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Républicanisme en Espagne

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Allégorie de la République espagnole et de la République française, Bibliothèque nationale d'Espagne, 1931

Un large courant de pensée républicain existe et se développe en Espagne depuis le XIXe siècle, matérialisé au long de son histoire mouvementés en divers partis politiques. Bien que tous ces mouvements ont par définition partagé l'objectif d'établir une République en Espagne, ils se sont opposés sur des conceptions différentes de l'État : unitaire, centralisateur, ou fédéraliste, et vis-à-vis des courants indépendantistes, eux-même généralement républicains.

Malgré la longue tradition républicaine du pays, l'Espagne n'a connu un système politique républicain seulement pendant deux courtes périodes de son histoire, pour un total de moins de 10 ans : la Première République espagnole, entre le 11 février 1873 et le 29 décembre 1874 ; la Deuxième République espagnole entre le 14 avril 1931 et le 1 avril 1939. Depuis la Constitution de 1978 l'Espagne est une monarchie parlementaire dirigée par le roi Felipe VI, avec un premier ministre élu démocratiquement au suffrage universel direct.

Il faut souligner qu'il y a des mouvements et partis républicains sur tout le spectre politique, depuis la gauche jusqu'aux partis libéraux, nationalistes ou de droite.

Histoire du républicanisme espagnol

Origine

Les républiques du monde, dont la France, les États-Unis et la Suisse, saluent la Première République espagnole, tandis que les monarchies la répudient. Tomás Padró, La Flaca, 28 mars 1873.

Le républicanisme en Espagne prend sa source dans le libéralisme introduit par la Révolution française, l'invasion napoléonienne et la Guerre d'indépendance espagnole (1808-1814). L'abdication de Joseph Bonaparte (José Ier d'Espagne), se traduit par la restauration absolutiste de Ferdinand VII, malgré la promulgation en 1812 de la première constitution espagnole par les Cortes de Cadix.

Triennat libéral 1820

Durant le Triennat libéral, entre 1820 et 1823 sont rédigés plusieurs pronunciamientos libéraux, qui hésite entre monarchie constitutionnelle et république. Mais Louis XVIII, après les demande insistantes de Ferdinand VII auprès de la Sainte-Alliance renvoit l'armée française en Espagne en avril 1823 et rétablit Ferdinand VII sur le trône.

Jusqu'au règne d'Isabelle II la pensée républicaine en Espagne reste anectodique.

La Première République 1873

Allégorie de la Première République espagnole, La Flaca, 1873

Larévolution de 1868 dépose Élisabeth II, le Parlement élu en 1869 est en majorité royaliste, ce qui implique la recherche d'un nouveau roi. Amédée Ier (Amadeo I) de Savoie, second fils de Victor-Emmanuel II, roi d'Italie est choisi. Toutefois, face à un pays profondément instable, impliqué dans diverses guerres (dans la troisième guerre civile carliste, due aux aspirations au trône de la branche borbon carliste ; dans la Guerre du Cuba, colonie espagnole qui, appuyé par les États-Unis, réclame son indépendance), et en rencontrant l'opposition des républicains et de bonne part de la aristocracie, de l'Église et du peuple, le roi abdique à son tour le 11 février 1873.

Ce même jour de 1873, le Parlement proclame la Première République espagnole. Mais la République nait dans la même tourmente qui a emporté Amédée Ier, et subit la division entre les républicains. La plupart des républicains sont favorable au fédéralisme, et la forme de l'État promulguée est une république démocratique fédérale, mais il existe aussi une tendance unitaire. Au sein même des fédéralistes se manifeste une aile intransigeante, (de caractère confédéralie) qui se soulève lors de la Révolution cantonale, écrasée en 1874.

En seulement 11 mois de République se succèdent quatre président : Francisco Pi y Margall (fédéraliste), Estanislao Figueras (fédéraliste), Nicolás Salmerón (fédéraliste modéré) et Emilio Castelar (unitaire). Le 3 janvier 1874, le général Manuel Pavía fait une coup d'État et établit une dictature républicaine conservatrice sous la direction du général Serrano. Ce dernier est à son tour déposé par le pronunciamiento du général Martínez Campos le 29 décembre, qui restaure la dynastie borbon en Espagne avec Alfonso XII.

Sous son règne apparaissent divers partis républicains, comme le Parti Démocrate (ensuite Parti Démocrate Posibilista (PDP)) de Castelar, et le Parti Progressiste Démocrate (ensuite Parti Progressiste Républicain Démocrate) de Cristino Martos. Mais ces partis doivent lutter avec les deux puissants partis dynastiques, le Parti Libéral-Conservateur de Cánovas et le Parti Libéral de Sagasta, avantagé par un système d'élection censitaire et corrompu par les notables locaux (caciquisme).

Plus tard sont fondés le Parti Républicain Démocratique Fédéral (PRDF) de Pi et Margall, le Parti Républicain Progressiste (PRP) de Manuel Ruiz Zorrilla et José María Esquerdo, et le Parti Republicain Centraliste de Salmerón, et plusieurs députés républicains indépendants. Une partie du PDP et du PRP fusionnent en le Parti Républicain National. En 1898 né la Fusion Républicaine, et en 1903 l'Union Republicaine (UR), front commun des courrants républicains.

Mais l'Union fait long feu, et le Parti Républicain Radical d'Alejandro Lerroux et le Parti d'Union Républicaine Autonomiste de Vicente Blasco Ibáñez font ensuite secession. Le Centre Nationaliste Republicà (CNR) catalan est créé en 1906. Après la Semaine Tragique de Barcelone en 1909, ou l'armée réprime dans le sang une émeute né de la volonté du gouvernement d'Alphonse XIII d'envoyer les réserviste se battre au Maroc, des partis républicains et le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) forme la Conjonction Républicaine-Socialiste, en même temps que des secteurs catalans de Union Républicaine, du CNR et du PRDF forment l'Union Fédérale Nationaliste Républicaine (intégré en 1917 au Partit Republicà Català). De la Conjonction Républicaine-Socialiste se sépare le Parti Reformiste de Melquiades Álvarez.

Deuxième République

Allégorie de la République Espagnole, Teodoro Andreu, 1931

A partir de 1917, le régime de la Restauration entre en crise, qui débouche sur le coup d'État du capitaine général de Catalogne,Miguel Primo de Rivera. Il dirige le pays d'une main de fer, tout en conservant le roi Alfonso III.

Mais en 1930 Primo de Rivera démissionne, ce qui rend inévitable la chute de la monarchie discréditée. Le 14 avril 1931, après des élections municipales où les partis républicains remportent la plupart des capitales régionales, est proclamée la Seconde République espagnole.

Guerre civile d'Espagne

Franquisme et gouvernement en exil

Transition démocratique

Symboles du républicanisme espagnol

Drapeau de la Première République

Drapeau de l'Espagne pendant la Première République.

La Première République Espagnole (1873-1874), conserve le drapeau rouge et or, drapeau de l'Espagne depuis 1785, mais supprime de la couronne du de l'écu central. Cependant, divers projets sont étudiés pour substituer le drapeau par un drapeau tricolore rouge, blanc et bleu, les couleurs du drapeau révolutionnaire français, ou par rouge, or et pourpre. 

Drapeau de la Seconde République

Drapeau de l'Espagne pendant la Deuxième République.

Ce dernier drapeau, le tricolore rouge, or et pourpre, est adopté par le Parti Fédéral dans les décennies suivantes, et devient ainsi un symbole du mouvement républicain. Lors de la Proclamation de la Seconde République Espagnole, le 14 avril 1931, le peuple fait flotter le drapeau dans les rues, et est il issé sur les mairies. Il est déclaré officiellement drapeau national le 27 avril 1931.

Les couleurs du drapeau républicain espagnole reprennent celles rouge et or de la couronne d'Aragon et celles de la couronne de Castille y Leon, avec le pourpre du lion rampeant du royaume de León. Est évoquée l'association d'idée avec la révolte des comuneros de Castille en 1520, comme symbole du libéralisme et de l'antimonarchisme en Espagne.

Pendant la Guerre Civile d'Espagne, le parti insurgé franquiste rétabli le drapeau rouge et or le 29 août 1936, puis y ajoute plus tard un aigle noir dit de Saint Jean, symbole fasciste inspiré des aigles Italiens et Allemands mais légitimisé par sa première adoption en Espagne par les rois Catholiques, hérigés par le franquisme en fondateurs d'une nation espagnole unie à la fois dans son territoire (à la fin du XVe siècle les rois de Castille et Aragon se marient et conquièrent le sultanat nasride de Grenade) et dans sa pensée (ils établissent l'Inquisition, chassent les juifs séfarades puis les musulmans).

En 1981, après la proclamation de la démocratie (suite au processus de la Transition et le promulgation de la Constitution de 1978) l'emblème franquiste est éliminé du drapeau et est substitué par une version moderne des petites armes utilisées par l'État pendant la Deuxième Restauration borbonienne (1874-1931). Ce dernier drapeau est le drapeau actuel de l'Espagne.

Pourtant, la plupart du mouvement républicain espagnol continue de voir le drapeau tricolore, rouge, or et pourpre comme le drapeau républicain espagnole.

Blason

Blason du drapeau officiel durant la Première République espagnole (1873-1874)
Blason de l'Espagne durant le Gouvernement Provisoire (1868-1870), la Première République (1873-1874), Durant la Seconde République espagnole et le gouvernement républiquain en exil le lion est rampant sans couronne.

Hymne de Riego

L'Hymne de Riego, l'Himno de Riego , composé par José Melchor Gomis, en l'honneur de Rafael de Riego, général libéral qui avec son pronunciamiento en 1820 entraine la fin de l'absolutisme en Espagne, restaure la Constitution de Cadix de 1812. Le chant est déclaré hymne national durant le Trienio Libéral (1820-1823). Après l'invasion des cent mille fils de Saint Louis  et la restauration du gouvernement absolu de Fernando VII, qui a pourchassé aux libéraux, entre ils Arrosage, qui a été pendu en 1823.

Principaux partis politiques républicains après la Transition

Manifestation républicaine à Séville en 2006

Depuis la Transition démocratique espagnole, le Izquierda Unida est le seul parti républicain a avoir eu une représentation parlementaire. Formé en 1986, il se défini comme un mouvement de gauche radical qui cherche la transformation social vers un système socialiste démocratique, fondé sur les principes de justice, égalité et solidarité, et d'un État laic, fédéral et républicain[1].

Le Parti socialiste ouvrier espagnol, fondé en 1879 est un parti de tradition républicaine qui défend actuellement la Constitution espagnole de 1978. Parti majoritaire du parlement de 1931, et dans le Front populaire de 1936, il entre en clandestinité durant le franquisme. Il est un des partis essentiels de la Transition, et conduit deux présidences sous Felipe González (1982-1996) et José Luis Rodríguez Zapatero (2004-2011). Ces derniers font l'éloge du système monarchique parlementaire à de nombreuses reprises[2].

L'organisation de jeunesse du PSOE, Juventudes Socialistas de España (JSE), fondées en 1903 défini cependant ses idées comme républicaines[3].

Equo est un parti écologique espagnol fondé en 2011, membre de Unidos Podemos, qui défend un état fédéral, laic et républicain[4].

Partis nationaux

Partis régionaux

Le Républicanisme dans l'opinion publique

Voir aussi

Références

  1. (es) Statuts d'Iziquierda Unida, IX assemblée fédérale, , 64 p. (lire en ligne)
  2. « Rodríguez Zapatero y Rajoy elogian el 'digno' papel de la monarquía y reiteran su 'lealtad' a la Corona | elmundo.es », sur www.elmundo.es, (consulté le )
  3. (es) Estatutos Federales, 24 congrès des JSE, Madrid, , 33 p. (lire en ligne), p. 1
  4. « I. PARTICIPACIÓN CIUDADANA, DEMOCRACIA Y REFORMAS POLÍTICAS « eQuo va · Programa electoral », (consulté le )