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« Françoise Arnoul » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Arnoul}}
{{Voir homonymes|Arnoul}}
{{Infobox Cinéma (personnalité)
{{Infobox Biographie2
| nom = Françoise Arnoul
| charte = acteur de films
| image = Arnoul-1951-Harcourt.jpg
| image = Arnoul-1951-Harcourt.jpg
| upright = 1
| légende = Françoise Arnoul en 1951, posant pour le [[Studio Harcourt]].
| légende = Françoise Arnoul en 1951, posant pour le [[Studio Harcourt]].
| nom de naissance = Françoise Annette Marie Mathilde Gautsch
| nom de naissance = Françoise Annette Marie Mathilde Gautsch
| date de naissance = 9 juin 1931
| date de naissance = 9 juin 1931
| lieu de naissance = [[Constantine (Algérie)|Constantine]] ([[Algérie française|Algérie]])
| lieu de naissance = [[Constantine (Algérie)|Constantine]] ([[Algérie française|Algérie]])
| date de décès = 20 juillet 2021
| date de décès = 20 juillet 2021
| lieu de décès = {{arrondissement|16|Paris}} ([[France]])
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| nationalité = {{drapeau| France}} [[France|Française]]
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| films notables = ''[[Le Fruit défendu (film, 1952)|Le Fruit défendu]]''<br>''[[Des gens sans importance]]''<br>''[[French Cancan (film)|French Cancan]]''<br>''[[La Chatte (film, 1958)|La Chatte]]''<br>''[[Le Chemin des écoliers (film)|Le Chemin des écoliers]]''
| surnom =
| tombe = Françoise Arnoul tombe 2023.jpg
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|légende tombe = Tombe de Françoise Arnoul au [[cimetière de Montparnasse]] (division 24).
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Françoise Gautsch, [[Nom de scène|dite]] '''Françoise Arnoul''', est une [[acteur|actrice]] [[France|française]], née le {{date de naissance|9 juin 1931}} à [[Constantine (Algérie)|Constantine]] ([[Algérie française]]) et morte le {{date de décès|20 juillet 2021}} à [[Paris]]<ref>{{Lien web |auteur=[[Insee]] |titre=Acte de décès de Françoise Annette Marie Mathilde Arnoul |url=https://deces.matchid.io/id/8UCSQAb7oqLq |site=[[Fichier des personnes décédées#MatchID|MatchID]] |consulté le=}}.</ref>.
Françoise Gautsch, [[Nom de scène|dite]] '''Françoise Arnoul''', est une [[acteur|actrice]] [[France|française]], née le {{date de naissance-|9 juin 1931}} à [[Constantine (Algérie)|Constantine]] ([[Algérie française]]) et morte le {{date de décès-|20 juillet 2021}} à [[Paris]]<ref>{{Lien web |auteur=[[Insee]] |titre=Acte de décès de Françoise Annette Marie Mathilde Arnoul |url=https://deces.matchid.io/id/8UCSQAb7oqLq |site=[[Fichier des personnes décédées#MatchID|MatchID]] }}.</ref>.


Les années 1950 constituent la période de gloire de l’actrice, où elle est une véritable star en France et participe à des films importants, dont ''[[French Cancan (film)|French Cancan]]'', de [[Jean Renoir]], en 1955. Après 1960, sa carrière au cinéma est devenue plus confidentielle.
Les années 1950 constituent la période de gloire de l’actrice, où elle est une véritable star en France et participe à des films importants, dont ''[[French Cancan (film)|French Cancan]]'', de [[Jean Renoir]], en 1955. Après 1960, sa carrière au cinéma est devenue plus confidentielle.
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== Biographie ==
== Biographie ==
=== Famille ===
=== Famille ===
Françoise Annette Marie Mathilde Gautsch et ses deux frères sont les enfants du [[général de brigade]] Charles Lionel Honoré Arnoul Gautsch (1882-1969)<ref>[https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf Service historique de la Défense Armée de Terre, Répertoire alphabétique, {{p.|18}}{{pdf}}].</ref>{{,}}<ref>{{lien web | langue=fr | titre=Françoise Arnoul | url=http://www.lesgensducinema.com/affiche_acteur.php?mots=Fran%E7oise+Arnoul&nom_acteur=ARNOUL%20Fran%E7oise&ident=2089&debut=0&record=0&from=ok | site= lesGensduCinema.com}}.</ref>, un [[École polytechnique (France)|polytechnicien]], à qui elle empruntera un prénom pour en faire son nom d’artiste.
Françoise Annette Marie Mathilde Gautsch et ses deux frères sont les enfants du [[général de brigade]] Charles Lionel Honoré Arnoul Gautsch (1882-1969)<ref>[https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf Service historique de la Défense Armée de Terre, Répertoire alphabétique, {{p.|18}}{{pdf}}].</ref>{{,}}<ref>{{lien web | langue=fr | titre=Françoise Arnoul | url=http://www.lesgensducinema.com/affiche_acteur.php?mots=Fran%E7oise+Arnoul&nom_acteur=ARNOUL%20Fran%E7oise&ident=2089&debut=0&record=0&from=ok | site= lesGensduCinema.com}}.</ref>, un [[École polytechnique (France)|polytechnicien]], à qui elle empruntera un prénom pour en faire son nom d'artiste.


Sa mère, Janine Gradwhol, d'origine juive<ref name="LM2021" />, devenue femme au foyer après son mariage, avait auparavant suivi les cours d’art dramatique du [[Conservatoire à rayonnement régional de Lyon|conservatoire de Lyon]] et était apparu sous le nom de Jeanine Henry<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Mort de l'actrice Françoise Arnoul (La Chatte, French Cancan) |url=https://www.journaldesfemmes.fr/loisirs/cinema/2733111-mort-francoise-arnoul-90-ans-french-cancan/ |site=www.journaldesfemmes.fr |consulté le=2022-01-02}}.</ref> sur la scène du [[théâtre des Célestins]] aux côtés de [[Charles Vanel]].
Sa mère, Janine Gradwhol, d'origine juive<ref name="LM2021" />, devenue femme au foyer après son mariage, avait auparavant suivi les cours d’art dramatique du [[Conservatoire à rayonnement régional de Lyon|conservatoire de Lyon]] et était apparue sous le nom de Jeanine Henry<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Mort de l'actrice Françoise Arnoul (La Chatte, French Cancan) |url=https://www.journaldesfemmes.fr/loisirs/cinema/2733111-mort-francoise-arnoul-90-ans-french-cancan/ |site=www.journaldesfemmes.fr |consulté le=2022-01-02}}.</ref> sur la scène du [[théâtre des Célestins]] aux côtés de [[Charles Vanel]].


=== Jeunesse et formation ===
=== Jeunesse et formation ===
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=== Débuts au cinéma ===
=== Débuts au cinéma ===
Ayant peu de goût pour les études, Françoise quitte le lycée en classe de seconde, déclarant à sa mère : {{citation|Je veux faire du cinéma.}} Elle est inscrite aux cours d'art dramatique dispensés dans le [[9e arrondissement de Paris|{{IXe|arrondissement}}]] par l’une des connaissances de sa mère, madame Bauer-Thérond. Elle y a pour condisciples [[Michel Drach]], [[Roger Carel]] et [[Roger Hanin]]. Lors d’une audition au [[La Pépinière-Théâtre|théâtre de la Potinière]], elle signe un contrat avec l’agence artistique Besnard, qui compte déjà parmi ses jeunes acteurs [[Magali Noël]] et [[Renée Cosima]].
Ayant peu de goût pour les études, Françoise quitte le lycée en classe de seconde, déclarant à sa mère : {{citation|Je veux faire du cinéma.}} Elle est inscrite aux cours d'art dramatique dispensés dans le [[9e arrondissement de Paris|{{IXe|arrondissement}}]] par l'une des connaissances de sa mère, madame Bauer-Thérond. Elle y a pour condisciples [[Michel Drach]], [[Roger Carel]] et [[Roger Hanin]]. Lors d’une audition au [[La Pépinière-Théâtre|théâtre de la Potinière]], elle signe un contrat avec l’agence artistique Besnard, qui compte déjà parmi ses jeunes acteurs [[Magali Noël]] et [[Renée Cosima]].


Elle est pressentie par [[Robert Dhéry]] pour une pièce qu’il est en train de monter, ''[[Le Bouillant Achille]]'' de [[Paul Nivoix]] ([[1948 au cinéma|1948]]), avec pour vedette [[Bourvil]], mais le rôle est finalement confié à une autre débutante, [[Nicole Courcel]].
Elle est pressentie par [[Robert Dhéry]] pour une pièce qu’il est en train de monter, ''[[Le Bouillant Achille]]'' de [[Paul Nivoix]] ([[1948 au cinéma|1948]]), avec pour vedette [[Bourvil]], mais le rôle est finalement confié à une autre débutante, [[Nicole Courcel]].
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=== Semi-confidentialité ===
=== Semi-confidentialité ===
La carrière de Françoise Arnoul marque le pas durant la décennie suivante. À quelques exceptions près, les films qu'elle tourne ne lui offrent que des rôles conventionnels. Cependant la maturité lui offre l’occasion de diversifier ses emplois au cinéma et à la télévision, mais elle ne tient plus le premier rôle<ref>{{Article |langue=français |auteur1= |titre=La chatte : Canal+, 21h Le charme profond de Françoise Arnoul |périodique=[[Le Monde]] |date=8 mars 1987 |issn= |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1987/03/08/la-chatte-canal-21h-le-charme-profond-de-francoise-arnoul_4056585_1819218.html |pages= }}.</ref>.
La carrière de Françoise Arnoul marque le pas durant la décennie suivante. À quelques exceptions près, les films qu'elle tourne ne lui offrent que des rôles conventionnels. Cependant la maturité lui offre l’occasion de diversifier ses emplois au cinéma et à la télévision, mais elle ne tient plus le premier rôle<ref>{{Article |langue=français |auteur1= |titre=La chatte : Canal+, 21h Le charme profond de Françoise Arnoul |périodique=[[Le Monde]] |date=8 mars 1987 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1987/03/08/la-chatte-canal-21h-le-charme-profond-de-francoise-arnoul_4056585_1819218.html |pages= }}.</ref>.


Dans les {{lnobr|années 1960}}, elle tourne plusieurs films de [[Pierre Kast]], ''[[Lucky Jo]]'' de [[Michel Deville]] ([[1964 au cinéma|1964]]), ''[[Le Dimanche de la vie (film)|Le Dimanche de la vie]]'' de [[Jean Vautrin|Jean Herman]] ([[1965 au cinéma|1965]]), où elle retrouve [[Danielle Darrieux]]. Elle tourne ensuite un sketch de [[Julien Duvivier]] pour ''[[Le Diable et les Dix Commandements]]'', où elle rivalise avec [[Micheline Presle]] auprès de [[Claude Dauphin (acteur)|Claude Dauphin]] et de l'Américain [[Mel Ferrer]], puis la production internationale ''[[Le congrès s'amuse (film, 1966)|Le Congrès s'amuse]]'', avec [[Curd Jürgens]] en tsar {{souverain3|Alexandre Ier de Russie}}, [[Lilli Palmer]] et [[Paul Meurisse]]. Elle effectue aussi des [[caméo]]s non crédités dans ''[[Le Testament d'Orphée]]'' de [[Jean Cocteau]] et ''[[Compartiment tueurs]]'' du jeune [[Costa-Gavras]]. En 1970, elle retrouve [[Jean Renoir]] pour le sketch ''[[Le Petit Théâtre de Jean Renoir#IV – Le roi d’Yvetot|Le Roi d'Yvetot]],'' avec [[Fernand Sardou]] et [[Jean Carmet]], du très beau dernier Renoir, ''[[Le Petit Théâtre de Jean Renoir]]'', diffusé à la télévision.
Dans les {{lnobr|années 1960}}, elle tourne plusieurs films de [[Pierre Kast]], ''[[Lucky Jo]]'' de [[Michel Deville]] ([[1964 au cinéma|1964]]), ''[[Le Dimanche de la vie (film)|Le Dimanche de la vie]]'' de [[Jean Vautrin|Jean Herman]] ([[1965 au cinéma|1965]]), où elle retrouve [[Danielle Darrieux]]. Elle tourne ensuite un sketch de [[Julien Duvivier]] pour ''[[Le Diable et les Dix Commandements]]'', où elle rivalise avec [[Micheline Presle]] auprès de [[Claude Dauphin (acteur)|Claude Dauphin]] et de l'Américain [[Mel Ferrer]], puis la production internationale ''[[Le congrès s'amuse (film, 1966)|Le Congrès s'amuse]]'', avec [[Curd Jürgens]] en tsar {{souverain3|Alexandre Ier de Russie}}, [[Lilli Palmer]] et [[Paul Meurisse]]. Elle effectue aussi des [[caméo]]s non crédités dans ''[[Le Testament d'Orphée]]'' de [[Jean Cocteau]] et ''[[Compartiment tueurs]]'' du jeune [[Costa-Gavras]]. En 1970, elle retrouve [[Jean Renoir]] pour le sketch ''[[Le Petit Théâtre de Jean Renoir#IV – Le roi d’Yvetot|Le Roi d'Yvetot]],'' avec [[Fernand Sardou]] et [[Jean Carmet]], du très beau dernier Renoir, ''[[Le Petit Théâtre de Jean Renoir]]'', diffusé à la télévision.


En 1974, Françoise Arnoul retrouve son vieux complice [[Daniel Gélin]] dans ''[[Dialogue d'exilés]]'' de [[Raoul Ruiz]], puis elle interprète la mère d'[[Isabelle Adjani]] dans ''[[Violette et François]]'' de [[Jacques Rouffio]] (1977), et apparaît dans ''[[Dernière sortie avant Roissy]]'' de son compagnon [[Bernard Paul]]. En 1984, le [[Thriller (genre)|thriller]] ''[[Ronde de nuit (film, 1984)|Ronde de nuit]]'' de [[Jean-Claude Missiaen]] ([[1984 au cinéma|1984]]), où elle joue la journaliste, connaît le succès. Depuis, [[Guy Gilles]], [[Jean Marbœuf]], [[Brigitte Roüan]] et [[Claude Faraldo]] ont su mettre en valeur une comédienne exigeante et discrète. En 1992, elle incarne l'épouse de [[Charles Aznavour]] dans ''[[Les Années campagne]]'' de [[Philippe Leriche]], et en 2011 elle tient l’un des premiers rôles de ''[[Beau rivage]]'' de [[Julien Donada]]. Elle revient au cinéma en 2016, dans un film de [[Paul Vecchiali]] (rôle de Mimi dans ''[[Le Cancre]]'').
En 1974, Françoise Arnoul retrouve son vieux complice [[Daniel Gélin]] dans ''[[Dialogue d'exilés]]'' de [[Raoul Ruiz]], puis elle interprète la mère d'[[Isabelle Adjani]] dans ''[[Violette et François]]'' de [[Jacques Rouffio]] (1977), et apparaît dans ''[[Dernière Sortie avant Roissy]]'' de son compagnon [[Bernard Paul]]. En 1984, le [[Thriller (genre)|thriller]] ''[[Ronde de nuit (film, 1984)|Ronde de nuit]]'' de [[Jean-Claude Missiaen]] ([[1984 au cinéma|1984]]), où elle joue la journaliste, connaît le succès. Depuis, [[Guy Gilles]], [[Jean Marbœuf]], [[Brigitte Roüan]] et [[Claude Faraldo]] ont su mettre en valeur une comédienne exigeante et discrète. En 1992, elle incarne l'épouse de [[Charles Aznavour]] dans ''[[Les Années campagne]]'' de [[Philippe Leriche]], et en 2011 elle tient l’un des premiers rôles de ''[[Beau rivage]]'' de [[Julien Donada]]. Elle revient au cinéma en 2016, dans un film de [[Paul Vecchiali]] (rôle de Mimi dans ''[[Le Cancre]]'').


À la télévision, sa carrière semble au diapason : après [[Carlo Rim]] et [[Michel Drach]] dans les {{lnobr|années 1960}}, elle travaille avec [[Serge Moati]], [[Guy Gilles]], [[Pierre Kast]], [[Bernard Queysanne]], [[Pierre Tchernia]], [[Jean Marbœuf]], dans des adaptations littéraires notamment ([[Guy de Maupassant|Maupassant]], Marcel Aymé de nouveau, [[Charles Exbrayat|Exbrayat]], ''[[L'Herbe rouge]]'' avec [[Jean Sorel]], [[Jean-Pierre Léaud]] et [[Jean-Claude Brialy]] d'après [[Boris Vian|Vian]], ''Un garçon de France'' d'après un roman de [[Pascal Sevran]]), voire des scénarios originaux d'[[Éric-Emmanuel Schmitt]] (''Temps de chien'') ou [[Jacques Dacqmine]] ; dans ce parcours sans réelle surprise, sinon relatives (ses rencontres avec [[Jany Holt]] et [[Gérard Klein (acteur)|Gérard Klein]]), elle tient des emplois de mère comme dans ''L'Automate'' de Jean-François Claire (1981) et elle joue la vieille femme vengeresse de ''L'Étrange Histoire d'Émilie Albert'' de [[Claude Boissol]] (1988). Enfin les téléspectateurs l'aperçoivent de loin en loin dans ''[[Les Cinq Dernières Minutes]]'' et ''[[L'Instit]]'' (1998). En 2007, elle s'illustre dans ''[[Le Voyageur de la Toussaint]],'' adaptation du roman éponyme de [[Georges Simenon]].
À la télévision, sa carrière semble au diapason : après [[Carlo Rim]] et [[Michel Drach]] dans les {{lnobr|années 1960}}, elle travaille avec [[Serge Moati]], [[Guy Gilles]], [[Pierre Kast]], [[Bernard Queysanne]], [[Pierre Tchernia]], [[Jean Marbœuf]], dans des adaptations littéraires notamment ([[Guy de Maupassant|Maupassant]], Marcel Aymé de nouveau, [[Charles Exbrayat|Exbrayat]], ''[[L'Herbe rouge]]'' avec [[Jean Sorel]], [[Jean-Pierre Léaud]] et [[Jean-Claude Brialy]] d'après [[Boris Vian|Vian]], ''Un garçon de France'' d'après un roman de [[Pascal Sevran]]), voire des scénarios originaux d'[[Éric-Emmanuel Schmitt]] (''Temps de chien'') ou [[Jacques Dacqmine]] ; dans ce parcours sans réelle surprise, sinon relatives (ses rencontres avec [[Jany Holt]] et [[Gérard Klein (acteur)|Gérard Klein]]), elle tient des emplois de mère comme dans ''L'Automate'' de Jean-François Claire (1981) et elle joue la vieille femme vengeresse de ''L'Étrange Histoire d'Émilie Albert'' de [[Claude Boissol]] (1988). Enfin les téléspectateurs l'aperçoivent de loin en loin dans ''[[Les Cinq Dernières Minutes]]'' et ''[[L'Instit]]'' (1998). En 2007, elle s'illustre dans ''[[Le Voyageur de la Toussaint]],'' adaptation du roman éponyme de [[Georges Simenon]].
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Elle rencontre le cinéaste [[Bernard Paul]] en 1964 sur le tournage de ''[[Compartiment tueurs]]'' de [[Costa-Gavras]] et devient sa compagne jusqu’à la mort du réalisateur en 1980.
Elle rencontre le cinéaste [[Bernard Paul]] en 1964 sur le tournage de ''[[Compartiment tueurs]]'' de [[Costa-Gavras]] et devient sa compagne jusqu’à la mort du réalisateur en 1980.


Pour lui, elle met sa carrière en sommeil afin de l’assister dans le tournage de ses premiers films. Avec [[Marina Vlady]], ils créent en 1968 la société de production « Francina » qui va notamment financer les trois longs métrages de Bernard Paul : ''[[Le Temps de vivre]]'' (1969), ''[[Beau Masque]]'' (1972) d’après le roman éponyme de [[Roger Vailland]] et ''[[Dernière sortie avant Roissy]]'' (1977), filmé à [[Sarcelles]]. Ces trois films, salués par la critique, n'ont connu qu'un faible succès en salle.
Pour lui, elle met sa carrière en sommeil afin de l’assister dans le tournage de ses premiers films. Avec [[Marina Vlady]], ils créent en 1968 la société de production « Francina » qui va notamment financer les trois longs métrages de Bernard Paul : ''[[Le Temps de vivre]]'' (1969), ''[[Beau Masque]]'' (1972) d’après le roman éponyme de [[Roger Vailland]] et ''[[Dernière Sortie avant Roissy]]'' (1977), filmé à [[Sarcelles]]. Ces trois films, salués par la critique, n'ont connu qu'un faible succès en salle.


=== Mort ===
=== Mort ===
Françoise Arnoul meurt le {{date de décès|20 juillet 2021}} dans un hôpital parisien à l'âge de {{unité|90|ans}} des suites d'une longue maladie<ref name="LM2021" />{{,}}<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Nathalie Simon |titre=Françoise Arnoul, «petit monstre sacré» du cinéma, est morte à {{nombre|90|ans}} |périodique=[[Le Figaro]] |date=20 juillet 2021 |lire en ligne=https://www.lefigaro.fr/cinema/francoise-arnoul-petit-monstre-sacre-du-cinema-est-morte-a-90-ans-20210720 |pages= }}.</ref>{{,}}<ref>{{article | url texte=https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/francoise-arnoul-la-nini-de-french-cancan-de-renoir-est-morte_4709395.html | périodique=[[France Info]] | jour=20 | mois=juillet | année=2021 | titre=Françoise Arnoul, la "Nini" de "French Cancan" de Renoir, est morte}}.</ref>. Ses obsèques ont lieu le {{date|26 juillet 2021-}} au [[Crématorium-columbarium du Père-Lachaise|crématorium]] du [[cimetière du Père-Lachaise]], en présence de son ami [[Hervé Vilard]]<ref>{{article | url texte=https://amomama.fr/261110-funrailles-de-franoise-arnoul-herv-vilar.html | site=amomama.fr | périodique= Amomama| jour=28 | mois=juillet | année=2021 | titre=Funérailles de Françoise Arnoul : Hervé Vilard parmi ceux venus pour lui rendre hommage}}.</ref>. Ses cendres sont ensuite inhumées dans le caveau familial maternel du [[cimetière du Montparnasse]] (division 24)<ref>[http://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article6499#nb1 Cimetières de France et d'ailleurs]</ref>.
[[Fichier:Françoise Arnoul tombe.jpg|thumb|Tombe de Françoise Arnoul au [[cimetière de Montparnasse]] (division 24).]]
Françoise Arnoul meurt le {{date de décès|20 juillet 2021}} dans un hôpital parisien à l'âge de {{nombre|90|ans}} des suites d'une longue maladie<ref name="LM2021" />{{,}}<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Nathalie Simon |titre=Françoise Arnoul, «petit monstre sacré» du cinéma, est morte à {{nombre|90|ans}} |périodique=[[Le Figaro]] |date=20 juillet 2021 |issn= |lire en ligne=https://www.lefigaro.fr/cinema/francoise-arnoul-petit-monstre-sacre-du-cinema-est-morte-a-90-ans-20210720 |pages= }}.</ref>{{,}}<ref>{{article | url texte=https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/francoise-arnoul-la-nini-de-french-cancan-de-renoir-est-morte_4709395.html | périodique=[[France Info]] | jour=20 | mois=juillet | année=2021 | titre=Françoise Arnoul, la "Nini" de "French Cancan" de Renoir, est morte}}.</ref>. Ses obsèques ont lieu le {{date|26 juillet 2021-}} au [[Crématorium-columbarium du Père-Lachaise|crématorium]] du [[cimetière du Père-Lachaise]], en présence de son ami [[Hervé Vilard]]<ref>{{article | url texte=https://amomama.fr/261110-funrailles-de-franoise-arnoul-herv-vilar.html | site=amomama.fr | périodique= Amomama| jour=28 | mois=juillet | année=2021 | titre=Funérailles de Françoise Arnoul : Hervé Vilard parmi ceux venus pour lui rendre hommage}}.</ref>. Ses cendres sont ensuite inhumées dans le caveau familial maternel du [[cimetière du Montparnasse]] (division 24), où son identité ne figure pas<ref>[http://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article6499#nb1 Cimetières de France et d'ailleurs]</ref>.


=== Engagements ===
=== Engagements ===
En 1973<ref>{{Article |langue=français |auteur1= |titre=Trois cents personnalités du monde des arts et du spectacle soutiennent les candidats du P. C. F. |périodique=Le Monde |date=28 février 1973 |issn= |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1973/02/28/trois-cents-personnalites-du-monde-des-arts-et-du-spectacle-soutiennent-les-candidats-du-p-c-f_2570624_1819218.html |pages= }}.</ref> et 1979<ref>{{Article |langue=français |auteur1= |titre=L'appel des intellectuels en faveur e la liste communiste a reçu plus de mille signatures |périodique=Le Monde |date=8 juin 1979 |issn= |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1979/06/08/l-appel-des-intellectuels-en-faveur-de-la-liste-communiste-a-recu-plus-de-mille-signatures_2778014_1819218.html |pages= }}.</ref>, elle signe des appels en faveur des listes et candidats [[Communisme|communistes]] aux élections législatives.
En 1973<ref>{{Article |langue=français |auteur1= |titre=Trois cents personnalités du monde des arts et du spectacle soutiennent les candidats du P. C. F. |périodique=Le Monde |date=28 février 1973 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1973/02/28/trois-cents-personnalites-du-monde-des-arts-et-du-spectacle-soutiennent-les-candidats-du-p-c-f_2570624_1819218.html |pages= }}.</ref> et 1979<ref>{{Article |langue=français |auteur1= |titre=L'appel des intellectuels en faveur e la liste communiste a reçu plus de mille signatures |périodique=Le Monde |date=8 juin 1979 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1979/06/08/l-appel-des-intellectuels-en-faveur-de-la-liste-communiste-a-recu-plus-de-mille-signatures_2778014_1819218.html |pages= }}.</ref>, elle signe des appels en faveur des listes et candidats [[Parti communiste français|communistes]] aux élections législatives.


== Filmographie ==
== Filmographie ==
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* [[1977 au cinéma|1977]] : ''[[Black-Out (film)|{{lang|en|Black-Out}}]]'' de [[Philippe Mordacq]] (inédit) : {{Mme|Haris}}
* [[1977 au cinéma|1977]] : ''[[Black-Out (film)|{{lang|en|Black-Out}}]]'' de [[Philippe Mordacq]] (inédit) : {{Mme|Haris}}
* 1977 : ''[[Violette et François]]'' de [[Jacques Rouffio]] : Cécile, la mère de Violette
* 1977 : ''[[Violette et François]]'' de [[Jacques Rouffio]] : Cécile, la mère de Violette
* 1977 : ''[[Dernière sortie avant Roissy]]'' de [[Bernard Paul]] : Nicole, la femme de Marlys
* 1977 : ''[[Dernière Sortie avant Roissy]]'' de [[Bernard Paul]] : Nicole, la femme de Marlys
* [[1979 au cinéma|1979]] : ''[[Bobo Jacco]]'' de [[Walter Bal]] : la mère de Lise
* [[1979 au cinéma|1979]] : ''[[Bobo Jacco]]'' de [[Walter Bal]] : la mère de Lise
* [[1984 au cinéma|1984]] : ''[[Ronde de nuit (film, 1984)|Ronde de nuit]]'' de [[Jean-Claude Missiaen]] : Diane Castelain
* [[1984 au cinéma|1984]] : ''[[Ronde de nuit (film, 1984)|Ronde de nuit]]'' de [[Jean-Claude Missiaen]] : Diane Castelain
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* [[1987 à la télévision|1987]] : ''[[Calibre, le petit hebdo du polar]]'', téléfilm de [[Jean Mailland]]
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* 1998 : ''[[L'Instit]]'', [[série télévisée]], épisode ''Menteur'' : Hélène Lachesnay
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* [[2001 à la télévision|2001]] : ''[[Duval, un mort de trop]]'', téléfilm de Daniel Losset : Émilienne
* [[1999 à la télévision|1999]] : ''[[Duval (série télévisée)|Duval]]'' - épisode 1 : ''[[Secrets d'outre-tombe]]'' : Émilienne
* [[2001 à la télévision|2001]] : ''[[Duval (série télévisée)|Duval]]'' - épisode 2 : ''[[Un mort de trop]]'' de Daniel Losset : Émilienne
* [[2005 à la télévision|2005]] : ''[[Le Voyageur de la Toussaint (téléfilm)|Le Voyageur de la Toussaint]]'', téléfilm de [[Philippe Laïk]] : {{Mme|Riquet}}
* [[2005 à la télévision|2005]] : ''[[Le Voyageur de la Toussaint (téléfilm)|Le Voyageur de la Toussaint]]'', téléfilm de [[Philippe Laïk]] : {{Mme|Riquet}}
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Françoise Arnoul
Françoise Arnoul en 1951, posant pour le Studio Harcourt.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Françoise Annette Marie Mathilde Gautsch
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Georges Cravenne (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinction
Films notables
Tombe de Françoise Arnoul au cimetière de Montparnasse (division 24).

Françoise Gautsch, dite Françoise Arnoul, est une actrice française, née le à Constantine (Algérie française) et morte le à Paris[1].

Les années 1950 constituent la période de gloire de l’actrice, où elle est une véritable star en France et participe à des films importants, dont French Cancan, de Jean Renoir, en 1955. Après 1960, sa carrière au cinéma est devenue plus confidentielle.

Françoise Annette Marie Mathilde Gautsch et ses deux frères sont les enfants du général de brigade Charles Lionel Honoré Arnoul Gautsch (1882-1969)[2],[3], un polytechnicien, à qui elle empruntera un prénom pour en faire son nom d'artiste.

Sa mère, Janine Gradwhol, d'origine juive[4], devenue femme au foyer après son mariage, avait auparavant suivi les cours d’art dramatique du conservatoire de Lyon et était apparue sous le nom de Jeanine Henry[5] sur la scène du théâtre des Célestins aux côtés de Charles Vanel.

Jeunesse et formation

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Mme Gautsch incite très tôt sa fille à se former dans le domaine artistique : « Tu dois penser à l’art, la seule chose réellement belle. Si tu n’aimes pas le piano autant que moi, fais de la danse. »

Françoise est donc inscrite aux cours de danse à Rabat où son père est en poste au début de la Seconde Guerre mondiale. Vers l'âge de 7 ans, elle fait ses débuts sur les planches dans le rôle d'un papillon pour le Carnaval de Robert Schumann, dans un ballet donné au profit de la Croix-Rouge. Ce spectacle va aussi être présenté dans les grandes villes du Maroc.

Elle commence ses études secondaires au lycée de Casablanca, où la famille a déménagé. Elle continue ses cours de danse classique. C’est à cette époque qu’elle découvre le cinéma, ses magazines et ses stars, Shirley Temple, Errol Flynn ou Gary Cooper.

En 1945, Charles Gautsch reste au Maroc, retenu par ses obligations professionnelles, mais le reste de la famille rentre en France, s'installant un moment à Bagnères-de-Bigorre dans les Hautes-Pyrénées, puis dans le 16e arrondissement de Paris.

Françoise Gautsch entre au lycée Molière[6] et partage sa passion naissante pour la composition française avec ses deux nouvelles amies : Yvonne Roussel, la sœur de Michèle Morgan (Simone Roussel), et Danièle Heymann, fille du réalisateur Claude Heymann et future journaliste. Les trois amies, entre le lycée et la lecture de Cinémonde, organisent de petites représentations entre elles, le goût de la déclamation leur ayant été inculqué par leur professeur de français.

Un jour, Yvonne Roussel obtient deux places pour assister, dans la loge de sa sœur Michèle Morgan au théâtre de l'Empire, à la projection de son dernier film, La Symphonie pastorale de Jean Delannoy (1946). C'est le premier contact de Françoise avec une star.

Quelque temps plus tard, devant cette même salle de L’Empire, elle est abordée par le réalisateur Marc Allégret qui recherche deux jeunes filles pour son prochain film, Les lauriers sont coupés. Elle est reçue par le jeune assistant d’Allégret, Roger Vadim, qui lui annonce que l’autre jeune fille, une certaine Brigitte Bardot, est déjà engagée ; mais finalement le film ne se fera pas.

Débuts au cinéma

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Ayant peu de goût pour les études, Françoise quitte le lycée en classe de seconde, déclarant à sa mère : « Je veux faire du cinéma. » Elle est inscrite aux cours d'art dramatique dispensés dans le IXe arrondissement par l'une des connaissances de sa mère, madame Bauer-Thérond. Elle y a pour condisciples Michel Drach, Roger Carel et Roger Hanin. Lors d’une audition au théâtre de la Potinière, elle signe un contrat avec l’agence artistique Besnard, qui compte déjà parmi ses jeunes acteurs Magali Noël et Renée Cosima.

Elle est pressentie par Robert Dhéry pour une pièce qu’il est en train de monter, Le Bouillant Achille de Paul Nivoix (1948), avec pour vedette Bourvil, mais le rôle est finalement confié à une autre débutante, Nicole Courcel.

Françoise fait une première figuration en 1948 dans Rendez-vous de juillet de Jacques Becker, où Nicole Courcel tient l'un des rôles principaux[4].

L'apogée des années 1950

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Françoise Arnoul à Beït-Shéarim en 1958.

Allant sur ses 18 ans, elle est engagée par Willy Rozier qui lui confie son premier grand rôle dans L'Épave (1949). Elle est « Perrucha », un rôle qui, avec quelques scènes déshabillées, lance le personnage de Françoise Arnoul. Elle expliquera ultérieurement que plusieurs plans de ce film étaient truqués : mineure à l’époque, elle était contrainte par la loi de se faire doubler pour les plans les plus osés[4].

Même si elle joue quelquefois des rôles légers, comme dans Nous irons à Paris (1950) ou de midinette comme dans French Cancan (1954), elle incarne le plus souvent des personnages peu conventionnels, troubles et destructeurs, voire pervers : Le Fruit défendu (1952), La Rage au corps (1954), et la série des films d’Henri Decoin, La Chatte (1958-1960), où son visage félin d’espionne perdue séduit les spectateurs. Plus que Brigitte Bardot dont le succès l'a en partie éclipsé dans cette période[4], elle incarne des personnages souvent énigmatiques. Elle dit à Vadim sur le plateau de Sait-on jamais… (1957) : « Si tu cherches Brigitte à travers moi, tu ne la trouveras pas. Elle n’est pas moi, je ne suis pas elle ! »[4]. Avec ce film et avec celui de Pierre Kast, La Morte-Saison des amours (1960), elle a l’occasion de montrer ses talents.

Dans les années 1950, elle travaille sous la direction de Carlo Rim, Henri Decoin, Henri Verneuil, Pierre Billon, Georges Lacombe, Pierre Chenal et figure dans un film de Sacha Guitry : Si Paris nous était conté ; par contre, la scène qu'elle a tournée pour son Napoléon a été coupée au montage.

Elle connaît ses premiers vrais triomphes d'actrice à partir de 1955, face à Jean Gabin dans Des gens sans importance d'Henri Verneuil et French Cancan de Jean Renoir. Elle fait un caméo dans En effeuillant la marguerite de Marc Allégret, dont Brigitte Bardot, à la veille de l'explosion mondiale de sa notoriété, est la vedette, et trouve un de ses plus beaux rôles aux côtés de Robert Hossein dans Sait-on jamais… de Roger Vadim, dont l'action se déroule à Venise, sous la neige, au son du Modern Jazz Quartet. Elle s'épanouit aussi, entre Bernard Blier et Roger Hanin dans le diptyque La Chatte et La Chatte sort ses griffes, mis en scène par Henri Decoin, et son imperméable noir entre dans la mythologie du cinéma de cette époque.

Cette décennie brillante s'achève avec Le Chemin des écoliers de Michel Boisrond, adaptation de Marcel Aymé par Jean Aurenche et Pierre Bost, où elle joue la maîtresse d'Alain Delon[4], star naissante.

Semi-confidentialité

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La carrière de Françoise Arnoul marque le pas durant la décennie suivante. À quelques exceptions près, les films qu'elle tourne ne lui offrent que des rôles conventionnels. Cependant la maturité lui offre l’occasion de diversifier ses emplois au cinéma et à la télévision, mais elle ne tient plus le premier rôle[7].

Dans les années 1960, elle tourne plusieurs films de Pierre Kast, Lucky Jo de Michel Deville (1964), Le Dimanche de la vie de Jean Herman (1965), où elle retrouve Danielle Darrieux. Elle tourne ensuite un sketch de Julien Duvivier pour Le Diable et les Dix Commandements, où elle rivalise avec Micheline Presle auprès de Claude Dauphin et de l'Américain Mel Ferrer, puis la production internationale Le Congrès s'amuse, avec Curd Jürgens en tsar Alexandre Ier de Russie, Lilli Palmer et Paul Meurisse. Elle effectue aussi des caméos non crédités dans Le Testament d'Orphée de Jean Cocteau et Compartiment tueurs du jeune Costa-Gavras. En 1970, elle retrouve Jean Renoir pour le sketch Le Roi d'Yvetot, avec Fernand Sardou et Jean Carmet, du très beau dernier Renoir, Le Petit Théâtre de Jean Renoir, diffusé à la télévision.

En 1974, Françoise Arnoul retrouve son vieux complice Daniel Gélin dans Dialogue d'exilés de Raoul Ruiz, puis elle interprète la mère d'Isabelle Adjani dans Violette et François de Jacques Rouffio (1977), et apparaît dans Dernière Sortie avant Roissy de son compagnon Bernard Paul. En 1984, le thriller Ronde de nuit de Jean-Claude Missiaen (1984), où elle joue la journaliste, connaît le succès. Depuis, Guy Gilles, Jean Marbœuf, Brigitte Roüan et Claude Faraldo ont su mettre en valeur une comédienne exigeante et discrète. En 1992, elle incarne l'épouse de Charles Aznavour dans Les Années campagne de Philippe Leriche, et en 2011 elle tient l’un des premiers rôles de Beau rivage de Julien Donada. Elle revient au cinéma en 2016, dans un film de Paul Vecchiali (rôle de Mimi dans Le Cancre).

À la télévision, sa carrière semble au diapason : après Carlo Rim et Michel Drach dans les années 1960, elle travaille avec Serge Moati, Guy Gilles, Pierre Kast, Bernard Queysanne, Pierre Tchernia, Jean Marbœuf, dans des adaptations littéraires notamment (Maupassant, Marcel Aymé de nouveau, Exbrayat, L'Herbe rouge avec Jean Sorel, Jean-Pierre Léaud et Jean-Claude Brialy d'après Vian, Un garçon de France d'après un roman de Pascal Sevran), voire des scénarios originaux d'Éric-Emmanuel Schmitt (Temps de chien) ou Jacques Dacqmine ; dans ce parcours sans réelle surprise, sinon relatives (ses rencontres avec Jany Holt et Gérard Klein), elle tient des emplois de mère comme dans L'Automate de Jean-François Claire (1981) et elle joue la vieille femme vengeresse de L'Étrange Histoire d'Émilie Albert de Claude Boissol (1988). Enfin les téléspectateurs l'aperçoivent de loin en loin dans Les Cinq Dernières Minutes et L'Instit (1998). En 2007, elle s'illustre dans Le Voyageur de la Toussaint, adaptation du roman éponyme de Georges Simenon.

Vie privée

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Françoise Arnoul fait la connaissance de Georges Cravenne (1914-2009) en 1954 sur le tournage de French Cancan. Ils se marient en 1956 et divorcent en 1964.

Elle rencontre le cinéaste Bernard Paul en 1964 sur le tournage de Compartiment tueurs de Costa-Gavras et devient sa compagne jusqu’à la mort du réalisateur en 1980.

Pour lui, elle met sa carrière en sommeil afin de l’assister dans le tournage de ses premiers films. Avec Marina Vlady, ils créent en 1968 la société de production « Francina » qui va notamment financer les trois longs métrages de Bernard Paul : Le Temps de vivre (1969), Beau Masque (1972) d’après le roman éponyme de Roger Vailland et Dernière Sortie avant Roissy (1977), filmé à Sarcelles. Ces trois films, salués par la critique, n'ont connu qu'un faible succès en salle.

Françoise Arnoul meurt le dans un hôpital parisien à l'âge de 90 ans des suites d'une longue maladie[4],[8],[9]. Ses obsèques ont lieu le au crématorium du cimetière du Père-Lachaise, en présence de son ami Hervé Vilard[10]. Ses cendres sont ensuite inhumées dans le caveau familial maternel du cimetière du Montparnasse (division 24)[11].

Engagements

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En 1973[12] et 1979[13], elle signe des appels en faveur des listes et candidats communistes aux élections législatives.

Filmographie

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Télévision

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Distinctions

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Décoration

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Publication

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Notes et références

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  1. Insee, « Acte de décès de Françoise Annette Marie Mathilde Arnoul », sur MatchID.
  2. Service historique de la Défense Armée de Terre, Répertoire alphabétique, p. 18[PDF].
  3. « Françoise Arnoul », sur lesGensduCinema.com.
  4. a b c d e f et g Jean-Luc Douin, « La comédienne Françoise Arnoul est morte », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  5. « Mort de l'actrice Françoise Arnoul (La Chatte, French Cancan) », sur www.journaldesfemmes.fr (consulté le ).
  6. Bulletin 2022 de l’Association amicale des anciens et anciennes élèves du lycée Molière, 2022, p. 26.
  7. « La chatte : Canal+, 21h Le charme profond de Françoise Arnoul », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  8. Nathalie Simon, « Françoise Arnoul, «petit monstre sacré» du cinéma, est morte à 90 ans », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  9. « Françoise Arnoul, la "Nini" de "French Cancan" de Renoir, est morte », France Info,‎ (lire en ligne).
  10. « Funérailles de Françoise Arnoul : Hervé Vilard parmi ceux venus pour lui rendre hommage », Amomama,‎ (lire en ligne).
  11. Cimetières de France et d'ailleurs
  12. « Trois cents personnalités du monde des arts et du spectacle soutiennent les candidats du P. C. F. », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  13. « L'appel des intellectuels en faveur e la liste communiste a reçu plus de mille signatures », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  14. Archives des nominations et promotions dans l'ordre des Arts et des Lettres.

Liens externes

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