Rubanier d'eau
Sparganium erectum
Règne | Plantae |
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Sous-règne | Tracheobionta |
Division | Magnoliophyta |
Classe | Liliopsida |
Sous-classe | Commelinidae |
Ordre | Typhales |
Famille | Sparganiaceae |
Genre | Sparganium |
Clade | Angiospermes |
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Clade | Monocotylédones |
Clade | Commelinidées |
Ordre | Poales |
Famille | Typhaceae |
Le rubanier d'eau (Sparganium erectum) ou rubanier rameux est une plante herbacée récemment déplacée dans la famille des Typhaceae (et anciennement classée dans la famille des Sparganiaceae).
C'est une plante assez haute (50-100 cm) à feuilles linéaires. Les inflorescences sont ramifiées ; les fleurs sont groupées en capitules globuleux. On distingue des capitules mâles petits, nombreux et des capitules femelles nettement plus grands (de 1 à 4 par rameau).
Écologie
Cette plante qui pousse dans les eaux fraiches, non-acides, et peu profondes peut adopter différentes formes de croissance (selon la profondeur, le courant et l'occurence d'éventuels phénomènes d’exondation).
Elle est considérée comme étant une espèce ingénieur dans les écosystèmes d'eau douce en plaine alluviale en ce qu'elle contribue à la fois à ralentir l'eau, au phénomène de sédimentation et de stabilisation du milieu (par ses racines et rhizomes), ainsi qu'à l'épuration de certains polluants de l'eau et des sédiments, tout en favorisant un décolmatage des sédiments les plus fins (qui sont asphyxiants), permettant une meilleure bioturbation, oxygénation du milieu et leur colonisation et exploitation par de nombreuses autre espèces (animaux, bactéries, plantes)[1]. A la différence des herbiers immergés constitués de plantes immergées telles que les vallisnéries, les herbiers de rubaniers ont eux une influence stabilisatrice à la fois subaquatique et encore plus marquée sur le pied de berge ou zone humide rivulaire.
Son système racinaire peut aider des bactéries méthanotrophe à se nourrir du méthane fréquemment présent dans les sédiments anoxiques où il est issu d'une fermentation anaérobie, laquelle est également réduite par l’oxygénation permise par le décolmatage par les racines et les animaux bioturbateurs associés[2].
O’hare J.M. & al. (2012) ont montré à partir de tests faits dans le fleuve Blackwater (Essex), Royaume-Uni) que ce rubanier possède des propriétés biomécaniques remarquable, qui lui confèrent une grande résistance à l'arrachage face au courant et aux crues, durant toute sa saison de croissance, et si le courant devient trop fort, la tige se brise ce qui protège le système raçinaire, et la plante peut ensuite repousser à partir du rhizome[3]. En hiver, quand la partie aérienne de la plante meurt, le rhizome continue à stabiliser le sédiment.
Cette plante (comme les roseaux) contribue donc à la construction et à la géomorphologie des paysages alluviaux. Elle diminue la turdibité et à limite la perte de sédiments vers la mer. Et au plus près de la berge, elle joue un rôle de plante pionnière préparant le terrain pour d'autres espèces (saules, aulnes, peupliers par exemple). Elle interagit avec les processus biotiques de dispersion des graines en améliorant la captation par le milieu de nombreuses graines de plantes de zones humides (apportées par l'eau, des animaux ou le vent)[4],[5],[6].
Le système racinaire sont le lieu d'interactions avec des bactéries et certains invertébrés, mais les feuilles et tiges immergées peuvent aussi (en milieu eutrophe et turbide) être le support d'une colonisation par le périphyton, phénomène étudié par Albay & Akçaalan (publication 2008)[7] qui ont montré que les perturbation physiques du milieu, l'eutrophisation, une faible intensité lumineuse (en lien avec la matière organique en suspension et la turbidité), ainsi que les fluctuations de température et du niveau de l'eau déterminent le degré de colonisation par le périphyton et sa « zonation verticale ». Les taxons qui composent ce périphyton diffèrent selon le milieu, mais certains semblent plus ubiquistes comme en Turquie Oedogonium sp., Mougeotia sp., Cylindrocapsa sp., Cladophora glomerata (Linn.), Aulacoseira italica (Ehr.) Simonsen, Melosira varians C. Agardh, Navicula tripunctata (O.F. Müller) Bory et Fragilaria ulna (Nitzsch) Lange-Bertalot qui dominaient le périphyton sur S. erectum dans toutes les sections étudiées dans du lac de Manyas et du Lac Sapanca respectivement eutrophe et plutôt oligotrophe.
Les herbiers de rubanier sont utilisés comme abris et supports par diverses espèces animales, (ex amphibiens et libellules[8] dans les fleuves et grandes rivières, et jusque dans les ruisseaux (C'est par exemple l'une des 3 plantes (avec Apium nodiflorum et Ranunculus flammula) qui a été identifiée par une étude publiée en 1990 par J. Haury et JL Baglinière de l'INRA comme statistiquement reliée à une présence accrue des alevins de truites entre 0 et un an (quand le substrat n'est pas trop fin), de même pour les truitelles de 1 ans (mais alors associées à un plus grand nombre d'autres plantes[9]).
Caractéristiques
- Organes reproducteurs
- Couleur dominante des fleurs : vert
- Période de floraison : juillet-septembre
- Inflorescence : épi de capitules
- Sexualité : monoïque
- Ordre de maturation :
- Pollinisation : autogame
- Graine
- Fruit : akène
- Dissémination : hydrochore
- Habitat et répartition
- Habitat type : mares et cressonnières flottantes européennes
- Aire de répartition : eurasiatique
Données d'après : Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004.
Voir aussi
Articles connexes
Références externes
- (en) Référence GRIN : espèce Sparganium erectum L.
- (en) Référence Fonds documentaire ARKive : Sparganium erectum
- (en) Référence Catalogue of Life : Sparganium erectum
- (fr + en) Référence ITIS : Sparganium erectum L.
- (fr) Référence Belles fleurs de France : Sparganium erectum
- (en) Référence UICN : espèce Sparganium erectum L., 1753 (consulté le )
- (fr) Référence Tela Botanica (France métro) : Sparganium erectum L., 1753
- (fr) Référence INPN : Sparganium erectum (TAXREF)
Bibliographie
- Cook, C. D. K. (1962). Sparganium erectum L.(S. ramosum Hudson, nom. illeg.). Journal of Ecology, 50(1), 247-255 (résumé).
- Piquot, Y., Petit, D., Valero, M., Cuguen, J., de Laguerie, P., & Vernet, P. (1998). Variation in sexual and asexual reproduction among young and old populations of the perennial macrophyte Sparganium erectum. Oikos, 139-148 .
- Piquot, Y., SAUMITOU‐LAPRADE, P., Petit, D., Vernet, P., & Epplen, J. T. (1996). Genotypic diversity revealed by allozymes and oligonucleotide DNA fingerprinting in French populations of the aquatic macrophyte Sparganium erectum. Molecular Ecology, 5(2), 251-258.
- Asaeda, T., Rajapakse, L., & Kanoh, M. (2010). Fine sediment retention as affected by annual shoot collapse: Sparganium erectum as an ecosystem engineer in a lowland stream. River Research and Applications, 26(9), 1153-1169 (résumé).
- King G.M (1994) Associations of methanotrophs with the roots and rhizomes of aquatic vegetation. Applied and Environmental Microbiology, 60(9), 3220-3227 (http://aem.asm.org/content/60/9/3220.short résumé]).
- (résumé)
- O’hare J.M. & al. (2012). Influence of an ecosystem engineer, the emergent macrophyte Sparganium erectum, on seed trapping in lowland rivers and consequences for landform colonisation. Freshwater Biology, 57(1), 104-115 (résumé).
- T. Liffen, , A.M. Gurnell, , M.T. O’Hare, , N. Pollen-Bankhead, , A. Simon (2013) Associations between the morphology and biomechanical properties of Sparganium erectum: Implications for survival and ecosystem engineering ; Aquatic Botany, Volume 105, February 2013, Pages 18–24 (résumé)
- Pollen-Bankhead, N., Thomas, R. E., Gurnell, A. M., Liffen, T., Simon, A., & O’Hare, M. T. (2011) Quantifying the potential for flow to remove the emergent aquatic macrophyte Sparganium erectum from the margins of low-energy rivers. Ecological Engineering, 37(11), 1779-1788.
- Albay, M., & Akçaalan, R. (2008). Effects of water quality and hydrologic drivers on periphyton colonization on Sparganium erectum in two Turkish lakes with different mixing regimes. Environmental monitoring and assessment, 146(1-3), 171-181 (résumé)
- Buchwald R (1992). Vegetation and dragonfly fauna—characteristics and examples of biocenological field studies. Vegetatio, 101(2), 99-107
- Haury J & Baglinière J.L (1990) Relations entre la population de truites communes (Salmo trutta), les macrophytes et les paramètres du milieu sur un ruisseau. Bulletin Français de la Pêche et de la Pisciculture, (318), 118-131.