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« Société suisse d'utilité publique » : différence entre les versions

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Logo de la SSUP

Société suisse d'utilité publique (SSUP) La SSUP (SGG) a son siège à Zürich-Unterstrass.

Siège de la SSUP à Zurich

La Société suisse d’utilité publique ou SSUP[1] (Schweizerische Gemeinnützige Gesellschaft ou SGG) encourage idéologiquement et concrètement les activités d’utilité publique et de bienfaisance en Suisse. Depuis 2011, déclarée «Année internationale du bénévolat» par l’ONU, la SSUP promeut et étudie notamment les activités bénévoles en Suisse. À ce titre, elle publie régulièrement les résultats de l’Observatoire du bénévolat.

Historiquement, la SSUP a été la plus importante organisation à vocation sociale et politique du pays, œuvrant pour le développement de la Confédération et sa transformation en un État fédéral moderne, créé en 1848. La SSUP a grandement contribué à la création de nombreuses organisations sociales.

Histoire

Lors de sa création, la Schweizerische Gemeinnützige Gesellschaft / Société suisse d’utilité publique se considère comme l’héritière de la Société helvétique. Ses objectifs s’inspirent des Lumières et du patriotisme. Elle a comme modèle la «Gesellschaft für das Gute und Gemeinnützige Basel», créée en 1777 à Bâle. Au centre de ses préoccupations est placé le bien commun et, au cours des premières décennies de son existence, elle se concentre notamment sur la lutte contre la pauvreté et la promotion de l’instruction, de l’éducation et du progrès économique. D’esprit libéral, les membres de la SSUP – issus de milieux tant protestants que catholiques – œuvrent pour un forum de discussions ouvertes sur des réformes, où se réunissent les élites politiques, économiques et spirituelles-religieuses du pays. De ce fait, ces membres favorisent l’intégration nationale et soutiennent l’État fédéral.

À partir de 1823, les assemblées générales de la SSUP constituent un cadre assimilable aux actuels laboratoires d’idées, où sont débattus des dossiers concrets préparés par des membres s’appuyant sur des faits réels. Les exposés sociopolitiques présentés et les contributions versées aux débats sont consignés et publiés dans les Verhandlungen der SGG et, à partir de 1862, dans la Revue suisse d’utilité publique. Si la mise en œuvre des idées et projets développés grâce aux débats est d’abord laissée à l’initiative d’acteurs locaux, la SSUP commence à se lancer dans des activités pratiques propres à partir de 1830.

Lors de l’assemblée générale de 1823, Johann Caspar Zellweger propose officiellement de combattre la pauvreté par la formation et de promouvoir parallèlement savoir, moralité et morale. L’école est un sujet longuement débattu au sein de la SSUP qui ouvre la voie à la réforme scolaire libérale, laquelle fait son chemin à travers la Suisse entière à partir des années 1830. En 1835, la SSUP crée une commission pour l’éducation des pauvres, laquelle se consacre à la formation de «formateurs de pauvres». Au milieu des années 1850, grâce à un important legs, la SSUP est en mesure de faire construire le premier institut de formation d’enseignants (école normale) dans le canton de Schwyz.

Dès 1828, la SSUP prend l’habitude d’organiser ses assemblées annuelles en différents endroits du pays, afin de renforcer les liens existants, de développer d’autres relations et de conforter ainsi la cohésion nationale. Dans les années 1840, politiquement mouvementées, la SSUP œuvre pour la paix et fait progresser l’esprit humanitaire; elle fournit un cadre à l’intérieur duquel les adversaires politiques recourent au dialogue afin de trouver des solutions. Au tournant du 3e millénaire, la SSUP s’engage en faveur de l’institution de la «Fondation Suisse solidaire», se chargeant même de diriger la campagne de votation y relative. Par principe, la SSUP favorise des projets servant la cohésion nationale et l’échange entre les régions linguistiques.

La première action officielle de la SSUP remonte à 1834 lorsqu’elle coordonne la collecte de fonds pour les victimes d’une catastrophe provoquée par des intempéries dans les Préalpes. En 1859, par l’acquisition de la prairie du Grütli et son don subséquent à la Confédération, la SSUP se forge une notoriété nationale durable. Au 19e siècle, la SSUP institue et gère des établissements d’éducation et de redressement (écoles spécialisées); elle fait la promotion de la formation professionnelle, de l’instruction de la population en matière de santé et d’alimentation et elle s’engage dans la lutte contre l’alcoolisme et la dépendance aux jeux de hasard. En 1901, la SSUP initie la création du fonds de secours pour les dommages non assurables causés par des forces naturelles.

À partir du milieu du 19e siècle, la SSUP reçoit de plus en plus de dons et de legs. Grâce à ces fonds, la fortune administrée par l’association augmente continuellement au 20e siècle, passant de CHF 180 000 en 1910 à CHF 5,7 millions en 1980 et à CHF 63 millions en 2009. Ainsi, la SSUP est en mesure de faire de l’octroi de subventions et d’aides individuelles ponctuelles l’une de ses principales missions. Parallèlement, les structures de l’État social se développent, et les nouvelles forces réformatrices à orientation socialiste ne s’intègrent pas suffisamment au sein de la SSUP, ce qui conduit à l’essoufflement de l’influence politique jadis exercée par cette «pépinière d’idées» attachée aux valeurs conservatrices, libérale de par ses convictions économiques et critique envers l’État social.

Au 20e siècle, la SSUP est à l’origine de la création de plusieurs organisations de bienfaisance privées: Pro Juventute en 1912, Pro Senectute en 1917, la Fondation suisse d’encouragement à la réalisation de maisons de commune et de salles de réunion en 1918 et Pro Mente Sana en 1978. En initiant et soutenant des congrès et par l’instauration d’un secrétariat professionnel, la SSUP contribue à la concertation dans la politique familiale (Commission pour la protection de la famille en 1931, Pro Familia en 1942), à la coordination d’organisations caritatives privées et à la professionnalisation du travail social. En 1932, elle initie la Conférence nationale suisse de l’action sociale, laquelle coordonne l’aide aux réfugiés dans un premier temps; suivent, en 1942, l’Aide Suisse aux Montagnards et, en 1934, le Bureau central des œuvres de bienfaisance (l’actuel ZEWO).

Dans les années 1990, la SSUP prend une nouvelle orientation, consacrant plus d’attention à la promotion du bénévolat.

Organisation

Constitution de l'association

La Société suisse d’utilité publique est fondée en 1810 à Zurich par le médecin de la ville, Hans Caspar Hirzel, et ses amis. C’est au nom de la Zürcher Hülfsgesellschaft (Société zurichoise d'entraide) que le docteur Hirzel a appelé à la constitution d’une association. Sous la dénomination Schweizerische Gemeinnützige Gesellschaft SGG, Société suisse d’utilité publique SSUP, Società svizzera di utilità pubblica, Società svizzra ad ütil public, cette association[2] existe depuis le 16 mai 1810 conformément à l’article 60 et suivants du Code civil suisse.[3] Son siège se trouve à Zurich. L’organisation de la SSUP s’est transformée à partir de 1850 et l’association s’est progressivement ancrée dans toutes les parties du pays.

But de l'association

Les statuts de la SSUP précisent que l’association a pour but de favoriser le bien-être moral et matériel de la population de toute la Suisse.

Organes de l'association

La SSUP est structurée comme suit : L’Assemblée générale de tous les membres se réunit une fois par an; comprenant en 2015 trente membres et cinq invités permanents, la Commission centrale se réunit deux fois par an ; le Comité exécutif organise huit séances annuelles et la Commission de contrôle de gestion, deux ; le Secrétariat ainsi que les équipes des programmes et projets se réunissent régulièrement en fonction des besoins. Les commissions spéciales suivantes ont été instituées au sein de la SSUP : Commission des ressources (commission des finances), Commission SeitenWechsel/transfaire, Commission Job Caddie, Commission Recherche Bénévolat, Délégation du Grütli et Commission des archives.

Membres

De 1860 à 1890, la SSUP compte un millier d’adhérents, parmi lesquels des ecclésiastiques, membres d’exécutifs, entrepreneurs, artisans et spécialistes de l’éducation. Suite à des actions de promotion, le nombre augmente pour atteindre 10 000 membres après 1920. En 2015, la SSUP compte 1200 membres physiques ou collectifs.

Organes d'information

La SSUP a édité pendant très longtemps un périodique intitulé Revue der Schweizerischen Gemeinnützigen Gesellschaft, Revue de la Société suisse d’utilité publique, Rivista della Società svizzera di utilità pubblica, Periodic svizzer ad ütil public. Cet organe a traité notamment des questions générales afférentes à l’utilité publique et à l’action sociale. En 2014, la Revue a été remplacée par une newsletter électronique diffusée à 5000 personnes et organisations quatre fois par an, en français et en allemand. Les membres de l’association reçoivent un exemplaire imprimé du rapport annuel, lequel est également publié sur le site web de la SSUP.

Domaines d'activités

Poursuivant ses objectifs, la SSUP examine, évalue et promeut des efforts et projets entrepris dans le domaine de l’éducation et de la santé, de l’économie et de l’action sociale. [2] Les missions de la SSUP sont les suivantes :

  • La SSUP se préoccupe de l’actualité sociale et sociétale ;
  • La SSUP s’engage pour la responsabilité sociale et l’esprit solidaire ;
  • La SSUP gère trois programmes propres : SeitenWechsel/transfaire [4] a pour but de développer les compétences sociales de dirigeants d’entreprises par des stages effectués dans des institutions sociales ; JobCaddie[5] propose un encadrement par des mentors bénévoles à des jeunes en difficulté au seuil de l’univers professionnel ; Intergeneration[6] vise à créer des liens, virtuels ou concrets, entre la jeunesse et les seniors.
  • La SSUP étudie et encourage les activités d’intérêt général et le bénévolat en Suisse ; elle publie régulièrement les résultats de l’Observatoire du bénévolat[7].
  • La SSUP assiste des personnes nécessiteuses ainsi que des projets sociaux en Suisse.
  • La SSUP assure l’administration du Grütli depuis 1860 ; chaque année, elle organise dans cette prairie emblématique la cérémonie officielle à l’occasion de la Fête nationale.
  • En 2014, la SSUP a lancé un concours artistique visant à offrir à la Suisse un nouveau texte pour son hymne national. 208 contributions ont été soumises à ce concours. Courant 2015, un vote en ligne a été organisé et le public s’est prononcé pour la proposition de Werner Widmer, économiste de la santé vivant près de Zurich. Le nouveau texte de l’hymne s’appuie sur le Préambule de la Constitution fédérale suisse. Dès que ce nouveau texte[1],[8] aura atteint un niveau de popularité suffisant parmi la population, la SSUP le soumettra à l’instance fédérale compétente, demandant à celle-ci de l’officialiser comme le nouvel hymne national.

Sociétés d'utilité publique cantonales et régionales

Outre la Société suisse d’utilité publique (SSUP), presque tous les cantons suisses connaissent une organisation d’utilité publique spécifique. La SSUP coopère étroitement avec les sociétés d’utilité publique cantonales, régionales et locales. Celles-ci ont chacune une histoire propre ; leur développement a suivi des voies divergentes et leur forme est loin d’être homogène à travers la Suisse. Ainsi, la Gesellschaft für das Gute und Gemeinnützige Basel (GGG) est un important partenaire du canton de Bâle-Ville pour tout ce qui concerne la politique sociale. C’est également le cas de la Gemeinnützige Gesellschaft des Kantons Zug pour le canton de Zoug. La Bernische Ökonomische und Gemeinnützige Gesellschaft est une organisation essentielle pour la population paysanne du canton de Berne et, au-delà, elle exerce une grande influence de par sa publication Schweizer Bauer.

Dès les années 1830, la SSUP incite les femmes à s’organiser en associations se consacrant à l’éducation et à la formation de la jeunesse féminine. Au milieu du 19e siècle, il existe déjà 1030 associations de ce type. En 1888, la Société d’utilité publique des femmes suisses (SUPFS) voit le jour, dont les préoccupations portent dans un premier temps sur la formation en économie ménagère.

Bibliographie

  • W. Rickenbach : Geschichte der schweizerischen Gemeinnützigen Gesellschaft 1810-1960. Verlag Schweizerische Gemeinnützige Gesellschaft, Zürich 1960.
  • Beatrice Schumacher : Un devoir librement consenti. L'idée et l'action philantrophiques en Suisse de 1800 à nos jours. Editions Neue Zürcher Zeitung, Zürich 2010, ISBN 978-3-03823-595-8 (ISBN 978-3-03823-595-8)

Liens web

Sur les autres projets Wikimedia :

Références

  1. a et b « Société suisse d'utilité publique SSUP », sur www.sgg-ssup.ch/fr/accueil.html,
  2. a et b Société suisse d'utilité publique SSUP, « Statuts de la SSUP du 9 juin 2016 », Site internet officielle de la SSUP,‎ (lire en ligne)
  3. Chancellerie fédérale, « Code civil suisse », Les associations,‎ , Chapitre II / Art. 60 et suivants (lire en ligne)
  4. « transfaire », sur www.transfaire.ch (consulté le )
  5. (de) « Job Caddie », sur www.jobcaddie.ch (consulté le )
  6. « Intergeneration », sur www.intergeneration.ch (consulté le )
  7. « Observatoire du bénévolat », sur www.sgg-ssup.ch/fr/freiwilligenmonitor-fr.html (consulté le )
  8. « Hymne nationale », sur www.sgg-ssup.ch/fr/new-nationalhymne.html (consulté le )