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Sit-in de la bibliothèque d'Alexandria

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Le "sit-in" de la bibliothèque d'Alexandrie

Le "sit-in" de la bibliothèque d'Alexandrie fait référence à la manifestation pacifique de 1939 en Virginie, États-Unis contre la ségrégation raciale.

Historique

La bibliothèque d'Alexandrie voit le jour en 1937 afin de desservir sa population blanche. Quoique leurs impôts contribuent à financer la bibliothèque, les résidents noirs s'y voient refuser l'accès.[1] Samuel Wilbert Tucker, un avocat noir et natif de Virginie, est inspiré par l'activisme non-violent de Mahamat Gandhi. Il organise une manifestation silencieuse afin de protester la ségrégation raciale dans les bibliothèques publiques.[2]

Le 21 août 1939, 5 hommes noirs entrent dans la bibliothèque et demandent tour à tour une carte d'emprunt.[3]Après que leurs demandes d'inscription se voient refusées par l'aide-bibliothécaire, les hommes prennent des livres sur les étagères et s'asseoient à des tables séparées en silence.[4] Lorsque des policiers arrivent sur les lieux, plus de 300 contre-manifestants ainsi que des journalistes alertés par Tucker étaient déjà présents. Tous assistèrent à l'arrestation subséquente d'Otto Tucker, de William Evans, d'Edward Gaddis, de Morris Murray et de Clarence Strange pour trouble à l'ordre public. [5]

Samuel Tucker défendit les hommes devant le tribunal. Cependant, lorsque les policiers admettent que leurs arrestations étaient dû à la couleur de leur peau et non à leur comportement, le juge refuse de rendre une décision.[5] Ceci évite des amendes et des peines de prison aux jeunes hommes mais empêche également une victoire juridique aux militants des droits civils.[5]Suite au procès, le comité d'administration de la bibliothèque résiste activement à son intégration. Afin de contourner les demandes des militants activistes, le comité approuve la construction d'un deuxième établissement à l'usage des afro-américains, la Robert Robinson Library.[4]La bibliothèque est inaugurée en 1940. [3]Son catalogue comporte largement des donations et des livres usagés de la bibliothèque principale, toujours exclusive aux blancs.[1]Dans une lettre, Samuel Tucker refuse d'accepter une carte de bibliothèque de la Robert Robinson Library en évoquant que d'avoir finalement un endroit où lire n'était pas la même chose que d'être traités de manière égale.[5]

80 ans après la manifestation silencieuse, les charges retenues contre les 5 hommes sont abandonnées lors de l'anniversaire commémoratif du sit-in.[4]En 2019, les responsables municipaux présentent des excuses à leurs descendants ainsi que l'ordonnance du juge blanchissant les casiers juridiques de leurs ancêtres.[3]

En 2008, un monument fut érigé au coin de la bibliothèque, sur la North Washington Street afin de commémorer le sit-in.[3]Aujourd'hui, la Robert Robinson Library est devenue le musée d'histoire des Noirs de la ville, soit le Alexandria Black History Museum.[1]

  1. a b et c (en-US) Erica Jones • •, « Taking a Stand: Samuel Tucker and the 1939 Alexandria Library Sit-In », sur NBC4 Washington (consulté le )
  2. (en-US) Cody Mello-Klein, « Our View: Remembering Samuel Tucker, a great Alexandrian », sur Alexandria Times, (consulté le )
  3. a b c et d (en-US) Patricia Sullivan, « 80 years later, Alexandria library sit-in arrest charges are dismissed », Washington Post,‎ (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le )
  4. a b et c « Arrêtés voilà 80 ans, pour un sit-in devant une bibliothèque : ils étaient noirs », sur ActuaLitté.com (consulté le )
  5. a b c et d (en-US) Kassidy McDonald, « Out of the Attic: Samuel Tucker’s 1939 library sit-in », sur Alexandria Times, (consulté le )