodies de piano aiguës, des lignes de basse Kwaito, des rythmes house sud-africains des années 90 à faible tempo et des percussions d'un autre sous-genre local de house connu sous le nom de Bacardi[5].

Les origines

Bien que le genre ait gagné en popularité dans le Gauteng, il y a beaucoup d'ambiguïté concernant ses origines, avec divers récits des styles musicaux dans les townships de Johannesburg - Soweto, Alexandra, Vosloorus et Katlehong . En raison des similitudes du genre avec le Bacardi, certaines personnes affirment que le genre a commencé à Pretoria[6]. L'origine de l'Amapiano a été et demeure un sujet de débat permanent[7],[8],[9],[10].

Divers récits sur qui a formé le genre populaire rendent impossible d'identifier avec précision ses origines[11].

Particularités sonores

Éléments

Les éléments sonores qui composent l'amapiano ont des origines acoustiques. Les shakers, qui donnent le tempo des morceaux, évoquent le son des maracas. L'amapiano repose aussi à l'origine, comme son nom l'indique, sur des notes de piano, tirées du jazz. On y entend aussi des percussions acoustiques. Enfin, une basse, communément appelé log drum, vient casser le rythme. Le log drum est une version synthétisée d'un instrument fabriqué à partir d'un tronc de bois évidé, qu'on appelle tambour de bois ou tambour à fente. À l'origine, l'amapiano est un genre strictement instrumental. Au cours de son évolution, des textes chantés ou rappés vont s'y ajouter.

Structure

Les premiers morceaux d'amapiano sont relativement longs, ils peuvent durer plus de huit minutes. Ils sont généralement ouverts par une longue introduction à laquelle viennent s'ajouter progressivement des éléments sonores. Le tempo de l'amapiano se situe, en général, entre 110 et 115 BPM. Au cours de son évolution, les morceaux d'amapiano seront de plus en plus courts, en partie pour s'adapter au format radio.

Précurseurs

Dans le son

L'amapiano s'inscrit dans la continuité de styles musicaux sud-africains. Il tire son origine du kwaito (un genre de house sud-africain, populaire depuis le début des années 90 en Afrique du Sud, qui a accompagné la fin de l'apartheid, et qui se fabrique sur le même tempo que l'amapiano soit 110-115 BPM). L'un des autres genres qui a pavé le chemin de l'amapiano s'appelle Bacardi House. Populaire à la fin des années 2000 et au début des années 2010, il est représenté par DJ Spoko et DJ Mujava.

En Afrique du Sud, Don Laka, musicien actif dans les scènes jazz, bubblegum et kwaito est pionniers dans le mélange entre musique acoustique, jazz et musique électronique. Le morceau "Mamelodi" en est un exemple. Le podcast Faya dédié à l'amapiano souligne le lien entre Don Laka et l'amapiano.

Diffusion

Le morceau "Township Funk" de DJ Mujava, paru en 2008 sur le label Warp, va ouvrir une porte qui connecte la musique underground d'Afrique du Sud à l'international. Le morceau est à la fois un succès critique dans la presse spécialisée musicale anglo-saxonne, et un tube dans les townships sud-africains.

Dans la seconde moitié des années 2010, le gqom, un genre né à Durban en Afrique du Sud, va réussir à se propager à l'international avec des artistes comme la chanteuse Sho Madjozi et le producteur DJ Lag. Certains titres du genre gqom vont être utilisé en bande-son de films à portée internationale ("Omuniye" pour Black Panther en 2019, ou "My Power" pour The Lion King, produit en association avec Beyoncé). En 2020, le morceau "Jérusalema" de Master KG et Nomcebo Zikodé, composé d'une base gqom, va se populariser à l'internationale, grâce, en partie, à une chorégraphie virale.

À échelle locale, le gqom est connu pour se propager grâce aux taxis qui transportent des fêtards et qui diffusent de la musique en continu. Ce mode de diffusion par les taxis existait déjà à l'époque de la popularisation du kwaito, et de la house avant lui. On retrouve ses modes et stratégies de diffusion dans l'amapiano.

Premiers succès

La compilation AmaPiano Volume 1, parue en 2016, regroupe l'essentiel de la scène amapiano à son émergence (Kabza de Small, Dj Maphorisa, Calvin Fallo).

Évolution

L'arrivée de la voix

Dans la seconde moitié des années 2010, l'amapiano passe d'un genre essentiellement instrumental à un genre accompagné de textes chantés ou rappés. Ce qui ouvre la porte à un nouveau type d'artiste, les interprètes. Quelques artistes se démarquent comme Semi Tee, Focalistic Sha Sha. L'arrivée des textes c'est aussi l'arrivée des thématiques dans l'amapiano. Dans les textes on parle d'argent, de comment obtenir de l'argent, on parle aussi d'amour et de spiritualité. Au départ, les textes sont majoritairement écrit en langue zoulou. Plus tard, l'anglais devient l'une des autres langues très représentée dans l'amapiano.

Dans le son

Au cours de son évolution, l'amapiano va se raccourcir, passer de morceaux de 8 minutes à des morceaux en dessous de 5 minutes.

Popularité

En 2020, le genre a connu une popularité croissante à travers le continent africain, notamment en Afrique du Sud, avec une augmentation notable des flux numériques et des succès dans les charts dans des pays éloignés de son origine sud-africaine[12]. Selon le journal Le Monde en novembre 2023, les stars en sont en particulier, pour les artistes hommes,Kabza De Small, DJ Maphorisa, Focalistic, Daliwonga ou Felo Le Tee, et pour les artistes femmes Sho Madjozi, Kamo Mphela, DBN Gogo, Uncle Waffles ou Tyla[13].

Notes et références

  1. (en) « Amapiano - what it's all about? », musicinafrica.net (consulté le ).
  2. « L’amapiano va crescendo : la sélection musicale du « Monde Afrique » #66 », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (en) « The 10 Best Amapiano Songs of 2019 », OkayAfrica,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (en) « From South Africa to the world: why amapiano could be the next dance music genre to rule the clubs », sur The National (consulté le ).
  5. (en-US) Prspct, « New age house music: the rise of “amapiano” », (consulté le ).
  6. « Ça fait longtemps que le futur de la house se passe en Afrique du Sud – Musique Journal », sur musique-journal.fr (consulté le ).
  7. (en) « Amapiano: a township sound with staying power », TimesLIVE (consulté le ).
  8. (en) Liam Karabo Joyce, « Meet the vocalist featured on the biggest amapiano tracks », Independent Online, (consulté le ).
  9. (en) « Amapiano a new movement... Period », SowetanLIVE (consulté le ).
  10. (en) « 5 Recognized South Africa Amapiano Female Artists », sur Hipupmusic,
  11. (en-US) « Charting the Meteoric Rise of South Africa’s AmaPiano », Spotify, (consulté le ).
  12. (en-US) Mario Machaieie, « 2019 The Year Of The Yanos, How Amapiano Blow up », Online Youth Magazine | Zkhiphani.com, (consulté le ).
  13. Fabien Mollon, « Cinq nouveaux styles de musique qui font bouger l’Afrique et le monde : amapiano, singeli, gengetone… », Le Monde,‎ (lire en ligne)