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« Parc national de Björnlandet » : différence entre les versions

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{{Infobox Aire protégée
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| nom = Parc national de Björnlandet
| nom = Parc national de Björnlandet
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Le '''parc national de Björnlandet''' ({{en lang|sv|Björnlandets Nationalpark}}) est un [[parcs nationaux de Suède|parc national]] de [[Suède]] situé dans le sud-est de la [[Laponie (province historique)|province de Laponie]], dans le [[comté de Västerbotten]]. Il couvre {{unité|2369|ha}}, dont la majeure partie est couverte d'une [[forêt primaire]] ou [[Forêt ancienne|ancienne]].
Le '''parc national de Björnlandet''' ({{en lang|sv|Björnlandets Nationalpark}}) est un [[parcs nationaux de Suède|parc national]] de [[Suède]] situé dans le sud-est de la [[Laponie (province historique)|province de Laponie]], dans le [[comté de Västerbotten]]. Il couvre {{unité|2369|ha}}, dont la majeure partie est occupée par une [[forêt primaire]] ou [[Forêt ancienne|ancienne]].


Le paysage est vallonné, avec plusieurs collines dont les flancs sont localement entaillés de falaises. Ces falaises ont été creusées par des [[glacier]]s, qui sont aussi à l'origine du grand nombre de [[Bloc erratique|blocs]] rocheux dans le paysage. Ce terrain rocheux, avec un sol maigre, donne lieu à des forêts de [[Pin sylvestre|pins]] avec une végétation au sol assez pauvre. Cependant, cette forêt ancienne constitue un refuge pour un grand nombre d'espèces de [[lichen]]s, [[Bryophyta|mousses]], [[Fungi|champignons]] et d'[[insecte]]s, ainsi que pour certains oiseaux, dont la survie dépend de la dynamique naturelle des forêts, y compris les feux de forêts, et ont en grande partie disparus des forêts fortement exploitées du nord suédois. Dans les vallées, les terrains plus humides donnent lieu à des environnements différents, allant de forêts d'[[Épicéa commun|épicéas]] aux [[Tourbière d'aapa|tourbières d'aapa]].
Le paysage est vallonné, avec plusieurs collines dont les flancs sont localement entaillés de falaises. Ces falaises ont été creusées par des [[glacier]]s, qui sont aussi à l'origine du grand nombre de [[Bloc erratique|blocs]] rocheux dans le paysage. Ce terrain rocheux, avec un sol maigre, donne lieu à des forêts de [[Pin sylvestre|pins]] avec une végétation au sol assez pauvre. Cependant, cette forêt ancienne constitue un refuge pour un grand nombre d'espèces de [[lichen]]s, [[Bryophyta|mousses]], [[Fungi|champignons]] et d'[[insecte]]s, ainsi que pour certains oiseaux, dont la survie dépend de la dynamique naturelle des forêts, y compris les feux de forêts, et qui ont en grande partie disparu des forêts fortement exploitées du nord suédois. Dans les vallées, les terrains plus humides donnent lieu à des environnements différents, allant de forêts d'[[Épicéa commun|épicéas]] aux [[Tourbière d'aapa|tourbières d'aapa]].


L'histoire du parc est liée aux populations [[Samis|sames]] qui vivaient dans la région. Ils subsistaient essentiellement de la chasse et la pêche, et n'avaient un impact que très limités sur les forêts. Progressivement, à partir du {{s|XVIII}}, les [[Suédois (peuple)|Suédois]] commencent à s'installer dans la région, et au {{s|XIX}}, l'[[Forêt en Suède|exploitation intensive des forêts]] de la région commencent. Cependant, en partie du fait des terrains difficiles d'accès, Björnlandet parvient à échapper en grande partie à cette exploitation. L'excellent état de préservation de ses forêts est remarqué lors d'un grand inventaire national des forêts dans les années 1980, et il est immédiatement proposé de les protéger. En 1991, le parc national est créé, d'une superficie de {{unité|1130|ha}}. Il est étendu à la surface actuelle en 2017. En parallèle à l'extension du parc, les infrastructures touristiques sont améliorées, et il accueille maintenant {{unité|6500|visiteurs}} par an.
L'histoire du parc est liée aux populations [[Samis|sames]] qui vivaient dans la région. Elles subsistaient essentiellement de la chasse et la pêche, et n'avaient un impact que très limité sur les forêts. Progressivement, à partir du {{s|XVIII}}, les [[Suédois (peuple)|Suédois]] commencent à s'installer, et au {{s|XIX}}, l'[[Forêt en Suède|exploitation intensive des forêts]] de la région débute. Cependant, notamment du fait de la difficulté d'accès aux terrains, Björnlandet parvient à échapper en grande partie à cette exploitation. L'excellent état de préservation de ses forêts est remarqué lors d'un grand inventaire national des forêts dans les années 1980, et il est immédiatement proposé de les protéger. En 1991, le parc national est créé, d'une superficie de {{unité|1130|ha}}. Il est étendu à la surface actuelle en 2017. En parallèle à l'extension du parc, les infrastructures touristiques sont améliorées, et il accueille maintenant {{unité|6500|visiteurs}} par an.


== Géographie ==
== Géographie ==
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=== Relief ===
=== Relief ===
Björnlandet se situe une région vallonnée, formant un paysage appelé ''{{langue|sv|vågig bergkullterräng}}'' (approximativement « relief ondulant de collines ») caractéristique du [[Norrland]]<ref group=S name=p15>{{p.|15}}</ref>. Dans la région, les massifs s'étendent selon une direction principale nord-ouest sud-est<ref group=S name=p15/> ; le parc lui-même recouvre principalement un massif dont le sommet, {{langue|sv|Storberget}}, culmine à {{unité|551|m}} d'altitude, mais qui comprend aussi entre autres les sommets {{langue|sv|Jon-Ersberget}} et {{langue|sv|Björnberget}}<ref group=S name=p16>{{p.|16}}</ref>. Ce massif s'élève ainsi environ {{unité|250|m}} au-dessus de la vallée de la rivière Flärkån qui borde le parc à l'Est<ref group=S name=p16/>. En dehors de ce massif principal, le parc inclut d'autres sommets, dont en particulier {{langue|sv|Skallberget}}, point culminant du parc avec {{unité|559|m}}, {{langue|sv|Svedjeberget}} ({{unité|461|m}}) et {{langue|sv|Getarkullen}} ({{unité|473|m}})<ref group=S name=p16/>. Le parc est traversé par une vallée assez large orientée ouest-est comprenant le lac {{langue|sv|Angsjön}}, et les massifs eux-mêmes sont coupés de ravines étroites et parfois profondes<ref group=S name=p16/>. Une autre caractéristique du relief est la présence de falaises, avec des éboulis à leurs pieds, la plus connue étant la falaise au sud de {{langue|sv|Björnberget}}, atteignant environ {{unité|70|m}}<ref group=S name=p16/>.
Björnlandet se situe dans une région vallonnée, formant un paysage appelé ''{{langue|sv|vågig bergkullterräng}}'' (approximativement « relief ondulant de collines ») caractéristique du [[Norrland]]<ref group=S name=p15>{{p.|15}}</ref>. Dans la région, les massifs s'étendent selon une direction principale nord-ouest sud-est<ref group=S name=p15/> ; le parc lui-même recouvre principalement un massif dont le sommet, {{langue|sv|Storberget}}, culmine à {{unité|551|m}} d'altitude, mais qui comprend aussi entre autres les sommets {{langue|sv|Jon-Ersberget}} et {{langue|sv|Björnberget}}<ref group=S name=p16>{{p.|16}}</ref>. Ce massif s'élève ainsi environ {{unité|250|m}} au-dessus de la vallée de la rivière Flärkån qui borde le parc à l'Est<ref group=S name=p16/>. En dehors de ce massif principal, le parc inclut d'autres sommets, dont en particulier {{langue|sv|Skallberget}}, point culminant du parc avec {{unité|559|m}}, {{langue|sv|Svedjeberget}} ({{unité|461|m}}) et {{langue|sv|Getarkullen}} ({{unité|473|m}})<ref group=S name=p16/>. Le parc est traversé par une vallée assez large orientée ouest-est comprenant le lac {{langue|sv|Angsjön}}, et les massifs eux-mêmes sont coupés de ravines étroites et parfois profondes<ref group=S name=p16/>. Une autre caractéristique du relief est la présence de falaises, avec des [[éboulis]] à leurs pieds, la plus connue étant la falaise au sud de {{langue|sv|Björnberget}}, atteignant environ {{unité|70|m}}<ref group=S name=p16/>.

[[Fichier:Björnlandet national park map-fr.svg|vignette|centre|upright=1.6|alt=Carte topographique du parc, montrant un relief généralement compris entre 300 et 500 m d'altitude.|Carte du parc national.]]


=== Géologie ===
=== Géologie ===
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La roche principale du parc est le [[granite]] de Revsund, caractérisé par une texture [[Porphyre (roche)|porphyrique]] à grains grossiers et une couleur grise parfois rougeâtre<ref group=S name=p15/>. Ces granites sont datés d'environ {{unité|1.8|Ga}}, et sont inclus dans la [[province ignée transcandinave]]<ref name=TiB>{{article|url=http://tupa.gtk.fi/julkaisu/specialpaper/sp_037.pdf|titre=The Transscandinavian Igneous Belt (TIB) in Sweden|sous-titre=a review of its character and evolution.|périodique=Geological Survey of Finland|année=2004|lieu=[[Espoo]]|langue=en}}.</ref>. Ils se sont formés à la bordure de la chaîne des [[Svécofennides]], dans un contexte de [[subduction]] similaire à l'actuelle [[cordillère des Andes]]<ref name=TiB/>.
La roche principale du parc est le [[granite]] de Revsund, caractérisé par une texture [[Porphyre (roche)|porphyrique]] à grains grossiers et une couleur grise parfois rougeâtre<ref group=S name=p15/>. Ces granites sont datés d'environ {{unité|1.8|Ga}}, et sont inclus dans la [[province ignée transcandinave]]<ref name=TiB>{{article|url=http://tupa.gtk.fi/julkaisu/specialpaper/sp_037.pdf|titre=The Transscandinavian Igneous Belt (TIB) in Sweden|sous-titre=a review of its character and evolution.|périodique=Geological Survey of Finland|année=2004|lieu=[[Espoo]]|langue=en}}.</ref>. Ils se sont formés à la bordure de la chaîne des [[Svécofennides]], dans un contexte de [[subduction]] similaire à l'actuelle [[cordillère des Andes]]<ref name=TiB/>.


L'ensemble de ces reliefs fut par la suite érodé, jusqu'à former une surface essentiellement plate que l'on appelle la [[pénéplaine]] sub[[cambrien]]ne<ref name=SGU>{{ouvrage|url=http://resource.sgu.se/produkter/c/c838-rapport.pdf|titre=Plains, steps, hilly relief and valleys in northern Sweden|sous-titre=review, interpretations and implications for conclusions on Phanerozoic tectonics|langue=en|auteur1=Karna Lidmar-Bergström|auteur2=Mats Olvmo|année=2015|isbn=978-91-7403-308-3|éditeur=[[Service de recherches géologiques de Suède]]}}</ref>{{,}}<ref name=fundamentals>{{ouvrage|page=468|titre=Fundamentals of Geomorphology|auteur= Richard John Huggett|édition=4|année=2017|éditeur=[[Routledge]]|langue=en}}</ref>. Durant le cambrien, une [[transgression marine]] aboutit à des dépôts sédimentaires sur cette surface, la protégeant de l'érosion, mais un [[Surrection (géologie)|soulèvement tectonique]] durant le [[mésozoïque]] fait à nouveau émerger ces terrains, redémarrant le processus d'érosion<ref name=fundamentals/>. Le climat chaud et humide entraine une érosion importante avec [[Kaolin|kaolinisation]] des granites, qui sur ces terrains surélevés creuse d'importantes vallées, suivant initialement les lignes de fractures de la roche<ref name=SGU/>{{,}}<ref name=fundamentals/>. Finalement, une nouvelle transgression marine va à nouveau protéger ce paysage, empêchant une nouvelle pénéplanation comme on peut l'observer dans d'autres régions du nord de la Suède<ref name=SGU/>{{,}}<ref name=fundamentals/>. Ces sédiments ont été depuis à nouveau érodés, laissant apparaître la surface ondulante du mésozoïque qui forme donc la base du paysage actuel<ref name=SGU/>{{,}}<ref name=fundamentals/>.
L'ensemble de ces reliefs fut par la suite érodé, jusqu'à former une surface essentiellement plate que l'on appelle la [[pénéplaine]] sub[[cambrien]]ne<ref name=SGU>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Karna Lidmar-Bergström|auteur2=Mats Olvmo|titre=Plains, steps, hilly relief and valleys in northern Sweden|sous-titre=review, interpretations and implications for conclusions on Phanerozoic tectonics|éditeur=[[Service de recherches géologiques de Suède]]|année=2015|isbn=978-91-7403-308-3|lire en ligne=http://resource.sgu.se/produkter/c/c838-rapport.pdf}}</ref>{{,}}<ref name=fundamentals>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Richard John Huggett|titre=Fundamentals of Geomorphology|éditeur=[[Routledge]]|année=2017|numéro d'édition=4|passage=468|isbn=}}</ref>. Durant le cambrien, une [[transgression marine]] aboutit à des dépôts sédimentaires sur cette surface, la protégeant de l'érosion, mais un [[Surrection (géologie)|soulèvement tectonique]] durant le [[mésozoïque]] fait à nouveau émerger ces terrains, redémarrant le processus d'érosion<ref name=fundamentals/>. Le climat chaud et humide entraine une érosion importante avec [[Kaolin|kaolinisation]] des granites, qui sur ces terrains surélevés creuse d'importantes vallées, suivant initialement les lignes de fractures de la roche<ref name=SGU/>{{,}}<ref name=fundamentals/>. Finalement, une nouvelle transgression marine va à nouveau protéger ce paysage, empêchant une nouvelle pénéplanation comme on peut l'observer dans d'autres régions du nord de la Suède<ref name=SGU/>{{,}}<ref name=fundamentals/>. Ces sédiments ont été depuis à nouveau érodés, laissant apparaître la surface ondulante du mésozoïque qui forme donc la base du paysage actuel<ref name=SGU/>{{,}}<ref name=fundamentals/>.


Si les reliefs datent en grande partie du mésozoïque, les [[glaciations quaternaires]] ont elles aussi laissé leur empreinte dans le paysage. En particulier, les glaciers ont inlassablement arraché des gros blocs rocheux aux collines et montagnes, et les ont déposés dans les dépressions, sous forme de [[bloc erratique|blocs erratiques]] et de vastes champs rocheux<ref group=S name=p15/>. De même, l'action répétée du [[Gel (phénomène météorologique)|gel]] est à l'origine des falaises qui apparaissent en de nombreux points sur les versants des collines<ref group=S name=p15/>. Enfin, les glaciations sont visibles par les [[moraine]]s qui recouvrent l'essentiel du parc et donnent lieu à un sol très pauvre pour la végétation<ref group=S name=p15/>.
Si les reliefs datent en grande partie du mésozoïque, les [[glaciations quaternaires]] ont elles aussi laissé leur empreinte dans le paysage. En particulier, les glaciers ont inlassablement arraché des gros blocs rocheux aux collines et montagnes, et les ont déposés dans les dépressions, sous forme de [[bloc erratique|blocs erratiques]] et de vastes champs rocheux<ref group=S name=p15/>. De même, l'action répétée du [[Gel (phénomène météorologique)|gel]] est à l'origine des falaises qui apparaissent en de nombreux points sur les versants des collines<ref group=S name=p15/>. Enfin, les glaciations sont visibles par les [[moraine]]s qui recouvrent l'essentiel du parc et donnent lieu à un sol très pauvre pour la végétation<ref group=S name=p15/>.


=== Climat ===
=== Climat ===
Le climat de la région est un climat continental froid, avec des grandes variations de température entre l'été et l'hiver<ref group=S name=p15/>. Les précipitations atteignent un peu plus de {{unité|600|mm}} par an, avec un maximum en été-automne<ref group=S name=p15/>. Elles se font sous forme de neige pendant une grande partie de l'année et finalement, la couverture neigeuse se maintient en moyenne pendant 175 à {{unité|200|jours}}, avec une épaisseur maximale de 120 à {{unité|140|cm}}<ref group=S name=p15/>. Du fait des différences d'altitude, mais aussi de l'orientation, il y a d'importantes variations dans le climat local<ref group=S name=p15/>.
Le climat de la région est un climat continental froid, avec des grandes variations de température entre l'été et l'hiver<ref group=S name=p15/>. Les [[précipitations]] atteignent un peu plus de {{unité|600|mm}} par an, avec un maximum en été-automne<ref group=S name=p15/>. Elles se font sous forme de neige pendant une grande partie de l'année et finalement, la couverture neigeuse se maintient en moyenne pendant 175 à {{unité|200|jours}}, avec une épaisseur maximale de 120 à {{unité|140|cm}}<ref group=S name=p15/>. Du fait des différences d'altitude, mais aussi de l'orientation, il y a d'importantes variations dans le climat local<ref group=S name=p15/>.


{{Climat
{{Climat
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=== Hydrographie ===
=== Hydrographie ===
Le principal cours d'eau du parc est {{langue|sv|Björkbäcken}}, qui prend le nom d'{{langue|sv|Angsjöbäcken}} à la sortie du lac {{langue|sv|Angsjön}}<ref group=S name=p23>{{pp.|23-24}}.</ref>. Ce dernier est le plus grand lac de {{langue|sv|Björnlandet}}, avec {{unité|32|ha}}<ref group=S name=p23/>. {{langue|sv|Angsjöbäcken}} se jette dans la rivière {{langue|sv|Flärkån}} juste à la sortie du parc, et cette rivière est elle-même un des principaux affluents du fleuve {{langue|sv|[[Gideälven]]}}. Les principaux affluents de {{langue|sv|Björkbäcken}} sont {{langue|sv|Svärmorsbäcken}}, en provenance du Nord, et {{langue|sv|Guldbäcken}} qui est entièrement situé dans le parc<ref group=S name=p23/>. Les vallées à fond plat de {{langue|sv|Björkbäcken}} et {{langue|sv|Svärmorsbäcken}} comprennent un vaste réseau de [[tourbière]]s<ref group=S name=p22>{{p.|22}}.</ref>, ponctués de petits lacs. On trouve aussi des petites tourbières et petits lacs sur les hauteurs du parc<ref group=S name=p23/>. Enfin, au sud-ouest du parc s'écoule le ruisseau {{langue|sv|Häggsjöbäcken}} dans une vallée profondément découpée<ref group=S name=p23/>. Il est l'émissaire du lac {{langue|sv|Häggsjön}} qui borde le parc à l'Ouest<ref group=S name=p23/> et fait aussi partie du bassin versant du {{langue|sv|Gideälven}}.
Le principal cours d'eau du parc est {{langue|sv|Björkbäcken}}, qui prend le nom d'{{langue|sv|Angsjöbäcken}} à la sortie du lac {{langue|sv|Angsjön}}<ref group=S name=p23>{{pp.|23-24}}.</ref>. Ce dernier est le plus grand lac de {{langue|sv|Björnlandet}}, avec {{unité|32|ha}}<ref group=S name=p23/>. {{langue|sv|Angsjöbäcken}} se jette dans la rivière {{langue|sv|Flärkån}} juste à la sortie du parc, et cette rivière est elle-même un des principaux affluents du fleuve {{langue|sv|[[Gideälven]]}}. Les principaux affluents de {{langue|sv|Björkbäcken}} sont {{langue|sv|Svärmorsbäcken}}, en provenance du nord, et {{langue|sv|Guldbäcken}} qui est entièrement situé dans le parc<ref group=S name=p23/>. Les vallées à fond plat de {{langue|sv|Björkbäcken}} et {{langue|sv|Svärmorsbäcken}} comprennent un vaste réseau de [[tourbière]]s<ref group=S name=p22>{{p.|22}}.</ref>, ponctuées de petits lacs. On trouve aussi des petites tourbières et petits lacs sur les hauteurs du parc<ref group=S name=p23/>. Enfin, au sud-ouest du parc s'écoule le ruisseau {{langue|sv|Häggsjöbäcken}} dans une vallée profondément découpée<ref group=S name=p23/>. Il est l'émissaire du lac {{langue|sv|Häggsjön}} qui borde le parc à l'ouest<ref group=S name=p23/> et fait aussi partie du bassin versant du {{langue|sv|Gideälven}}.


Le débit maximal des ruisseaux du parc correspond à la fonte des neiges à la fin du printemps, avec un maximum secondaire avec les fortes précipitations d'automne<ref group=S name=p15/>.
Le débit maximal des ruisseaux du parc correspond à la fonte des neiges à la fin du printemps, avec un maximum secondaire avec les fortes précipitations d'automne<ref group=S name=p15/>.
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== Milieux naturels ==
== Milieux naturels ==
Le parc national de Björnlandet est d'après la classification du [[Fonds mondial pour la nature]] (WWF), situé dans l'[[écorégion terrestre]] de la [[taïga scandinave et russe]]. Il constitue un îlot de [[forêt primaire]] ou [[Forêt ancienne|ancienne]] dans une vaste région forestière [[Forêt en Suède|autrement fortement exploitée]]<ref group=S name=p16/>. Si la forêt est, de loin, l'écosystème dominant du parc, quelques [[zone humide|zones humides]] sont aussi présentes<ref group=S name=p8>p. 8</ref>. Selon la classification de la [[directive habitats]], l'habitat dominant est la [[taïga]] occidentale (9010), avec {{unité|1600|ha}}, suivi par les [[tourbière]]s de transition et [[tremblant tourbeux|tremblantes]] (7140) avec {{unité|155|ha}}, les tourbières boisées (91D0) avec {{unité|65|ha}} et une trentaine d'hectares de lacs et mares dystrophes naturels (3160) et de forêts fennoscandiennes à ''[[Épicéa commun|Picea abies]]'' riches en herbes (9050)<ref>{{ouvrage|titre=Bevarandeplan för Natura 2000-området Björnlandets nationalpark|année=2018|langue=sv|auteur=Länsstyrelsen Västerbotten}}</ref>.
Le parc national de Björnlandet est d'après la classification du [[Fonds mondial pour la nature]] (WWF), situé dans l'[[écorégion terrestre]] de la [[taïga scandinave et russe]]. Il constitue un îlot de [[forêt primaire]] ou [[Forêt ancienne|ancienne]] dans une vaste région forestière [[Forêt en Suède|autrement fortement exploitée]]<ref group=S name=p16/>. Si la forêt est, de loin, l'écosystème dominant du parc, quelques [[zone humide|zones humides]] sont aussi présentes<ref group=S name=p8>p. 8</ref>. Selon la classification de la [[directive habitats]], l'habitat dominant est la [[taïga]] occidentale (9010), avec {{unité|1600|ha}}, suivi par les [[tourbière]]s de transition et [[tremblant tourbeux|tremblantes]] (7140) avec {{unité|155|ha}}, les tourbières boisées (91D0) avec {{unité|65|ha}} et une trentaine d'hectares de lacs et mares dystrophes naturels (3160) et de forêts fennoscandiennes à ''[[Épicéa commun|Picea abies]]'' riches en herbes (9050)<ref>{{Ouvrage|langue=sv|auteur1=Länsstyrelsen Västerbotten|titre=Bevarandeplan för Natura 2000-området Björnlandets nationalpark|éditeur=|année=2018|isbn=}}</ref>.


=== Flore ===
=== Flore ===
[[Fichier:Lichen in tree, Björnlandet.jpg|vignette|alt=Gros plan sur les branches d'un conifère recouvertes de lichens.|Lichens sur les branches des conifères de Björnlandet.]]
[[Fichier:Lichen in tree, Björnlandet.jpg|vignette|alt=Gros plan sur les branches d'un conifère recouvertes de lichens.|Lichens sur les branches des conifères de Björnlandet.]]


Les forêts de Björnlandet sont principalement des forêts anciennes de [[Pin sylvestre|pins sylvestres]] (''{{langue|la|Pinus sylvestris}}''), les plus vieux ayant plus de {{unité|500|ans}}, datant d'après l'incendie de 1508, mais la plupart datent d'après l'incendie de 1831<ref group=S name=p17>p. 17</ref>. Les pins résistent assez bien aux [[Feu de forêt|feux de forêt]] et sont aussi fortement dépendants des feux pour la pousse de nouveaux individus<ref group=S name=p17/>{{,}}<ref name=branddynamik>{{ouvrage|url=https://www.naturvardsverket.se/Documents/publikationer/620-5438-4.pdf|titre=Naturvårdsbränning|sous-titre=Vägledning för brand och bränning i skyddad skog|langue=sv|année=2005|auteur=Magnus Nilsson|isbn=91-620-5438-4|éditeur=[[Naturvårdsverket]]}}</ref>. En revanche, avec le temps, la concurrence des [[Épicéa commun|épicéas communs]] (''{{langue|la|Picea abies}}'') devient de plus en plus importante, et, en l'absence d'incendie, ceux-ci finissent par dominer les forêts<ref name=branddynamik/>. Ainsi, les feux de forêts sont un élément important de l'équilibre naturel des forêts suédoises<ref name=branddynamik/>. Ils ont eu lieu en moyenne tous les 91 ans à Björnlandet, mais sont devenus plus rares depuis le {{s|XIX}}, étant systématiquement combattus par l'Homme<ref group=S name=p17/>. Pour cette raison, la proportion d'épicéa commun dans le parc est de plus en plus importante<ref group=S name=p17/>.
Les forêts de Björnlandet sont principalement des forêts anciennes de [[Pin sylvestre|pins sylvestres]] ({{latin|Pinus sylvestris}}), les plus vieux ayant plus de {{unité|500|ans}}, datant d'après l'incendie de 1508, mais la plupart datent d'après l'incendie de 1831<ref group=S name=p17>p. 17</ref>. Les pins résistent assez bien aux [[Feu de forêt|feux de forêt]] et sont aussi fortement dépendants des feux pour la pousse de nouveaux individus<ref group=S name=p17/>{{,}}<ref name=branddynamik>{{Ouvrage|langue=sv|auteur1=Magnus Nilsson|titre=Naturvårdsbränning|sous-titre=Vägledning för brand och bränning i skyddad skog|éditeur=[[Naturvårdsverket]]|année=2005|isbn=91-620-5438-4|lire en ligne=https://www.naturvardsverket.se/Documents/publikationer/620-5438-4.pdf}}</ref>. En revanche, avec le temps, la concurrence des [[Épicéa commun|épicéas communs]] ({{latin|Picea abies}}) devient de plus en plus importante, et, en l'absence d'incendie, ceux-ci finissent par dominer les forêts<ref name=branddynamik/>. Ainsi, les feux de forêts sont un élément important de l'équilibre naturel des forêts suédoises<ref name=branddynamik/>. Ils ont eu lieu en moyenne tous les 91 ans à Björnlandet, mais sont devenus plus rares depuis le {{s|XIX}}, étant systématiquement combattus par l'Homme<ref group=S name=p17/>. Pour cette raison, la proportion d'épicéa commun dans le parc est de plus en plus importante<ref group=S name=p17/>.


Les forêts anciennes de pins sont présentes à travers le parc, mais en particulier autour de certaines zones, comme le sud et est de Björnberget, et certaines zones sur les collines d'Angsjöberget, Rönnlandet, Svedjeberget et Storberget<ref group=S name=p17/>. Il s'agit en général de zones riches en blocs rocheux ou comportant de fortes pentes, qui ont empêché l'exploitation de la forêt avant qu'elle ne soit protégée<ref group=S name=p19>p. 19-21</ref>. La végétation au sol est en général pauvre, ce qui est assez typique de la région<ref group=S name=p32>p. 32-34</ref>. Les [[Tracheophyta|plantes vasculaires]] caractéristique sont l'[[Vaccinium vitis-idaea|airelles]] (''{{langue|la|Vaccinium vitis-idaea}}''), la [[Vaccinium myrtillus|myrtille]] (''{{langue|la|Vaccinium myrtillus}}'') et la [[Empetrum nigrum|camarine noire]] (''{{langue|la|Empetrum nigrum}}'')<ref name=vaxtliv>{{lien web|url=http://www.sverigesnationalparker.se/park/bjornlandets-nationalpark/nationalparksfakta/vaxtliv/|site=Sveriges nationalparker|titre=Växtliv|langue=sv|consulté le=11 septembre 2019}}</ref>. La flore la plus notable de ces forêts sont au niveau des [[lichen]]s, [[Bryophyta|mousses]] et [[Fungi|champignons]], avec beaucoup d'espèces qui apprécie les forêts anciennes et se font rares dans les forêts fortement exploitées du reste de la région<ref group=S name=p32/>. 181 espèces de lichens ont été recensées dans le parc, beaucoup associés aux sols rocheux, mais aussi de nombreuses espèces associées au bois mort, y compris des espèces liées au bois brulé<ref group=S name=p32/>. De la même façon, {{unité|128|espèces}} de champignons ont été observées, dont les plus notables sont ceux se développant sur le bois mort, tels que ''{{langue|la|[[Haploporus|Haploporus odorus]]}}''<ref group=S name=p32/>.
Les forêts anciennes de pins sont présentes à travers le parc, mais en particulier autour de certaines zones, comme le sud et est de Björnberget, et certaines zones sur les collines d'Angsjöberget, Rönnlandet, Svedjeberget et Storberget<ref group=S name=p17/>. Il s'agit en général de zones riches en blocs rocheux ou comportant de fortes pentes, qui ont empêché l'exploitation de la forêt avant qu'elle ne soit protégée<ref group=S name=p19>p. 19-21</ref>. La végétation au sol est en général pauvre, ce qui est assez typique de la région<ref group=S name=p32>p. 32-34</ref>. Le parc comprend {{unité|128|espèces}} de [[Tracheophyta|plantes vasculaires]]<ref name=artfynd>{{Ouvrage|langue=sv|auteur1=Andreas Garpebring|titre=Sammanställning av artfynd i Björnlandets utvidgade nationalpark|éditeur=Länsstyrelsen Västerbotten|année=2007|isbn=|lire en ligne=https://www.lansstyrelsen.se/download/18.304d30c1612954524550de0/1526067880286/2017-06-02_Arter%20i%20Björnlandets%20utvidgade%20nationalpark%20webb.pdf}}</ref>, les plus caractéristiques étant l'[[Vaccinium vitis-idaea|airelle]] ({{latin|Vaccinium vitis-idaea}}), la [[Vaccinium myrtillus|myrtille]] ({{latin|Vaccinium myrtillus}}) et la [[Empetrum nigrum|camarine noire]] ({{latin|Empetrum nigrum}})<ref name=vaxtliv>{{lien web|url=http://www.sverigesnationalparker.se/park/bjornlandets-nationalpark/nationalparksfakta/vaxtliv/|site=Sveriges nationalparker|titre=Växtliv|langue=sv|consulté le=11 septembre 2019}}</ref>. La flore la plus notable de ces forêts est au niveau des [[lichen]]s, [[Bryophyta|mousses]] et [[Fungi|champignons]], avec beaucoup d'espèces qui apprécient les forêts anciennes et se font rares dans les forêts fortement exploitées du reste de la région<ref group=S name=p32/>. 195 espèces de lichens ont été recensées dans le parc, dont 31 sur la liste rouge suédoise des espèces menacées<ref name=artfynd/>. La plupart des lichens sont associés aux sols rocheux ou au [[bois mort]], y compris quelques espèces liées au bois brulé<ref group=S name=p32/>. De la même façon, {{unité|133|espèces}} de champignons ont été observées, dont 39 sur la liste rouge nationale<ref name=artfynd/>, les espèces les plus notables étant celles se développant sur le bois mort, telles que {{latin|[[Haploporus|Haploporus odorus]]}}<ref group=S name=p32/> et les espèces de la famille des {{latin|[[Bankeraceae]]}}, considérées comme bon indicateurs de l'état des forêts<ref name=artfynd/>.


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Climbing Björnberget, Björnlandet.jpg|alt=Forêt de conifères située en pentes.|Forêt typique de Björnlandet, sur les pentes de Björnberget.
Climbing Björnberget, Björnlandet.jpg|alt=Forêt de conifères située en pentes.|Forêt typique de Björnlandet, sur les pentes de Björnberget.
Vaccinium myrtillus flowering.jpg|alt=Gros plan sur des bourgeons de myrtilles.|Myrtille en floraison dans le parc.
Vaccinium myrtillus flowering.jpg|alt=Gros plan sur des bourgeons de myrtilles.|Myrtille en floraison dans le parc.
Rubus chamaemorus flowering.jpg|alt=Gros plan sur des plaquebières en fleurs.|[[Plaquebière]] (''{{langue|la|Rubus chamaemorus}}'') en fleurs.
Rubus chamaemorus flowering.jpg|alt=Gros plan sur des plaquebières en fleurs.|[[Plaquebière]] ({{latin|Rubus chamaemorus}}) en fleurs.
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Lorsque le terrain se fait plus humide, la flore se fait plus riche et plus variée. Il existe un gradient allant de forêt humides aux tourbières totalement dénuées d'arbres. Les forêts humides sont dans les vallées, à proximité des ruisseaux, et sont le plus souvent dominées par les épicéas<ref group=S name=p19/>. En effet, si les épicéas sont présents aux côtés des pins dans une grande partie des forêts du parc, ils sont l'essence principale dans les vallées et les zones plus humides, qui sont plus rarement affectées par les incendies<ref group=S name=p19/>. Si ils sont en général plus jeunes que les pins, ils peuvent tout de même atteindre {{unité|300|ans}} dans ces zones refuges<ref group=S name=p17/>. Les zones les plus humides abritent aussi une certaine proportion de [[feuillu]]s, autrement relativement rares dans le parc<ref group=S name=p22/>. Il s'agit surtout de [[Betula pubescens|bouleau pubescent]] (''{{langue|la|Betula pubescens}}''), d'[[aulne blanc]] (''{{langue|la|Alnus incana}}'') et de [[Sorbus aucuparia|sorbier des oiseleurs]] (''{{langue|la|Sorbus aucuparia}}'')<ref group=S name=p22/>. Le [[tremble]] (''{{langue|la|Populus tremula}}'') et le [[saule marsault]] (''{{langue|la|Salix caprea}}'') sont présents localement et sont associées à une flore spécifique<ref group=S name=p22/>. Les forêts humides se reconnaissent aussi à leur végétation au sol, avec des [[Filicophyta|fougères]], telles que la [[Matteuccia struthiopteris|fougère autruche]] (''{{langue|la|Matteuccia struthiopteris}}'') et le [[Gymnocarpium dryopteris|polypode du Chêne]] (''{{langue|la|Gymnocarpium dryopteris}}''), mais aussi des plantes vasculaires telles que la [[listère cordée]] (''{{langue|la|Neottia cordata}}''), ''{{langue|la|[[Viola epipsila]]}}'' et la [[renoncule de Laponie]] (''{{langue|la|Ranunculus lapponicus}}'')<ref group=S name=p32/>{{,}}<ref group=S name=p19/>.
Lorsque le terrain se fait plus humide, la flore se fait plus riche et plus variée. Il existe un gradient allant des [[forêt humide|forêts humides]] aux [[tourbière]]s totalement dénuées d'arbres. Les forêts humides sont dans les vallées, à proximité des ruisseaux, et sont le plus souvent dominées par les épicéas<ref group=S name=p19/>. En effet, si les épicéas sont présents aux côtés des pins dans une grande partie des forêts du parc, ils sont l'essence principale dans les vallées et les zones plus humides, qui sont plus rarement affectées par les incendies<ref group=S name=p19/>. S'ils sont en général plus jeunes que les pins, ils peuvent tout de même atteindre {{unité|300|ans}} dans ces zones refuges<ref group=S name=p17/>. Les zones les plus humides abritent aussi une certaine proportion de [[feuillu]]s, autrement relativement rares dans le parc<ref group=S name=p22/>. Il s'agit surtout du [[Betula pubescens|bouleau pubescent]] ({{latin|Betula pubescens}}), de l'[[aulne blanc]] ({{latin|Alnus incana}}) et du [[Sorbus aucuparia|sorbier des oiseleurs]] ({{latin|Sorbus aucuparia}})<ref group=S name=p22/>. Le [[tremble]] ({{latin|Populus tremula}}) et le [[saule marsault]] ({{latin|Salix caprea}}) sont présents localement et sont associés à une flore spécifique<ref group=S name=p22/>. Les forêts humides se reconnaissent aussi à leur végétation au sol, avec des [[Filicophyta|fougères]], telles que la [[Matteuccia struthiopteris|fougère autruche]] ({{latin|Matteuccia struthiopteris}}) et le [[Gymnocarpium dryopteris|polypode du Chêne]] ({{latin|Gymnocarpium dryopteris}}), mais aussi des plantes vasculaires telles que la [[listère cordée]] ({{latin|Neottia cordata}}), {{latin|[[Viola epipsila]]}} et la [[renoncule de Laponie]] ({{latin|Ranunculus lapponicus}})<ref group=S name=p32/>{{,}}<ref group=S name=p19/>, cette dernière étant une espèce rare et protégée<ref name=artfynd/>.


Enfin, bien qu'elles ne représentent qu'une petite partie du parc ({{unité|115|ha}} soit environ 5% de la surface<ref group=S name=p8/>), les [[tourbière]]s du parc, en particulier celles de la vallée de Björkbäcken sont considérées comme de très bonne qualité<ref group=S name=p22/>. Les tourbières des grandes vallées sont [[Tourbière minérotrophe|minérotrophes]], l'eau ruisselant le long des faibles pentes<ref group=S name=p22/>, formant parfois des structures cordées caractéristiques de la [[tourbière d'aapa]]<ref group=S name=p23/>.
Enfin, bien qu'elles ne représentent qu'une petite partie du parc ({{unité|115|ha}} soit environ 5 % de la surface<ref group=S name=p8/>), les tourbières du parc, en particulier celles de la vallée de Björkbäcken sont considérées comme de très bonne qualité<ref group=S name=p22/>. Les tourbières des grandes vallées sont [[Tourbière minérotrophe|minérotrophes]], l'eau ruisselant le long des faibles pentes<ref group=S name=p22/>, formant parfois des structures cordées caractéristiques de la [[tourbière d'aapa]]<ref group=S name=p23/>.


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=== Faune ===
=== Faune ===
En dehors des [[insecte]]s, la faune du parc n'a pas été recensée systématiquement, et donc notre connaissance est principalement due aux identifications par les visiteurs et chasseurs<ref group=S name=p27>p. 27</ref>{{,}}<ref group=S name=p28>p. 28</ref>. 20 espèces de [[mammifère]]s ont été reportées, correspondant aux grands mammifères typiques de la région<ref group=S name=p27/>. Les quatre grands prédateurs suédois, l'[[ours brun]] (''{{langue|la|Ursus arctos}}''), le [[Canis lupus|loups gris]] (''{{langue|la|Canis lupus}}''), le [[Gulo gulo|glouton]] (''{{langue|la|Gulo Gulo}}'') et le [[lynx boréal]] (''{{langue|la|Lynx lynx}}''), sont représentés<ref group=S name=p27/>. L'ours en particulier donne son nom au parc (''{{langue|sv|Björn}}'' en suédois), bien que les observations soient assez rares<ref group=S name=p27/>. Parmi les plus petits carnivores, on peut citer le [[renard roux]] (''{{langue|la|Vulpes vulpes}}''), la [[martre des pins]] (''{{langue|la|Martes martes}}'') et l'[[hermine]] (''{{langue|la|Mustela erminea}}'')<ref group=S name=p27/>. Parmi les herbivores, on peut noter en particulier l'[[Alces alces|élan]] (''{{langue|la|Alces alces}}'') et le [[Rangifer tarandus|renne]] (''{{langue|la|Rangifer tarandus}}''), bien que le parc ne soit qu'à la limite de l'aire de distribution pour ce dernier<ref group=S name=p27/>. Parmi les petits rongeurs, une espèce notable est le [[Myodes rufocanus|campagnol de Sundevall]] (''{{langue|la|Myodes rufocanus}}'') qui a partiellement disparu des forêts suédoises, mais a une population importante dans le parc<ref group=S name=p28/>. L'espèce apprécie particulièrement les forêts anciennes et les terrains avec beaucoup de rochers, et est donc parfaitement chez soi à Björnlandet<ref group=S name=p28/>.
En dehors des [[insecte]]s, la faune du parc n'a pas été recensée systématiquement, et donc notre connaissance est principalement due aux identifications par les visiteurs et chasseurs<ref group=S name=p27>p. 27</ref>{{,}}<ref group=S name=p28>p. 28</ref>. 24 espèces de [[mammifère]]s ont été reportées<ref name=artfynd/>, correspondant aux grands mammifères typiques de la région<ref group=S name=p27/>. Les quatre grands prédateurs suédois, l'[[ours brun]] ({{latin|Ursus arctos}}), le [[Canis lupus|loups gris]] ({{latin|Canis lupus}}), le [[Gulo gulo|glouton]] ({{latin|Gulo Gulo}}) et le [[lynx boréal]] ({{latin|Lynx lynx}}), sont représentés<ref group=S name=p27/>. L'ours en particulier donne son nom au parc (''{{langue|sv|Björn}}'' en suédois), bien que les observations soient assez rares<ref group=S name=p27/>. Parmi les plus petits carnivores, on peut citer le [[renard roux]] ({{latin|Vulpes vulpes}}), la [[martre des pins]] ({{latin|Martes martes}}) et l'[[hermine]] ({{latin|Mustela erminea}})<ref group=S name=p27/>. Parmi les herbivores, on peut noter en particulier l'[[Alces alces|élan]] ({{latin|Alces alces}}) et le [[Rangifer tarandus|renne]] ({{latin|Rangifer tarandus}}), bien que le parc ne soit qu'à la limite de l'aire de distribution pour ce dernier<ref group=S name=p27/>. Parmi les petits [[Rodentia|rongeurs]], une espèce notable est le [[Myodes rufocanus|campagnol de Sundevall]] ({{latin|Myodes rufocanus}}) qui a partiellement disparu des forêts suédoises, mais a une population importante dans le parc<ref group=S name=p28/>. L'espèce apprécie particulièrement les forêts anciennes et les terrains avec beaucoup de rochers, et est donc parfaitement chez soi à Björnlandet<ref group=S name=p28/>.


[[Fichier:Tetrao urogallus, Glenfeshie, Scotland 1.jpg|vignette|alt=Grand Tétras dans une forêt de conifères partiellement enneigée.|Un grand Tétras.]]
93 espèces d'oiseaux ont été notées dans le parc, dont en particulier les espèces liées aux forêts de pins telles que les [[Picidae|pics]], les [[Loxia|becs-croisés]], la [[mésange boréale]] (''{{langue|la|Poecile montanus}}''), le [[mésangeai imitateur]] (''{{langue|la|Perisoreus infaustus}}'')<ref group=S name=p28/>. Les [[galliformes]] caractéristiques des forêts suédoises sont aussi représentés, tels que le [[grand Tétras]] (''{{langue|la|Tetrao urogallus}}''), le [[Tétras lyre]] (''{{langue|la|Tetrao tetrix}}''), la [[gélinotte des bois]] (''{{langue|la|Tetrastes bonasia}}'') et le [[lagopède des saules]] (''{{langue|la|Lagopus lagopus}}'')<ref group=S name=p28/>. Les principaux rapaces suédois sont aussi communs à Björnlandet, avec en particulier l'[[aigle royal]] (''{{langue|la|Aquila chrysaetos}}''), le [[faucon émerillon]] (''{{langue|la|Falco columbarius}}''), le [[faucon crécerelle]] (''{{langue|la|Falco tinnunculus}}''), la [[buse pattue]] (''{{langue|la|Buteo lagopus}}'') et les rapaces nocturnes tels que la [[chevêchette d'Europe]] (''{{langue|la|Glaucidium passerinum}}''), la [[nyctale de Tengmalm]] (''{{langue|la|Aegolius funereus}}'') et le [[Hibou grand-duc]] (''{{langue|la|Bubo bubo}}'')<ref group=S name=p28/>. Plusieurs espèces de pics et de rapaces apprécient particulièrement les forêts anciennes<ref group=S name=p52>p. 52-53</ref>. En particulier, les pics creusent le plus souvent leurs nids dans des vieux arbres, et ces nids pourront ensuite être réutilisés par plusieurs autres espèces, en particulier les rapaces nocturnes<ref group=S name=p52/>. Dans les zones humides, telles que sur le lac Angsjön, on peut observer le [[cygne chanteur]] (''{{langue|la|Cygnus cygnus}}''), le [[canard colvert]] (''{{langue|la|Anas platyrhynchos}}''), la [[sarcelle d'hiver]] (''{{langue|la|Anas crecca}}''), le [[garrot à œil d'or]] (''{{langue|la|Bucephala clangula}}''), la [[bécassine des marais]] (''{{langue|la|Gallinago gallinago}}''), le [[chevalier guignette]] (''{{langue|la|Actitis hypoleucos}}'') et le [[chevalier aboyeur]] (''{{langue|la|Tringa nebularia}}'')<ref group=S name=p28/>. En termes de poissons, les lacs et grands ruisseaux du parc sont principalement peuplés de [[Perche commune|perches]] (''{{langue|la|Perca fluviatilis}}'') et de [[Salmo trutta|truite]]s (''{{langue|la|Salmo trutta}}'')<ref group=S name=p30>p. 30-31</ref>.


101 espèces d'oiseaux ont été notées dans le parc<ref name=artfynd/>, dont en particulier les espèces liées aux forêts de pins telles que les [[Picidae|pics]], les [[Loxia|becs-croisés]], la [[mésange boréale]] ({{latin|Poecile montanus}}), le [[mésangeai imitateur]] ({{latin|Perisoreus infaustus}})<ref group=S name=p28/>. Les [[galliformes]] caractéristiques des forêts suédoises sont aussi représentés, tels que le [[grand Tétras]] ({{latin|Tetrao urogallus}}), le [[Tétras lyre]] ({{latin|Tetrao tetrix}}), la [[gélinotte des bois]] ({{latin|Tetrastes bonasia}}) et le [[lagopède des saules]] ({{latin|Lagopus lagopus}})<ref group=S name=p28/>. Les principaux rapaces suédois sont aussi communs à Björnlandet, avec en particulier l'[[aigle royal]] ({{latin|Aquila chrysaetos}}), le [[faucon émerillon]] ({{latin|Falco columbarius}}), le [[faucon crécerelle]] ({{latin|Falco tinnunculus}}), la [[buse pattue]] ({{latin|Buteo lagopus}}) et les rapaces nocturnes tels que la [[chevêchette d'Europe]] ({{latin|Glaucidium passerinum}}), la [[nyctale de Tengmalm]] ({{latin|Aegolius funereus}}) et le [[Hibou grand-duc]] ({{latin|Bubo bubo}})<ref group=S name=p28/>. Plusieurs espèces de pics et de rapaces apprécient particulièrement les forêts anciennes<ref group=S name=p52>p. 52-53</ref>. En particulier, les pics creusent le plus souvent leurs nids dans des vieux arbres, et ces nids pourront ensuite être réutilisés par plusieurs autres espèces, en particulier les rapaces nocturnes<ref group=S name=p52/>. Dans les zones humides, telles que sur le lac Angsjön, on peut observer le [[cygne chanteur]] ({{latin|Cygnus cygnus}}), le [[canard colvert]] ({{latin|Anas platyrhynchos}}), la [[sarcelle d'hiver]] ({{latin|Anas crecca}}), le [[garrot à œil d'or]] ({{latin|Bucephala clangula}}), la [[bécassine des marais]] ({{latin|Gallinago gallinago}}), le [[chevalier guignette]] ({{latin|Actitis hypoleucos}}) et le [[chevalier aboyeur]] ({{latin|Tringa nebularia}})<ref group=S name=p28/>. En termes de poissons, les lacs et grands ruisseaux du parc sont principalement peuplés de [[Perche commune|perches]] ({{latin|Perca fluviatilis}}) et de [[Salmo trutta|truite]]s ({{latin|Salmo trutta}})<ref group=S name=p30>p. 30-31</ref>.
Comme indiqué précédemment, les insectes sont la classe d'animaux la mieux étudiée dans le parc<ref group=S name=p30/>. Au total, {{unité|1100|espèces}} ont été répertoriées, dont 490 de [[Coleoptera|coléoptères]], 460 de [[Diptera|diptères]] et 120 [[Hymenoptera|hyménoptères]]<ref group=S name=p30/>. Beaucoup d'espèces de coléoptères sont dépendantes des forêts anciennes, en particulier de la présence de bois mort, ce qui explique que {{unité|32|espèces}} sont sur la liste rouge suédoise des espèces menacées<ref group=S name=p30/>.

Comme indiqué précédemment, les insectes sont la classe d'animaux la mieux étudiée dans le parc, ce qui est dû en partie aux recherches entomologiques sur les espèces liées aux forêts anciennes pour lesquelles Björnlandet constituait un des principaux sites d'étude<ref name=artfynd/>. Au total, plus d'un millier d'espèces ont été répertoriées, dont 636 de [[Coleoptera|coléoptères]], 496 de [[Diptera|diptères]] et 134 d' [[Hymenoptera|hyménoptères]]<ref name=artfynd/>. Beaucoup d'espèces de coléoptères sont dépendantes des forêts anciennes, en particulier de la présence de bois mort, ce qui explique que {{unité|34|espèces}} sont sur la liste rouge suédoise des espèces menacées, dont en particulier plusieurs espèces de la famille des [[Cerambycidae|longicornes]]<ref name=artfynd/>.


== Histoire ==
== Histoire ==
=== Les Samis des forêts ===
=== Les Samis des forêts ===
Le parc est situé au sud-est de la [[Laponie (province historique)|province de Laponie]], et son histoire est donc intimement liée à celle des [[Samis]], en particulier les Samis des forêts<ref group=S name=p35>p. 35</ref>. La plus ancienne trace à proximité est une tombe préhistorique sur une île du lac Häggsjön<ref group=S name=p35/>. Autrement, les principales traces d'occupation humaine de la région sont sous forme de peintures [[Art rupestre|rupestres]], bien que celles trouvées dans le parc sont probablement relativement récentes<ref group=S name=p35/>. Une peinture découverte en 2013 près de Häggsjön fut initialement considérée préhistorique mais est maintenant considérée comme datant probablement du début du {{s|XIX}}<ref group=S name=p40>p. 40</ref>.
Le parc est situé au sud-est de la [[Laponie (province historique)|province de Laponie]], et son histoire est donc intimement liée à celle des [[Samis]], en particulier les Samis des forêts<ref group=S name=p35>p. 35</ref> {{incise|restant dans les forêts toute l'année, par opposition aux « Samis des montagnes » [[Transhumance|allant faire paître leurs rennes]] dans [[Alpes scandinaves|les montagnes]] en été|fin}}. La plus ancienne trace à proximité est une tombe préhistorique sur une île du lac Häggsjön<ref group=S name=p35/>. Autrement, les principales traces d'occupation humaine de la région sont sous forme de peintures [[Art rupestre|rupestres]], bien que celles trouvées dans le parc sont probablement relativement récentes<ref group=S name=p35/>. Une peinture découverte en 2013 près de Häggsjön fut initialement considérée préhistorique mais est maintenant considérée comme datant probablement du début du {{s|XIX}}<ref group=S name=p40>p. 40</ref>.


La plus ancienne source écrite décrivant la région date de 1602, indiquant une population limitée où l'[[Renniculture|élevage des rennes]] n'était qu'une activité mineure, la population, quasi-exclusivement same, vivant principalement de la pêche<ref group=S name=p35/>. À cette époque, les territoires samis sont divisés en unités (''{{langue|sv|Lappskatteland}}'') comprenant un ou plusieurs foyers imposés ensemble ; à partir de la fin du {{s|XVII}}, Björnlandet est probablement inclus dans l'unité appelée Rissjölandet, où vivait un certain Arvid Varniksson<ref group=S name=p36>p. 36</ref>. Là encore, la chasse et la pêche sont les principales ressources, l'élevage des rennes n'étant pratiqué qu'à petite échelle<ref group=S name=p36/>. Il est possible de suivre la présence de cette famille dans les environs (en particulier à Häggsjö) jusqu'en 1856, qui marque donc la fin de la présence des Samis des forêts à Björnlandet<ref group=S name=p36/>.
La plus ancienne source écrite décrivant la région date de 1602, indiquant une population limitée où l'[[Renniculture|élevage des rennes]] n'était qu'une activité mineure, la population, quasi-exclusivement same, vivant principalement de la pêche<ref group=S name=p35/>. À cette époque, les territoires samis sont divisés en unités (''{{langue|sv|Lappskatteland}}'') comprenant un ou plusieurs foyers imposés ensemble ; à partir de la fin du {{s|XVII}}, Björnlandet est probablement inclus dans l'unité appelée Rissjölandet, où vivait un certain Arvid Varniksson<ref group=S name=p36>p. 36</ref>. Là encore, la chasse et la pêche sont les principales ressources, l'élevage des rennes n'étant pratiqué qu'à petite échelle<ref group=S name=p36/>. Il est possible de suivre la présence de cette famille dans les environs (en particulier à Häggsjö) jusqu'en 1856, qui marque donc la fin de la présence des Samis des forêts à Björnlandet<ref group=S name=p36/>.


=== Colonisation suédoise ===
=== Colonisation suédoise ===
Dans les années 1780 déjà, outre la famille d'Arvid Varniksson, les relevés d'impôts indiquent la présence de colons suédois à Rissjölandet<ref group=S name=p36/>. Le village Häggsjö en particulier, à l'est du parc, se développe et compte dans les années 1880 quatre propriétaires<ref group=S name=p36/>. Leur impact sur le parc est limité, incluant probablement la fenaison dans les marais<ref group=S name=p36/>. Cependant, à cette période, une partie des forêts, appartenant jusqu'à lors à l'état, est divisée entre les différents propriétaires, qui sont alors libres de les vendre<ref group=S name=p36/>. Très rapidement, ce patrimoine forestier est vendu à des grandes compagnies. Ainsi, dès 1896, les forêts sont réparties entre Gideå & Husums AB et l'association de commerce de Trehörningssjö<ref group=S name=p36/>. Gideå & Husums AB est rachetée en 1903 par Mo och Domsjö AB (de nos jours appelée [[Holmen (entreprise)|Holmen]]) et au plus tard en 1950, cette entreprise rachète le domaine de l'association de commerce et possède donc toutes les forêts de la région<ref group=S name=p36/>.
Dans les années 1780 déjà, outre la famille d'Arvid Varniksson, les relevés d'impôts indiquent la présence de colons suédois à Rissjölandet<ref group=S name=p36/>. Le village Häggsjö en particulier, à l'est du parc, se développe et compte dans les années 1880 quatre propriétaires<ref group=S name=p36/>. Leur impact sur le parc est limité, incluant probablement la fenaison dans les marais<ref group=S name=p36/>. Cependant, à cette période, une partie des forêts, appartenant jusque-là à l'État, est divisée entre les différents propriétaires, qui sont alors libres de les vendre<ref group=S name=p36/>. Très rapidement, ce patrimoine forestier est vendu à de grandes compagnies. Ainsi, dès 1896, les forêts sont réparties entre Gideå & Husums AB et l'association de commerce de Trehörningssjö<ref group=S name=p36/>. Gideå & Husums AB est rachetée en 1903 par Mo och Domsjö AB (de nos jours appelée [[Holmen (entreprise)|Holmen]]) et au plus tard en 1950, cette entreprise rachète le domaine de l'association de commerce et possède donc toutes les forêts de la région<ref group=S name=p36/>.


Gideå & Husums AB avait prévu d'aménager un réseau de [[Flottage du bois|flottage]] le long de la rivière Björkbäcken-Angsjöbäcken pour faciliter l'exploitation du domaine<ref name=kultur>{{ouvrage|url=https://www.lansstyrelsen.se/download/18.2887c5dd16488fe880d68649/1538643278833/Björnlandets%20nationalpark%20-%20en%20kulturhistorisk%20analys%20webbversion.pdf|titre=Björnlandets nationalpark|sous-titre=en kulturhistorisk analys|année=2013|auteur=Gudrun Norstedt|issn=0348-0291|langue=sv}}</ref>. Cependant, l'entreprise avait investi dans de nombreuses autres forêts de la région, et les forêts de Björnlandet restèrent relativement épargnées dans un premier temps<ref name=kultur/>. On trouve néanmoins les traces d'un petit barrage sur le lac Angsjön, probablement érigé pour faciliter le flottage, et des coupes partielles ont lieu entre 1901 et 1905 sur le versant ouest d'Angsjökullen, et plus tard au nord de Björnberget, essentiellement à l'extérieur du parc<ref name=kultur/>. L'exploitation s'accélère quelque peu dans la deuxième moitié du {{s|XX}} avec une petite zone au nord d'Angsjön et une [[coupe rase]] à l'est de Råtjärnen, qui est probablement la raison de la construction de la route dans cette zone<ref name=kultur/>.
Gideå & Husums AB avait prévu d'aménager un réseau de [[Flottage du bois|flottage]] le long de la rivière Björkbäcken-Angsjöbäcken pour faciliter l'exploitation du domaine<ref name=kultur>{{Ouvrage|langue=sv|auteur1=Gudrun Norstedt|titre=Björnlandets nationalpark|sous-titre=en kulturhistorisk analys|éditeur=|année=2013|isbn=|issn=0348-0291|lire en ligne=https://www.lansstyrelsen.se/download/18.2887c5dd16488fe880d68649/1538643278833/Björnlandets%20nationalpark%20-%20en%20kulturhistorisk%20analys%20webbversion.pdf}}</ref>. Cependant, l'entreprise avait investi dans de nombreuses autres forêts de la région, et les forêts de Björnlandet restèrent relativement épargnées dans un premier temps<ref name=kultur/>. On trouve néanmoins les traces d'un petit barrage sur le lac Angsjön, probablement érigé pour faciliter le flottage, et des coupes partielles ont lieu entre 1901 et 1905 sur le versant ouest d'Angsjökullen, et plus tard au nord de Björnberget, essentiellement à l'extérieur du parc<ref name=kultur/>. L'exploitation s'accélère quelque peu dans la deuxième moitié du {{s-|XX}} avec une petite zone au nord d'Angsjön et une [[coupe rase]] à l'est de Råtjärnen, qui est probablement la raison de la construction de la route dans cette zone<ref name=kultur/>.


=== Le parc national ===
=== Le parc national ===
[[Fichier:Johan Norberg.jpg|vignette|upright=0.8|alt=Chanteur jouant de la guitare.|Concert lors de l'inauguration de l'extension du parc le 10 juin 2017.]]
[[Fichier:Johan Norberg.jpg|vignette|upright=0.8|alt=Chanteur jouant de la guitare.|Concert lors de l'inauguration de l'extension du parc le 10 juin 2017.]]


Dans les années 1980, la Suède lance un grand inventaire des forêts pour trouver et protéger les sections de [[Forêt primaire|forêts primaires]] ou [[Forêt ancienne|anciennes]]<ref group=S name=p10>p. 10</ref>. Cet inventaire remarque une section de forêt primaire d'environ {{unité|800|ha}} alors non protégée à Björnlandet<ref>{{ouvrage|url=http://naturvardsverket.diva-portal.org/smash/get/diva2:1174541/FULLTEXT01.pdf|titre=Urskogar|sous-titre=Inventering av urskogsartade områden i Sverige|année=1982|langue=sv|auteur=Sven Bråkenhielm}}</ref>. Dans le premier plan pour les parcs nationaux suédois (''{{langue|sv|Nationalparksplan}}'') en 1989, il est alors proposé de créer un parc national<ref group=S name=p10/>. Ce plan devient réalité en 1991 avec la création du parc, d'une superficie de {{unité|1130|ha}}<ref group=S name=p10/>.
Dans les années 1980, la Suède lance un grand inventaire des forêts pour trouver et protéger les sections de [[Forêt primaire|forêts primaires]] ou [[Forêt ancienne|anciennes]]<ref group=S name=p10>p. 10</ref>. Cet inventaire remarque une section de forêt primaire d'environ {{unité|800|ha}} alors non protégée à Björnlandet<ref>{{Ouvrage|langue=sv|auteur1=Sven Bråkenhielm|titre=Urskogar|sous-titre=Inventering av urskogsartade områden i Sverige|éditeur=|année=1982|isbn=|lire en ligne=http://naturvardsverket.diva-portal.org/smash/get/diva2:1174541/FULLTEXT01.pdf}}</ref>. Dans le premier plan pour les parcs nationaux suédois (''{{langue|sv|Nationalparksplan}}'') en 1989, il est alors proposé de créer un parc national<ref group=S name=p10/>. Ce plan devient réalité en 1991 avec la création du parc, d'une superficie de {{unité|1130|ha}}<ref group=S name=p10/>.


Dans les années qui suivent, le comté réalise un inventaire plus détaillé à l'est du parc, montrant que ces forêts ont aussi une grande valeur<ref group=S name=p9>p. 9</ref>. En 2008, un deuxième ''{{langue|sv|Nationalparksplan}}'' propose l'extension du parc, et à la même période, trois réserves naturelles sont créées : Björnlandet est, Björnlandet sud et Svedjeberget<ref group=S name=p9/>. Avec cette extension, les frontières du parc seraient plus naturelles, suivant la topologie, et la surface de forêt ancienne protégée continue augmenterait significativement<ref group=S name=p10/>. Entre temps, [[Sveaskog|Domänverket]] avait coupé {{unité|70|ha}} de forêt au nord d'Angsjöbäcken, juste en dehors du parc, mais il fut décidé d'inclure cette section malgré tout<ref group=S name=p10/>. La proposition d'extension reçu un accueil très favorable de toutes les entités consultées<ref group=S name=p11>p. 11-14</ref>. En lien avec ce projet, une investigation détaillée de l'histoire du parc ainsi que de l'historique des feux de forêts fut effectuée<ref group=S name=p11/>. D'importants investissements sont aussi effectués pour améliorer les infrastructures touristiques<ref group=S name=p11/>. Au final, l'extension du parc est célébrée le 10 juin 2017 avec {{unité|500|visiteurs}}<ref>{{article|url=https://www.svt.se/nyheter/lokalt/vasterbotten/nationalparken-blir-dubbelt-sa-stor|périodique=[[Sveriges Television]]|titre=Välbesökt på nationalparkens nyinvigning|date=10 juin 2017|langue=sv}}</ref>.
Dans les années qui suivent, le comté réalise un inventaire plus détaillé à l'est du parc, montrant que ces forêts ont aussi une grande valeur<ref group=S name=p9>p. 9</ref>. En 2008, un deuxième ''{{langue|sv|Nationalparksplan}}'' propose l'extension du parc, et à la même période, trois réserves naturelles sont créées : Björnlandet est, Björnlandet sud et Svedjeberget<ref group=S name=p9/>. Avec cette extension, les frontières du parc seraient plus naturelles, suivant la topologie, et la surface de forêt ancienne protégée continue augmenterait significativement<ref group=S name=p10/>. Entre-temps, [[Sveaskog|Domänverket]] avait coupé {{unité|70|ha}} de forêt au nord d'Angsjöbäcken, juste en dehors du parc, mais il fut décidé d'inclure cette section malgré tout<ref group=S name=p10/>. La proposition d'extension reçut un accueil très favorable de toutes les entités consultées<ref group=S name=p11>p. 11-14</ref>. En lien avec ce projet, une investigation détaillée de l'histoire du parc ainsi que de l'historique des feux de forêts fut effectuée<ref group=S name=p11/>. D'importants investissements sont aussi effectués pour améliorer les infrastructures touristiques<ref group=S name=p11/>. Finalement, l'extension du parc est célébrée le {{date-|10 juin 2017}} avec {{unité|500|visiteurs}}<ref>{{article|url=https://www.svt.se/nyheter/lokalt/vasterbotten/nationalparken-blir-dubbelt-sa-stor|périodique=[[Sveriges Television]]|titre=Välbesökt på nationalparkens nyinvigning|date=10 juin 2017|langue=sv}}</ref>.


== Gestion et règlementation ==
== Gestion et règlementation ==
Comme pour la plupart des [[parcs nationaux de Suède]], la gestion et l'administration sont divisées entre l'agence suédoise de protection de l'environnement ({{lang|sv|[[Naturvårdsverket]]}}) et le conseil d'administration des [[Liste des comtés de la Suède|comtés]] (''{{lang|sv|Länsstyrelse}}'')<ref name=loi>{{sv}} {{lien web|url=https://open.karnovgroup.se/miljoratt-och-halsoskydd/SFS1987-0938|site=Karnov Open|titre=Nationalparksförordning (1987:938)|consulté le=8 août 2019}}</ref>. {{lang|sv|Naturvårdsverket}} est chargé de la proposition des nouveaux parcs nationaux, sur consultation des conseils d'administration des comtés et des [[Commune (Suède)|communes]], et la création est entérinée par un vote du [[Riksdag (Suède)|Parlement]]<ref name=loi/>. Le terrain est ensuite acheté par l'État, par l'intermédiaire de Naturvårdsverket<ref name=loi/>. La gestion du parc est ensuite assurée principalement par le comté, c'est-à-dire le conseil d'administration du comté de Västerbotten pour le parc de Björnlandet<ref group=S name=p7/>. Le budget du comté pour la gestion du parc et des autres aires protégées est obtenu par une bourse de l'état via Naturvårdsverket<ref group=S>p. 72</ref>, et est donc dépendant de la politique nationale, ayant par exemple fortement reculé en 2019<ref>{{article|url=https://www.folkbladet.nu/2019-02-27/budget-for-naturvard-halveras-sa-drabbas-lanet|périodique=[[Västerbottens Folkblad]]|année=2019|titre=Budget för naturvård halveras – så drabbas länet|langue=sv}}</ref>.
Comme pour la plupart des [[parcs nationaux de Suède]], la gestion et l'administration sont divisées entre l'agence suédoise de protection de l'environnement ({{lang|sv|[[Naturvårdsverket]]}}) et le conseil d'administration des [[Liste des comtés de la Suède|comtés]] (''{{lang|sv|Länsstyrelse}}'')<ref name=loi>{{sv}} {{lien web|url=https://open.karnovgroup.se/miljoratt-och-halsoskydd/SFS1987-0938|site=Karnov Open|titre=Nationalparksförordning (1987:938)|consulté le=8 août 2019}}</ref>. {{lang|sv|Naturvårdsverket}} est chargé de la proposition des nouveaux parcs nationaux, sur consultation des conseils d'administration des comtés et des [[Commune (Suède)|communes]], et la création est entérinée par un vote du [[Riksdag (Suède)|Parlement]]<ref name=loi/>. Le terrain est ensuite acheté par l'État, par l'intermédiaire de Naturvårdsverket<ref name=loi/>. La gestion du parc est ensuite assurée principalement par le comté, c'est-à-dire le conseil d'administration du comté de Västerbotten pour le parc de Björnlandet<ref group=S name=p7/>. Le budget du comté pour la gestion du parc et des autres aires protégées est obtenu par une bourse de l'État via Naturvårdsverket<ref group=S>p. 72</ref>, et est donc dépendant de la politique nationale, ayant par exemple fortement reculé en 2019<ref>{{article|url=https://www.folkbladet.nu/2019-02-27/budget-for-naturvard-halveras-sa-drabbas-lanet|périodique=[[Västerbottens Folkblad]]|année=2019|titre=Budget för naturvård halveras – så drabbas länet|langue=sv}}</ref>.


Le parc est divisé en trois zones, afin de concilier la protection du parc et l'accueil des touristes. Ces zones représentent un impact touristique décroissant, allant de la zone 1 autour des entrées et du lac Angsjön, où l'essentiel des infrastructures est située à la zone 3 complètement sauvage, en passant par la zone 2 située essentiellement autour des sentiers<ref group=S name=p42>p. 42-44</ref>. En dehors de l'entretien des infrastructures touristiques, le principal entretien du parc est sous forme de petits feux de forêt contrôlés, visant à reproduire les cycles naturels d'incendie qui est essentiel au maintien de l'équilibre de la taïga suédoise<ref group=S name=p42/>. Autrement, la nature est autant que possible laissée en libre évolution<ref group=S name=p42/>.
Le parc est divisé en trois zones, afin de concilier la protection du parc et l'accueil des touristes. Ces zones représentent un impact touristique décroissant, allant de la zone 1 autour des entrées et du lac Angsjön, où l'essentiel des infrastructures est situé à la zone 3 complètement sauvage, en passant par la zone 2 située essentiellement autour des sentiers<ref group=S name=p42>p. 42-44</ref>. En dehors de l'entretien des infrastructures touristiques, le principal entretien du parc est sous forme de petits feux de forêt contrôlés, visant à reproduire les cycles naturels d'incendie qui est essentiel au maintien de l'équilibre de la taïga suédoise<ref group=S name=p42/>. Autrement, la nature est autant que possible laissée en [[libre évolution]]<ref group=S name=p42/>. La chasse est autorisée dans la zone 3, de même que la chasse à l'élan dans la zone 2<ref group=S name=p42/>, mais elle est fortement réglementée pour être en cohérence avec la mission de conservation du parc<ref group=S name=p66>p. 66</ref>.


== Tourisme ==
== Tourisme ==
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Le parc national de Björnlandet est un site touristique apprécié des amateurs d'activités en plein-air. Ils y viennent en particulier pour profiter du calme et de la beauté de cette forêt ancienne, ainsi que des points de vue depuis les hauteurs du parc<ref group=S name=p40/>, en particulier le sommet de Björnberget, qui est l'image classique de Björnlandet<ref group=S name=p41>p. 41</ref>.
Le parc national de Björnlandet est un site touristique apprécié des amateurs d'activités en plein-air. Ils y viennent en particulier pour profiter du calme et de la beauté de cette forêt ancienne, ainsi que des points de vue depuis les hauteurs du parc<ref group=S name=p40/>, en particulier le sommet de Björnberget, qui est l'image classique de Björnlandet<ref group=S name=p41>p. 41</ref>.


Avant l'extension du parc (2017), le nombre de visiteurs de Björnlandet était très modéré, entre {{formatnum:1000}} et {{formatnum:1500}}<ref group=S name=p40/>{{,}}<ref name=svtbesok>{{article|url=https://www.svt.se/nyheter/lokalt/vasterbotten/stor-okning-av-besokare-i-bjornlandets-nationalpark|titre=Stor ökning av besökare i Björnlandets nationalpark|périodique=Sveriges Television|langue=sv|année=2019|mois=mai|jour=26}}</ref>. Cependant, concomitamment aux travaux d'extension, de nombreuses infrastructures touristiques ont été construites pour faciliter l'accessibilité et améliorer l'expérience pour les visiteurs<ref name=entre>{{ouvrage|url=https://www.lansstyrelsen.se/download/18.4df86bcd164893b7cd962716/1538651464186/Tillgänglighet%20Björnlandet%20webbversion.pdf|titre=Björnlandets nationalpark|sous-titre=analys och program för genomförande av entréer, information, tillgänglighet och varumärke|année=2014|issn=0348-0291|auteur=Tomas Staafjord}}</ref>. Ces travaux ont permis de mettre en œuvre les lignes directrices et l'identité récemment développées pour améliorer la visibilité des parcs nationaux suédois<ref name=entre/>. Les résultats sont très concluants, avec {{unité|6500|visiteurs}} en 2018, soit l'année suivant l'inauguration de l'extension<ref name=svtbesok/>. Le parc comporte deux entrées : l'entrée principale à Angsjön et l'entrée secondaire à Häggsjö<ref group=S name=p58>p. 58-65</ref>. Les deux entrées disposent de quelques places de stationnement, de toilettes et de panneaux d'informations<ref group=S name=p58/>. L'accès à ces deux entrées se fait par des routes gravillonnées, le parc étant relativement éloigné des axes de communication majeurs<ref name=hittahit>{{lien web|url=http://www.sverigesnationalparker.se/park/bjornlandets-nationalpark/beoksinformation/hitta-hit/|site=Sveriges nationalparker|titre=Hitta hit|langue=sv}}</ref>, et l'entrée Angsjön est entretenue (et donc accessible) même en hiver<ref group=S name=p58/>. Enfin, ces entrées constituent le point de départ du réseau de sentiers du parc, avec plusieurs sentiers marqués parcourant le parc, offrant des boucles allant de {{unité|2.6|km}} à {{unité|12|km}}<ref group=S name=p58/>. À proximité des entrées, les sentiers sont accessibles pour les personnes à [[mobilité réduite]]<ref group=S name=p58/>. Il est possible de passer la nuit gratuitement dans le parc dans l'un des deux chalets (''{{langue|sv|koja}}'') : Angsjökojan et Svärmorskojan, ou dans sa propre tente en respectant certaines restrictions<ref group=S name=p58/>.
Avant l'extension du parc (2017), le nombre de visiteurs de Björnlandet était très modéré, entre {{formatnum:1000}} et {{formatnum:1500}}<ref group=S name=p40/>{{,}}<ref name=svtbesok>{{article|url=https://www.svt.se/nyheter/lokalt/vasterbotten/stor-okning-av-besokare-i-bjornlandets-nationalpark|titre=Stor ökning av besökare i Björnlandets nationalpark|périodique=Sveriges Television|langue=sv|année=2019|mois=mai|jour=26}}</ref>. Cependant, concomitamment aux travaux d'extension, de nombreuses infrastructures touristiques ont été construites pour faciliter l'accessibilité et améliorer l'expérience pour les visiteurs<ref name=entre>{{Ouvrage|auteur1=Tomas Staafjord|titre=Björnlandets nationalpark|sous-titre=analys och program för genomförande av entréer, information, tillgänglighet och varumärke|éditeur=|année=2014|isbn=|issn=0348-0291|lire en ligne=https://www.lansstyrelsen.se/download/18.4df86bcd164893b7cd962716/1538651464186/Tillgänglighet%20Björnlandet%20webbversion.pdf}}</ref>. Ces travaux ont permis de mettre en œuvre les lignes directrices et l'identité récemment développées pour améliorer la visibilité des parcs nationaux suédois<ref name=entre/>. Les résultats sont très concluants, avec {{unité|6500|visiteurs}} en 2018, soit l'année suivant l'inauguration de l'extension<ref name=svtbesok/>. Le parc comporte deux entrées : l'entrée principale à Angsjön et l'entrée secondaire à Häggsjö<ref group=S name=p58>p. 58-65</ref>. Les deux entrées disposent de quelques places de stationnement, de toilettes et de panneaux d'informations<ref group=S name=p58/>. L'accès à ces deux entrées se fait par des routes gravillonnées, le parc étant relativement éloigné des axes de communication majeurs<ref name=hittahit>{{lien web|url=http://www.sverigesnationalparker.se/park/bjornlandets-nationalpark/beoksinformation/hitta-hit/|site=Sveriges nationalparker|titre=Hitta hit|langue=sv}}</ref>, et l'entrée Angsjön est entretenue (et donc accessible) même en hiver<ref group=S name=p58/>. Enfin, ces entrées constituent le point de départ du réseau de sentiers du parc, avec plusieurs sentiers marqués parcourant le parc, offrant des boucles allant de {{unité|2.6|km}} à {{unité|12|km}}<ref group=S name=p58/>. À proximité des entrées, les sentiers sont accessibles pour les personnes à [[mobilité réduite]]<ref group=S name=p58/>. Il est possible de passer la nuit gratuitement dans le parc dans l'un des deux chalets (''{{langue|sv|koja}}'') : Angsjökojan et Svärmorskojan, ou dans sa propre tente en respectant certaines restrictions<ref group=S name=p58/>.


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== Notes et références ==
== Notes et références ==
* {{ouvrage|langue=sv|titre=Skötselplan för Björnlandets Nationalpark|isbn=978-91-620-8788-3|éditeur=[[Naturvårdsverket]]|année=2017|url=https://www.naturvardsverket.se/Documents/publikationer6400/978-91-620-8788-3.pdf?pid=20847}}.
* {{Ouvrage|langue=sv|titre=Skötselplan för Björnlandets Nationalpark|éditeur=[[Naturvårdsverket]]|année=2017|isbn=978-91-620-8788-3|lire en ligne=https://www.naturvardsverket.se/Documents/publikationer6400/978-91-620-8788-3.pdf?pid=20847}}.
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[[Catégorie:Géographie du Lappland]]

Dernière version du 29 décembre 2024 à 15:02

Parc national de Björnlandet
Vue sur le parc et le lac Angsjön depuis Björnberget.
Géographie
Pays
Comté
Province
Coordonnées
Ville proche
Superficie
2 369 ha
Administration
Type
Catégorie UICN
II
WDPA
Création
1991
Administration
Västerbotten County Administrative Board (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Localisation sur la carte de Suède
voir sur la carte de Suède

Le parc national de Björnlandet (en suédois : Björnlandets Nationalpark) est un parc national de Suède situé dans le sud-est de la province de Laponie, dans le comté de Västerbotten. Il couvre 2 369 ha, dont la majeure partie est occupée par une forêt primaire ou ancienne.

Le paysage est vallonné, avec plusieurs collines dont les flancs sont localement entaillés de falaises. Ces falaises ont été creusées par des glaciers, qui sont aussi à l'origine du grand nombre de blocs rocheux dans le paysage. Ce terrain rocheux, avec un sol maigre, donne lieu à des forêts de pins avec une végétation au sol assez pauvre. Cependant, cette forêt ancienne constitue un refuge pour un grand nombre d'espèces de lichens, mousses, champignons et d'insectes, ainsi que pour certains oiseaux, dont la survie dépend de la dynamique naturelle des forêts, y compris les feux de forêts, et qui ont en grande partie disparu des forêts fortement exploitées du nord suédois. Dans les vallées, les terrains plus humides donnent lieu à des environnements différents, allant de forêts d'épicéas aux tourbières d'aapa.

L'histoire du parc est liée aux populations sames qui vivaient dans la région. Elles subsistaient essentiellement de la chasse et la pêche, et n'avaient un impact que très limité sur les forêts. Progressivement, à partir du XVIIIe siècle, les Suédois commencent à s'installer, et au XIXe siècle, l'exploitation intensive des forêts de la région débute. Cependant, notamment du fait de la difficulté d'accès aux terrains, Björnlandet parvient à échapper en grande partie à cette exploitation. L'excellent état de préservation de ses forêts est remarqué lors d'un grand inventaire national des forêts dans les années 1980, et il est immédiatement proposé de les protéger. En 1991, le parc national est créé, d'une superficie de 1 130 ha. Il est étendu à la surface actuelle en 2017. En parallèle à l'extension du parc, les infrastructures touristiques sont améliorées, et il accueille maintenant 6 500 visiteurs par an.

Géographie

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Localisation et frontières

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Le parc national de Björnlandet est compris dans la commune d'Åsele du comté de Västerbotten au nord de la Suède[S 1]. Il est situé à l'intérieur des terres au sud-est de la province de Laponie, à 37 km d'Åsele et environ 130 km à l'ouest de la grande ville côtière d'Umeå[S 1]. Il s'étend sur 2 369 ha[S 1].

Björnlandet se situe dans une région vallonnée, formant un paysage appelé vågig bergkullterräng (approximativement « relief ondulant de collines ») caractéristique du Norrland[S 2]. Dans la région, les massifs s'étendent selon une direction principale nord-ouest sud-est[S 2] ; le parc lui-même recouvre principalement un massif dont le sommet, Storberget, culmine à 551 m d'altitude, mais qui comprend aussi entre autres les sommets Jon-Ersberget et Björnberget[S 3]. Ce massif s'élève ainsi environ 250 m au-dessus de la vallée de la rivière Flärkån qui borde le parc à l'Est[S 3]. En dehors de ce massif principal, le parc inclut d'autres sommets, dont en particulier Skallberget, point culminant du parc avec 559 m, Svedjeberget (461 m) et Getarkullen (473 m)[S 3]. Le parc est traversé par une vallée assez large orientée ouest-est comprenant le lac Angsjön, et les massifs eux-mêmes sont coupés de ravines étroites et parfois profondes[S 3]. Une autre caractéristique du relief est la présence de falaises, avec des éboulis à leurs pieds, la plus connue étant la falaise au sud de Björnberget, atteignant environ 70 m[S 3].

Carte topographique du parc, montrant un relief généralement compris entre 300 et 500 m d'altitude.
Carte du parc national.
Deux blocs erratiques sur des mousses avec en arrière-plan une forêt de conifères.
Deux gros blocs erratiques dans le parc.

La roche principale du parc est le granite de Revsund, caractérisé par une texture porphyrique à grains grossiers et une couleur grise parfois rougeâtre[S 2]. Ces granites sont datés d'environ 1,8 Ga, et sont inclus dans la province ignée transcandinave[1]. Ils se sont formés à la bordure de la chaîne des Svécofennides, dans un contexte de subduction similaire à l'actuelle cordillère des Andes[1].

L'ensemble de ces reliefs fut par la suite érodé, jusqu'à former une surface essentiellement plate que l'on appelle la pénéplaine subcambrienne[2],[3]. Durant le cambrien, une transgression marine aboutit à des dépôts sédimentaires sur cette surface, la protégeant de l'érosion, mais un soulèvement tectonique durant le mésozoïque fait à nouveau émerger ces terrains, redémarrant le processus d'érosion[3]. Le climat chaud et humide entraine une érosion importante avec kaolinisation des granites, qui sur ces terrains surélevés creuse d'importantes vallées, suivant initialement les lignes de fractures de la roche[2],[3]. Finalement, une nouvelle transgression marine va à nouveau protéger ce paysage, empêchant une nouvelle pénéplanation comme on peut l'observer dans d'autres régions du nord de la Suède[2],[3]. Ces sédiments ont été depuis à nouveau érodés, laissant apparaître la surface ondulante du mésozoïque qui forme donc la base du paysage actuel[2],[3].

Si les reliefs datent en grande partie du mésozoïque, les glaciations quaternaires ont elles aussi laissé leur empreinte dans le paysage. En particulier, les glaciers ont inlassablement arraché des gros blocs rocheux aux collines et montagnes, et les ont déposés dans les dépressions, sous forme de blocs erratiques et de vastes champs rocheux[S 2]. De même, l'action répétée du gel est à l'origine des falaises qui apparaissent en de nombreux points sur les versants des collines[S 2]. Enfin, les glaciations sont visibles par les moraines qui recouvrent l'essentiel du parc et donnent lieu à un sol très pauvre pour la végétation[S 2].

Le climat de la région est un climat continental froid, avec des grandes variations de température entre l'été et l'hiver[S 2]. Les précipitations atteignent un peu plus de 600 mm par an, avec un maximum en été-automne[S 2]. Elles se font sous forme de neige pendant une grande partie de l'année et finalement, la couverture neigeuse se maintient en moyenne pendant 175 à 200 jours, avec une épaisseur maximale de 120 à 140 cm[S 2]. Du fait des différences d'altitude, mais aussi de l'orientation, il y a d'importantes variations dans le climat local[S 2].

Relevé météorologique de Björnlandet
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −15,9 −15,2 −11,1 −4,9 0,2 5,7 8,8 7,4 3,3 −1,6 −8,4 −13,7 −3,7
Température moyenne (°C) −11,3 −10,3 −5,7 0,1 6,3 11,7 14,4 12,6 7,8 1,8 −5,1 −9,3 1,1
Température maximale moyenne (°C) −6,9 −5,4 −0,2 5 12,4 17,7 20,1 17,8 12,4 5,3 −1,8 −5 6
Précipitations (mm) 43,5 31,5 35,3 30 35 55,9 73,2 75,8 59,6 56,9 56,6 49,2 608,5
Source : Global species[4]
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
−6,9
−15,9
43,5
 
 
 
−5,4
−15,2
31,5
 
 
 
−0,2
−11,1
35,3
 
 
 
5
−4,9
30
 
 
 
12,4
0,2
35
 
 
 
17,7
5,7
55,9
 
 
 
20,1
8,8
73,2
 
 
 
17,8
7,4
75,8
 
 
 
12,4
3,3
59,6
 
 
 
5,3
−1,6
56,9
 
 
 
−1,8
−8,4
56,6
 
 
 
−5
−13,7
49,2
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Hydrographie

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Le principal cours d'eau du parc est Björkbäcken, qui prend le nom d'Angsjöbäcken à la sortie du lac Angsjön[S 4]. Ce dernier est le plus grand lac de Björnlandet, avec 32 ha[S 4]. Angsjöbäcken se jette dans la rivière Flärkån juste à la sortie du parc, et cette rivière est elle-même un des principaux affluents du fleuve Gideälven. Les principaux affluents de Björkbäcken sont Svärmorsbäcken, en provenance du nord, et Guldbäcken qui est entièrement situé dans le parc[S 4]. Les vallées à fond plat de Björkbäcken et Svärmorsbäcken comprennent un vaste réseau de tourbières[S 5], ponctuées de petits lacs. On trouve aussi des petites tourbières et petits lacs sur les hauteurs du parc[S 4]. Enfin, au sud-ouest du parc s'écoule le ruisseau Häggsjöbäcken dans une vallée profondément découpée[S 4]. Il est l'émissaire du lac Häggsjön qui borde le parc à l'ouest[S 4] et fait aussi partie du bassin versant du Gideälven.

Le débit maximal des ruisseaux du parc correspond à la fonte des neiges à la fin du printemps, avec un maximum secondaire avec les fortes précipitations d'automne[S 2].

Lac entouré de collines couvertes de forêts de conifères.
Panorama du lac Angsjön.

Milieux naturels

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Le parc national de Björnlandet est d'après la classification du Fonds mondial pour la nature (WWF), situé dans l'écorégion terrestre de la taïga scandinave et russe. Il constitue un îlot de forêt primaire ou ancienne dans une vaste région forestière autrement fortement exploitée[S 3]. Si la forêt est, de loin, l'écosystème dominant du parc, quelques zones humides sont aussi présentes[S 6]. Selon la classification de la directive habitats, l'habitat dominant est la taïga occidentale (9010), avec 1 600 ha, suivi par les tourbières de transition et tremblantes (7140) avec 155 ha, les tourbières boisées (91D0) avec 65 ha et une trentaine d'hectares de lacs et mares dystrophes naturels (3160) et de forêts fennoscandiennes à Picea abies riches en herbes (9050)[5].

Gros plan sur les branches d'un conifère recouvertes de lichens.
Lichens sur les branches des conifères de Björnlandet.

Les forêts de Björnlandet sont principalement des forêts anciennes de pins sylvestres (Pinus sylvestris), les plus vieux ayant plus de 500 ans, datant d'après l'incendie de 1508, mais la plupart datent d'après l'incendie de 1831[S 7]. Les pins résistent assez bien aux feux de forêt et sont aussi fortement dépendants des feux pour la pousse de nouveaux individus[S 7],[6]. En revanche, avec le temps, la concurrence des épicéas communs (Picea abies) devient de plus en plus importante, et, en l'absence d'incendie, ceux-ci finissent par dominer les forêts[6]. Ainsi, les feux de forêts sont un élément important de l'équilibre naturel des forêts suédoises[6]. Ils ont eu lieu en moyenne tous les 91 ans à Björnlandet, mais sont devenus plus rares depuis le XIXe siècle, étant systématiquement combattus par l'Homme[S 7]. Pour cette raison, la proportion d'épicéa commun dans le parc est de plus en plus importante[S 7].

Les forêts anciennes de pins sont présentes à travers le parc, mais en particulier autour de certaines zones, comme le sud et est de Björnberget, et certaines zones sur les collines d'Angsjöberget, Rönnlandet, Svedjeberget et Storberget[S 7]. Il s'agit en général de zones riches en blocs rocheux ou comportant de fortes pentes, qui ont empêché l'exploitation de la forêt avant qu'elle ne soit protégée[S 8]. La végétation au sol est en général pauvre, ce qui est assez typique de la région[S 9]. Le parc comprend 128 espèces de plantes vasculaires[7], les plus caractéristiques étant l'airelle (Vaccinium vitis-idaea), la myrtille (Vaccinium myrtillus) et la camarine noire (Empetrum nigrum)[8]. La flore la plus notable de ces forêts est au niveau des lichens, mousses et champignons, avec beaucoup d'espèces qui apprécient les forêts anciennes et se font rares dans les forêts fortement exploitées du reste de la région[S 9]. 195 espèces de lichens ont été recensées dans le parc, dont 31 sur la liste rouge suédoise des espèces menacées[7]. La plupart des lichens sont associés aux sols rocheux ou au bois mort, y compris quelques espèces liées au bois brulé[S 9]. De la même façon, 133 espèces de champignons ont été observées, dont 39 sur la liste rouge nationale[7], les espèces les plus notables étant celles se développant sur le bois mort, telles que Haploporus odorus[S 9] et les espèces de la famille des Bankeraceae, considérées comme bon indicateurs de l'état des forêts[7].

Lorsque le terrain se fait plus humide, la flore se fait plus riche et plus variée. Il existe un gradient allant des forêts humides aux tourbières totalement dénuées d'arbres. Les forêts humides sont dans les vallées, à proximité des ruisseaux, et sont le plus souvent dominées par les épicéas[S 8]. En effet, si les épicéas sont présents aux côtés des pins dans une grande partie des forêts du parc, ils sont l'essence principale dans les vallées et les zones plus humides, qui sont plus rarement affectées par les incendies[S 8]. S'ils sont en général plus jeunes que les pins, ils peuvent tout de même atteindre 300 ans dans ces zones refuges[S 7]. Les zones les plus humides abritent aussi une certaine proportion de feuillus, autrement relativement rares dans le parc[S 5]. Il s'agit surtout du bouleau pubescent (Betula pubescens), de l'aulne blanc (Alnus incana) et du sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia)[S 5]. Le tremble (Populus tremula) et le saule marsault (Salix caprea) sont présents localement et sont associés à une flore spécifique[S 5]. Les forêts humides se reconnaissent aussi à leur végétation au sol, avec des fougères, telles que la fougère autruche (Matteuccia struthiopteris) et le polypode du Chêne (Gymnocarpium dryopteris), mais aussi des plantes vasculaires telles que la listère cordée (Neottia cordata), Viola epipsila et la renoncule de Laponie (Ranunculus lapponicus)[S 9],[S 8], cette dernière étant une espèce rare et protégée[7].

Enfin, bien qu'elles ne représentent qu'une petite partie du parc (115 ha soit environ 5 % de la surface[S 6]), les tourbières du parc, en particulier celles de la vallée de Björkbäcken sont considérées comme de très bonne qualité[S 5]. Les tourbières des grandes vallées sont minérotrophes, l'eau ruisselant le long des faibles pentes[S 5], formant parfois des structures cordées caractéristiques de la tourbière d'aapa[S 4].

En dehors des insectes, la faune du parc n'a pas été recensée systématiquement, et donc notre connaissance est principalement due aux identifications par les visiteurs et chasseurs[S 10],[S 11]. 24 espèces de mammifères ont été reportées[7], correspondant aux grands mammifères typiques de la région[S 10]. Les quatre grands prédateurs suédois, l'ours brun (Ursus arctos), le loups gris (Canis lupus), le glouton (Gulo Gulo) et le lynx boréal (Lynx lynx), sont représentés[S 10]. L'ours en particulier donne son nom au parc (Björn en suédois), bien que les observations soient assez rares[S 10]. Parmi les plus petits carnivores, on peut citer le renard roux (Vulpes vulpes), la martre des pins (Martes martes) et l'hermine (Mustela erminea)[S 10]. Parmi les herbivores, on peut noter en particulier l'élan (Alces alces) et le renne (Rangifer tarandus), bien que le parc ne soit qu'à la limite de l'aire de distribution pour ce dernier[S 10]. Parmi les petits rongeurs, une espèce notable est le campagnol de Sundevall (Myodes rufocanus) qui a partiellement disparu des forêts suédoises, mais a une population importante dans le parc[S 11]. L'espèce apprécie particulièrement les forêts anciennes et les terrains avec beaucoup de rochers, et est donc parfaitement chez soi à Björnlandet[S 11].

Grand Tétras dans une forêt de conifères partiellement enneigée.
Un grand Tétras.

101 espèces d'oiseaux ont été notées dans le parc[7], dont en particulier les espèces liées aux forêts de pins telles que les pics, les becs-croisés, la mésange boréale (Poecile montanus), le mésangeai imitateur (Perisoreus infaustus)[S 11]. Les galliformes caractéristiques des forêts suédoises sont aussi représentés, tels que le grand Tétras (Tetrao urogallus), le Tétras lyre (Tetrao tetrix), la gélinotte des bois (Tetrastes bonasia) et le lagopède des saules (Lagopus lagopus)[S 11]. Les principaux rapaces suédois sont aussi communs à Björnlandet, avec en particulier l'aigle royal (Aquila chrysaetos), le faucon émerillon (Falco columbarius), le faucon crécerelle (Falco tinnunculus), la buse pattue (Buteo lagopus) et les rapaces nocturnes tels que la chevêchette d'Europe (Glaucidium passerinum), la nyctale de Tengmalm (Aegolius funereus) et le Hibou grand-duc (Bubo bubo)[S 11]. Plusieurs espèces de pics et de rapaces apprécient particulièrement les forêts anciennes[S 12]. En particulier, les pics creusent le plus souvent leurs nids dans des vieux arbres, et ces nids pourront ensuite être réutilisés par plusieurs autres espèces, en particulier les rapaces nocturnes[S 12]. Dans les zones humides, telles que sur le lac Angsjön, on peut observer le cygne chanteur (Cygnus cygnus), le canard colvert (Anas platyrhynchos), la sarcelle d'hiver (Anas crecca), le garrot à œil d'or (Bucephala clangula), la bécassine des marais (Gallinago gallinago), le chevalier guignette (Actitis hypoleucos) et le chevalier aboyeur (Tringa nebularia)[S 11]. En termes de poissons, les lacs et grands ruisseaux du parc sont principalement peuplés de perches (Perca fluviatilis) et de truites (Salmo trutta)[S 13].

Comme indiqué précédemment, les insectes sont la classe d'animaux la mieux étudiée dans le parc, ce qui est dû en partie aux recherches entomologiques sur les espèces liées aux forêts anciennes pour lesquelles Björnlandet constituait un des principaux sites d'étude[7]. Au total, plus d'un millier d'espèces ont été répertoriées, dont 636 de coléoptères, 496 de diptères et 134 d' hyménoptères[7]. Beaucoup d'espèces de coléoptères sont dépendantes des forêts anciennes, en particulier de la présence de bois mort, ce qui explique que 34 espèces sont sur la liste rouge suédoise des espèces menacées, dont en particulier plusieurs espèces de la famille des longicornes[7].

Les Samis des forêts

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Le parc est situé au sud-est de la province de Laponie, et son histoire est donc intimement liée à celle des Samis, en particulier les Samis des forêts[S 14] — restant dans les forêts toute l'année, par opposition aux « Samis des montagnes » allant faire paître leurs rennes dans les montagnes en été. La plus ancienne trace à proximité est une tombe préhistorique sur une île du lac Häggsjön[S 14]. Autrement, les principales traces d'occupation humaine de la région sont sous forme de peintures rupestres, bien que celles trouvées dans le parc sont probablement relativement récentes[S 14]. Une peinture découverte en 2013 près de Häggsjön fut initialement considérée préhistorique mais est maintenant considérée comme datant probablement du début du XIXe siècle[S 15].

La plus ancienne source écrite décrivant la région date de 1602, indiquant une population limitée où l'élevage des rennes n'était qu'une activité mineure, la population, quasi-exclusivement same, vivant principalement de la pêche[S 14]. À cette époque, les territoires samis sont divisés en unités (Lappskatteland) comprenant un ou plusieurs foyers imposés ensemble ; à partir de la fin du XVIIe siècle, Björnlandet est probablement inclus dans l'unité appelée Rissjölandet, où vivait un certain Arvid Varniksson[S 16]. Là encore, la chasse et la pêche sont les principales ressources, l'élevage des rennes n'étant pratiqué qu'à petite échelle[S 16]. Il est possible de suivre la présence de cette famille dans les environs (en particulier à Häggsjö) jusqu'en 1856, qui marque donc la fin de la présence des Samis des forêts à Björnlandet[S 16].

Colonisation suédoise

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Dans les années 1780 déjà, outre la famille d'Arvid Varniksson, les relevés d'impôts indiquent la présence de colons suédois à Rissjölandet[S 16]. Le village Häggsjö en particulier, à l'est du parc, se développe et compte dans les années 1880 quatre propriétaires[S 16]. Leur impact sur le parc est limité, incluant probablement la fenaison dans les marais[S 16]. Cependant, à cette période, une partie des forêts, appartenant jusque-là à l'État, est divisée entre les différents propriétaires, qui sont alors libres de les vendre[S 16]. Très rapidement, ce patrimoine forestier est vendu à de grandes compagnies. Ainsi, dès 1896, les forêts sont réparties entre Gideå & Husums AB et l'association de commerce de Trehörningssjö[S 16]. Gideå & Husums AB est rachetée en 1903 par Mo och Domsjö AB (de nos jours appelée Holmen) et au plus tard en 1950, cette entreprise rachète le domaine de l'association de commerce et possède donc toutes les forêts de la région[S 16].

Gideå & Husums AB avait prévu d'aménager un réseau de flottage le long de la rivière Björkbäcken-Angsjöbäcken pour faciliter l'exploitation du domaine[9]. Cependant, l'entreprise avait investi dans de nombreuses autres forêts de la région, et les forêts de Björnlandet restèrent relativement épargnées dans un premier temps[9]. On trouve néanmoins les traces d'un petit barrage sur le lac Angsjön, probablement érigé pour faciliter le flottage, et des coupes partielles ont lieu entre 1901 et 1905 sur le versant ouest d'Angsjökullen, et plus tard au nord de Björnberget, essentiellement à l'extérieur du parc[9]. L'exploitation s'accélère quelque peu dans la deuxième moitié du XXe siècle avec une petite zone au nord d'Angsjön et une coupe rase à l'est de Råtjärnen, qui est probablement la raison de la construction de la route dans cette zone[9].

Le parc national

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Chanteur jouant de la guitare.
Concert lors de l'inauguration de l'extension du parc le 10 juin 2017.

Dans les années 1980, la Suède lance un grand inventaire des forêts pour trouver et protéger les sections de forêts primaires ou anciennes[S 17]. Cet inventaire remarque une section de forêt primaire d'environ 800 ha alors non protégée à Björnlandet[10]. Dans le premier plan pour les parcs nationaux suédois (Nationalparksplan) en 1989, il est alors proposé de créer un parc national[S 17]. Ce plan devient réalité en 1991 avec la création du parc, d'une superficie de 1 130 ha[S 17].

Dans les années qui suivent, le comté réalise un inventaire plus détaillé à l'est du parc, montrant que ces forêts ont aussi une grande valeur[S 18]. En 2008, un deuxième Nationalparksplan propose l'extension du parc, et à la même période, trois réserves naturelles sont créées : Björnlandet est, Björnlandet sud et Svedjeberget[S 18]. Avec cette extension, les frontières du parc seraient plus naturelles, suivant la topologie, et la surface de forêt ancienne protégée continue augmenterait significativement[S 17]. Entre-temps, Domänverket avait coupé 70 ha de forêt au nord d'Angsjöbäcken, juste en dehors du parc, mais il fut décidé d'inclure cette section malgré tout[S 17]. La proposition d'extension reçut un accueil très favorable de toutes les entités consultées[S 19]. En lien avec ce projet, une investigation détaillée de l'histoire du parc ainsi que de l'historique des feux de forêts fut effectuée[S 19]. D'importants investissements sont aussi effectués pour améliorer les infrastructures touristiques[S 19]. Finalement, l'extension du parc est célébrée le avec 500 visiteurs[11].

Gestion et règlementation

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Comme pour la plupart des parcs nationaux de Suède, la gestion et l'administration sont divisées entre l'agence suédoise de protection de l'environnement (Naturvårdsverket) et le conseil d'administration des comtés (Länsstyrelse)[12]. Naturvårdsverket est chargé de la proposition des nouveaux parcs nationaux, sur consultation des conseils d'administration des comtés et des communes, et la création est entérinée par un vote du Parlement[12]. Le terrain est ensuite acheté par l'État, par l'intermédiaire de Naturvårdsverket[12]. La gestion du parc est ensuite assurée principalement par le comté, c'est-à-dire le conseil d'administration du comté de Västerbotten pour le parc de Björnlandet[S 1]. Le budget du comté pour la gestion du parc et des autres aires protégées est obtenu par une bourse de l'État via Naturvårdsverket[S 20], et est donc dépendant de la politique nationale, ayant par exemple fortement reculé en 2019[13].

Le parc est divisé en trois zones, afin de concilier la protection du parc et l'accueil des touristes. Ces zones représentent un impact touristique décroissant, allant de la zone 1 autour des entrées et du lac Angsjön, où l'essentiel des infrastructures est situé à la zone 3 complètement sauvage, en passant par la zone 2 située essentiellement autour des sentiers[S 21]. En dehors de l'entretien des infrastructures touristiques, le principal entretien du parc est sous forme de petits feux de forêt contrôlés, visant à reproduire les cycles naturels d'incendie qui est essentiel au maintien de l'équilibre de la taïga suédoise[S 21]. Autrement, la nature est autant que possible laissée en libre évolution[S 21]. La chasse est autorisée dans la zone 3, de même que la chasse à l'élan dans la zone 2[S 21], mais elle est fortement réglementée pour être en cohérence avec la mission de conservation du parc[S 22].

Vue en hauteur sur une forêt de conifères au premier plan et des collines enneigées à l'arrière-plan.
Les hauteurs du parc offrent des vues imprenables sur les paysages ondulants de la région.

Le parc national de Björnlandet est un site touristique apprécié des amateurs d'activités en plein-air. Ils y viennent en particulier pour profiter du calme et de la beauté de cette forêt ancienne, ainsi que des points de vue depuis les hauteurs du parc[S 15], en particulier le sommet de Björnberget, qui est l'image classique de Björnlandet[S 23].

Avant l'extension du parc (2017), le nombre de visiteurs de Björnlandet était très modéré, entre 1 000 et 1 500[S 15],[14]. Cependant, concomitamment aux travaux d'extension, de nombreuses infrastructures touristiques ont été construites pour faciliter l'accessibilité et améliorer l'expérience pour les visiteurs[15]. Ces travaux ont permis de mettre en œuvre les lignes directrices et l'identité récemment développées pour améliorer la visibilité des parcs nationaux suédois[15]. Les résultats sont très concluants, avec 6 500 visiteurs en 2018, soit l'année suivant l'inauguration de l'extension[14]. Le parc comporte deux entrées : l'entrée principale à Angsjön et l'entrée secondaire à Häggsjö[S 24]. Les deux entrées disposent de quelques places de stationnement, de toilettes et de panneaux d'informations[S 24]. L'accès à ces deux entrées se fait par des routes gravillonnées, le parc étant relativement éloigné des axes de communication majeurs[16], et l'entrée Angsjön est entretenue (et donc accessible) même en hiver[S 24]. Enfin, ces entrées constituent le point de départ du réseau de sentiers du parc, avec plusieurs sentiers marqués parcourant le parc, offrant des boucles allant de 2,6 km à 12 km[S 24]. À proximité des entrées, les sentiers sont accessibles pour les personnes à mobilité réduite[S 24]. Il est possible de passer la nuit gratuitement dans le parc dans l'un des deux chalets (koja) : Angsjökojan et Svärmorskojan, ou dans sa propre tente en respectant certaines restrictions[S 24].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c et d p. 7
  2. a b c d e f g h i j et k p. 15
  3. a b c d e et f p. 16
  4. a b c d e f et g pp. 23-24.
  5. a b c d e et f p. 22.
  6. a et b p. 8
  7. a b c d e et f p. 17
  8. a b c et d p. 19-21
  9. a b c d et e p. 32-34
  10. a b c d e et f p. 27
  11. a b c d e f et g p. 28
  12. a et b p. 52-53
  13. p. 30-31
  14. a b c et d p. 35
  15. a b et c p. 40
  16. a b c d e f g h et i p. 36
  17. a b c d et e p. 10
  18. a et b p. 9
  19. a b et c p. 11-14
  20. p. 72
  21. a b c et d p. 42-44
  22. p. 66
  23. p. 41
  24. a b c d e et f p. 58-65
  • Autres
  1. a et b (en) « The Transscandinavian Igneous Belt (TIB) in Sweden : a review of its character and evolution. », Geological Survey of Finland, Espoo,‎ (lire en ligne).
  2. a b c et d (en) Karna Lidmar-Bergström et Mats Olvmo, Plains, steps, hilly relief and valleys in northern Sweden : review, interpretations and implications for conclusions on Phanerozoic tectonics, Service de recherches géologiques de Suède, (ISBN 978-91-7403-308-3, lire en ligne)
  3. a b c d et e (en) Richard John Huggett, Fundamentals of Geomorphology, Routledge, , 4e éd., p. 468
  4. (en) « Climate Data for Latitude 63.75 Longitude 18.25 », sur Global species (consulté le ).
  5. (sv) Länsstyrelsen Västerbotten, Bevarandeplan för Natura 2000-området Björnlandets nationalpark,
  6. a b et c (sv) Magnus Nilsson, Naturvårdsbränning : Vägledning för brand och bränning i skyddad skog, Naturvårdsverket, (ISBN 91-620-5438-4, lire en ligne)
  7. a b c d e f g h i et j (sv) Andreas Garpebring, Sammanställning av artfynd i Björnlandets utvidgade nationalpark, Länsstyrelsen Västerbotten, (lire en ligne)
  8. (sv) « Växtliv », sur Sveriges nationalparker (consulté le )
  9. a b c et d (sv) Gudrun Norstedt, Björnlandets nationalpark : en kulturhistorisk analys, (ISSN 0348-0291, lire en ligne)
  10. (sv) Sven Bråkenhielm, Urskogar : Inventering av urskogsartade områden i Sverige, (lire en ligne)
  11. (sv) « Välbesökt på nationalparkens nyinvigning », Sveriges Television,‎ (lire en ligne)
  12. a b et c (sv) « Nationalparksförordning (1987:938) », sur Karnov Open (consulté le )
  13. (sv) « Budget för naturvård halveras – så drabbas länet », Västerbottens Folkblad,‎ (lire en ligne)
  14. a et b (sv) « Stor ökning av besökare i Björnlandets nationalpark », Sveriges Television,‎ (lire en ligne)
  15. a et b Tomas Staafjord, Björnlandets nationalpark : analys och program för genomförande av entréer, information, tillgänglighet och varumärke, (ISSN 0348-0291, lire en ligne)
  16. (sv) « Hitta hit », sur Sveriges nationalparker

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Lien externe

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