Aller au contenu

« Sadomasochisme » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Vlaam (discuter | contributions)
m v2.04 - Homonymies : Correction de 7 liens - Albin Michel, Ichi the Killer, Irréversible, Menotte, Sade, Terry Richardson, The Servant, reste 3 à corriger - Abraxas, Araki, Longford / Correction syntaxique (Caractères de contrôle)
Balises : WPCleaner Révoqué
Voir aussi : rien de psycho sur cette page
Balise : Révoqué
Ligne 155 : Ligne 155 :
* [[Fétichisme sexuel]]
* [[Fétichisme sexuel]]


{{Portail|sexualité|Psychologie}}
{{Portail|sexualité}}


{{DEFAULTSORT:Sadomasochisme}}
{{DEFAULTSORT:Sadomasochisme}}

Version du 26 mars 2022 à 17:40

Le sadomasochisme ou sado-masochisme (ou SM) est une pratique sexuelle consistant à utiliser la douleur, la domination ou l'humiliation dans la recherche de plaisir. Le sadomasochisme se pratique généralement à deux ou plus, dans un rapport théâtralisé entre dominant et dominé, généralement désignés respectivement par les termes « maître » ou « maîtresse » et « soumis » ou « soumise ».

Fichier:Roue bdsm.jpg
Une séance de domination féminine menée par Maîtresse Françoise, avec un soumis attaché sur une roue.
Amatrice de sadomasochisme en position de soumise portant une camisole de force en cuir et menotée aux pieds

Historique

Bien que d'anciens livres comme le Kâmasûtra citent les morsures et les griffures comme moyens de parvenir à l'extase, les cultures judéo-chrétiennes considèrent l'utilisation de la douleur comme une pratique à part et, généralement, comme une pratique perverse. La psychiatrie porte le même regard sur cette pratique : Freud le conceptualise comme le «désir de faire souffrir l'objet sexuel, ou le sentiment opposé, le désir de se faire souffrir soi-même[1]»

Le terme est un mot-valise formé de sadisme et de masochisme. Le premier nom s'applique à celui qui doit faire souffrir physiquement ou psychologiquement l'objet de son désir pour parvenir au plaisir, le second désigne celui qui recherche cette douleur et la domination qui l'accompagne pour atteindre le même effet. Sadisme est un dérivé du nom du philosophe des Lumières, Sade, auteur dont les récits mettent en scène des relations sexuelles fondées sur la souffrance et l'humiliation imposées à un tiers, tandis que masochisme provient du nom de Sacher-Masoch, écrivain autrichien qui propose des contrats dans le but d'être humilié, et, ou de subir des sévices plus durs. Dans ce but il met en scène son programme masochiste dans son roman La Vénus à la fourrure (masochisme de Leopold von Sacher-Masoch). Par la suite il ne cessera de manipuler ses compagnes et plus précisément Wanda son épouse pour qu'elles incarnent le rôle de la Vénus. Gilles Deleuze[2] démontre que l'association par Freud des deux termes, sadique et masochiste, est un « un monstre sémiologique » dans le sens où le sadique, celui qui fait souffrir dans l’œuvre de Sade, n'est pas une personne qui pourrait faire partie de l'univers mental du masochiste chez Sacher-Masoch. En effet, le sadique (chez Sade) se complaît dans la souffrance de l'autre à condition qu'elle ne soit pas consensuelle, alors que le masochiste (de Sacher-Masoch) aime à régler, dans des contrats consensuels, les modalités diverses de sa «soumission».

Donc l'expression « sadomasochisme » lie le masochisme au sadisme, que Gilles Deleuze nie dans sa présentation de Sacher Masoch.

Il écrit : « Sado-masochisme est un de ces noms mal fabriqués, monstre sémiologique »[3], et il considère que le sadisme et le masochisme ne sont ni d'absolus contraires, ni d'une absolue complémentarité. Sade, démontrant un univers criminel, donc non contractuel tandis que Sacher Masoch, lui, est dans le contrat.

Il faut cependant nuancer ces étymologies : dans La Vénus à la fourrure, le plaisir que prend le narrateur à devenir l'esclave d'une femme et de l'amant de celle-ci est tout relatif. Il faut donc être prudent avec l'analogie entre l'histoire romanesque et la pensée moderne.[réf. nécessaire] du sadomasochisme. De même, le sadisme décrit dans les œuvres de Sade ne saurait être réduit à une seule pratique sexuelle et n'a que peu à voir avec la représentation moderne que l'on s'en fait. Il représente, de manière plus générale, une confrontation philosophique entre la pensée de l'homme bon par nature et l'homme mauvais qui doit brider ses passions. Le sadomasochisme de Sade formule une vision du monde par l'image sexuelle qui est en réalité une confrontation morale de valeurs et de systèmes.

L'utilisation du terme sadique dans le cadre du sadomasochisme implique une relation de domination codifiée.[réf. nécessaire] Elle implique un jeu de règles établies entre les partenaires, qui fixe des limites dans les actes posés[4]. Le terme sadique représente ainsi plus une personne dominante que réellement sadique[réf. nécessaire]. Une relation entre un sadique véritable et un masochiste est très rare dans le cadre d'un consentement libre et éclairé. Une telle relation n'a normalement lieu que dans le contexte d'une relation de dépendance affective vécue par la personne soumise dans le cadre de problèmes psychologiques cliniques [réf. nécessaire]. Voir DSM-IV.

Une illustration humoristique de la rencontre impossible entre un sadique véritable (donc non consensuel et un masochiste (recherchant un dominant avec qui des limites au jeu sont posées) est la fameuse blague suivante : un sadique et un masochiste se rencontrent. Le masochiste demande au sadique : « Fais moi mal ! » le sadique répond, avec un sourire (sadique) : « Non ! »

Sadomasochisme et lois

Dans les pays occidentaux, le sadomasochisme n'est pas interdit par la loi s'il se pratique entre partenaires adultes consentants. Cependant, l'affaire Spanner a montré la vulnérabilité légale potentielle des personnes pratiquantes. Dans cette affaire, aucune personne n'a porté plainte, mais plusieurs hommes ont été condamnés à plusieurs années de prison.

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a aussi statué dans l'affaire K.A. et A.D. c/Belgique (jeux sexuels entre plusieurs hommes et une femme) le 17 février 2005 contre une pratique du sadomasochisme si la personne « esclave » demandait de façon expresse mais aussi tacite l'arrêt de ces pratiques. En l'occurrence, la justice juge le manquement au consentement, mais pas la pratique en elle-même, ce qui était le cas dans l'affaire Spanner.

Culture populaire

Films

Bibliographie

  • (fr) Annick Foucault Françoise Maîtresse Gallimard 1994
  • (fr) Richard Morgiève -Sex vox dominam, 1995 (Calmann-Lévy)
  • (fr) Éric Brunet -Enquête chez les S.M. : Six mois chez les sadomasos, 1996 (Albin Michel)
  • (fr) Gabrielle Rubin -Sadomasochisme ordinaire, 2000 (L'Harmattan)
  • (fr) Emmanuel Juste Duits -L'Autre désir : Du sadomasochisme à l'amour courtois, 2000 (La Musardine)
  • (fr) Joël Hespey -S.M., 2000 (Édition Blanche)
  • (fr) Laura Reese -Jeux interdits à l'université, 2001 (Ramsay)
  • (fr) Hans-Jürgen Döpp -Le Sadomasochisme, 2002 (Parkstone)
  • (fr) Isabelle Jacob -Les chaînes de la liberté, 2002 (circlesquare/Bruno Leprince)
  • (fr) Salomé -Soumise, 2003 (Pocket)
  • (fr) Audrey Kaplan -Cécile, 2003 (circlesquare/Bruno Leprince)
  • (fr) Robert Blanchard -Sadomasochisme, perversion et morale, 2004 (Presses du Midi)
  • (fr) Hervé-René Martin -La défloration, 2004 (Climats)
  • (fr) Jane Delynn -La Laisse, 2004 (Édition Blanche)
  • (fr) Véronique Poutrain -Sexe et pouvoir, enquête sur le sadomasochisme, Ed. Belin , Paris, 2003
  • (fr) Ida Denans -Maîtresse Ida, 2004 (circlesquare/Bruno Leprince)
  • (fr) Chloë Des Lysses -Sade revu et corrigé pour les filles, 2006 (Scali)
  • (fr) Jean Streff -Les extravagances du désir, 2002 (La Musardine)
  • (fr) Mona Sammoun -Tendance SM : Essai sur la représentation sadomasochiste, 2004 (La Musardine)
  • (fr) Caroline Lamarche -Carnets d'une soumise de province, 2005 (Editions Gallimard)
  • (fr) Margaret Cartier -Tendres douleurs, 2007 (Edition Blanche)
  • (fr) Lynda Hart-La performance sadomasochiste, entre chair et corps (Between the Body and the Flesh, Performing Sadomasochism), New York, Columbia University Press, 1997), Ed. EPEL, Paris, 2003.
  • (fr) Jean-Manuel Traimond-Dissection du sadomasochisme organisé : approches anarchistes, Ed. A.C.L., Lyon, 2005.
  • (de) Heavy Rubber (magazine)
  • (de) Marquis (magazine)
  • (uk) Skin Two (magazine)

Photographes et artistes

Jeux de Cordes

Musique

Associations

  • Site de l'A.S.M.F., Association Sportive et Motocycliste de France, association gay SM parisienne, ayant plus de trente ans d'existence.
  • Site de l'association MECS EN CAOUTCHOUC (M.E.C.), l'une des plus importantes associations européennes, qui rassemble des Gays fétichistes du latex et adeptes des pratiques hard et SM. Elle existe depuis près de 20 ans.
  • Association qui milite pour l'annulation du jugement de l'affaire Spanner : ce groupe souhaite «défendre les droits de sadomasochistes de toutes orientations sexuelles et en particulier annuler le jugement [...] qui rend certaines activités SM illégales même en cas de consentement de toutes les parties».
  • http://www.vvsm.be/ Site de l'association VVSM-Village (autrement dit "le VVSM") étant une association sans but lucratif qui tente à unir les adeptes du BDSM. L'association est ouverte à chaque personne ayant une préférence pour le sadomasochisme sur base d'un consentement mutuel de chaque participant.

Notes et références

  1. Cité par Véronique Poutrain, dans Sexe et pouvoir, enquête sur le sadomasochisme, Ed. Belin , Paris, 2003, p.180.
  2. Gilles Deleuze, Présentation de Sacher-Masoch, Ed. de Minuit, 1967
  3. G. Deleuze, op. cit. p. 114
  4. [1] Chapshard (fr), Charte en 9 points d'un S.M. propre et consensuel.

Voir aussi