« Dancer in the Dark » : différence entre les versions
m [Bot] : transformation de liens avec le modèle {{Lien}} en lien interne, suite à la création de l'article correspondant; changements de type cosmétique |
|||
Ligne 204 : | Ligne 204 : | ||
[[Catégorie:Film tourné dans l'État de Washington]] |
[[Catégorie:Film tourné dans l'État de Washington]] |
||
[[Catégorie:Film tourné à Copenhague]] |
[[Catégorie:Film tourné à Copenhague]] |
||
[[Catégorie:Film mélodrame]] |
|||
[[Catégorie:Film traitant de la cécité]] |
[[Catégorie:Film traitant de la cécité]] |
||
[[Catégorie:Film traitant de la peine de mort]] |
[[Catégorie:Film traitant de la peine de mort]] |
Version du 7 février 2016 à 14:29
Titre québécois | Danser dans le noir |
---|---|
Titre original | Dancer in the Dark |
Réalisation | Lars von Trier |
Scénario | Lars von Trier |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Zentropa |
Pays de production |
Pays-Bas Suède Danemark Finlande Islande Allemagne France États-Unis Royaume-Uni Norvège |
Genre |
Drame Film musical |
Durée | 140 minutes |
Sortie | 2000 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Dancer in the Dark, ou Danser dans le noir au Québec, est un film réalisé par Lars von Trier, sorti en 2000. Il est coproduit par des sociétés danoises, hollandaises, suédoises, finlandaises, islandaises, allemandes, françaises, américaines, britanniques et norvégiennes.
Il s'agit du troisième film de la « trilogie cœur en or » du réalisateur, qui inclut aussi Breaking the Waves et Les Idiots. Celui-ci mélange drame et film musical.
Ce film a remporté la Palme d'or et a valu à Björk le prix d'interprétation féminine lors du 53e Festival de Cannes.
Synopsis
L'action du film se déroule dans les années 1960. Selma Jezkova, immigrée tchécoslovaque, s'installe dans une petite ville industrielle des États-Unis, avec son fils Gene, âgé de 12 ans. Atteinte d'une maladie héréditaire qui menace de la rendre aveugle, Selma travaille à l'usine métallurgique au-delà de ses capacités et au mépris des règles de sécurité.
Elle tente de réunir assez d'argent pour pouvoir payer l'opération qui devrait préserver Gene de la même maladie et de la cécité. Fuyant ses préoccupations quotidiennes grâce à la musique et à la danse, elle participe à une comédie musicale montée par la chorale amateure de son quartier. Un jour, Selma et Bill, son voisin, échangent leur secrets : elle devient aveugle et il cache à sa femme Linda qu'il est ruiné. Bill vole finalement à Selma les économies qui devaient servir à sauver son fils ; une série d'événements désastreux s'ensuit alors.
Fiche technique
- Titre original et français : Dancer in the Dark
- Titre québécois : Danser dans le noir
- Réalisation : Lars von Trier
- Scénario : Lars von Trier
- Musique : Björk (pour l'album de la musique originale, voir Selmasongs)
- Photographie : Robby Müller
- Montage : François Gédigier et Molly Marlene Stensgård
- Décors : Karl Júlíusson (en)
- Costumes : Manon Rasmussen
- Casting : Avy Kaufman
- Chorégraphie : Vincent Paterson
- Production : Vibeke Windeløv, Peter Aalbæk Jensen , Lars Jönsson (en) et Marianne Slot
- Sociétés de production : Zentropa, Trust Film Svenska, Film i Väst, Liberator Productions
- Sociétés de distribution : Fine Line Features (États-Unis), Les Films du Losange (France), Angel Films (Danemark)
- Pays d'origine : Allemagne, Danemark, États-Unis, Finlande, France, Islande, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède
- Langue originale : anglais
- Budget : 13,28 millions d'euros
- Format : Couleurs - 2,35:1 - Dolby Digital - 35 mm
- Genre : drame, film musical
- Durée : 140 minutes
- Dates de sortie :
- France : (festival de Cannes) ; (sortie nationale)
- Danemark, Finlande, Norvège, Suède :
- Royaume-Uni :
- Islande :
- Allemagne :
- Pays-Bas :
- États-Unis, Canada :
- Belgique :
- Box-office :
- France : 1 166 150 entrées
- Public :
Distribution
- Björk : Selma Jezkova
- Catherine Deneuve (V.F. : elle-même) : Kathy, alias « Cvalda »
- David Morse (V.F. : Loïc Houdré) : Bill Houston
- Peter Stormare : Jeff
- Joel Grey : Oldrich Novy
- Cara Seymour : Linda Houston
- Vladica Kostic : Gene Jezkova
- Jean-Marc Barr (V.F. : lui-même) : Norman
- Vincent Paterson : Samuel
- Siobhan Fallon Hogan : Brenda
- Željko Ivanek : le représentant du ministère public
- Udo Kier : Dr Porkorny
- Jens Albinus : Morty
- Reathel Bean : le juge
- Mette Berggreen : la réceptionniste de l'hôpital
- Lars Michael Dinesen : l'avocat de défense
- Katrine Falkenberg : Suzan
- John Randolph Jones : le détective
- Noah Lazarus : l'officier de la court
- Sheldon Litt : le visiteur
- Andrew Lucre : l'employé de la court
- John Martinus : le président
- Luke Reilly : le nouveau conseil de défense
- TJ Rizzo : Boris
- Stellan Skarsgârd : le docteur
- Paprika Steen : une femme de la ronde de nuit
- Eric Voge : un officier
- Timm Zimmermann : un garde
- Michael Flessas
- Nick Wolf
- Sean Michael Smith
Autour du film
Style
Ce film est une comédie musicale dramatique, toujours aux limites du mélodrame[1],[2]. L'ambiance générale est lourde mais les passages musicaux agissent comme des pauses poétiques à l'atmosphère plus douce ou joyeuse[2]. La mort de deux personnages y est montrée, à chaque fois, avec brutalité.
Le réalisateur danois a voulu, avec ce film, sortir des règles du Dogme95 qu'il avait initiées avec Thomas Vinterberg (10 règles très strictes qui donnent un cinéma épuré sans aucun artifice et sans meurtre) car il les trouvait déjà dépassées[3]. Néanmoins, il tient à conserver un style quasi-documentaire (caméra portée notamment[1], qui semble justifiée ici, en accord avec le parcours "chaotique" de Selma[2]). Dans ce film plus que dans d'autres, le cinéaste danois concilie le naturalisme de la forme et des thèmes traités (séquences improvisées, illustration du milieu ouvrier, évocation du déterminisme social, des maladies génétiques etc.) au symbolisme, présent notamment dans les scènes dansées et chantées. Ce symbolisme très prononcé s'accentue clairement dans ses œuvres suivantes (la figure christique et la vengeance divine dans Dogville, la féminité, la nature et la sorcellerie dans Antichrist, la dépression, le désespoir et la mort dans Melancholia...)[4],[5].
Précisions techniques
Le film est entièrement tourné en numérique[6]. Pour les séquences dansées et chantées, Lars von Trier a utilisé simultanément cent caméras numériques, dans le but de donner aux numéros musicaux le style d'une véritable retransmission en direct[7]. La plupart étaient cachées dans le décor, d'autres ont été effacées numériquement à l'image, et quelques-unes étaient maniées par différents opérateurs, notamment pour les gros plans de Björk, difficiles à réaliser au vu de la grande taille des différents décors. Ce système, qui a permis de tourner chacune de ces scènes en deux jours au lieu d'un mois, amène naturellement à un découpage très haché aux plans courts et fixes, ce qui va à l'encontre des règles traditionnelles de la comédie musicale, plus habituée aux amples mouvements de caméra. La gestion des caméras est le résultat des échanges entre le réalisateur et le chorégraphe Vincent Paterson (qui joue aussi le rôle de Samuel) : une fois les chorégraphies préparées, le réalisateur proposait un placement des caméras, puis l'équipe du chorégraphe plaçaient et cadraient celles-ci, avant que le réalisateur tourne les scènes[8].
Les rapports tendus entre Björk et Lars von Trier
Le rapport de force entre Björk et Lars von Trier a démarré dès le début du projet, puisque le réalisateur a insisté pour que la chanteuse joue le rôle principal alors qu'elle voulait uniquement composer la bande originale[9]. Au bout de deux ans, une fois toutes les musiques préparées, Björk a cédé au réalisateur lorsqu'il a dit qu'il abandonnerait le film si elle ne jouait pas Selma[9].
Les divergences de vue entre Björk et Lars von Trier ont souvent influencé le film durant le tournage. Lars von Trier aurait continuellement maintenu son actrice en état de faiblesse, comme l'avait fait Stanley Kubrick avec sa comédienne Shelley Duvall sur Shining. Björk, impliquée dans son rôle au point de le ressentir plus que de le jouer[10], se serait conduite de façon excessive, quittant même le plateau pour quelques jours en plein milieu du tournage. Cette constante confrontation, très visible à l'écran, vient nourrir l'opposition violente entre l'idéalisme de Selma et le registre pathétique du récit qui amène l'héroïne de catastrophe en catastrophe ; pour beaucoup de critiques, cet affrontement a néanmoins nui au film.
Björk se distancie de cette expérience en considérant que Selmasongs est la musique de Selma et non la sienne[9],[11],[12] mais déclare, à propos des « sons martiaux » de Selmasongs, qu'ils « étaient plus liés à la douleur qu'à l'autorité. Ils étaient une réaction au contrôle, plutôt que le contrôle lui-même »[11]. Elle juge que la collaboration avec Lars von Trier a été terrible et déclare « J'ai détesté faire l'actrice. Vraiment, j'aurais dû me contenter de la musique ! »[9].
Le réalisateur avoue qu'il n'est jamais allé voir le film en salle, quand bien même s'agirait-il de l'un de ses plus grands succès.
Thèmes abordés
La symbolique du sacrifice de la femme est sans doute moins riche que dans Breaking the Waves, mais reste pourtant très poignante. Björk effectue un jeu d'acteur époustouflant, et sait se montrer attachante et tragique. Le film constitue de plus une critique virulente des conditions de travail dans l'Amérique libérale des années 1960 et surtout, à la fin, un très fort réquisitoire contre la peine de mort aux États-Unis et ses injustices sociales.
Le film conclut la « trilogie cœur en or » de Lars von Trier, débutée avec Breaking the Waves (1996) et Les Idiots (1998), présentant des personnages simples qui restent purs dans des circonstances tragiques[3].
Exploitation du film
- Avant la projection à Cannes, la société Zentropa avait déjà vendu les droits de distribution du film pour le monde entier[13].
- Au Royaume-Uni, le distributeur Film Four a réagi aux critiques mitigées en annonçant le remboursement des places aux spectateurs quittant la salle en moins de 30 minutes[14].
Chansons du film
Par ordre d'apparitions dans le film :
- Overture (Orchestre)
- My favorite things (Björk, chœurs)
- So Long, Farewell (Björk, chœurs)
- Cvalda (Björk, Catherine Deneuve)
- I've Seen it All (Björk, Peter Stormare, chœurs)
- Smith & Wesson - devenue Scatterheart dans la OST (Björk, David Morse, Vladica Kostic, Cara Seymour)
- Climb Every Mountain (Chœurs)
- In the Musicals (Björk, Joel Grey, chœurs)
- 107 Steps (Björk, Siobhan Fallon Hogan)
- Next to Last Song (Björk)
- New World (Björk)
Distinctions
- Récompenses
- Festival de Cannes 2000 :
- Prix du cinéma européen 2000 :
- Meilleur film
- Prix du public du meilleur film
- Meilleure actrice pour Björk
- Prix du public de la meilleure actrice pour Björk
- Prix Goya 2001 : meilleur film européen
- Independent Spirit Award 2001 : meilleur film étranger
- Nominations
- César 2001 : meilleur film étranger
- Golden Globes 2001 :
- Meilleure actrice dans un film dramatique pour Björk
- Meilleure chanson originale pour Björk (compositeur), Lars von Trier (paroles) et Sjón Sigurdsson (paroles), pour I've Seen It All
- Oscars 2001 : meilleure chanson originale pour Björk (compositeur), Lars von Trier (paroles) et Sjón Sigurdsson (paroles), pour I've Seen It All.
Notes et références
- Jean-Michel Frodon, « Pavane déhanchée pour une princesse aveugle », sur LeMonde.fr, (consulté le )
- Marine Landrot et Jacques Morice, « Dancer in the Dark », sur Telerama.fr (consulté le )
- « Lars von Trier en quelques mots-clefs », sur arte tv, (consulté le )
- Jean-Michel Frodon, « "Dogville" : la parabole cruelle d'un cinéaste en état de grâce », sur LeMonde.fr, (consulté le )
- Thomas Sotinel, « "Antichrist" : et Lars von Trier chassa la femme d'Eden », sur LeMonde.fr, (consulté le )
- (en) « Dancer in the Dark (2000) - Technical Specifications », sur IMDb (consulté le )
- Lars von Trier, « A propos de la comédie musicale », sur arte tv, (consulté le )
- Vincent Paterson, « Vincent Paterson, chorégraphe », sur arte tv, (consulté le )
- JD Beauvallet, « Mélodie pour mélodrame », Les Inrocks 2, (ISSN 0298-3788)
- Olivier Schmitt, « Variations énigmatiques », sur LeMonde.fr, (consulté le )
- JD Beauvallet, Emmanuel Tellier, Neil Hannon, Stéphane Deschamps et Richard Robert, « Champs de l'extase », Les Inrocks 2, (ISSN 0298-3788)
- « Discographie - B.O. », Les Inrocks 2, (ISSN 0298-3788)
- « Lars von Trier comblé », sur LeMonde.fr, (consulté le )
- « Flash-back - Ça s'est passé le mois dernier », Studio, no 161, , p. 64
Liens externes
- (en) Site officiel
- « Dancer in the Dark » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database
- « Dancer in the Dark » (fiche film), sur Allociné
- Film américain sorti en 2000
- Film allemand sorti en 2000
- Film danois sorti en 2000
- Film islandais sorti en 2000
- Film britannique sorti en 2000
- Film finlandais sorti en 2000
- Film français sorti en 2000
- Film norvégien sorti en 2000
- Film suédois sorti en 2000
- Film musical des années 2000
- Film musical américain
- Film musical allemand
- Film musical danois
- Film musical islandais
- Film musical français
- Film musical britannique
- Film musical finlandais
- Film musical norvégien
- Film musical suédois
- Film dramatique américain
- Film dramatique allemand
- Film dramatique danois
- Film dramatique islandais
- Film dramatique français
- Film dramatique britannique
- Film dramatique finlandais
- Film dramatique norvégien
- Film dramatique suédois
- Film réalisé par Lars von Trier
- Film se déroulant dans les années 1960
- Film tourné en Suède
- Film tourné dans l'État de Washington
- Film tourné à Copenhague
- Film mélodrame
- Film traitant de la cécité
- Film traitant de la peine de mort
- Film traitant de l'immigration
- Film sur le monde du travail
- Film sur la famille
- Palme d'or
- Film avec un prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes
- Film nommé aux Oscars
- Film de Zentropa
- Film en anglais