« Paramārtha (sanskrit) » : différence entre les versions
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Selon l'école [[cittamātra]], les phénomènes n'ont de réalité qu'en tant qu'ils manifestent bien une efficience. Mais, externes ou internes, ces phénomènes sont de la nature de l'esprit, et la relation d'observateur est pure erreur : en réalité il n'y a pas d'observateur. Seule la conscience existe, mais ni les atomes ni mêmes les instants de conscience ne sauraient valoir comme réalité ultime. |
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Version du 24 janvier 2007 à 00:03
Paramārtha (sanskrit ; pâli : paramattha ), «ultime», désigne la réalité par opposition aux conventions langagières qui ne servent que l'enseignement, mais ne sont pas la sagesse, prajna.
La réalité conventionnelle désigne les choses telles qu'elles apparaissent. Elles sont alors des apparences conventionnelles, sorte de consensus communément admis. La réalité absolue désigne des phénomènes tels qu'ils sont.
Si ces deux niveaux sont acceptés au sein des différentes écoles bouddhiques, l'interprétation qui en est faite varie d'une école à l'autre.
Interprétation dans le Hinayâna
La description que l'on peut faire d'un individu n'est pas fausse, au sens où un individu est bien perçu. Cette description n'est pas le résultat d'une hallucination, et il y a consensus sur l'existence de cet individu. Mais une telle description ne relève que du conventionnel, puisqu'au niveau ultime l'individu n'a pas d'existence intrinsèque, il y a seulement des phénomènes qui se manifestent.
L'Abhidhamma, qui regroupe les commentaires, tente de recenser ces phénomènes. Deux livres importants en font partie : le Dhammasangani qui recense tous les phénomènes existants et le Patthana qui étudie leurs relations de causes à effets.
Quatre-vingt deux
Le theravada reconnait 82 phénomènes «ultimes».
28 phénomènes ultimes matériels
54 phénomènes mentaux
Une réalité à trois temps
Selon l'école sarvāstivādin, la réalité conventionnelle désigne les objets ayant une «efficience». Mais les objets tels qu'ils sont perçus se composent en fait d'atomes de matière, et les phénomènes psychiques sont composés d' «instants de conscience» : seules ces particules sont douées d'une «nature propre», svabhava.
La particularité de cette école est surtout de considérer que sont réels non seulement les phénomènes actuels, mais également le passé et le futur.
Réalité inconnaissable
Selon l'école sautrāntika, il y a bien deux réalités. Mais la conscience ne peut percevoir la réalité ultime, qui est celle d'atomes et d'instants de conscience, qui sont respectivement trop petits et trop brefs pour la perception. Seuls existent ces «grains» dont le monde est composé.
Quant à l'incomposé, il est simplement absence. L'espace est absence de phénomènes physiques, le nirvana est absence de passions.
Dans le Mahâyâna
Le bouddhisme mahâyâna reconnait la notion de vacuité, dont l'interprétation fondera deux écoles.
Rien qu'esprit
Selon l'école cittamātra, les phénomènes n'ont de réalité qu'en tant qu'ils manifestent bien une efficience. Mais, externes ou internes, ces phénomènes sont de la nature de l'esprit, et la relation d'observateur est pure erreur : en réalité il n'y a pas d'observateur. Seule la conscience existe, mais ni les atomes ni mêmes les instants de conscience ne sauraient valoir comme réalité ultime.
Illusion
Dans la théorie de l'école madhyamika, la réalité conventionnelle est justement ce qui cache la réalité ultime. L'apparence est l'illusion : l'interdépendance elle-même n'est pas réalité ultime.
La vacuité est bien la vraie nature des phénomènes, dont on peut seulement dire qu'ils ne répondent à aucune de ces quatre alternatives :
- ils existent ;
- ils n'existent pas ;
- ils existent et n'existent pas à la fois ;
- ils n'existent ni n'existent pas.
Selon le Vajrayâna
(...)
Références
Philippe Cornu, Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme [détail des éditions]
- Nyanatiloka, Vocabulaire pâli-français des termes bouddhiques
Articles connexes
- Pour une approche générale : connaissance ultime
- L'illusion dans l'hindouisme : mâyâ
Liens externes
Bibliographie
- Môhan Wijayaratna, La philosophie du Bouddha
- Nagarjuna, Les stances du milieu
- Guéshé Georges Dreyfus, Les deux vérités selon les quatre écoles