« Rougequeue noir » : différence entre les versions
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Le '''Rougequeue noir''' ('''''Phoenicurus ochruros''''') est une [[espèce]] de petits [[Passeriformes|passereaux]] partiellement [[migration des oiseaux|migratrice]] très répandue, de la [[famille (biologie)|famille]] des [[Muscicapidés]]. Il est également parfois appelé ''rossignol des murailles'' ou ''queue rousse''<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |titre=Rougequeue noir |url=https://www.lpo.fr/decouvrir-la-nature/fiches-especes/fiches-especes/oiseaux/rougequeue-noir |site=www.lpo.fr |consulté le=2024-04-25}}</ref>. |
Le '''Rougequeue noir''' ([[nom binominal]] '''''Phoenicurus ochruros''''', du [[grec]] φοινικουρóς ωχρουρóς signifiant « rouge-queue grise-queue ») est une [[espèce]] de petits [[Passeriformes|passereaux]] partiellement [[migration des oiseaux|migratrice]] très répandue, de la [[famille (biologie)|famille]] des [[Muscicapidae|Muscicapidés]]. Il est également parfois appelé ''rossignol des murailles'' ou ''queue rousse''<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |titre=Rougequeue noir |url=https://www.lpo.fr/decouvrir-la-nature/fiches-especes/fiches-especes/oiseaux/rougequeue-noir |site=www.lpo.fr |consulté le=2024-04-25}}</ref>. |
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== Caractéristiques == |
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=== Courte description === |
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Le rougequeue noir est un passereau au plumage globalement sombre, mesurant en moyenne {{Unité|14|cm}} de long pour un poids de 14 à {{Unité|20|g}}, et d'une [[envergure]] allant jusqu'à {{Unité|24|cm}}<ref name=":0" />. Auditivement, le mâle se repère aisément grâce à son chant caractéristique. Visuellement, il est facile d'identifier la silhouette d'un rougequeue : fréquemment perché en haut d'un endroit dégagé et droit sur ses pattes, celui-ci fait énergétiquement frétiller sa queue rousse — laquelle est assez longue pour le différencier des autres passereaux (à part peut-être des [[Bergeronnette (oiseau)|bergeronnettes]])<ref name=":2" />. |
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Le rougequeue noir est un petit passereau au plumage sombre et discret, se trouvant fréquemment dans un environnement humain, mais pas exclusivement. Dans son aire très vaste, allant de l'Europe de l'Ouest à la Chine de l'Est, l'espèce présente cinq sous-espèces qui diffèrent suffisamment pour être facilement distinguées, au moins pour les mâles. Le mâle nuptial de la ssp ''gibraltariensis'' de l'ouest de l'Europe, celle qui occupe la France, paraît tout noir de loin. En fait, de près, on voit que les parties supérieures sont d'un gris-anthracite sur lequel se détache nettement sur les ailes une zone blanchâtre constituée par les bordures externes des rémiges secondaires. C'est l'avant du corps qui est noir, front, lores, parotiques, gorge et poitrine, plus ou moins largement suivant les individus. Sur ce fond noir, l'œil très sombre ne ressort pas du tout. Souvent un peu de blanchâtre est visible en arrière du front noir. Le ventre présente un dégradé de gris de l'avant vers l'arrière. Tout l'arrière du corps, croupion et sus-caudales, bas ventre et sous-caudales, est orange vif. La queue est d'un brun-gris sombre au niveau des rectrices centrales tandis que les rectrices externes sont orange, l'ensemble étant typique de la plupart des espèces de rougequeues et bien visible à l'envol. Bec et pattes sont noirs. Le plumage nuptial complet n'est acquis qu'à l'âge de deux ans. Les mâles d'un an sont plus gris, moins noirs et souvent ne présentent pas de zone claire sur l'aile. Ils peuvent ainsi être pris pour des femelles. Malgré cela, ils sont capables de se reproduire. La femelle est d'un gris-souris, nuancé de brun sur les parotiques et avec les ailes plus sombres sans zone pâle. Le dessous est d'un gris-beige parfois nuancé de fauve. La queue est identique à celle du mâle. Les sous-caudales sont orange pâle. Le juvénile ressemble à la femelle, mais il est plus sombre dessus comme dessous. Les premiers temps, les commissures jaunes attestent du jeune âge. |
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Les sous-espèces se différencient à l'importance de la couleur orange des parties inférieures du mâle. Il y a une variation clinale entre la sous-espèce occidentale ''gibraltariensis'', chez laquelle seuls le bas-ventre et les sous-caudales sont orange, et la ssp la plus orientale ''rufiventris'', chez laquelle la totalité du ventre et le bas de la poitrine sont orange, ce qui est déroutant pour un européen. Même variation pour la couleur du manteau et des couvertures qui passe de gris sombre à l'ouest au noir à l'est. De son côté, la zone pâle de l'aile a tendance à s'atténuer d'ouest en est, pour disparaître chez rufiventris. Le mâle de la ssp asiatique ''phoenicuroides'' est troublant, comme son nom le laisse entendre. Dépourvu de zone pâle sur l'aile et montrant une tache pâle en arrière du front noir, il évoque le [[rougequeue à front blanc]] mâle, ou encore un mâle hybride ''ochruros'' x ''phoenicurus''.[[Fichier:PhoenicurusOchrurosGuntherHasler01.jpg|thumb|left|Rougequeue noir mâle (jeune adulte)]] |
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=== Morphologie === |
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Le mâle a le plumage gris-noirâtre avec la [[Vertex (anatomie)|calotte]] grise et une tache blanche sur l'aile. La poitrine est la partie la plus foncée de son corps. Le rougequeue noir a la [[Queue (animal)|queue]] orange brique, les [[wikt:sous-caudal|sous-caudales]] et le [[wikt:croupion|croupion]] roux. Le [[bec]] très pointu, les yeux, les pattes et les doigts sont noirs. |
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Le mâle a le plumage gris-noirâtre avec la [[Vertex (anatomie)|calotte]] grise et une tache blanche sur l'aile. La poitrine est souvent la partie la plus foncée de son corps. Le rougequeue noir a la [[Queue (animal)|queue]] orange brique, les [[wikt:sous-caudal|sous-caudales]] et le [[wikt:croupion|croupion]] roux. Le [[bec]] est très pointu. Les yeux, les pattes et les doigts sont noirs<ref name=":2" />. Certains mâles peuvent arborer un plumage de type femelle{{Référence nécessaire|date=3 mai 2024}}. |
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Certains mâles peuvent arborer un plumage de type femelle. |
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Des [[plume]]s blanches, visibles sur l'extérieur des [[aile (anatomie)|ailes]], apparaissent progressivement avec l'âge. |
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Ils sont très protecteurs envers leur famille. |
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=== Aspect de la femelle === |
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[[Fichier:Seehof Phoenicurus ochruros female 5264746.jpg|vignette|alt=Petit oiseau posé sur une branche d'arbre, fond vert. Plumage gris clair. Elle tient quelque chose dans son bec.|Une femelle rougequeue noir.]] |
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La femelle est plus terne que le mâle, avec un plumage uniforme gris-brun cendré. Seules les plumes sous-caudales de sa queue demeurent d'un roux allant vers le marron clair. Sa poitrine grisâtre est légèrement striée de foncé. |
La femelle est plus terne que le mâle, avec un plumage uniforme gris-brun cendré. Seules les plumes sous-caudales de sa queue demeurent d'un roux allant vers le marron clair. Sa poitrine grisâtre est légèrement striée de foncé. |
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Durant sa première année, le juvénile ressemble à la femelle, sauf que son plumage est légèrement plus brun et tacheté, et qu'il n'a pas de blanc sous les ailes. En outre, le jeune mâle immature d’un an peut déjà nicher et s’accoupler<ref name=":3" />. Ce n'est qu'à partir du second automne qu'il ressemble aux adultes, avec une [[dimorphisme sexuel]] marqué. Les adultes ne varient pas beaucoup en croissance, les mâles et les femelles ayant la même taille. |
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=== Aspect des juvéniles === |
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Le juvénile de {{1re|année}} ressemble à la femelle, sauf que son plumage est légèrement plus brun et tacheté, et n'a pas de blanc sous les ailes. Ensuite à partir de son second automne, il ressemble aux adultes. Les adultes ne varient pas beaucoup en croissance, les mâles et femelles font la même taille. |
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Seehof Phoenicurus ochruros female 5264746.jpg|alt=Petit oiseau posé sur une branche d'arbre, fond vert. Plumage gris clair. Elle tient quelque chose dans son bec.|Une femelle rougequeue noir. |
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Kopciuszek juv.jpg|Rougequeue juvénile. |
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Hausrotschwanz IMG 1907.jpg|Rougequeues noirs juvéniles. |
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Juveniler Hausrotschwanz (Phoenicurus ochruros) 01.jpg|Rougequeue noir juvénile. Août 2021. |
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== Taxonomie == |
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[[Fichier:Rougequeue - Seine-Maritime - Avril 2024.ogg|vignette|Audio d'une phrase de chant d'un rougequeue noir mâle fin avril 2024 en Seine-Maritime.]] |
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Son [[Chant (oiseau)|chant]] est très caractéristique, ce qui permet aisément de le déterminer mais aussi de le localiser : quand il chante, il est perché à en un endroit dégagé, tout un haut d'un arbre ou, plus souvent, tout en haut d'un toit<ref name=":0" />. Ce qui caractérise facilement son chant est un grincement en milieu de phrase qui rappelle le bruit d'un papier que l'on froisse. Ce grincement est précédé et suivi d'une répétition rapide d'une note "tu tu tu tu tu" qui rappelle le [[rougequeue à front blanc]]. Ces deux bouts de phrases entourant le grincement varient en fonction des régions. |
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[[Fichier:Sonogramme Rougequeue noir chant.jpg|centré|vignette|705x705px|Sonogramme du chant d'un rougequeue noir mâle fin avril 2024 en Seine-Maritime.]] |
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Deux cris habituels peuvent être notés, qui traduisent tous les deux une certaine inquiétude des adultes face à un danger. Tout d'abord un "sit" assez incisif et souvent répété, dont la fréquence de répétition traduit le degré d'inquiétude. Le second est un "tec", lui aussi volontiers répété par séries de trois ou quatre notes. Ces cris peuvent durer de longues minutes, jusqu'à ce que le danger disparaisse. |
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=== Famille === |
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Le cri du juvénile est un "tsi kr" sec bisyllabique. C'est un cri de quémande de la nourriture. Il permet aux parents de connaître la position de leurs jeunes pour un nourrissage plus efficace. |
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Le rougequeue noir fait partie des [[Muscicapidae|muscicapidés]]. Il était jadis classé parmi les [[Turdidae|turdidés]]<ref name=":3" />, jusqu'à la survenue d'un changement de [[Taxonomie|groupe taxonomique]], autour de l'année 2010, réalisé pour une poignée d'espèces d'oiseaux, dont font partie les [[Phoenicurus|rougequeues]], mais aussi les [[Rouge-gorge familier|rouges-gorges]] par exemple<ref>{{Lien web|titre=TiF Checklist: MUSCICAPOIDEA II|url=http://jboyd.net/Taxo/List26.html#muscicapidae|site=jboyd.net|consulté le=2024-05-03}}</ref>. |
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=== Sous-espèces === |
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D'après [[Alan P. Peterson]], il existe quatre [[sous-espèce]]s (''gibralteriensis, ochruros, rufiventris, semirufus''). La classification de [[James Franklin Clements]] reconnaît deux sous-espèces supplémentaires (''phoenicuroides, xerophilus''), toutes réparties en deux grands sous-groupes. Le regroupement des sous-espèces, détaillé ci-dessous, suit cette classification mise à jour en 2023<ref>Clements, J. F., P. C. Rasmussen, T. S. Schulenberg, M. J. Iliff, T. A. Fredericks, J. A. Gerbracht, D. Lepage, A. Spencer, S. M. Billerman, B. L. Sullivan, and C. L. Wood. (2023). The eBird/Clements checklist of Birds of the World: v2023. [https://www.birds.cornell.edu/clementschecklist/download/ Téléchargé à ce lien]</ref>. Pour les différencier, on peut dire globalement que, plus l’espèce est à l’est, plus l’oiseau est coloré d'une large tache orangée et plus la tache blanche de l'aile disparaît. Le plumage noir de l'oiseau est également plus prononcé à mesure que l'espèce est située au sud et à l'est. |
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Le rougequeue noir peut vivre jusqu'à 8 ans, 10 ans au maximum. |
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* Sous-espèce type ''Phoenicurus ochruros gibralteriensis'' |
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== Comportement et traits de caractère == |
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** ''p. o. gibraltariensis'' (Gmelin, 1789) : situé en [[Europe]] ; plus que les autres sous-espèces, son plumage est plus clair, s'approchant du gris, avec des taches blanches ici et là : une sur l'aile, une autre sur le bas-ventre, près des pattes. |
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Le rougequeue noir est un oiseau assez peu farouche. On le repère à ses cris et à son chant lorsqu'il est posé en évidence, ne cherchant pas à se cacher. Son chant contribue à l'ambiance sonore des villages ruraux au printemps. En milieu urbain, ce chant sonore arrive à percer le bruit de la ville. |
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*** ''p. o. aterrimus'' (Jordans, 1923) : situé en [[péninsule Ibérique]] ; il a le dos d'un noir plus intense<ref name=":2" />. |
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* Sous-espèce type ''Phoenicurus ochruros ochruros'' |
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L'oiseau est le plus souvent vu perché sur un support dégagé (piquet, fil, buisson, branche basse d'un arbre) d'où il surveille le sol alentour pour repérer ses proies sur lesquels il fond d'un vol direct. Au sol, il se déplace en sautillant. |
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** ''p. o. ochruros'' (S.G. Gmelin, 1774) : situé en [[Turquie]] et dans le [[Caucase]] ; le bas-ventre près des pattes est roux<ref name=":2" />. |
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*** ''p. o. semirufus'' (Hemprich & Ehrenberg, 1833) : situé au [[Moyen-Orient]] ; les couleurs du plumage sont plus contrastées que celles de l’européen, et le noir est plus prononcé ; il affiche une plus large zone rousse qui s’étire de la queue jusqu’à la moitié du ventre et ne possède pas de tache blanche sur l'aile (dite ''tache alaire'')<ref name=":2" />. |
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** ''p. o. phoenicuroides'' (Moore, 1854) : localisé dans les montagnes du sud de la [[Russie]], du [[Turkménistan]] à la [[Mongolie]] (un rare individu de cette sous-espèce a été aperçu dans les [[Alpes]])<ref>{{Lien web |nom=Ornithomedia |titre=Identifier le mâle de la sous-espèce phoenicuroides du Rougequeue noir |url=https://www.ornithomedia.com/pratique/identification/identifier-male-sous-espece-phoenicuroides-rougequeue-noir-02382/ |site=Ornithomedia.com |date=2017-02-14 |consulté le=2024-05-06}}</ref> ; il est globalement bicolore, d'un noir prononcé et d'un orange s'étalant de la queue à la poitrine. |
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*** ''p. o. rufiventris'' (Vieillot, 1818) |
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*** ''p. o. xerophilus'' (Stegmann, 1928) |
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{| class="wikitable" |
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En toute occasion, il agite nerveusement la queue verticalement d'un curieux mouvement mécanique. Lorsqu'il est inquiété, il s'envole d'un vol aisé et direct vers un refuge, arbre, bâtiment ou rocher. |
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|+Résumé des caractéristiques remarquables des sous-espèces |
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!'''Sous-espèces''' |
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!Zone |
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!Taille |
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!Tache rousse |
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!Plumage noir |
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!Tache alaire blanche |
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|'''''gibraltariensis (+ aterrimus)''''' |
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|Europe et [[Afrique du Nord]] |
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| - |
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|Croupion |
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|Gris clair |
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|très présente |
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|- |
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|'''''ochruros''''' |
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|[[Caucase]] et Turquie |
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|petite |
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|Dessous |
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|Gris foncé |
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|présente |
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|- |
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|'''''semirufus''''' |
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|Moyen-Orient |
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|petite |
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|Jusqu’à la poitrine |
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|Gris foncé |
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|absente |
|||
|- |
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|'''''phoenicuroides''''' |
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|[[Turkménistan]] jusqu'à la [[Mongolie]] |
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|petite |
|||
|Jusqu’à la poitrine |
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|Noir |
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|absente |
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|- |
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|'''''rufiventris (+ xerophilus)''''' |
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|[[Himalaya]] et ouest de la Chine |
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|grande |
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|Jusqu’à la poitrine |
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|Noir contrasté |
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|absente |
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|} |
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[[Fichier:Sous-espèces Phoenicurus ochruros.png|centré|vignette|899x899px|Répartition des sous-espèces du rougequeue noir (phoenicurus ochruros). Images tirées de mediawiki : ''[[c:File:Kopciuszek_(samiec)_-_Phoenicurus_ochruros_gibraltariensis.jpg|gibraltariensis]]'' ; ''[[c:File:Rabiruivo-preto,_macho,_Black_Redstart,_male_(51131070116).jpg|aterrimus]]'' ; ''[[c:File:Black_Redstart_-_Flickr_-_GregTheBusker_(1).jpg|ochruros]]'' ''; [[c:File:Black_Redstart_(Phoenicurus_ochruros)_(22503073018).jpg|pheonicuroides]] ; [[:de:Hausrotschwanz#/media/Datei:Black_Redstart_I2_IMG_0862.jpg|rufiventris]] ;'' [[c:File:DistributionBlackRedstart.png|carte de distribution des sous-espèces]]. La carte répertorie principalement les zones où l'oiseau niche. Il peut être aperçu ailleurs, par passages ou migrations.]] |
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== Répartition et habitat == |
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Il n'est pas grégaire, mais au moment des passages, de petits groupes, le plus souvent moins de dix individus, peuvent être observés dans les endroits favorables (petits buissons, arbres de tailles moyennes, haies..). En saison de reproduction, les groupes les plus importants sont les groupes familiaux. |
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=== Aire de répartition et migrations === |
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Le rougequeue noir est monogame et territorial. Lorsque l'habitat est optimal, les territoires peuvent être contigus. Les intrus sont pourchassés par les titulaires avec force cris. |
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[[Fichier:PhoenicurusOchrurosIUCN.svg|alt=Aire de répartition du rougequeue noir|vignette|200x200px|Aire de répartition : en vert foncé les lieux où l'espèce est sédentaire, en vert clair là où elle est présente toute l'année ; en bleu foncé là où elle migre, en bleu clair là où on peut l'apercevoir durant le transit.]] |
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Le rougequeue noir est principalement [[eurasie]]n. Son [[aire de répartition]] s'étend de l'[[Europe de l'Ouest]] (bien qu'il soit rare de le retrouver au [[Royaume-Uni]]) à l'est de la [[Chine]]. Il est absent de l'ouest et du sud-est de l'[[Asie]], ainsi que du nord du [[cercle arctique]]<ref name=":0" />. |
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C'est un oiseau partiellement [[Migration des oiseaux|migrateur]]. Beaucoup d'individus d'Europe de l'ouest sont sédentaires, par exemple. Mais, dès l'hiver, les individus installés plus au nord migrent pour rejoindre les côtes méditerranéennes, ou plus au sud encore : l'[[Afrique du Nord]] ou le [[Moyen-Orient]]. Ils reviennent se reproduire très tôt pour le printemps, dès mars, voire février<ref name="ref_auto_1">Pascal, M. & Clergeau, P. 2003. Le Rougequeue noir : ''Phoenicurus ochruros'' (S.G. Gmelin, 1774). ''In'' : Pascal, M., Lorvelec, O., Vigne, J.-D., Keith, P. & Clergeau, P. ''Évolution holocène de la faune de Vertébrés de France : invasions et extinctions''. Rapport INRA/CNRS/MNHN: 242-243.</ref>. |
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Toujours perché en évidence, que ce soit sur un rocher ou le faîte d'un toit, le mâle lance son chant comme un défi envers ses congénères. Il affirme là son territoire qu'il défendra tout au long de la belle saison. Il chante avant même le lever du soleil, puis tout au long du jour en début de reproduction, avant que son rôle de père nourricier ne l'accapare. Après l'envol, ce sont les cris grésillants des jeunes quémandant leur nourriture qui attirent l'attention des adultes comme la nôtre. |
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=== Habitat === |
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=== Alimentation, mode et régime alimentaire === |
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À l’origine, le rougequeue noir occupait principalement les zones rocheuses, voire montagnardes, où l'espèce reste encore présente et commune : falaises ou éboulis rocheux. Il est cependant devenu une espèce [[Anthropophilie|anthropophile]], et les parois rocheuses sont remplacées par des vieux murs, des toits et des clochers. Le rougequeue noir s'accommode donc très bien de la présence des hommes et de leurs constructions<ref name=":0" />.<gallery widths="250" heights="250"> |
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Le rougequeue noir est avant tout un insectivore qui se nourrit de divers invertébrés terrestres, principalement d'insectes et/ou de leurs larves, mais également d'araignées, de millepattes, de petits mollusques, de petits lombrics, etc. |
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Fichier:PhoenicurusOchrurosGuntherHasler01.jpg|alt=Un jeune mâle et ses proies capturées : on peut voir une absence de sa tâche blanche, qui arrive au fur et à mesure de l'âge (pour l'espèce européenne)|Un jeune mâle et ses proies capturées : la tache blanche sur l'aile, ici absente, arrive au fur et à mesure de l'âge. |
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Fichier:Phoenicurus ochruros with a larva.JPG|Un mâle avec une larve. |
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</gallery> |
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== Écologie et comportements == |
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En bord de mer, il peut consommer de petits crustacés intertidaux. Il se nourrit aussi de petits fruits et de baies dès que l'avancée de la saison lui en offre. Les graines sont marginales dans son régime. |
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=== Alimentation === |
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Il lui faut pour chasser des espaces dégagés à sol nu ou peu végétalisé. Il repère ses proies depuis un poste d'affût dominant et les capture au sol le plus souvent. Il peut aussi les rechercher en voletant d'un caillou ou d'une motte à l'autre. Il sait aussi capturer au vol des insectes posés sur une paroi rocheuse ou un mur, moins fréquemment des insectes volants. Les petits fruits sont cueillis en place et non ramassés au sol. |
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Le rougequeue est principalement [[insectivore]]. Ses terrains de chasse préférés se situent aux alentours des étables et des puits, où il trouve quantités d'[[insecte]]s ([[Chenille (lépidoptère)|chenilles]], [[Araneae|araignées]]) et de [[larve]]s qu'il attrape au vol ou à terre. Ses comportements de chasse — en piquant droit sur sa proie, en plein vol — peuvent être surprenants. Lorsqu'il niche sur des rivages côtiers, le rougequeue est très friand de minuscules crustacés{{Référence nécessaire|date=3 mai 2024}}. Fruits et [[Baie (botanique)|baies]] complètent son alimentation<ref>{{Article|prénom1=Jose|nom1=Guitian|prénom2=Marcelino|nom2=Fuentes|prénom3=Teresa|nom3=Bermejo|prénom4=Pablo|nom4=Guitian|titre=Interactions between the Black Redstart (Phoenicurus ochruros) and St. Lucie Cherry (Prunus mahaleb) in rocky habitats|périodique=Revue d'Écologie|volume=56|numéro=1|pages=81–91|date=2001|lire en ligne=https://hal.science/hal-03530026|consulté le=2024-05-12}}</ref>, et davantage en automne, lorsqu'il ne trouve plus assez d'insectes<ref name=":0" />{{,}}<ref name="ref_auto_1" />. |
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=== Vol === |
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Le rougequeue noir a un vol aisé et direct, à battements réguliers typiques de la famille des [[Muscicapidae]]. C'est en milieu montagnard qu'il exprime le mieux ses capacités quand d'un coup d'aile, il gagne le haut d'une falaise. Il sait pratiquer le vol sur place, par exemple quand il s'agit de saisir un insecte sur une paroi rocheuse ou un mur. |
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=== Reproduction === |
=== Reproduction === |
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[[Fichier:Hausrotschwanz Brutpflege 2006-05-01.jpg|thumb|Un nid avec les œufs.|311x311px]] |
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La nidification du rougequeue noir est semi-cavernicole. Pour nicher, le passereau recherche toutes sortes d'anfractuosités plus ou moins ouvertes, situées le plus souvent à l'abri d'un surplomb qui le protège, et ce, en milieu ''rupestre''. Sur un bâtiment, le nid sera souvent construit sous le toit, en haut d'un mur ou sur un élément de charpente, à condition que ceux-ci soient accessibles. En montagne, une anfractuosité dans une fissure ou un espace érodé entre deux strates géologiques accueillera le nid. Construit par la femelle, celui-ci est un assemblage — assez lâche et peu structuré — d'éléments végétaux secs (herbes, paille, feuilles, mousse). La coupe est tapissée de poils et de plumes qui la rendent douillette. La femelle y dépose quatre à six œufs blancs brillants qu'elle couvera seule environ treize jours. Les jeunes sont nourris au nid pendant une quinzaine de jours, puis encore quinze jours à trois semaines après leur envol. Souvent, la famille se scinde en deux à ce moment, mâle et femelle prenant en charge chacun de leur côté une partie de la fratrie. Une seconde nichée pourra suivre rapidement dès que la femelle sera libérée de sa tâche nourricière. |
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La plupart des rougequeues sont [[Monogamie|monogames]], mais il arrive que certains mâles aient deux femelles. Pour séduire sa partenaire, le mâle déploie ses ailes et sa queue devant elle<ref name=":1" />. Avant l'accouplement, les individus de chaque sexe effectuent des sortes de danses aériennes. |
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La nidification du rougequeue noir est semi-cavernicole<ref name=":4">{{Lien web |langue=fr |nom=Oiseaux.net |titre=Rougequeue noir - Phoenicurus ochruros - Black Redstart |url=https://www.oiseaux.net/oiseaux/rougequeue.noir.html |site=www.oiseaux.net |consulté le=2024-05-03}}</ref>. À l'origine, il niche dans les falaises montagneuses et sur les pentes rocheuses escarpées. En ville, où il est très commun, il peut nicher dans la faille d'un vieux mur, sous un toit, derrière une gouttière ou même en haut d'une poutre<ref name=":2" />{{,}}<ref name=":3" />. Il peut également tout à fait s'accommoder d'un nichoir semi-ouvert, imitant une faille de mur ou une simple fente<ref>{{Ouvrage|auteur1=Bruno Dubrac|auteur2=Serge Nicolle|auteur3=Hervé Michel|titre=Guide des Oiseaux de Normandie|lieu=Scorbé-Clairvaux|éditeur=Hypolaïs|année=2001|isbn=2-913307-02-7}}</ref>. À la suite des nombreux ravalements de façade et autres rénovations des vieilles bâtisses, son aire de nidification se réduit. |
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==== Nidification ==== |
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À partir de [[Mars (mois)|mars]], le rougequeue noir commence à construire son [[nid]] avec des brindilles et des [[racine (botanique)|racines]], le remplit de poils et en solidifie le fond avec des [[feuille]]s et de l'[[argile]]. Il revient chaque année pour nicher et construit presque systématiquement un nouveau nid. Il niche uniquement dans le sud et le centre de l'Europe et de façon très localisée en Grande-Bretagne bien que l'on ait aussi trouvé des individus égarés qui ont niché en [[Écosse]] et en [[Norvège]]. |
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Très tôt dans l'année — dès mars, voire février —, le rouge-queue revient au même endroit pour nicher. Il construit toutefois systématiquement un nouveau nid<ref name=":2" />. Celui-ci est réalisé par la femelle et prend la forme d'un socle constitué d'une grosse coupole de mousses et d’herbes sèches. Chaque année, de mai à juillet, le passereau y couve deux à trois pontes de quatre à six œufs. Pourvus d'une écaille blanche, d'environ {{Unité|2|cm}} de long<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":3" />, les œufs sont incubés une quinzaine de jours. Une fois éclos, les petits sont nourris une nouvelle quinzaine de jours, puis, encore une autre quinzaine après leur envol<ref name=":4" />. Si un des petits vient à disparaître, la femelle l'appelle pendant un à trois jours, bravant les prédateurs — chats, chiens, etc. —, en les survolant en criant{{Référence nécessaire|date=3 mai 2024}}.<gallery> |
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[[File:Nid Rouge.queue.jpg|thumb|Un nid de rougequeues noirs.]] |
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Fichier:Hausrotschwanz Brutpflege 2006-05-24 211.jpg|Une femelle et ses oisillons. |
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[[File:Phoenicurus ochruros MHNT.ZOO.2010.11.194.20.jpg|thumb|Oeufs de ''Phoenicurus ochruros'' - [[Muséum de Toulouse]]]] |
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Fichier:Nid Rouge.queue.jpg|Un nid de rougequeue noir. |
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Fichier:Phoenicurus ochruros MHNT.ZOO.2010.11.194.20.jpg|Œufs de ''Phoenicurus ochruros'' - [[Muséum de Toulouse]]. |
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=== Longévité === |
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Il niche dans toutes les cavités permettant d'accueillir un nid : |
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Le rougequeue noir peut vivre jusqu'à cinq ans<ref name=":3" />. |
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* dans les villes, derrière les gouttières et dans l'encadrement des fenêtres, |
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* dans les nichoirs, |
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* dans un nid d'hirondelle ou de martinet, ouvert sur le haut, |
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* dans une grange, dans un nid d'hirondelle, |
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Son aire de nidification est pourtant réduite, à cause du ravalement des façades ou la rénovation des vieilles bâtisses. |
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[[Fichier:Hausrotschwanz Brutpflege 2006-05-01.jpg|thumb|Un nid avec les œufs.]] |
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Le rougequeue produit deux à trois couvées par an, et revient nicher chaque année au même endroit, en construisant le plus souvent un nouveau nid (il peut d'ailleurs construire plusieurs ébauches avant le nid hébergeant la première ponte) ou plus rarement en entretenant l'ancien nid. |
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=== Chant et cris === |
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[[Fichier:Rougequeue - Seine-Maritime - Avril 2024.ogg|vignette|Audio du chant d'un rougequeue noir mâle (enregistré fin avril 2024 en Seine-Maritime)|132x132px]]Le [[Chant (oiseau)|chant]] du rougequeue est très caractéristique, ce qui permet de l'identifier aisément, mais aussi, de le localiser — quand il chante, il est le plus souvent perché en un endroit dégagé, tout en haut d'une [[Antenne radioélectrique|antenne]] ou d'un toit<ref name=":0" />. L'élément le plus reconnaissable est un grincement en milieu de phrase, qui rappelle le bruit d'un papier froissé ou du verre brisé<ref name=":2">{{Ouvrage|auteur1=Lars Svensson|auteur2=Killian Mullarney|auteur3=Dan Zetterström|auteur4=Peter J. Grant|titre=Le guide ornitho|lieu=Paris|éditeur=Delachaux et Niestlé|année=1999}}</ref>{{,}}<ref name=":3">{{Ouvrage|auteur1=Rob Hume|auteur2=Guilhem Lasafre|auteur3=Marc Duquet|titre=Oiseaux de France et d’Europe|lieu=Londres|éditeur=Larousse|année=2004|isbn=2-03-560311-0}}</ref>. |
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La femelle pond environ cinq [[œuf (biologie)|œufs]] blancs et parfois parsemés de taches brun-rouille d'environ {{unité|20|mm}} de long, qu'elle va couver seule pendant 13-14 jours. Les poussins sont [[nidicole]]s, et à leur éclosion ils possèdent seulement un léger [[duvet (plumage)|duvet]] gris foncé épars sur le dos. Les parents les nourrissent donc durant leur séjour au nid. |
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Le chant dure trois à quatre secondes. Il commence par un rapide sifflement, quasiment un [[trille]], qui aboutit à un silence. Parfois, la phrase s'arrête à ce silence, mais le chant complet continue ensuite avec le caractéristique grincement s'entendant crescendo à partir du silence<ref name=":1">{{Ouvrage|auteur1=André Bossus|auteur2=François Charron|titre=Guide des chants d’oiseaux d’Europe occidentale|lieu=Paris|éditeur=Delachaux et Niestlé|année=2005}}</ref>. Le grincement est directement suivi de la répétition rapide d'une note, ''tu tu tu tu tu'', qui rappelle le [[rougequeue à front blanc]]. Ce dernier bout de phrase sifflé peut varier chez un même individu, mais cette variation s'accentue en fonction des régions : on peut donc parler de [[dialecte]]s différents<ref>{{Article|prénom1=Tifany|nom1=Volle|prénom2=Sébastien|nom2=Derégnaucourt|prénom3=Rémi|nom3=Chambon|prénom4=Tudor-Ion|nom4=Draganoiu|titre=Discrimination entre les chants du micro-dialecte local et les chants étrangers chez un oiseau chanteur, le rougequeue noir, Phoenicurus ochruros|périodique=52ème Colloque de la Société Française pour l'Etude du Comportement Animal|date=2023-05|lire en ligne=https://hal.science/hal-04306421|consulté le=2024-05-02}}</ref>. |
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[[Fichier:Hausrotschwanz Brutpflege 2006-05-24 211.jpg|thumb|left|Une femelle avec ses oisillons]] |
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[[Fichier:Sonogrammes du chant du rougequeue noir.jpg|centré|vignette|929x929px|Sonogrammes du chant d'un rougequeue noir mâle fin avril 2024 en Seine-Maritime.]]Le cri d'inquiétude ou de menace d'un rougequeue est très souvent un ''sit'' assez incisif et souvent répété, dont la fréquence de répétition traduit le degré d'inquiétude. Face à ses congénères, les cris répétés peuvent devenir plus secs et devenir ''tek-tek-tek''. En effet, lors de l’installation de son nid, le rougequeue est un oiseau très territorial et très agressif face à la concurrence. Ses cris peuvent durer de longues minutes, jusqu'à ce que le danger disparaisse<ref name=":1" />. |
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Les jeunes quittent le nid au bout d'une douzaine de jours<ref>[http://www.oiseaux.net/oiseaux/rougequeue.noir.html Oiseaux.net]</ref>, mais comme ils ne savent pas voler ils restent cachés au sol, où ils continuent à être nourris par leurs parents. À l'âge d'environ un mois ils font enfin leur premier vol. |
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== Répartition et habitat == |
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[[Fichier:Rangemap-rouge-queue.png|thumb|Répartition de l'espèce.]] |
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=== Répartition === |
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Le rougequeue noir est une espèce eurasiatique dont l'aire de répartition s'étend de l'Atlantique à l'est de la Chine, essentiellement aux latitudes moyennes. Cette aire peut se résoudre en deux ensembles, l'un occidental couvrant l'Europe (ssp ''gibraltariensis'') et l'Asie mineure (ssp ''ochruros''), l'autre oriental et asiatique (ssp ''phoenicuroides'' et ''rufiventris'') auxquels s'ajoute une petite population moyen-orientale (ssp ''semirufus''). |
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La Scandinavie et la Russie ne sont occupées que très marginalement au sud, preuve que l'espèce n'a pas d'affinités boréales. L'espèce n'est pas commune au Royaume-Uni. |
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Au sud de l'aire, le rougequeue noir recherche en revanche l'altitude pour échapper à un climat trop chaud. C'est ainsi qu'on le trouve dans les atlas marocains, les montagnes du nord de l'Algérie, celles d'Iran, et plus à l'est les montagnes d'Asie centrale, puis Pamir et Himalaya. |
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[[Fichier:PhoenicurusOchrurosIUCN.svg|vignette|Répartition du rougequeue noir :<br /> |
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{{Légende/Début}} |
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{{Légende|#00FF00| Zones de reproduction}} |
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{{Légende|#008000| Présence continue}} |
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{{Légende|#00FFFF| Migration}} |
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{{Légende|#007FFF| Zones d'hivernage}} |
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{{Légende/Fin}}]] |
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En hiver, les oiseaux des latitudes les plus élevées descendent vers le sud et gagnent par exemple le pourtour du bassin méditerranéen à l'ouest. À l'est, les migrateurs se répandent sur le sous-continent indien, la péninsule arabique et le nord-est de l'Afrique. Ce sont de véritables migrateurs. Les oiseaux montagnards du sud effectuent simplement une migration altitudinale. |
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=== Habitat === |
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Le rougequeue noir est très lié aux milieux rupestres, qu'ils soient naturels (falaises, éboulis rocheux, versants rocailleux, ravins, etc.) ou artificiels (constructions humaines de toutes sortes), car sa nidification est rupestre. On peut penser qu'avant que l'homme ne se mette à construire, l'espèce n'était pas anthropophile, mais liée aux milieux naturels à substrat rocheux apparent. |
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Il apprécie les espaces dégagés quels qu'ils soient comme zones de chasse. Il les trouve sur les versants montagneux, dans les espaces agricoles, sur les rivages maritimes, en milieu urbain, entre autres. Il est absent dès que le taux de couverture par les ligneux atteint le seuil d'environ 25%, et ce au profit de son congénère le rougequeue à front blanc qui prend alors le relais. Son adaptation au milieu urbain lui a permis d'étendre son aire en plaine. |
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== Protection == |
== Protection == |
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À l'échelon international, le rougequeue noir n'est pas considéré comme une espèce menacée par [[Birdlife International]]. |
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=== France === |
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Le rougequeue noir bénéficie d'une protection totale sur le territoire français depuis l'arrêté ministériel du {{date-|17 avril 1981}} relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire<ref>Le statut juridique des oiseaux sauvages en France, Ligue pour la protection des oiseaux</ref>. Il est donc interdit de le détruire, le mutiler, le capturer ou l'enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids et de détruire, altérer ou dégrader leur milieu. Qu'il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l'utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l'acheter. Toutefois, le rougequeue noir est largement répandu et souvent commun dans son habitat. Il n'est pas considéré menacé par [[Birdlife International]]. |
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Bien que le rougequeue noir soit largement répandu et, souvent, commun dans son habitat, l'arrêté ministériel du {{date-|17 avril 1981}} relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire français l'a inclus dans la liste des oiseaux totalement protégés<ref>Statut juridique des oiseaux sauvages en France, Ligue pour la protection des oiseaux.</ref> : il est donc interdit de le détruire, de le mutiler, de le capturer ou de l'enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever ses œufs ou ses nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu'il soit vivant ou mort, pour éviter la propagation des [[Parasitisme|parasites]] et des [[épizootie]]s, il est aussi interdit de le ramasser, transporter, utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l'acheter. |
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== Sous-espèces == |
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D'après [[Alan P. Peterson]], il existe 4 [[sous-espèce]]s : |
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* ''Phoenicurus ochruros gibralteriensis'' (Gmelin, 1789) ; |
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* ''Phoenicurus ochruros ochruros'' (S.G. Gmelin, 1774) ; |
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* ''Phoenicurus ochruros rufiventris'' (Vieillot, 1818) ; |
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* ''Phoenicurus ochruros semirufus'' (Hemprich & Ehrenberg, 1833). |
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[[James Franklin Clements]]<ref>James F. Clements {{et al.}}, ''The Clements Checklist of Birds of the World'', 6th edition, 2008.</ref> reconnaît deux sous-espèces supplémentaires : |
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* ''Phoenicurus ochruros phoenicuroides'' ; |
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* ''Phoenicurus ochruros xerophilus''. |
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== Notes et références == |
== Notes et références == |
Dernière version du 6 novembre 2024 à 15:57
Règne | Animalia |
---|---|
Classe | Aves |
Ordre | Passeriformes |
Famille | Muscicapidae |
Genre | Phoenicurus |
Le Rougequeue noir (nom binominal Phoenicurus ochruros, du grec φοινικουρóς ωχρουρóς signifiant « rouge-queue grise-queue ») est une espèce de petits passereaux partiellement migratrice très répandue, de la famille des Muscicapidés. Il est également parfois appelé rossignol des murailles ou queue rousse[1].
Caractéristiques
[modifier | modifier le code]Courte description
[modifier | modifier le code]Le rougequeue noir est un passereau au plumage globalement sombre, mesurant en moyenne 14 cm de long pour un poids de 14 à 20 g, et d'une envergure allant jusqu'à 24 cm[1]. Auditivement, le mâle se repère aisément grâce à son chant caractéristique. Visuellement, il est facile d'identifier la silhouette d'un rougequeue : fréquemment perché en haut d'un endroit dégagé et droit sur ses pattes, celui-ci fait énergétiquement frétiller sa queue rousse — laquelle est assez longue pour le différencier des autres passereaux (à part peut-être des bergeronnettes)[2].
Morphologie
[modifier | modifier le code]Le mâle a le plumage gris-noirâtre avec la calotte grise et une tache blanche sur l'aile. La poitrine est souvent la partie la plus foncée de son corps. Le rougequeue noir a la queue orange brique, les sous-caudales et le croupion roux. Le bec est très pointu. Les yeux, les pattes et les doigts sont noirs[2]. Certains mâles peuvent arborer un plumage de type femelle[réf. nécessaire].
La femelle est plus terne que le mâle, avec un plumage uniforme gris-brun cendré. Seules les plumes sous-caudales de sa queue demeurent d'un roux allant vers le marron clair. Sa poitrine grisâtre est légèrement striée de foncé.
Durant sa première année, le juvénile ressemble à la femelle, sauf que son plumage est légèrement plus brun et tacheté, et qu'il n'a pas de blanc sous les ailes. En outre, le jeune mâle immature d’un an peut déjà nicher et s’accoupler[3]. Ce n'est qu'à partir du second automne qu'il ressemble aux adultes, avec une dimorphisme sexuel marqué. Les adultes ne varient pas beaucoup en croissance, les mâles et les femelles ayant la même taille.
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Une femelle rougequeue noir.
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Rougequeue juvénile.
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Rougequeues noirs juvéniles.
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Rougequeue noir juvénile. Août 2021.
Taxonomie
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]Le rougequeue noir fait partie des muscicapidés. Il était jadis classé parmi les turdidés[3], jusqu'à la survenue d'un changement de groupe taxonomique, autour de l'année 2010, réalisé pour une poignée d'espèces d'oiseaux, dont font partie les rougequeues, mais aussi les rouges-gorges par exemple[4].
Sous-espèces
[modifier | modifier le code]D'après Alan P. Peterson, il existe quatre sous-espèces (gibralteriensis, ochruros, rufiventris, semirufus). La classification de James Franklin Clements reconnaît deux sous-espèces supplémentaires (phoenicuroides, xerophilus), toutes réparties en deux grands sous-groupes. Le regroupement des sous-espèces, détaillé ci-dessous, suit cette classification mise à jour en 2023[5]. Pour les différencier, on peut dire globalement que, plus l’espèce est à l’est, plus l’oiseau est coloré d'une large tache orangée et plus la tache blanche de l'aile disparaît. Le plumage noir de l'oiseau est également plus prononcé à mesure que l'espèce est située au sud et à l'est.
- Sous-espèce type Phoenicurus ochruros gibralteriensis
- p. o. gibraltariensis (Gmelin, 1789) : situé en Europe ; plus que les autres sous-espèces, son plumage est plus clair, s'approchant du gris, avec des taches blanches ici et là : une sur l'aile, une autre sur le bas-ventre, près des pattes.
- p. o. aterrimus (Jordans, 1923) : situé en péninsule Ibérique ; il a le dos d'un noir plus intense[2].
- p. o. gibraltariensis (Gmelin, 1789) : situé en Europe ; plus que les autres sous-espèces, son plumage est plus clair, s'approchant du gris, avec des taches blanches ici et là : une sur l'aile, une autre sur le bas-ventre, près des pattes.
- Sous-espèce type Phoenicurus ochruros ochruros
- p. o. ochruros (S.G. Gmelin, 1774) : situé en Turquie et dans le Caucase ; le bas-ventre près des pattes est roux[2].
- p. o. semirufus (Hemprich & Ehrenberg, 1833) : situé au Moyen-Orient ; les couleurs du plumage sont plus contrastées que celles de l’européen, et le noir est plus prononcé ; il affiche une plus large zone rousse qui s’étire de la queue jusqu’à la moitié du ventre et ne possède pas de tache blanche sur l'aile (dite tache alaire)[2].
- p. o. phoenicuroides (Moore, 1854) : localisé dans les montagnes du sud de la Russie, du Turkménistan à la Mongolie (un rare individu de cette sous-espèce a été aperçu dans les Alpes)[6] ; il est globalement bicolore, d'un noir prononcé et d'un orange s'étalant de la queue à la poitrine.
- p. o. rufiventris (Vieillot, 1818)
- p. o. xerophilus (Stegmann, 1928)
- p. o. ochruros (S.G. Gmelin, 1774) : situé en Turquie et dans le Caucase ; le bas-ventre près des pattes est roux[2].
Sous-espèces | Zone | Taille | Tache rousse | Plumage noir | Tache alaire blanche |
---|---|---|---|---|---|
gibraltariensis (+ aterrimus) | Europe et Afrique du Nord | - | Croupion | Gris clair | très présente |
ochruros | Caucase et Turquie | petite | Dessous | Gris foncé | présente |
semirufus | Moyen-Orient | petite | Jusqu’à la poitrine | Gris foncé | absente |
phoenicuroides | Turkménistan jusqu'à la Mongolie | petite | Jusqu’à la poitrine | Noir | absente |
rufiventris (+ xerophilus) | Himalaya et ouest de la Chine | grande | Jusqu’à la poitrine | Noir contrasté | absente |
Répartition et habitat
[modifier | modifier le code]Aire de répartition et migrations
[modifier | modifier le code]Le rougequeue noir est principalement eurasien. Son aire de répartition s'étend de l'Europe de l'Ouest (bien qu'il soit rare de le retrouver au Royaume-Uni) à l'est de la Chine. Il est absent de l'ouest et du sud-est de l'Asie, ainsi que du nord du cercle arctique[1].
C'est un oiseau partiellement migrateur. Beaucoup d'individus d'Europe de l'ouest sont sédentaires, par exemple. Mais, dès l'hiver, les individus installés plus au nord migrent pour rejoindre les côtes méditerranéennes, ou plus au sud encore : l'Afrique du Nord ou le Moyen-Orient. Ils reviennent se reproduire très tôt pour le printemps, dès mars, voire février[7].
Habitat
[modifier | modifier le code]À l’origine, le rougequeue noir occupait principalement les zones rocheuses, voire montagnardes, où l'espèce reste encore présente et commune : falaises ou éboulis rocheux. Il est cependant devenu une espèce anthropophile, et les parois rocheuses sont remplacées par des vieux murs, des toits et des clochers. Le rougequeue noir s'accommode donc très bien de la présence des hommes et de leurs constructions[1].
-
Un jeune mâle et ses proies capturées : la tache blanche sur l'aile, ici absente, arrive au fur et à mesure de l'âge.
-
Un mâle avec une larve.
Écologie et comportements
[modifier | modifier le code]Alimentation
[modifier | modifier le code]Le rougequeue est principalement insectivore. Ses terrains de chasse préférés se situent aux alentours des étables et des puits, où il trouve quantités d'insectes (chenilles, araignées) et de larves qu'il attrape au vol ou à terre. Ses comportements de chasse — en piquant droit sur sa proie, en plein vol — peuvent être surprenants. Lorsqu'il niche sur des rivages côtiers, le rougequeue est très friand de minuscules crustacés[réf. nécessaire]. Fruits et baies complètent son alimentation[8], et davantage en automne, lorsqu'il ne trouve plus assez d'insectes[1],[7].
Reproduction
[modifier | modifier le code]La plupart des rougequeues sont monogames, mais il arrive que certains mâles aient deux femelles. Pour séduire sa partenaire, le mâle déploie ses ailes et sa queue devant elle[9]. Avant l'accouplement, les individus de chaque sexe effectuent des sortes de danses aériennes.
La nidification du rougequeue noir est semi-cavernicole[10]. À l'origine, il niche dans les falaises montagneuses et sur les pentes rocheuses escarpées. En ville, où il est très commun, il peut nicher dans la faille d'un vieux mur, sous un toit, derrière une gouttière ou même en haut d'une poutre[2],[3]. Il peut également tout à fait s'accommoder d'un nichoir semi-ouvert, imitant une faille de mur ou une simple fente[11]. À la suite des nombreux ravalements de façade et autres rénovations des vieilles bâtisses, son aire de nidification se réduit.
Très tôt dans l'année — dès mars, voire février —, le rouge-queue revient au même endroit pour nicher. Il construit toutefois systématiquement un nouveau nid[2]. Celui-ci est réalisé par la femelle et prend la forme d'un socle constitué d'une grosse coupole de mousses et d’herbes sèches. Chaque année, de mai à juillet, le passereau y couve deux à trois pontes de quatre à six œufs. Pourvus d'une écaille blanche, d'environ 2 cm de long[1],[3], les œufs sont incubés une quinzaine de jours. Une fois éclos, les petits sont nourris une nouvelle quinzaine de jours, puis, encore une autre quinzaine après leur envol[10]. Si un des petits vient à disparaître, la femelle l'appelle pendant un à trois jours, bravant les prédateurs — chats, chiens, etc. —, en les survolant en criant[réf. nécessaire].
-
Une femelle et ses oisillons.
-
Un nid de rougequeue noir.
-
Œufs de Phoenicurus ochruros - Muséum de Toulouse.
Longévité
[modifier | modifier le code]Le rougequeue noir peut vivre jusqu'à cinq ans[3].
Chant et cris
[modifier | modifier le code]Le chant du rougequeue est très caractéristique, ce qui permet de l'identifier aisément, mais aussi, de le localiser — quand il chante, il est le plus souvent perché en un endroit dégagé, tout en haut d'une antenne ou d'un toit[1]. L'élément le plus reconnaissable est un grincement en milieu de phrase, qui rappelle le bruit d'un papier froissé ou du verre brisé[2],[3].
Le chant dure trois à quatre secondes. Il commence par un rapide sifflement, quasiment un trille, qui aboutit à un silence. Parfois, la phrase s'arrête à ce silence, mais le chant complet continue ensuite avec le caractéristique grincement s'entendant crescendo à partir du silence[9]. Le grincement est directement suivi de la répétition rapide d'une note, tu tu tu tu tu, qui rappelle le rougequeue à front blanc. Ce dernier bout de phrase sifflé peut varier chez un même individu, mais cette variation s'accentue en fonction des régions : on peut donc parler de dialectes différents[12].
Le cri d'inquiétude ou de menace d'un rougequeue est très souvent un sit assez incisif et souvent répété, dont la fréquence de répétition traduit le degré d'inquiétude. Face à ses congénères, les cris répétés peuvent devenir plus secs et devenir tek-tek-tek. En effet, lors de l’installation de son nid, le rougequeue est un oiseau très territorial et très agressif face à la concurrence. Ses cris peuvent durer de longues minutes, jusqu'à ce que le danger disparaisse[9].
Protection
[modifier | modifier le code]À l'échelon international, le rougequeue noir n'est pas considéré comme une espèce menacée par Birdlife International.
France
[modifier | modifier le code]Bien que le rougequeue noir soit largement répandu et, souvent, commun dans son habitat, l'arrêté ministériel du relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire français l'a inclus dans la liste des oiseaux totalement protégés[13] : il est donc interdit de le détruire, de le mutiler, de le capturer ou de l'enlever, de le perturber intentionnellement ou de le naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever ses œufs ou ses nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu'il soit vivant ou mort, pour éviter la propagation des parasites et des épizooties, il est aussi interdit de le ramasser, transporter, utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l'acheter.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Rougequeue noir », sur www.lpo.fr (consulté le )
- Lars Svensson, Killian Mullarney, Dan Zetterström et Peter J. Grant, Le guide ornitho, Paris, Delachaux et Niestlé,
- Rob Hume, Guilhem Lasafre et Marc Duquet, Oiseaux de France et d’Europe, Londres, Larousse, (ISBN 2-03-560311-0)
- « TiF Checklist: MUSCICAPOIDEA II », sur jboyd.net (consulté le )
- Clements, J. F., P. C. Rasmussen, T. S. Schulenberg, M. J. Iliff, T. A. Fredericks, J. A. Gerbracht, D. Lepage, A. Spencer, S. M. Billerman, B. L. Sullivan, and C. L. Wood. (2023). The eBird/Clements checklist of Birds of the World: v2023. Téléchargé à ce lien
- Ornithomedia, « Identifier le mâle de la sous-espèce phoenicuroides du Rougequeue noir », sur Ornithomedia.com, (consulté le )
- Pascal, M. & Clergeau, P. 2003. Le Rougequeue noir : Phoenicurus ochruros (S.G. Gmelin, 1774). In : Pascal, M., Lorvelec, O., Vigne, J.-D., Keith, P. & Clergeau, P. Évolution holocène de la faune de Vertébrés de France : invasions et extinctions. Rapport INRA/CNRS/MNHN: 242-243.
- Jose Guitian, Marcelino Fuentes, Teresa Bermejo et Pablo Guitian, « Interactions between the Black Redstart (Phoenicurus ochruros) and St. Lucie Cherry (Prunus mahaleb) in rocky habitats », Revue d'Écologie, vol. 56, no 1, , p. 81–91 (lire en ligne, consulté le )
- André Bossus et François Charron, Guide des chants d’oiseaux d’Europe occidentale, Paris, Delachaux et Niestlé,
- Oiseaux.net, « Rougequeue noir - Phoenicurus ochruros - Black Redstart », sur www.oiseaux.net (consulté le )
- Bruno Dubrac, Serge Nicolle et Hervé Michel, Guide des Oiseaux de Normandie, Scorbé-Clairvaux, Hypolaïs, (ISBN 2-913307-02-7)
- Tifany Volle, Sébastien Derégnaucourt, Rémi Chambon et Tudor-Ion Draganoiu, « Discrimination entre les chants du micro-dialecte local et les chants étrangers chez un oiseau chanteur, le rougequeue noir, Phoenicurus ochruros », 52ème Colloque de la Société Française pour l'Etude du Comportement Animal, (lire en ligne, consulté le )
- Statut juridique des oiseaux sauvages en France, Ligue pour la protection des oiseaux.
Annexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Référence Congrès ornithologique international : Phoenicurus ochruros dans l'ordre Passeriformes (consulté le )
- (en) Référence Zoonomen Nomenclature Resource (Alan P. Peterson) : Phoenicurus ochruros
- (fr + en) Référence Avibase : Phoenicurus ochruros (Gmelin, 1774) (+ répartition) (consulté le )
- (fr) Référence Oiseaux.net : Phoenicurus ochruros (+ répartition)
- (en) Référence Animal Diversity Web : Phoenicurus ochruros
- (fr + en) Référence ITIS : Phoenicurus ochruros
- (en) Référence NCBI : Phoenicurus ochruros (taxons inclus)
- (fr) Référence CITES : taxon Phoenicurus ochruros (sur le site du ministère français de l'Écologie) (consulté le )
- (en) Référence UICN : espèce Phoenicurus ochruros (consulté le )
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jiří Félix, Oiseaux des Pays d'Europe, Paris, Gründ, coll. « La Nature à livre ouvert », , 17e éd., 320 p., 22 cm × 30 cm (ISBN 2-7000-1504-5), p. 261
- Guy Mountfort et P.A.D Hollom, Guide des oiseaux de France et d'Europe, Delachaux et Niestlé, coll. « Les guides du naturaliste», Paris, 1994.