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« Abd al-Mumin (calife) » : différence entre les versions

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'''Abdul-Mu'min ben Ali Agoumi''', '''Abd al Mu'min ben Alī Agoumī''' ou '''Abdelmoumen''' ({{lang-ar|عبد المؤمن بن علي الكومي}} ; en [[Langues berbères|berbère]]: ⵄⴱⴷ ⵍⵎⵓⵎⵏ ⵓ ⵄⵍⵉ ⴰⴳⵓⵎⵉ - Ɛbd Lmumin U Ɛli Agumi), né entre 1094 et 1106 près de [[Nedroma]], dans le [[Trara|massif des Trara]], et décédé en [[1163]] à [[Salé]]<ref name="Britannica">{{Article|langue=en|auteur1=|titre=Abd al-Mu'min|sous-titre=Almohad caliph|périodique=Encyclopedia Britannica|date=25 1 1999|issn=|lire en ligne=https://www.britannica.com/biography/Abd-al-Mumin|consulté le=2017-02-06|pages=}}.</ref>{{,}}<ref name="universalis">{{Lien web|langue=fr|nom1=Universalis|prénom1=Encyclopædia|titre=‘Abd al-Mu'min|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/abd-al-mu-min/|site=Encyclopædia Universalis|consulté le=2017-02-06}}.</ref>, est le premier [[calife]] de la dynastie des [[Almohades]], régnant de [[1147]] à sa mort.
'''Abdul-Mu'min ben Ali Agoumi''', '''Abd al Mu'min ben Alī Agoumī''' ou '''Abdelmoumen''', en {{lang-ar|عبد المؤمن بن علي الكومي}}, né entre 1094 et 1106 près de [[Nedroma]] ([[Algérie]] actuelle), dans le [[Trara|massif des Trara]], et décédé en [[1163]] à [[Salé]]<ref name="Britannica">{{Article|langue=en|auteur1=|titre=Abd al-Mu'min|sous-titre=Almohad caliph|périodique=Encyclopedia Britannica|date=25 1 1999|issn=|lire en ligne=https://www.britannica.com/biography/Abd-al-Mumin|consulté le=2017-02-06|pages=}}.</ref>{{,}}<ref name="universalis">{{Lien web|langue=fr|nom1=Universalis|prénom1=Encyclopædia|titre=‘Abd al-Mu'min|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/abd-al-mu-min/|site=Encyclopædia Universalis|consulté le=2017-02-06}}.</ref>, est le premier [[calife]] de la dynastie des [[Almohades]], régnant de [[1147]] à sa mort.


== Biographie ==
== Biographie ==
=== Jeunesse ===
=== Jeunesse ===
Abd al-Mumin appartient à la tribu des Koumia<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Encyclopædia |nom=Universalis |titre='ABD AL-MU'MIN |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/abd-al-mu-min/ |site=Encyclopædia Universalis |consulté le=2022-06-16}}.</ref> qui fait partie de la confédération des [[Beni Faten]]. Il est né entre [[1094]] et [[1106]] au pied du mont Tejra, entre [[Honaïne]] et [[Nedroma]], dans le pays des [[Trara]]<ref>[[Ibn Khaldoun]] donne sa famille à {{citation|Tagrart, château situé sur la montagne qui domine Honein du côté de l'orient}}, in ''Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale'', traduction du baron de Slane -Alger 1852- tome I, {{p.|252}}.</ref>, en Algérie<ref>L. Golvin, « 'Abd al-Mu'min fils de 'Alī, fils de 'Alwī, fils de Ya'lā al-Kūmī Abū Muḥammad », ''Encyclopédie berbère'', 2011, document A10, mis en ligne le {{1er}} décembre 2012, consulté le 6 mars 2020. URL : http://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/777. Les Historiens almohades affirment que la grand-mère paternelle de Ya'lâ ne serait autre que la princesse idrisside Gannûna, fille d'[[Idriss II]] émir du Maroc. C'est principalement par cette filiation que les Almohades revendiquent descendre des [[Alides]] et de [[Muhammad]].</ref>.
ʿAbd al-Mumin appartient à la tribu des Koumia<ref name="universalis"/> qui fait partie de la confédération des [[Beni Faten]]. Il est né entre [[1094]] et [[1106]] au pied du mont Tejra, entre [[Honaïne]] et [[Nedroma]], dans le pays des [[Trara]]<ref>[[Ibn Khaldoun]] donne sa famille à {{citation|Tagrart, château situé sur la montagne qui domine Honein du côté de l'orient}}, in ''Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale'', traduction du baron de Slane -Alger 1852- tome I, {{p.|252}}.</ref>, dans l'[[Algérie]] actuelle<ref>{{Chapitre |langue= fr |auteur1=L. Golvin |titre chapitre=Abd al-Mu'min fils de 'Alī, fils de 'Alwī, fils de Ya'lā al-Kūmī Abū Muḥammad |auteurs ouvrage= |titre ouvrage=Encyclopédie berbère |lieu= |éditeur= |année=2011 |isbn= |lire en ligne=http://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/777 |passage= |consulté le=6 mars 2020.}}. Les historiens almohades affirment que la grand-mère paternelle de Ya'lâ ne serait autre que la princesse idrisside Gannûna, fille d'[[Idriss II]] émir du Maroc. C'est principalement par cette filiation que les Almohades revendiquent descendre des [[Alides]] et de [[Mahomet]].</ref>. Tout comme [[Ibn Toumert]], il revendique une ascendance [[Idris Ier|idrisside]] pour légitimer son pouvoir<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Elizabeth|nom1=Fentress|prénom2=Hassan|nom2=Limane|titre=Volubilis après Rome: Les fouilles UCL/INSAP, 2000-2005|éditeur=BRILL|date=2018-11-26|isbn=978-90-04-37158-3|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=HqSODwAAQBAJ&pg=PA70&dq=Abd+al-Mumin+revendique&hl=fr&newbks=1&newbks_redir=0&source=gb_mobile_search&ovdme=1&sa=X&ved=2ahUKEwiIm865ivaHAxWPQ6QEHWfYON4Q6AF6BAgGEAM#v=onepage&q=Abd%20al-Mumin%20revendique&f=false|consulté le=2024-08-15}}</ref>


Il est le fils d'un potier Ali ben Makhluf al-Kumi et de son épouse Ta'lu bint Atiyya ben al-Khayr<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Maribel|nom1=Fierro|titre='Abd al-Mu'min: Mahdism and Caliphate in the Islamic West|passage=69|éditeur=Simon and Schuster|date=2021-11-04|isbn=978-0-86154-192-8|lire en ligne=https://books.google.com.qa/books?id=7bMbEAAAQBAJ&pg=PT85&dq=wife+of++Abd+al-Mu'min+Almohad&hl=en&sa=X&ved=2ahUKEwiApbenoPr7AhWE7KQKHUGnAAMQ6AF6BAgHEAI#v=snippet&q=Ta%E2%80%99lu&f=false|consulté le=2023-01-22}}</ref>. Durant sa jeunesse, il étudie à l'école du village, puis dans une [[mosquée]] de [[Tlemcen]]. {{citation|Il était, dit el-Baïdaq, doué d'une vive intelligence ; pendant le temps qu'il faut à un homme pour saisir une question, il en comprenait dix}}. Le jeune étudiant veut perfectionner ses qualités à l'école des maîtres réputés, aussi se décide-t-il à se rendre en Orient, vers [[Bagdad]], sous la conduite de son oncle. Il ne dépasse cependant pas [[Béjaïa|Bejaïa]], la capitale [[Hammadides|hammadide]]<ref name="CAJ-439">{{Ouvrage |auteur=[[Charles-André Julien]] |titre=Histoire de l'Afrique du Nord. Des origines à 1830 |titre chapitre=Abd al-Moumin |éditeur=Payot |collection=Grande Bibliothèque Payot |lieu=Paris |isbn=978-2-228-88789-2 |année=1994 |passage=439 }}.</ref>.
Il est le fils d'un potier Ali ben Makhluf al-Kumi et de son épouse Ta'lu bint Atiyya ben al-Khayr<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Maribel|nom1=Fierro|titre='Abd al-Mu'min: Mahdism and Caliphate in the Islamic West|passage=69|éditeur=Simon and Schuster|date=2021-11-04|isbn=978-0-86154-192-8|lire en ligne=https://books.google.com.qa/books?id=7bMbEAAAQBAJ&pg=PT85&dq=wife+of++Abd+al-Mu'min+Almohad&hl=en&sa=X&ved=2ahUKEwiApbenoPr7AhWE7KQKHUGnAAMQ6AF6BAgHEAI#v=snippet&q=Ta%E2%80%99lu&f=false|consulté le=2023-01-22}}</ref>. Durant sa jeunesse, il étudie à l'école du village, puis dans une [[mosquée]] de [[Tlemcen]]. {{citation|Il était, dit el-Baïdaq, doué d'une vive intelligence ; pendant le temps qu'il faut à un homme pour saisir une question, il en comprenait dix}}. Le jeune étudiant veut perfectionner ses qualités à l'école des maîtres réputés, aussi se décide-t-il à se rendre en Orient, vers [[Bagdad]], sous la conduite de son oncle. Il ne dépasse cependant pas [[Béjaïa|Bejaïa]], la capitale [[Hammadides|hammadide]]{{sfn|Julien|1994|p=439|loc=|id=}}.


Dans un village voisin nommé Mellala, il rencontre le prédicateur [[Ibn Toumert]], après que celui-ci ait été expulsé de Béjaïa où il était venu prêcher sa doctrine rigoriste, peu appréciée des habitants de la ville.
Dans un village voisin nommé Mellala, il rencontre le prédicateur [[Ibn Toumert]], après que celui-ci ait été expulsé de Béjaïa où il était venu prêcher sa doctrine rigoriste, peu appréciée des habitants de la ville.


L'historiographie locale donne volontiers à la rencontre entre Ibn Toumert et d'Abd al-Mumin un caractère « miraculeux ». Ibn Toumert est hanté par des songes, dont la signification l'inquiète ; il voit en Abd el Mumin l'homme prédestiné. {{citation|Voici, prophétisa Ibn Tûmart, qu'est venu le temps de la victoire. ''Et il n'est point de victoire sans l'assistance d'Allah'', le puissant, le sage [Coran]. Demain viendra près de vous un homme en quête de science : bonheur à qui le reconnaîtra, malheur à qui le désavouera<ref name="CAJ-439-LP">Traduction de [[Évariste Lévi-Provençal|Lévi-Provençal]], citée par {{Ouvrage |auteur=Charles-André Julien |titre={{opcit}} |passage=439 |titre chapitre=Abd al-Moumin}}.</ref> !}} À son entrée, Ibn Toumert prononce le nom du père et du village du nouveau venu et l'invite à ne pas poursuivre en Orient une science qu'il pourrait trouver sur place.
L'historiographie locale donne volontiers à la rencontre entre Ibn Toumert et d'Abd al-Mumin un caractère « miraculeux ». Ibn Toumert est hanté par des songes, dont la signification l'inquiète ; il voit en Abd el Mumin l'homme prédestiné. {{citation|Voici, prophétisa Ibn Tûmart, qu'est venu le temps de la victoire. ''Et il n'est point de victoire sans l'assistance d'Allah'', le puissant, le sage [Coran]. Demain viendra près de vous un homme en quête de science : bonheur à qui le reconnaîtra, malheur à qui le désavouera<ref name="CAJ-439-LP">Traduction de [[Évariste Lévi-Provençal|Lévi-Provençal]], citée par {{harvsp|Julien|1994|p=439|loc=Abd al-Moumin|id=}}.</ref> !}} À son entrée, Ibn Toumert prononce le nom du père et du village du nouveau venu et l'invite à ne pas poursuivre en Orient une science qu'il pourrait trouver sur place.


Quand le soir tombe, Ibn Toumert prit par la main Abd al-Mumin et ils s'en allèrent. Au milieu de la nuit, Ibn Toumert l'appela : {{citation|« Abu Bakr [el-Baïdaq], donne-moi le livre qui se trouve dans l'étui rouge ! » Je le lui remis et il ajouta : « Allume-nous une lampe ! » Il se mit à lire ce livre à celui qui devait être le Calife après lui, et tandis que je tenais la lampe, je l'entendais qui disait : « La mission sur quoi repose la vie de la religion ne triomphera que par Abd al-Mumin, le flambeau des Almohades ! » Le futur Calife, entendant ces paroles, se mit à pleurer et dit : « Ô fakîh, je n'étais nullement qualifié pour ce rôle ; je ne suis qu'un homme qui recherche ce qui pourra le purifier de ses péchés. Ce qui te purifiera de tes péchés, repartit l'Impeccable [Ibn Toumert], ce sera le rôle que tu joueras dans la réforme de ce bas monde. » Et il lui remit le livre en lui disant : « Heureux les peuples dont tu seras chef, et malheur à ceux qui s'opposeront à toi, du premier au dernier »<ref name="CAJ-439-LP" />}}. Selon al-Marrākus̲h̲ī, ʿAbd al-Muʾmin fut en 517 (1123) pour la première fois gratifié du titre d'Amīr al-Muʾminīn, qu'Ibn Toumert lui conféra lorsqu'il le mit à la tête d'une expédition contre Marrakech. C'est à partir de ce moment-là, qu'il fut considéré comme le commandant en chef de l'armée almohade. Jusqu'à la mort du Mahdī, ʿAbd al-Muʾmin était le bénéficiaire de toute sorte de gentillesse et de considération de ce dernier, qui lui ordonnait souvent de diriger à sa place la prière du vendredi<ref>{{Article|langue=en|auteur1=M. Th. Houtsma, T.W. Arnold, R. Basset, R. Hartmann|titre=“ʿAbd al-Muʾmin”, in: Encyclopaedia of Islam, First Edition (1913-1936)|périodique=Bel, A.|date=(1913-1936)|lire en ligne=http://dx.doi.org.janus.bis-sorbonne.fr/10.1163/2214-871X_ei1_SIM_0116}}.</ref>.
Quand le soir tombe, Ibn Toumert prit par la main Abd al-Mumin et ils s'en allèrent. Au milieu de la nuit, Ibn Toumert l'appela : {{citation|« Abu Bakr [el-Baïdaq], donne-moi le livre qui se trouve dans l'étui rouge ! » Je le lui remis et il ajouta : « Allume-nous une lampe ! » Il se mit à lire ce livre à celui qui devait être le Calife après lui, et tandis que je tenais la lampe, je l'entendais qui disait : « La mission sur quoi repose la vie de la religion ne triomphera que par Abd al-Mumin, le flambeau des Almohades ! » Le futur Calife, entendant ces paroles, se mit à pleurer et dit : « Ô fakîh, je n'étais nullement qualifié pour ce rôle ; je ne suis qu'un homme qui recherche ce qui pourra le purifier de ses péchés. Ce qui te purifiera de tes péchés, repartit l'Impeccable [Ibn Toumert], ce sera le rôle que tu joueras dans la réforme de ce bas monde. » Et il lui remit le livre en lui disant : « Heureux les peuples dont tu seras chef, et malheur à ceux qui s'opposeront à toi, du premier au dernier »<ref name="CAJ-439-LP" />}}. Selon al-Marrākus̲h̲ī, ʿAbd al-Muʾmin fut en 517 (1123) pour la première fois gratifié du titre d'Amīr al-Muʾminīn, qu'Ibn Toumert lui conféra lorsqu'il le mit à la tête d'une expédition contre Marrakech. C'est à partir de ce moment-là, qu'il fut considéré comme le commandant en chef de l'armée almohade. Jusqu'à la mort du Mahdī, ʿAbd al-Muʾmin était le bénéficiaire de toute sorte de gentillesse et de considération de ce dernier, qui lui ordonnait souvent de diriger à sa place la prière du vendredi<ref>{{Article|langue=en|auteur1=M. Th. Houtsma, T.W. Arnold, R. Basset, R. Hartmann|titre=“ʿAbd al-Muʾmin”, in: Encyclopaedia of Islam, First Edition (1913-1936)|périodique=Bel, A.|date=(1913-1936)|lire en ligne=http://dx.doi.org.janus.bis-sorbonne.fr/10.1163/2214-871X_ei1_SIM_0116}}.</ref>.


=== Ascension au pouvoir ===
=== Ascension au pouvoir ===
En mourant, [[Ibn Toumert]] laisse à ses disciples dont Abd-al Mumin un État constitué<ref>Almohades, Encyclopédie Larousse, Paragraphe: Abd al-mumin et la formation de la dynastie almohade[https://www.larousse.fr/encyclopedie/groupe-personnage/Almohades/104942].</ref> et doté d'une puissante armée formée de plusieurs [[Tribu (ethnologie)|tribus]] [[masmouda|masmoudiennes]] du [[Haut Atlas]]<ref>{{Ouvrage |auteur=Louis Piesse |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=n7gBAAAAYAAJ&pg=PR148 |titre=Itinéraire historique et descriptif de l'Algérie : comprenant le Tell et le Sahara |titre chapitre=Introduction |collection=Guides-Joanne |éditeur=Hachette |lieu=Paris |année=1862 |passage=148 }}.</ref>. Ce [[Berbères|Berbère]] [[Zénètes|zénète]], surnommé le « flambeau des Almohades » par [[Ibn Toumert]]<ref>{{Ouvrage|titre=Mémorial Henri Basset : nouvelles études nord-africaines et orientales|nom1=Henri Basset|directeur1=oui|chap=Ibn Tumart et Abd Al-Mu'min. Le « Fakih du Sus » et le « flambeau des Almohades » |auteur=[[Évariste Lévi-Provençal]] |éditeur=Librairie orientaliste Paul Geuthner |année=1928 |présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=vzhbAAAAQAAJ }}.</ref>, succède alors à ce dernier<ref name="universalis"/>. Il transforme la structure politique en [[monarchie héréditaire]] et s'appuie sur sa tribu d'origine les Koumya de la région de [[Nedroma]] et les [[Hilaliens]] qu'il intègre dans l'armée régulière<ref>{{ouvrage|langue=|prénom1=|nom1=Collectif coordonné par Hassan Ramaoun|lien auteur1=|titre=L'Algérie|sous-titre=histoire, société et culture |lien titre=|numéro d'édition=|éditeur=Casbah Éditions |lien éditeur= |lieu=|année=2000|volume=|tome=|pages totales=351|passage=21|isbn=9961-64-189-2|lire en ligne=|consulté le=}}.</ref>.
En mourant, [[Ibn Toumert]] laisse à ses disciples dont Abd-al Mumin un État constitué<ref>Almohades, Encyclopédie Larousse, Paragraphe: Abd al-mumin et la formation de la dynastie almohade[https://www.larousse.fr/encyclopedie/groupe-personnage/Almohades/104942].</ref> et doté d'une puissante armée formée de plusieurs [[Tribu (ethnologie)|tribus]] [[masmouda|masmoudiennes]] du [[Haut Atlas]]{{sfn|Piesse|1862|p=148|loc=|id=}}. Ce [[Berbères|Berbère]] [[Zénètes|zénète]], surnommé le « flambeau des Almohades » par [[Ibn Toumert]]<ref>{{Ouvrage|titre=Mémorial Henri Basset : nouvelles études nord-africaines et orientales|nom1=Henri Basset|directeur1=oui|chap=Ibn Tumart et Abd Al-Mu'min. Le « Fakih du Sus » et le « flambeau des Almohades » |auteur=[[Évariste Lévi-Provençal]] |éditeur=Librairie orientaliste Paul Geuthner |année=1928 |présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=vzhbAAAAQAAJ }}.</ref>, succède alors à ce dernier<ref name="universalis"/>. Il transforme la structure politique en [[monarchie héréditaire]] et s'appuie sur sa tribu d'origine les Koumya de la région de [[Nedroma]] et les [[Hilaliens]] qu'il intègre dans l'armée régulière<ref>{{ouvrage|langue=|prénom1=|nom1=Collectif coordonné par Hassan Ramaoun|lien auteur1=|titre=L'Algérie|sous-titre=histoire, société et culture |lien titre=|numéro d'édition=|éditeur=Casbah Éditions |lien éditeur= |lieu=|année=2000|volume=|tome=|pages totales=351|passage=21|isbn=9961-64-189-2|lire en ligne=|consulté le=}}.</ref>.


En [[1128]], Abd al Mu'min cache pendant trois ans la mort d'Ibn Toumert<ref name="Britannica"/>, le temps d'asseoir son autorité politique au sein des Masmoudas. Durant cette période il épousa Safiya bint Abi Imran<ref name=":0" /> puisqu'il avait grièvement besoin du support de la population de [[Tinmel]] pour assoir son pouvoir<ref name=":0" />. Il est également allégué qu'il épousa une fille du [[cheikh]] [[Abou Hafs Omar El Hintati|Abou-Hafs]], émir de la tribu des [[Hintata]] et chef des Almohades<ref name=":0" />{{,}}<ref name="ik-1-254">{{Ouvrage|auteur=[[Ibn Khaldoun]] |titre=Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale |titre chapitre=Notice des Beni-Faten. Tribu berbère descendue de Daris et D'el-Abter |volume=I |année=1852 |trad=William MacGuckin Slane |éditeur=Imprimerie du Gouvernement |lieu=Alger |passage=254 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=H3RBAAAAIAAJ&pg=PA254 }}.</ref>. Cependant les registres Almohades ne citant qu’il n’eut qu’un seul beau-père<ref name=":0" /> dont l’identité est confondue<ref name=":0" /> et qu'il fut [[Monogamie|monogame]]<ref name=":0" /> produit de ses origines berbère<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=E.J. Brill's First Encyclopaedia of Islam 1913-1936|passage=702|éditeur=BRILL|date=1987|isbn=978-90-04-08265-6|lire en ligne=https://books.google.com.qa/books?id=rezD7rvuf9YC&pg=PA702&dq=morocco+berber+monogamy&hl=ar&sa=X&ved=2ahUKEwjb4q7W2LH9AhVS2qQKHZCsBqkQ6AF6BAgDEAI#v=onepage&q=morocco%20berber%20monogamy&f=false|consulté le=2023-02-25}}</ref>, les autres femmes de son ménage furent des concubines<ref name=":0" />. Abd-al Mumin parvenu avec l'aide de beau-père<ref name="ik-1-254" />, à faire exécuter les dernières volontés d'Ibn Toumert, il devient le grand cheikh et calife des Almohades<ref name="ik-1-254" />. Il prend la tête du mouvement religieux et de troupes organisés par Ibn Toumert et soutenus par plusieurs tribus de l'actuel Maroc. En mars-avril [[1147]], il fait massacrer [[Ishaq Ben Ali]], dernier souverain almoravide et étend la puissance almohade à tout le [[Maghreb]] en battant les tribus arabes coalisées contre lui et les [[Royaume d'Afrique|Normands d'Ifriqiya]]<ref>{{Ouvrage|auteur=[[Ibn Khaldoun]] |titre={{opcit}} |titre chapitre=Règne d'Abd-el-Moumen, lieutenant et successeur du Mehdi |volume=II |année=1854 |trad=William MacGuckin Slane |éditeur=Imprimerie du Gouvernement |lieu=Alger |passage=181 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=7sLjxy3gq2EC&pg=PA181 }}.</ref>.
En [[1128]], Abd al Mu'min cache pendant trois ans la mort d'Ibn Toumert<ref name="Britannica"/>, le temps d'asseoir son autorité politique au sein des Masmoudas. Durant cette période il épousa Safiya bint Abi Imran<ref name=":0" /> puisqu'il avait grièvement besoin du support de la population de [[Tinmel]] pour assoir son pouvoir<ref name=":0" />. Il est également allégué qu'il épousa une fille du [[cheikh]] [[Abou Hafs Omar El Hintati|Abou-Hafs]], émir de la tribu des [[Hintata]] et chef des Almohades<ref name=":0" />{{,}}{{sfn|Ibn Khaldoun|1852|p=254|loc=Notice des Beni-Faten. Tribu berbère descendue de Daris et D'el-Abter|id=khaldoun1}}. Cependant les registres Almohades ne citant qu’il n’eut qu’un seul beau-père<ref name=":0" /> dont l’identité est confondue<ref name=":0" /> et qu'il fut [[Monogamie|monogame]]<ref name=":0" /> produit de ses origines berbère<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=E.J. Brill's First Encyclopaedia of Islam 1913-1936|passage=702|éditeur=BRILL|date=1987|isbn=978-90-04-08265-6|lire en ligne=https://books.google.com.qa/books?id=rezD7rvuf9YC&pg=PA702&dq=morocco+berber+monogamy&hl=ar&sa=X&ved=2ahUKEwjb4q7W2LH9AhVS2qQKHZCsBqkQ6AF6BAgDEAI#v=onepage&q=morocco%20berber%20monogamy&f=false|consulté le=2023-02-25}}</ref>, les autres femmes de son ménage furent des concubines<ref name=":0" />. Abd-al Mumin parvenu avec l'aide de beau-père{{sfn|Ibn Khaldoun|1852|p=254|loc=Notice des Beni-Faten. Tribu berbère descendue de Daris et D'el-Abter|id=khaldoun1}}, à faire exécuter les dernières volontés d'Ibn Toumert, il devient le grand cheikh et calife des Almohades{{sfn|Ibn Khaldoun|1852|p=254|loc=Notice des Beni-Faten. Tribu berbère descendue de Daris et D'el-Abter|id=khaldoun1}}. Il prend la tête du mouvement religieux et de troupes organisés par Ibn Toumert et soutenus par plusieurs tribus de l'actuel Maroc. En mars-avril [[1147]], il fait massacrer [[Ishaq ben Ali]], dernier souverain almoravide et étend la puissance almohade à tout le [[Maghreb]] en battant les tribus arabes coalisées contre lui et les [[Royaume d'Afrique|Normands d'Ifriqiya]]{{sfn|Ibn Khaldoun|1854|p=181|loc=|id=khaldoun2}}.


Pour l'ordre de bataille, les tribus étaient classées selon un ordre hiérarchique minutieux. Abd al-Mumin fait partie de la tribu en première ligne<ref>{{Ouvrage |auteur=Charles-André Julien |titre={{opcit}} |passage=446 |titre chapitre=L'organisation de la communauté }}.</ref>.
Pour l'ordre de bataille, les tribus étaient classées selon un ordre hiérarchique minutieux. Abd al-Mumin fait partie de la tribu en première ligne{{sfn|Julien|1994|p=446|loc=L'organisation de la communauté |id=}}.


Plusieurs années après la mort de son maître spirituel, Abd al-Mumin prend en [[1130]] le titre de [[calife]] (héritier), à l'instar d'[[Abou Bakr As-Siddiq|Abou Bakr]] qui avait pris le titre de calife du [[prophète]] de l'islam, [[Mahomet]], et de [[commandeur des croyants]].
Plusieurs années après la mort de son maître spirituel, Abd al-Mumin prend en [[1130]] le titre de [[calife]] (héritier), à l'instar d'[[Abou Bakr As-Siddiq|Abou Bakr]] qui avait pris le titre de calife du [[prophète]] de l'islam, [[Mahomet]], et de [[commandeur des croyants]].


Des campagnes l'amènent du sud du Maroc jusqu'à la côte méditerranéenne, en restant toujours dans les montagnes de l'[[Atlas (massif)|Atlas]] pour échapper aux armées des [[Almoravides]]. L'émir almoravide [[Tachfin Ben Ali]], poursuivi, tente de s'échapper par la mer mais se tue en tombant d'une falaise ; son cadavre est décapité et sa dépouille embaumée pour être envoyée comme trophée à [[Tinmel]]. Abd al-Mumin, après le long siège de [[Fès]] et la prise de [[Tlemcen]], met fin à cette dynastie en conquérant leur capitale [[Marrakech]] en [[1147]] et en tuant le jeune héritier [[Ibrahim ben Tachfine|Ibrahim Ben Tachfin]].
Des campagnes l'amènent du sud du Maroc jusqu'à la côte méditerranéenne, en restant toujours dans les montagnes de l'[[Atlas (massif)|Atlas]] pour échapper aux armées des [[Almoravides]]. L'émir almoravide [[Tachfine ben Ali]], poursuivi, tente de s'échapper par la mer mais se tue en tombant d'une falaise ; son cadavre est décapité et sa dépouille embaumée pour être envoyée comme trophée à [[Tinmel]]. Abd al-Mumin, après le long siège de [[Fès]] et la prise de [[Tlemcen]], met fin à cette dynastie en conquérant leur capitale [[Marrakech]] en [[1147]] et en tuant le jeune héritier [[Ibrahim ben Tachfine|Ibrahim Ben Tachfin]].

Après avoir ruiné Tlemcen et fait massacrer ses habitants, il relève les murs et invite d'autres populations à s'y fixer<ref>{{Ouvrage |auteur=Louis Piesse |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=n7gBAAAAYAAJ&pg=PA237 |titre chapitre=Les Almohades |passage=237-238 |titre={{opcit}} }}.</ref>. Ensuite, il se dirigea avec son armée jusqu'à l'actuelle [[Libye]].


=== Conquêtes ===
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[[Image:Extensions_Almohades.PNG|left|thumb|Carte chronologique de l'extension de l'Empire almohade]]
[[Image:Extensions_Almohades.PNG|left|thumb|Carte chronologique de l'extension de l'Empire almohade]]


Il demande et obtient le soutien à son beau-père et doit recourir au soutien de sa tribu d'origine pour protéger son pouvoir et sa qualité de calife<ref>{{Ouvrage |titre chapitre=Notice des Beni-Faten. Tribu berbère descendue de Daris et D'el-Abter. |auteur=Ibn Khaldoun |titre={{opcit}} |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=H3RBAAAAIAAJ&pg=PA251 |volume=I |passage=251-253 }}.</ref>. Après avoir consolidé son gouvernement, il décide de conquérir les pays de l'est du Maghreb, y compris l'[[Ifriqiya]] alors en proie à l'[[anarchie]] et dont une partie se trouve sous le joug des [[Royaume de Sicile|Normands de Sicile]] du roi [[Guillaume Ier de Sicile|Guillaume le Mauvais]], mis en difficulté par des révoltes internes et la rébellion du [[Omar (gouverneur de Sfax)|gouverneur Omar de Sfax]].
Il demande et obtient le soutien à son beau-père et doit recourir au soutien de sa tribu d'origine pour protéger son pouvoir et sa qualité de calife{{sfn|Ibn Khaldoun|1852|p=251-253|loc=Notice des Beni-Faten. Tribu berbère descendue de Daris et D'el-Abter.|id=khaldoun1}}. Après avoir consolidé son gouvernement, il décide de conquérir les pays de l'est du Maghreb, y compris l'[[Ifriqiya]] alors en proie à l'[[anarchie]] et dont une partie se trouve sous le joug des [[Royaume de Sicile|Normands de Sicile]] du roi [[Guillaume Ier (roi de Sicile)|Guillaume le Mauvais]], mis en difficulté par des révoltes internes et la rébellion du [[Omar (gouverneur de Sfax)|gouverneur Omar de Sfax]].


Abd al-Mumin envahit d'abord le territoire de l'actuelle Algérie, en [[1152]]-[[1153]], défait les tribus arabo-musulmanes qui s'opposent à son passage puis vainc le prince [[Hammadides|hammadide]], qui règne à [[Béjaïa|Bejaïa]] ([[Kabylie]]), et annexe ses États. Sept ans après, en [[1159]]-[[1160]], il s'empare de l'Ifriqiya en battant les Normands. Le {{Date|12|juillet|1159}}, il entre devant [[Tunis]], tandis que sa flotte, forte de 70 vaisseaux, croise dans le [[golfe de Tunis]] ; une délégation de notables de la ville vient au-devant du conquérant et sollicite l'[[Aman (arabe)|aman]] ; le calife promet de respecter la vie et les biens des messagers présents, mais exige des autres habitants la moitié de leurs biens.
Abd al-Mumin envahit d'abord le territoire de l'actuelle Algérie, en [[1152]]-[[1153]], défait les tribus arabo-musulmanes qui s'opposent à son passage puis vainc le prince [[Hammadides|hammadide]], qui règne à [[Béjaïa|Bejaïa]] ([[Kabylie]]), et annexe ses États. Sept ans après, en [[1159]]-[[1160]], il s'empare de l'Ifriqiya en battant les Normands. Le {{Date|12|juillet|1159}}, il entre devant [[Tunis]], tandis que sa flotte, forte de 70 vaisseaux, croise dans le [[golfe de Tunis]] ; une délégation de notables de la ville vient au-devant du conquérant et sollicite l'[[Aman (arabe)|aman]] ; le calife promet de respecter la vie et les biens des messagers présents, mais exige des autres habitants la moitié de leurs biens.
[[Image:Rabat, Fortress Gate (js).jpg|left|thumb|Porte de la casbah des Oudayas à [[Rabat]]]]
[[Image:Rabat, Fortress Gate (js).jpg|left|thumb|Porte de la casbah des Oudayas à [[Rabat]]]]


Son empire s'étend jusqu'à [[Tripoli (ville de Libye)|Tripoli]] et en [[Al-Andalus|Andalousie]], jusque dans la vallée du [[Guadalquivir]] : [[Grenade (Espagne)|Grenade]], [[Cordoue]] et [[Séville]] tombent ainsi entre ses mains. Il ne lui reste plus alors qu'à mater la révolte de chrétiens d'Andalousie menée par un certain [[Muhammad ibn Mardanis]]. Abd al-Mumin fait reconnaître son fils [[Abu Yaqub Yusuf]], né de son mariage a Safiya bint Abi Imran<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Matthew|nom1=Gordon|prénom2=Kathryn A.|nom2=Hain|titre=Concubines and Courtesans: Women and Slavery in Islamic History|passage=147|éditeur=Oxford University Press|date=2017|isbn=978-0-19-062218-3|lire en ligne=https://books.google.com.qa/books?id=ysQ2DwAAQBAJ&pg=PA147&dq=Concubines+and+Courtesans:+Women+and+Slavery+in+Islamic+History+safiyya&hl=ar&sa=X&ved=2ahUKEwjDkprO1LH9AhXNDewKHUm1CWwQ6AF6BAgJEAI#v=onepage&q=Concubines%20and%20Courtesans%3A%20Women%20and%20Slavery%20in%20Islamic%20History%20safiyya&f=false|consulté le=2023-01-22}}</ref>, comme héritier et, aidé par celui-ci, fait construire [[Kasbah des Oudayas|une forteresse]] sur la rive gauche du [[Bouregreg]], en face de la ville de [[Salé]], pour préparer la flotte destinée à envahir l'Espagne. Cette forteresse est nommée le {{citation|camp de la victoire}} (''Ribat El Fath''), la future [[Rabat]]. Abd al-Mumin meurt cependant en 1163 avant d'avoir pu achever son entreprise.
Son empire s'étend jusqu'à [[Tripoli (Libye)|Tripoli]] et en [[Al-Andalus|Andalousie]], jusque dans la vallée du [[Guadalquivir]] : [[Grenade (Espagne)|Grenade]], [[Cordoue]] et [[Séville]] tombent ainsi entre ses mains. Il ne lui reste plus alors qu'à mater la révolte de chrétiens d'Andalousie menée par un certain [[Muhammad ibn Mardanis]]. Abd al-Mumin fait reconnaître son fils [[Abu Yaqub Yusuf]], né de son mariage a Safiya bint Abi Imran<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Matthew|nom1=Gordon|prénom2=Kathryn A.|nom2=Hain|titre=Concubines and Courtesans: Women and Slavery in Islamic History|passage=147|éditeur=Oxford University Press|date=2017|isbn=978-0-19-062218-3|lire en ligne=https://books.google.com.qa/books?id=ysQ2DwAAQBAJ&pg=PA147&dq=Concubines+and+Courtesans:+Women+and+Slavery+in+Islamic+History+safiyya&hl=ar&sa=X&ved=2ahUKEwjDkprO1LH9AhXNDewKHUm1CWwQ6AF6BAgJEAI#v=onepage&q=Concubines%20and%20Courtesans%3A%20Women%20and%20Slavery%20in%20Islamic%20History%20safiyya&f=false|consulté le=2023-01-22}}</ref>, comme héritier et, aidé par celui-ci, fait construire [[Kasbah des Oudayas|une forteresse]] sur la rive gauche du [[Bouregreg]], en face de la ville de [[Salé]], pour préparer la flotte destinée à envahir l'Espagne. Cette forteresse est nommée le {{citation|camp de la victoire}} (''Ribat El Fath''), la future [[Rabat]]. Abd al-Mumin meurt cependant en 1163 avant d'avoir pu achever son entreprise.


Durant son règne, il est appuyé par quatre principaux [[vizir]]s : Abû Ja`far ([[1146]]-[[1157]]), Abû as-Salâm ([[1157]]-[[1158]]), Abû Hafs ([[1158]]-[[1160]]) et Abû al-`Alâ ([[1160]]-[[1163]]).
Durant son règne, il est appuyé par cinq [[vizir]]s : [[Omar ben Abdallah al-Sanhaji|Omar Aznag]], Abû Ja`far ([[1146]]-[[1157]]), Abû as-Salâm ([[1157]]-[[1158]]), Abû Hafs ([[1158]]-[[1160]]) et Abû al-`Alâ ([[1160]]-[[1163]]).


== Symbolisme ==
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* {{Ouvrage|auteur=[[Ibn Khaldoun]] |titre=Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale |année=1852 |pages=480 |volume=I |trad=William MacGuckin Slane |éditeur=Imprimerie du Gouvernement |lieu=Alger |présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=H3RBAAAAIAAJ }}
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* {{Ouvrage |auteur=[[Charles-André Julien]] |titre=Histoire de l'Afrique du Nord. Des origines à 1830 |éditeur=Payot |collection=Grande Bibliothèque Payot |lieu=Paris |isbn=978-2-228-88789-2 |année=1994 |pages=868 }}
* {{Ouvrage |auteur=[[Charles-André Julien]] |titre=Histoire de l'Afrique du Nord. Des origines à 1830 |éditeur=Payot |collection=Grande Bibliothèque Payot |lieu=Paris |isbn=978-2-228-88789-2 |année=1994 |pages=868 }}.
* {{Ouvrage |auteur=Louis Piesse |titre=Itinéraire historique et descriptif de l'Algérie : comprenant le Tell et le Sahara |collection=Guides-Joanne |éditeur=Hachette |lieu=Paris |année=1862 |pages=511 |présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=n7gBAAAAYAAJ }}
* {{Ouvrage |auteur=Louis Piesse |titre=Itinéraire historique et descriptif de l'Algérie : comprenant le Tell et le Sahara |collection=Guides-Joanne |éditeur=Hachette |lieu=Paris |année=1862 |pages=511 |présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=n7gBAAAAYAAJ }}.


=== Articles connexes ===
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Dernière version du 15 décembre 2024 à 12:55

Abd al-Mumin
Statue représentant Abd al-Mumin à Nedroma
Fonction
Calife almohade
-
Biographie
Naissance
Entre et Voir et modifier les données sur Wikidata
Nedroma (ou environs)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Activités
Famille
Père
Ali ben Makhluf al-Kumi
Mère
Ta'lu bint Atiyya ben al-Khayr
Conjoint
Safiya bint Abi Imran
Enfant
Mohammed (Fès)
Ali (Tanger)
Abd'Allah (Béjaia)
Yusuf (Séville puis Calife)
Umar (Grenade)
Aïcha[1]
Uthman (Cordoue)
Safiya[1]
Autres informations
Maître

Abdul-Mu'min ben Ali Agoumi, Abd al Mu'min ben Alī Agoumī ou Abdelmoumen, en arabe : عبد المؤمن بن علي الكومي, né entre 1094 et 1106 près de Nedroma (Algérie actuelle), dans le massif des Trara, et décédé en 1163 à Salé[2],[3], est le premier calife de la dynastie des Almohades, régnant de 1147 à sa mort.

ʿAbd al-Mumin appartient à la tribu des Koumia[3] qui fait partie de la confédération des Beni Faten. Il est né entre 1094 et 1106 au pied du mont Tejra, entre Honaïne et Nedroma, dans le pays des Trara[4], dans l'Algérie actuelle[5]. Tout comme Ibn Toumert, il revendique une ascendance idrisside pour légitimer son pouvoir[6]

Il est le fils d'un potier Ali ben Makhluf al-Kumi et de son épouse Ta'lu bint Atiyya ben al-Khayr[7]. Durant sa jeunesse, il étudie à l'école du village, puis dans une mosquée de Tlemcen. « Il était, dit el-Baïdaq, doué d'une vive intelligence ; pendant le temps qu'il faut à un homme pour saisir une question, il en comprenait dix ». Le jeune étudiant veut perfectionner ses qualités à l'école des maîtres réputés, aussi se décide-t-il à se rendre en Orient, vers Bagdad, sous la conduite de son oncle. Il ne dépasse cependant pas Bejaïa, la capitale hammadide[8].

Dans un village voisin nommé Mellala, il rencontre le prédicateur Ibn Toumert, après que celui-ci ait été expulsé de Béjaïa où il était venu prêcher sa doctrine rigoriste, peu appréciée des habitants de la ville.

L'historiographie locale donne volontiers à la rencontre entre Ibn Toumert et d'Abd al-Mumin un caractère « miraculeux ». Ibn Toumert est hanté par des songes, dont la signification l'inquiète ; il voit en Abd el Mumin l'homme prédestiné. « Voici, prophétisa Ibn Tûmart, qu'est venu le temps de la victoire. Et il n'est point de victoire sans l'assistance d'Allah, le puissant, le sage [Coran]. Demain viendra près de vous un homme en quête de science : bonheur à qui le reconnaîtra, malheur à qui le désavouera[9] ! » À son entrée, Ibn Toumert prononce le nom du père et du village du nouveau venu et l'invite à ne pas poursuivre en Orient une science qu'il pourrait trouver sur place.

Quand le soir tombe, Ibn Toumert prit par la main Abd al-Mumin et ils s'en allèrent. Au milieu de la nuit, Ibn Toumert l'appela : « « Abu Bakr [el-Baïdaq], donne-moi le livre qui se trouve dans l'étui rouge ! » Je le lui remis et il ajouta : « Allume-nous une lampe ! » Il se mit à lire ce livre à celui qui devait être le Calife après lui, et tandis que je tenais la lampe, je l'entendais qui disait : « La mission sur quoi repose la vie de la religion ne triomphera que par Abd al-Mumin, le flambeau des Almohades ! » Le futur Calife, entendant ces paroles, se mit à pleurer et dit : « Ô fakîh, je n'étais nullement qualifié pour ce rôle ; je ne suis qu'un homme qui recherche ce qui pourra le purifier de ses péchés. Ce qui te purifiera de tes péchés, repartit l'Impeccable [Ibn Toumert], ce sera le rôle que tu joueras dans la réforme de ce bas monde. » Et il lui remit le livre en lui disant : « Heureux les peuples dont tu seras chef, et malheur à ceux qui s'opposeront à toi, du premier au dernier »[9] ». Selon al-Marrākus̲h̲ī, ʿAbd al-Muʾmin fut en 517 (1123) pour la première fois gratifié du titre d'Amīr al-Muʾminīn, qu'Ibn Toumert lui conféra lorsqu'il le mit à la tête d'une expédition contre Marrakech. C'est à partir de ce moment-là, qu'il fut considéré comme le commandant en chef de l'armée almohade. Jusqu'à la mort du Mahdī, ʿAbd al-Muʾmin était le bénéficiaire de toute sorte de gentillesse et de considération de ce dernier, qui lui ordonnait souvent de diriger à sa place la prière du vendredi[10].

Ascension au pouvoir

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En mourant, Ibn Toumert laisse à ses disciples dont Abd-al Mumin un État constitué[11] et doté d'une puissante armée formée de plusieurs tribus masmoudiennes du Haut Atlas[12]. Ce Berbère zénète, surnommé le « flambeau des Almohades » par Ibn Toumert[13], succède alors à ce dernier[3]. Il transforme la structure politique en monarchie héréditaire et s'appuie sur sa tribu d'origine les Koumya de la région de Nedroma et les Hilaliens qu'il intègre dans l'armée régulière[14].

En 1128, Abd al Mu'min cache pendant trois ans la mort d'Ibn Toumert[2], le temps d'asseoir son autorité politique au sein des Masmoudas. Durant cette période il épousa Safiya bint Abi Imran[15] puisqu'il avait grièvement besoin du support de la population de Tinmel pour assoir son pouvoir[15]. Il est également allégué qu'il épousa une fille du cheikh Abou-Hafs, émir de la tribu des Hintata et chef des Almohades[15],[16]. Cependant les registres Almohades ne citant qu’il n’eut qu’un seul beau-père[15] dont l’identité est confondue[15] et qu'il fut monogame[15] produit de ses origines berbère[17], les autres femmes de son ménage furent des concubines[15]. Abd-al Mumin parvenu avec l'aide de beau-père[16], à faire exécuter les dernières volontés d'Ibn Toumert, il devient le grand cheikh et calife des Almohades[16]. Il prend la tête du mouvement religieux et de troupes organisés par Ibn Toumert et soutenus par plusieurs tribus de l'actuel Maroc. En mars-avril 1147, il fait massacrer Ishaq ben Ali, dernier souverain almoravide et étend la puissance almohade à tout le Maghreb en battant les tribus arabes coalisées contre lui et les Normands d'Ifriqiya[18].

Pour l'ordre de bataille, les tribus étaient classées selon un ordre hiérarchique minutieux. Abd al-Mumin fait partie de la tribu en première ligne[19].

Plusieurs années après la mort de son maître spirituel, Abd al-Mumin prend en 1130 le titre de calife (héritier), à l'instar d'Abou Bakr qui avait pris le titre de calife du prophète de l'islam, Mahomet, et de commandeur des croyants.

Des campagnes l'amènent du sud du Maroc jusqu'à la côte méditerranéenne, en restant toujours dans les montagnes de l'Atlas pour échapper aux armées des Almoravides. L'émir almoravide Tachfine ben Ali, poursuivi, tente de s'échapper par la mer mais se tue en tombant d'une falaise ; son cadavre est décapité et sa dépouille embaumée pour être envoyée comme trophée à Tinmel. Abd al-Mumin, après le long siège de Fès et la prise de Tlemcen, met fin à cette dynastie en conquérant leur capitale Marrakech en 1147 et en tuant le jeune héritier Ibrahim Ben Tachfin.

Koutoubia à Marrakech
Carte chronologique de l'extension de l'Empire almohade

Il demande et obtient le soutien à son beau-père et doit recourir au soutien de sa tribu d'origine pour protéger son pouvoir et sa qualité de calife[20]. Après avoir consolidé son gouvernement, il décide de conquérir les pays de l'est du Maghreb, y compris l'Ifriqiya alors en proie à l'anarchie et dont une partie se trouve sous le joug des Normands de Sicile du roi Guillaume le Mauvais, mis en difficulté par des révoltes internes et la rébellion du gouverneur Omar de Sfax.

Abd al-Mumin envahit d'abord le territoire de l'actuelle Algérie, en 1152-1153, défait les tribus arabo-musulmanes qui s'opposent à son passage puis vainc le prince hammadide, qui règne à Bejaïa (Kabylie), et annexe ses États. Sept ans après, en 1159-1160, il s'empare de l'Ifriqiya en battant les Normands. Le , il entre devant Tunis, tandis que sa flotte, forte de 70 vaisseaux, croise dans le golfe de Tunis ; une délégation de notables de la ville vient au-devant du conquérant et sollicite l'aman ; le calife promet de respecter la vie et les biens des messagers présents, mais exige des autres habitants la moitié de leurs biens.

Porte de la casbah des Oudayas à Rabat

Son empire s'étend jusqu'à Tripoli et en Andalousie, jusque dans la vallée du Guadalquivir : Grenade, Cordoue et Séville tombent ainsi entre ses mains. Il ne lui reste plus alors qu'à mater la révolte de chrétiens d'Andalousie menée par un certain Muhammad ibn Mardanis. Abd al-Mumin fait reconnaître son fils Abu Yaqub Yusuf, né de son mariage a Safiya bint Abi Imran[15], comme héritier et, aidé par celui-ci, fait construire une forteresse sur la rive gauche du Bouregreg, en face de la ville de Salé, pour préparer la flotte destinée à envahir l'Espagne. Cette forteresse est nommée le « camp de la victoire » (Ribat El Fath), la future Rabat. Abd al-Mumin meurt cependant en 1163 avant d'avoir pu achever son entreprise.

Durant son règne, il est appuyé par cinq vizirs : Omar Aznag, Abû Ja`far (1146-1157), Abû as-Salâm (1157-1158), Abû Hafs (1158-1160) et Abû al-`Alâ (1160-1163).

Abd Al-Mumin est revendiqué comme un héros national par l'Algérie nouvelle [3]. A Nedroma, la tradition populaire en a fait le « héros fondateur » de la cité[21].

Notes et références

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  1. a et b (en) Maribel Fierro, 'Abd al-Mu'min: Mahdism and Caliphate in the Islamic West, Simon and Schuster, (ISBN 978-0-86154-192-8, lire en ligne), p. 73
  2. a et b (en) « Abd al-Mu'min : Almohad caliph », Encyclopedia Britannica,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a b c et d Encyclopædia Universalis, « ‘Abd al-Mu'min », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  4. Ibn Khaldoun donne sa famille à « Tagrart, château situé sur la montagne qui domine Honein du côté de l'orient », in Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, traduction du baron de Slane -Alger 1852- tome I, p. 252.
  5. L. Golvin, « Abd al-Mu'min fils de 'Alī, fils de 'Alwī, fils de Ya'lā al-Kūmī Abū Muḥammad », dans Encyclopédie berbère, (lire en ligne). Les historiens almohades affirment que la grand-mère paternelle de Ya'lâ ne serait autre que la princesse idrisside Gannûna, fille d'Idriss II émir du Maroc. C'est principalement par cette filiation que les Almohades revendiquent descendre des Alides et de Mahomet.
  6. Elizabeth Fentress et Hassan Limane, Volubilis après Rome: Les fouilles UCL/INSAP, 2000-2005, BRILL, (ISBN 978-90-04-37158-3, lire en ligne)
  7. (en) Maribel Fierro, 'Abd al-Mu'min: Mahdism and Caliphate in the Islamic West, Simon and Schuster, (ISBN 978-0-86154-192-8, lire en ligne), p. 69
  8. Julien 1994, p. 439.
  9. a et b Traduction de Lévi-Provençal, citée par Julien 1994, Abd al-Moumin, p. 439.
  10. (en) M. Th. Houtsma, T.W. Arnold, R. Basset, R. Hartmann, « “ʿAbd al-Muʾmin”, in: Encyclopaedia of Islam, First Edition (1913-1936) », Bel, A.,‎ (1913-1936) (lire en ligne).
  11. Almohades, Encyclopédie Larousse, Paragraphe: Abd al-mumin et la formation de la dynastie almohade[1].
  12. Piesse 1862, p. 148.
  13. Évariste Lévi-Provençal (dir.), Mémorial Henri Basset : nouvelles études nord-africaines et orientales, Librairie orientaliste Paul Geuthner, (présentation en ligne), « Ibn Tumart et Abd Al-Mu'min. Le « Fakih du Sus » et le « flambeau des Almohades » ».
  14. Collectif coordonné par Hassan Ramaoun, L'Algérie : histoire, société et culture, Casbah Éditions, , 351 p. (ISBN 9961-64-189-2), p. 21.
  15. a b c d e f g et h (en) Matthew Gordon et Kathryn A. Hain, Concubines and Courtesans: Women and Slavery in Islamic History, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-062218-3, lire en ligne), p. 147
  16. a b et c Ibn Khaldoun 1852, Notice des Beni-Faten. Tribu berbère descendue de Daris et D'el-Abter, p. 254.
  17. (en) E.J. Brill's First Encyclopaedia of Islam 1913-1936, BRILL, (ISBN 978-90-04-08265-6, lire en ligne), p. 702
  18. Ibn Khaldoun 1854, p. 181.
  19. Julien 1994, L'organisation de la communauté, p. 446.
  20. Ibn Khaldoun 1852, Notice des Beni-Faten. Tribu berbère descendue de Daris et D'el-Abter., p. 251-253.
  21. Gilbert Grandguillaume, « Une médina de l'Ouest algérien : Nédroma », Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, vol. 10, no 1,‎ , p. 56 (DOI 10.3406/remmm.1971.1121, lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie

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Articles connexes

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