« Complexe nucléaire Maïak » : différence entre les versions
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À l'origine, le complexe militaro-industriel est conçu afin de fabriquer et raffiner le [[plutonium]] pour les têtes nucléaires. Le premier réacteur plutonigène est mis en construction en janvier 1947. Le premier essai nucléaire de l'URSS se déroule en septembre 1949, soit moins de trois ans plus tard. Au total, cinq réacteurs nucléaires à vocation plutonigène sont construits sur le site. Plus tard, le complexe est aménagé en usine de [[traitement du combustible usé]] des réacteurs et pour le plutonium militaire issu du démantèlement de l'arsenal nucléaire. En 2006, le site produit du [[tritium]] et des radioisotopes mais pas de plutonium. La possibilité d'une transition du complexe vers des services commerciaux de traitement du combustible usé étranger soulève des controverses. |
À l'origine, le complexe militaro-industriel est conçu afin de fabriquer et raffiner le [[plutonium]] pour les têtes nucléaires. Le premier réacteur plutonigène est mis en construction en janvier 1947. Le premier essai nucléaire de l'URSS se déroule en septembre 1949, soit moins de trois ans plus tard. Au total, cinq réacteurs nucléaires à vocation plutonigène sont construits sur le site. Plus tard, le complexe est aménagé en usine de [[traitement du combustible usé]] des réacteurs et pour le plutonium militaire issu du démantèlement de l'arsenal nucléaire. En 2006, le site produit du [[tritium]] et des radioisotopes mais pas de plutonium. La possibilité d'une transition du complexe vers des services commerciaux de traitement du combustible usé étranger soulève des controverses. |
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Dans les premières années d'exploitation, les installations du complexe relâchent de grandes quantités d'effluents radioactifs dans plusieurs petits lacs des environs et dans la rivière [[Tetcha]] qui aboutit finalement dans l'[[Ob]]. Les conséquences de ces rejets ne sont toujours pas déterminées. Il n'est cependant pas contesté que de nombreux employés du site dans les années 1950 et 1960 sont morts des conséquences d'une exposition aux rayonnements ionisants. En 2006, selon des habitants d'Ozersk, il n'y a plus de risque d'irradiation car les émetteurs de rayonnements ionisants ont subi leur décroissance radioactive. Toutefois, l'administration de Maïak a été critiquée à plusieurs reprises pour des pratiques environnementales douteuses. |
Dans les premières années d'exploitation, les installations du complexe relâchent de grandes quantités d'effluents radioactifs dans plusieurs petits lacs des environs et dans la rivière [[Tetcha]] qui aboutit finalement dans l'[[Ob]]. Les conséquences de ces rejets ne sont toujours pas déterminées. Il n'est cependant pas contesté que de nombreux employés du site dans les années 1950 et 1960 sont morts des conséquences d'une exposition aux rayonnements ionisants. {{référence nécessaire |En 2006, selon des habitants d'Ozersk, il n'y a plus de risque d'irradiation car les émetteurs de rayonnements ionisants ont subi leur décroissance radioactive.|date=17/09/2016}} Toutefois, l'administration de Maïak a été critiquée à plusieurs reprises pour des pratiques environnementales douteuses. |
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== Catastrophe de 1957 == |
== Catastrophe de 1957 == |
Version du 17 septembre 2016 à 19:27
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Le complexe nucléaire Maïak se trouve entre les villes de Kasli et Kychtym, à 72 km au nord de la ville de Tcheliabinsk en Russie. Le complexe est situé dans l'unité administrative territoriale centrale d'Ozersk, nommée Tcheliabinsk-40 puis Tcheliabinsk-65, qui est située dans l'oblast de Tcheliabinsk.
Course à la bombe atomique en Russie
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis montrent leur avance technologique dans le domaine des armes nucléaires en procédant au bombardement atomique d'Hiroshima et de Nagasaki. En URSS, le début de la guerre froide est marqué par une course à l'armement nucléaire. Le complexe nucléaire Maïak est construit dans ce contexte entre 1945 et 1948, en toute hâte et dans le plus grand secret.
À l'origine, le complexe militaro-industriel est conçu afin de fabriquer et raffiner le plutonium pour les têtes nucléaires. Le premier réacteur plutonigène est mis en construction en janvier 1947. Le premier essai nucléaire de l'URSS se déroule en septembre 1949, soit moins de trois ans plus tard. Au total, cinq réacteurs nucléaires à vocation plutonigène sont construits sur le site. Plus tard, le complexe est aménagé en usine de traitement du combustible usé des réacteurs et pour le plutonium militaire issu du démantèlement de l'arsenal nucléaire. En 2006, le site produit du tritium et des radioisotopes mais pas de plutonium. La possibilité d'une transition du complexe vers des services commerciaux de traitement du combustible usé étranger soulève des controverses.
Dans les premières années d'exploitation, les installations du complexe relâchent de grandes quantités d'effluents radioactifs dans plusieurs petits lacs des environs et dans la rivière Tetcha qui aboutit finalement dans l'Ob. Les conséquences de ces rejets ne sont toujours pas déterminées. Il n'est cependant pas contesté que de nombreux employés du site dans les années 1950 et 1960 sont morts des conséquences d'une exposition aux rayonnements ionisants. En 2006, selon des habitants d'Ozersk, il n'y a plus de risque d'irradiation car les émetteurs de rayonnements ionisants ont subi leur décroissance radioactive.[réf. nécessaire] Toutefois, l'administration de Maïak a été critiquée à plusieurs reprises pour des pratiques environnementales douteuses.
Catastrophe de 1957
Les conditions de travail à Maïak entraînaient des risques sanitaires importants et de nombreux accidents[1]. Un très grave accident nucléaire s'est ainsi produit le 29 septembre 1957. Des cuves de déchets radioactifs enterrées subissent une panne du système de refroidissement. L'évaporation différentielle de différents composés conduit à une puissante explosion chimique (non-nucléaire) d'une énergie équivalente à 75 tonnes de TNT (310 GJ). À la suite de cette explosion, des radioéléments se répandent avec une activité estimée à 740 petabq. L'explosion a projeté à plus d’un kilomètre d’altitude environ deux millions de curies de produits radioactifs, et près de dix fois plus dans l’environnement de l’installation, soit environ la moitié des quantités rejetées à Tchernobyl. Au moins 200 personnes décèdent, 10 000 personnes sont évacuées et 470 000 personnes sont exposées aux radiations.
Cet accident nucléaire, le plus grave qui se soit produit en URSS hormis la catastrophe de Tchernobyl, est classifié au niveau 6 de l'échelle INES. Le régime soviétique ayant maintenu le secret défense sur cet accident, les premières informations ne seront révélées qu'à partir de 1976 par le biologiste russe Jaurès Medvedev, alors immigré en Angleterre.
Deux autres accidents de grande ampleur
Deux autres accidents sont imputables au complexe Maïak :
- des pluies de forte intensité font déborder un lac contaminé par la radio-activité dans la rivière Tetcha ;
- une tempête soulève des poussières radioactives du lac Karatchaï asséché et les répand sur la région d'Ozersk.
Dans le quotidien Libération du 24 août 2000, Igor Forofontov de Greenpeace Russie affirme que « les matières radioactives continuent à remonter à la surface transportées par les eaux souterraines »[2].
Incendies de 2010
Lors de la canicule de 2010, les incendies de forêt et tourbières ont notamment menacé le centre de retraitement et de stockage de déchets nucléaires de Maïak où l'état d'urgence a été décrété par les autorités russes le 6 août 2010 (annoncé le 9[3]) et pourraient avoir causé des ré-envols et transferts de particules radioactives.
Activités
Réacteurs nucléaires
Au total, dix réacteurs de différentes filières ont fonctionné ou fonctionnent encore à Maïak :
Nom | Type | Mise en service | Arrêt | Remarques |
---|---|---|---|---|
A (Anuschka) | Réacteur au graphite | 01.06.1948 | 16.06.1987 | 100 MWth, augmentée à 500 MWth |
AI | Réacteur au graphite | 22.12.1951 | 25.05.1987 | Réacteur de recherche |
AW-1 | Réacteur au graphite | 15.07.1950 | 12.08.1989 | 300 MWth |
AW-2 | Réacteur au graphite | 30.03.1951 | 14.07.1990 | |
AW-3 | Réacteur au graphite | 15.09.1952 | 10.11.1991 | |
OK-180 | Réacteur à eau lourde | 17.10.1951 | 03.03.1966 | |
OK-190 | Réacteur à eau lourde | 27.12.1955 | 08.10.1965 | |
OK-190M | Réacteur à eau lourde | 1966 | 16.04.1986 | |
Ruslan | Réacteur à eau légère | 18.06.1979 | en service | ancien réacteur à eau lourde rénové, 1000 MWth |
Ljudmila (LF-2) | Réacteur à eau lourde | 31.12.1987 | en service | 1000 MWth |
Installation de stockage de matières fissiles
Notes et références
- Lire en ligne
- Enfin une demi-vérité sur l'autre Tchernobyl
- Communiqué russe du 9 août 2008
Voir aussi
Bibliographie
- Gyorgy, A. et al., 1979, No Nukes: Everyone's Guide to Nuclear Power. South End Press.
- Pollock, Richard, 1978, « Soviets Experience Nuclear Accident », Critical Mass Journal 3.
Liens externes
- Tcheliabinsk-40 sort de quarantaine - Le Monde, 26 septembre 1990
- Russie : Ozersk, ville secrète nucléaire - Arte, 26 mars 2011