« Rougequeue noir » : différence entre les versions
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Le rougequeue noir est un passereau au plumage globalement sombre. Le mâle a le plumage gris-noirâtre avec la [[Vertex (anatomie)|calotte]] grise et une tache blanche sur l'aile. La poitrine est souvent la partie la plus foncée de son corps. Le rougequeue noir a la [[Queue (animal)|queue]] orange brique, les [[wikt:sous-caudal|sous-caudales]] et le [[wikt:croupion|croupion]] roux. Le [[bec]] très pointu, les yeux, les pattes et les doigts sont noirs. |
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Certains mâles peuvent arborer un plumage de type femelle. |
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==== Les différences morphologiques chez le mâle ==== |
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Le plumage du mâle permet de distinguer les plupart des sous-espèces<ref name=":2" /> : |
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* ''p. o. gibralteriensis'' (Europe) : plumage plus clair vers le gris, avec une tâche blanche sur l'aile et une sur le bas ventre près des pattes. |
* ''p. o. gibralteriensis'' (Europe) : plumage plus clair vers le gris, avec une tâche blanche sur l'aile et une sur le bas ventre près des pattes. |
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* ''p. o. aterrimus'' ([[Péninsule Ibérique|péninsule ibérique]]) : dos d'un noir plus foncé. |
* ''p. o. aterrimus'' ([[Péninsule Ibérique|péninsule ibérique]]) : dos d'un noir plus foncé. |
Version du 2 mai 2024 à 22:24
Règne | Animalia |
---|---|
Classe | Aves |
Ordre | Passeriformes |
Famille | Muscicapidae |
Genre | Phoenicurus |
Le Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros) est une espèce de petits passereaux partiellement migratrice très répandue, de la famille des Muscicapidés. Il est également parfois appelé rossignol des murailles ou queue rousse[1].
Morphologie
Aspect du mâle
Le rougequeue noir est un passereau au plumage globalement sombre. Le mâle a le plumage gris-noirâtre avec la calotte grise et une tache blanche sur l'aile. La poitrine est souvent la partie la plus foncée de son corps. Le rougequeue noir a la queue orange brique, les sous-caudales et le croupion roux. Le bec très pointu, les yeux, les pattes et les doigts sont noirs.
Certains mâles peuvent arborer un plumage de type femelle.
Des plumes blanches, visibles sur l'extérieur des ailes, apparaissent progressivement avec l'âge.
Aspect de la femelle
La femelle est plus terne que le mâle, avec un plumage uniforme gris-brun cendré. Seules les plumes sous-caudales de sa queue demeurent d'un roux allant vers le marron clair. Sa poitrine grisâtre est légèrement striée de foncé.
Aspect des juvéniles
Le juvénile de 1re année ressemble à la femelle, sauf que son plumage est légèrement plus brun et tacheté, et n'a pas de blanc sous les ailes. Ensuite à partir de son second automne, il ressemble aux adultes. Les adultes ne varient pas beaucoup en croissance, les mâles et femelles font la même taille.
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Rougequeue juvénile.
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Rougequeues noirs juvéniles.
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Rougequeue noir juvénile. Aout 2021.
Sous-espèces
D'après Alan P. Peterson, il existe 4 sous-espèces :
- Phoenicurus ochruros gibralteriensis (Gmelin, 1789) ;
- Phoenicurus ochruros ochruros (S.G. Gmelin, 1774) ;
- Phoenicurus ochruros rufiventris (Vieillot, 1818) ;
- Phoenicurus ochruros semirufus (Hemprich & Ehrenberg, 1833).
James Franklin Clements[2] reconnaît deux sous-espèces supplémentaires :
- Phoenicurus ochruros phoenicuroides ;
- Phoenicurus ochruros xerophilus.
Les différences morphologiques chez le mâle
Le plumage du mâle permet de distinguer les plupart des sous-espèces[3] :
- p. o. gibralteriensis (Europe) : plumage plus clair vers le gris, avec une tâche blanche sur l'aile et une sur le bas ventre près des pattes.
- p. o. aterrimus (péninsule ibérique) : dos d'un noir plus foncé.
- p. o. ochruros (Turquie et Caucase) : le bas ventre près des pattes est roux.
- p. o. semirufus (Moyen-Orient) : plus contrasté au niveau des couleurs, avec un noir plus foncé que l’européen et avec une bien plus large partie rousse s’étirant de la queue jusqu’à la moitié du ventre (et sans tâche blanche sur l'aile).
Voix
Chant
Son chant est très caractéristique, ce qui permet aisément de le déterminer mais aussi de le localiser : quand il chante, il est perché à en un endroit dégagé, tout en haut d'un antenne ou d'un toit[1]. L'élément caractéristique est un grincement en milieu de phrase qui rappelle le bruit d'un papier froissé ou du verre brisé[3],[4].
Son chant est un phrase durant 3 à 4 secondes. Un rapide sifflement, quasiment une trille, introduit un silence. Parfois la phrase s'arrête là, coupé court. Mais le chant entier continue ensuite par le caractéristique grincement sorti crescendo du silence[5]. Il s'enchaîne directement d'une répétition rapide d'une note "tu tu tu tu tu" qui rappelle le rougequeue à front blanc. Ce dernier bout de phrase sifflé peut varier chez un même individu. Cette variation l'est davantage en fonction des régions : des dialectes différents[6].
Cris
Le cri d'inquiétude ou de menace d'un rougequeue est très souvent un sit' assez incisif et souvent répété, dont la fréquence de répétition traduit le degré d'inquiétude. Les cris répétés, face à ses congénères, peuvent devenir plus secs avec l’agressivité et devenir un : un tek-tek-tek. C’est un oiseau très agressif face à la concurrence lors de l’installation de son nid et de son territoire. Ces cris peuvent durer de longues minutes, jusqu'à ce que le danger disparaisse[5].
Le cri du juvénile est un tsi-kr sec bisyllabique. C'est un cri de quémande de la nourriture. Il permet aux parents de connaître la position de leurs jeunes pour un nourrissage plus efficace.
Longévité
Le rougequeue noir peut vivre jusqu'à huit ans, dix ans au maximum.
Comportement et traits de caractère
Le rougequeue noir est un oiseau assez peu farouche. On le repère à ses cris et à son chant lorsqu'il est posé en évidence, ne cherchant pas à se cacher. Son chant contribue à l'ambiance sonore des villages ruraux au printemps. En milieu urbain, ce chant sonore arrive à percer le bruit de la ville.
L'oiseau est le plus souvent vu perché sur un support dégagé (piquet, fil, buisson, branche basse d'un arbre) d'où il surveille le sol alentour pour repérer ses proies sur lesquels il fond d'un vol direct. Au sol, il se déplace en sautillant.
En toute occasion, il agite nerveusement la queue verticalement d'un curieux mouvement mécanique. Lorsqu'il est inquiété, il s'envole d'un vol aisé et direct vers un refuge, arbre, bâtiment ou rocher.
Il n'est pas grégaire, mais au moment des passages, de petits groupes, le plus souvent moins de dix individus, peuvent être observés dans les endroits favorables (petits buissons, arbres de tailles moyennes, haies..). En saison de reproduction, les groupes les plus importants sont les groupes familiaux.
Le rougequeue noir est monogame et territorial. Lorsque l'habitat est optimal, les territoires peuvent être contigus. Les intrus sont pourchassés par les titulaires avec force cris.
Toujours perché en évidence, que ce soit sur un rocher ou le faîte d'un toit, le mâle lance son chant comme un défi envers ses congénères. Il affirme là son territoire qu'il défendra tout au long de la belle saison. Il chante avant même le lever du soleil, puis tout au long du jour en début de reproduction, avant que son rôle de père nourricier ne l'accapare. Après l'envol, ce sont les cris grésillants des jeunes quémandant leur nourriture qui attirent l'attention des adultes comme la nôtre.
Alimentation, mode et régime alimentaire
Le rougequeue noir est avant tout un insectivore qui se nourrit de divers invertébrés terrestres, principalement d'insectes et/ou de leurs larves, mais également d'araignées, de millepattes, de petits mollusques, de petits lombrics, etc.
En bord de mer, il peut consommer de petits crustacés intertidaux. Il se nourrit aussi de petits fruits et de baies dès que l'avancée de la saison lui en offre. Les graines sont marginales dans son régime.
Il lui faut pour chasser des espaces dégagés à sol nu ou peu végétalisé. Il repère ses proies depuis un poste d'affût dominant et les capture au sol le plus souvent. Il peut aussi les rechercher en voletant d'un caillou ou d'une motte à l'autre. Il sait aussi capturer au vol des insectes posés sur une paroi rocheuse ou un mur, moins fréquemment des insectes volants. Les petits fruits sont cueillis en place et non ramassés au sol.
Vol
Le rougequeue noir a un vol aisé et direct, à battements réguliers typiques de la famille des Muscicapidae. C'est en milieu montagnard qu'il exprime le mieux ses capacités quand d'un coup d'aile, il gagne le haut d'une falaise. Il sait pratiquer le vol sur place, par exemple quand il s'agit de saisir un insecte sur une paroi rocheuse ou un mur.
Reproduction
La nidification du rougequeue noir est semi-cavernicole. Pour nicher, le passereau recherche toutes sortes d'anfractuosités plus ou moins ouvertes, situées le plus souvent à l'abri d'un surplomb qui le protège, et ce, en milieu rupestre. Sur un bâtiment, le nid sera souvent construit sous le toit, en haut d'un mur ou sur un élément de charpente, à condition que ceux-ci soient accessibles. En montagne, une anfractuosité dans une fissure ou un espace érodé entre deux strates géologiques accueillera le nid. Construit par la femelle, celui-ci est un assemblage — assez lâche et peu structuré — d'éléments végétaux secs (herbes, paille, feuilles, mousse). La coupe est tapissée de poils et de plumes qui la rendent douillette. La femelle y dépose quatre à six œufs blancs brillants qu'elle couvera seule environ treize jours. Les jeunes sont nourris au nid pendant une quinzaine de jours, puis encore quinze jours à trois semaines après leur envol. Souvent, la famille se scinde en deux à ce moment, mâle et femelle prenant en charge chacun de leur côté une partie de la fratrie. Une seconde nichée pourra suivre rapidement dès que la femelle sera libérée de sa tâche nourricière.
Nidification
À partir de mars, le rougequeue noir commence à construire son nid avec des brindilles et des racines, le remplit de poils et en solidifie le fond avec des feuilles et de l'argile. Il revient chaque année pour nicher et construit presque systématiquement un nouveau nid. Il niche uniquement dans le sud et le centre de l'Europe et de façon très localisée en Grande-Bretagne bien que l'on ait aussi trouvé des individus égarés qui ont niché en Écosse et en Norvège.
Il niche dans toutes les cavités permettant d'accueillir un nid :
- dans les rochers et les murs jusqu'à une très haute altitude,
- dans les villes, derrière les gouttières et dans l'encadrement des fenêtres,
- dans les nichoirs,
- dans un nid d'hirondelle ou de martinet, ouvert sur le haut,
- dans une grange, dans un nid d'hirondelle,
Son aire de nidification est pourtant réduite, à cause du ravalement des façades ou la rénovation des vieilles bâtisses.
Le rougequeue produit deux à trois couvées par an, et revient nicher chaque année au même endroit, en construisant le plus souvent un nouveau nid (il peut d'ailleurs construire plusieurs ébauches avant le nid hébergeant la première ponte) ou plus rarement en entretenant l'ancien nid.
Élevage des oisillons
La femelle pond environ cinq œufs blancs et parfois parsemés de taches brun-rouille d'environ 20 mm de long, qu'elle va couver seule pendant 13-14 jours. Les poussins sont nidicoles, et à leur éclosion ils possèdent seulement un léger duvet gris foncé épars sur le dos. Les parents les nourrissent donc durant leur séjour au nid.
Les jeunes quittent le nid au bout d'une douzaine de jours[7], mais comme ils ne savent pas voler ils restent cachés au sol, où ils continuent à être nourris par leurs parents. À l'âge d'environ un mois ils font enfin leur premier vol.
Répartition et habitat
Aire de répartition
Le rougequeue noir est une espèce eurasiatique dont l'aire de répartition s'étend de l'océan Atlantique à la Chine de l'Est, essentiellement aux latitudes moyennes. Cette aire peut se résoudre en deux ensembles, l'un occidental couvrant l'Europe (ssp gibraltariensis) et l'Asie mineure (ssp ochruros), l'autre oriental et asiatique (ssp phoenicuroides et rufiventris) auxquels s'ajoute une petite population moyen-orientale (ssp semirufus).
La Scandinavie et la Russie ne sont occupées que très marginalement au sud, preuve que l'espèce n'a pas d'affinités boréales. L'espèce n'est pas commune au Royaume-Uni.
Au sud de l'aire de répartition, le rougequeue noir recherche en revanche l'altitude pour échapper à un climat trop chaud. C'est ainsi qu'on le trouve dans les atlas marocains, les montagnes du nord de l'Algérie, celles d'Iran, et plus à l'est les montagnes d'Asie centrale, puis Pamir et Himalaya.
En hiver, les oiseaux des latitudes les plus élevées descendent vers le sud et gagnent par exemple le pourtour du bassin méditerranéen à l'ouest. À l'est, les migrateurs se répandent sur le sous-continent indien, la péninsule arabique et le nord-est de l'Afrique. Ce sont de véritables migrateurs. Les oiseaux montagnards du sud effectuent simplement une migration altitudinale.
Habitat
Le rougequeue noir est très lié aux milieux rupestres, qu'ils soient naturels (falaises, éboulis rocheux, versants rocailleux, ravins, etc.) ou artificiels (constructions humaines de toutes sortes), car sa nidification est rupestre. On peut penser qu'avant que l'homme ne se mette à construire, l'espèce n'était pas anthropophile, mais liée aux milieux naturels à substrat rocheux apparent.
Il apprécie les espaces dégagés quels qu'ils soient comme zones de chasse. Il les trouve sur les versants montagneux, dans les espaces agricoles, sur les rivages maritimes, en milieu urbain, entre autres. Il est absent dès que le taux de couverture par les ligneux atteint le seuil d'environ 25%, et ce au profit de son congénère le rougequeue à front blanc qui prend alors le relais. Son adaptation au milieu urbain lui a permis d'étendre son aire en plaine.
Protection
Le rougequeue noir bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis l'arrêté ministériel du relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire[8]. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l'enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids et de détruire, altérer ou dégrader leur milieu. Qu'il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l'utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l'acheter. Toutefois, le rougequeue noir est largement répandu et souvent commun dans son habitat. Il n'est pas considéré menacé par Birdlife International.
Notes et références
- « Rougequeue noir », sur www.lpo.fr (consulté le )
- James F. Clements et al., The Clements Checklist of Birds of the World, 6th edition, 2008.
- Lars Svensson, Killian Mullarney, Dan Zetterström et Peter J. Grant, Le guide ornitho, Paris, Delachaux et Niestlé,
- Rob Hume, Guilhem Lasafre et Marc Duquet, Oiseaux de France et d’Europe, Londres, Larousse, (ISBN 2-03-560311-0)
- André Bossus et François Charron, Guide des chants d’oiseaux d’Europe occidentale, Paris, Delachaux et Niestlé,
- Tifany Volle, Sébastien Derégnaucourt, Rémi Chambon et Tudor-Ion Draganoiu, « Discrimination entre les chants du micro-dialecte local et les chants étrangers chez un oiseau chanteur, le rougequeue noir, Phoenicurus ochruros », 52ème Colloque de la Société Française pour l'Etude du Comportement Animal, (lire en ligne, consulté le )
- Oiseaux.net
- Le statut juridique des oiseaux sauvages en France, Ligue pour la protection des oiseaux
Annexes
Liens externes
- (en) Référence Congrès ornithologique international : Phoenicurus ochruros dans l'ordre Passeriformes (consulté le )
- (en) Référence Zoonomen Nomenclature Resource (Alan P. Peterson) : Phoenicurus ochruros
- (fr + en) Référence Avibase : Phoenicurus ochruros (Gmelin, 1774) (+ répartition) (consulté le )
- (fr) Référence Oiseaux.net : Phoenicurus ochruros (+ répartition)
- (en) Référence Animal Diversity Web : Phoenicurus ochruros
- (fr + en) Référence ITIS : Phoenicurus ochruros
- (en) Référence NCBI : Phoenicurus ochruros (taxons inclus)
- (fr) Référence CITES : taxon Phoenicurus ochruros (sur le site du ministère français de l'Écologie) (consulté le )
- (en) Référence UICN : espèce Phoenicurus ochruros (consulté le )
Bibliographie
- Jiří Félix, Oiseaux des Pays d'Europe, Paris, Gründ, coll. « La Nature à livre ouvert », , 17e éd., 320 p., 22 cm × 30 cm (ISBN 2-7000-1504-5), p. 261
- Guy Mountfort et P.A.D Hollom, Guide des oiseaux de France et d'Europe, Delachaux et Niestlé, coll. « Les guides du naturaliste», Paris, 1994.