Cyril Kongo
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Cyril Phan |
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CYYYY, Kongo |
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Cyril Phan, dit Cyril Kongo (ou simplement Kongo), né à Toulouse en 1969, est un artiste peintre français, appartenant au mouvement de l’art urbain (graffiti).
Biographie
[modifier | modifier le code]Né d’un père vietnamien et d’une mère française, Cyril Phan passe sa petite enfance au Vietnam, jusqu’à la chute de Saïgon en 1975. À l’adolescence, il vit plusieurs années à Brazzaville, en République du Congo, ce qui lui inspirera son nom d’artiste, Cyril Kongo[1],[2].
En 1986, il commence à poser sa marque en région parisienne, avec des tags. Il rejoint en 1988 le MAC crew, un collectif de graffeurs parisiens avec lesquels il peint de 1989 à 2001 des fresques monumentales reconnues par la scène internationale, en particulier aux États-Unis[1],[3], où il rencontre les piliers de la discipline new-yorkaise[4].
Le réalisateur ATN consacre à ces œuvres imposantes (dont un mur d'environ 50 mètres de longueur sur 8 mètres de hauteur) un documentaire, Trumac, de Paris à South-Bronx[5], dans lequel il filme le travail des graffeurs sur leurs murs depuis sa genèse jusqu'à son achèvement. Kongo apparaît aussi dans le film tourné en 2004 par le documentariste Marc-Aurèle Vecchione Writers, 20 ans de graffiti à Paris, 1983-2003[6].
En 2002, avec le MAC crew, Kongo lance Kosmopolite[7],[8], le premier festival international de graffiti en France, parrainé par la ville de Bagnolet où il réside. À l'été 2011, le festival en est à sa 10e édition. Ayant atteint son objectif premier, dissocier l'art graffiti de sa connotation de vandalisme, l'association Kosmopolite s'attache depuis 2011 à transmettre son savoir et l'histoire du mouvement en organisant des ateliers gratuits d'initiation aux arts urbains, dans un premier temps à destination des jeunes, et ensuite proposés aussi aux adultes[9],[10].
Grâce à l'atelier de Kosmopolite, Narvaland[11], Cyril Kongo passe, selon sa formule, « de la rue à l’atelier », (cf. page 30 de l'ouvrage qui lui est consacré[1]). Ses œuvres sont présentées dans des galeries et dans des expositions. À partir de 2008, il s'associe à de grandes maisons pour la création d’objets de luxe signés Kongo.
Début 2020, une exposition lui est entièrement consacrée sur le toit de la Grande Arche de la Défense[12].
Cyril Phan est par ailleurs très présent dans différentes métropoles asiatiques : expositions à Shanghai, Taipei, Shenzhen, Hongkong, Hainan et Pékin ; il est représenté à Jakarta par D Gallerie où il expose régulièrement. Depuis 2019, un showroom à Singapour lui est consacré ; en septembre 2020, ouverture de la première galerie Cyril Kongo à Hanoï[13].
En 2021, il expose ses œuvres à Montmorillon dans la salle des Grandmontains. Cyril Kongo a été séduit par ce site, au cœur de la cité de l'écrit et des métiers du livre, qui offre une rencontre entre ses œuvres et cet écrin chargé d'histoire dédié à l'écrit[14].
Œuvres
[modifier | modifier le code]L’art de Cyril Kongo, essentiellement basé sur le graffiti, lettrage stylisé, aux couleurs vives, réalisé à la peinture aérosol, s'inscrit donc dans la lignée writers du mouvement de l'art urbain[6].
Dans sa période art éphémère, Cyril Kongo peint de grandes fresques sur des murs et toutes sortes de supports, en région parisienne, mais aussi, au gré de ses voyages, dans tous les continents. Les seules traces restantes de son œuvre de cette époque sont des photos et des films.
À partir des années 2000, s'ouvre pour Kongo une nouvelle période : il commence à peindre sur des surfaces pérennes. En 2009, deux de ses œuvres sont présentées au Grand Palais dans le cadre de l’exposition Le tag au Grand palais[15], organisée par le collectionneur Alain-Dominique Gallizia. En 2011, repéré par le galeriste parisien Claude Kunetz, Cyril Kongo présente à la galerie Wallworks De la rue jaillit la lumière, sa première exposition personnelle[16]. Elles se multiplient depuis, en France et à l’étranger[17],[18],[3],[19],[20]. Une de ses œuvres orne le fronton de la Cité des Outre-mer[21].
Sa renommée grandissant, de grandes maisons du luxe font appel à son univers graphique : en 2011, il crée pour Hermès un carré de soie[22]. En 2016, avec le cristallier Daum, une « bombe de peinture » en pâte de cristal[23] et une montre[24],[25] avec l’horloger Richard Mille. En 2018, il reçoit le Grand prix du design d'Architectural Digest pour l'une des six œuvres qu'il a peintes sur émail pour La Cornue, fabricant français de pianos de cuisine de luxe[26],[27]. La même année, à la demande de Karl Lagerfeld, il crée des œuvres pour le défilé Chanel au Metropolitan Museum of Art à New-York[28]. En 2021, Airbus s'associe à Cyril Kongo pour concevoir la cabine du jet privé ACJ TwoTwenty[29].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (fr + en) Aymeric Mantoux (sous la direction d'), Kongo, Paris, Editions Cercle d'art, , 240 p. (ISBN 978-2-7022-1051-2)
- (fr + en) Stéphane Corréard, Daëna Phan Van Song, Cyril Kongo, Paris, éditions Narvaland, , 223 pages (ISBN 978-2-9571182-1-2)
- Elisa Amaru, « In the mood for Kongo. Quand l'art rejoint la bombe », Le Monde, (lire en ligne)
- (en) James T. Murray et Karla T. Murray, Broken Windows : graffiti NYC, Gingko press Inc., , 254 p. (ISBN 978-1-58423-376-3)
- (fr + en) « Trumac de Paris à South-Bronx », sur youtube.com, (consulté le ).
- Stéphanie Binet, « Writers, 1983-2003, 20 ans de graffiti à Paris », Libération, (lire en ligne)
- BNF, Street art entre tunnels et galeries toujours hors les murs, BNF, , 59 p. (lire en ligne), p. 45
- Thomas Blondeau, « Festival Kosmopolite : Bagnolet sous les bombes », Les Inrocks, (lire en ligne)
- « Exposition "Colorful kids" », sur Ville de L'Haÿ-les-Roses, (consulté le ).
- « Vernissage exposition », sur Ville de L'Haÿ-les-Roses, (consulté le ).
- (en) Y-Jean Mun-Delsalle, « Overflowing with colors, energy and optimism, Kongo's graffiti art speaks about living in the moment », Forbes, (lire en ligne)
- Florence Hubin, « Le street art débarque sur le toit de la Grande Arche de la Défense », Le Parisien, (lire en ligne)
- (en) Nina Starr, « Urban artist Kongo on his love affair with Asia », Luxuo, (lire en ligne)
- « exposition street art », sur sudviennepoitou.com (consulté le ).
- « Quand les tagueurs s'attaquent au Grand palais », Télérama, (lire en ligne)
- Bénédicte Philippe, « Kongo », Télérama, (lire en ligne)
- Elena Brunet, « Ne dites plus "graffiti" mais "post-graffiti" », L'Obs, (lire en ligne)
- Thierry Hay, « Les dernière toiles du street artiste Kongo : du dynamisme en or », France TV info, (lire en ligne)
- « Kongo - digital underground », Télérama, (lire en ligne)
- (en) « Dialogues on the arts », The New York Times, (lire en ligne)
- « Paris : Hollande lance la cité des Outre-mer dans le parc de la Villette », Le Parisien, (lire en ligne)
- Antoine Pastor, « Kongo pour Hermès », Vogue, (lire en ligne)
- « Kongo », sur New art today TV, (consulté le ).
- (en) Elisabeth Doerr, « Street Artist Cyril Kongo Applies Graffiti Art To Richard Mille Movement In Extraordinary RM 68-01 », Forbes, (lire en ligne)
- « 850 000 euros pour des œuvres d'art de poignet peintes par Kongo », Le Point, (lire en ligne)
- Marie-Sophie N'Daye, « Pour ses 110 ans, La Cornue fait appel à Kongo pour transformer ses pianos en œuvres d'art », Madame Figaro, (lire en ligne)
- Christian Razel, « Artiste issu de l'art urbain, Cyril Kongo, de la transgression à la consécration », Forbes, (lire en ligne)
- (en) Y-Jean Mun-Delsalle, « Kongo Rewrites The Codes Of Graffiti Art And Takes Viewers Where They Least Expect Him », Forbes, (lire en ligne)
- (en) Taylor Rains, « Airbus turned its A220 airliner into a private jet with the help of a graffiti artist », Business Insider, oct. 10 2021 (lire en ligne)
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Sous la direction d'Aymeric Mantoux, Kongo, éditions Cercle d'art, 2016. Livre d'art entièrement consacré à l'artiste Cyril Kongo.
- Olivier Gal, Truskool, une histoire du graffiti à Toulouse, Atlantica éditions, 2016. Livre d'art consacrant plusieurs passages à Cyril Kongo (pages 188-189, 226, 230, 234-235, 242-252).
- (en) James T. Murray, Karla T. Murray, Broken Windows : graffiti NYC, Gingko press Inc., 2003. Édition révisée en 2010. Livre d'art où plusieurs fresques peintes à New-York par Kongo sont photographiées.
- Stéphane Corréard et Daëna Phan Van Song, Cyril Kongo, éditions Narvaland, 2019. Livre d'art entièrement consacré à l'artiste Cyril Kongo.