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« Roger Joseph Boscovich » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Boscovich (cratère)|Boscovich (homonymie) | Bošković (homonymie) }}
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| légende = Roger Joseph Boscovich,<br>portrait par [[Robert Edge Pine]], 1760.
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'''Roger Joseph Boscovich'''<ref group="Note">Il écrivait « Boscovich ». Il est utile de savoir son nom non seulement en français, mais aussi en italien : Ruggiero / Ruggero Giuseppe Boscovich, et en latin : Rogerius Josephus Boscovicius, car il a écrit dans ces trois langues.</ref>, en italien '''Ruggiero Giuseppe Boscovich''' ou en latin '''Rogerius Iosephus Boscovicius'''<ref group = "Note">Boscovich écrivait dans trois langues, d'où l'utilité de connaître son nom dans les trois langues :
'''Roger Joseph Boscovich'''<ref group="Note">Il écrivait « Boscovich ». Il est utile de savoir son nom non seulement en français, mais aussi en [[italien]] : Ruggiero / Ruggero Giuseppe Boscovich, et en [[latin]] : Rogerius Josephus Boscovicius, car il a écrit dans ces trois langues.</ref>, en [[italien]] '''Ruggiero Giuseppe Boscovich''' ou en [[latin]] '''Rogerius Iosephus Boscovicius'''<ref group = "Note">Boscovich écrivait dans trois langues, d'où l'utilité de connaître son nom dans les trois langues :


* français : Roger Joseph Boscovich ;
* français : Roger Joseph Boscovich ;
* italien : Ruggiero / Ruggero Giuseppe Boscovich ;
* italien : Ruggiero / Ruggero Giuseppe Boscovich ;
* latin : Rogerius Josephus Boscovicius.</ref>{{,}}<ref> {{ouvrage |langue=la |auteur1=Gerardus Heerkens |titre=Notabilium {{nobr|libri II}} |lieu=Groningue |année=1765 |passage=61}}
* latin : Rogerius Josephus Boscovicius.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage |langue=la |auteur1=Gerardus Heerkens |titre=Notabilium {{nobr|libri II}} |lieu=Groningue |année=1765 |passage=61}}
: {{citation étrangère|lang=la|Dalmata erat Boscovicius, Ragusâ oriundus}}.</ref>, noms sous lesquels il était connu de son temps et dont il usait lui-même, reconstitués aujourd'hui sous la forme '''Ruđer Josip Bošković''' ({{date de naissance-|18|mai|1711}}, [[Dubrovnik|Raguse]] – {{date de décès-|13|février|1787}}, [[Milan]]), est un prêtre [[Compagnie de Jésus|jésuite]] [[dalmatie|dalmate]] qui était mathématicien, physicien, [[Astronomie|astronome]], diplomate, poète et [[Philosophie|philosophe]].
: {{citation étrangère|lang=la|Dalmata erat Boscovicius, Ragusâ oriundus}}.</ref>, noms sous lesquels il était connu de son temps et dont il usait lui-même, reconstitués aujourd'hui sous la forme [[croate]] '''Ruđer Josip Bošković''' ({{date de naissance-|18|mai|1711}}, [[Dubrovnik|Raguse]] – {{date de décès-|13|février|1787}}, [[Milan]]), est un prêtre [[Compagnie de Jésus|jésuite]] [[Dalmatie|dalmate]] qui était mathématicien, physicien, [[Astronomie|astronome]], diplomate, poète et [[Philosophie|philosophe]].


Né dans la [[république de Raguse]], il passe la plus grande partie de sa vie active à Rome ([[États pontificaux]]) ; il travaille aussi à Paris et meurt, à Milan, « sujet du roi de France ».
Né dans la [[république de Raguse]], il passe la plus grande partie de sa vie active à Rome ([[États pontificaux]]) ; il travaille aussi à Paris et meurt, à Milan, « sujet du roi de France ».
[[Image:Esplanade_Roger-Joseph-Boscovich,_Paris_20_July_2014.jpg|vignette|droite|Esplanade Roger-Joseph Boscovich, Paris ({{11e}}).]]
[[Image:Esplanade_Roger-Joseph-Boscovich,_Paris_20_July_2014.jpg|vignette|droite|Esplanade Roger-Joseph Boscovich ({{11e}} arrondissement de Paris).]]
[[Image:Roger_Joseph_Boscovich_plaque_-_6,_rue_de_Seine,_Paris_6.jpg|vignette|droite|Mémorial, {{nobr|6}} [[rue de Seine]], à Paris ({{6e}}).]]


== Biographie ==
== Biographie ==
[[Image:Roger_Joseph_Boscovich_bust_20080225_0479.jpg|vignette|droite|Buste de Roger Joseph Boscovich, parc Zrinjevac, [[Zagreb]].]]
[[Image:Roger_Joseph_Boscovich_bust_20080225_0479.jpg|vignette|droite|Buste de Roger Joseph Boscovich, parc Zrinjevac, [[Zagreb]].]]
Né le {{date-|18|mai|1711}} à Raguse, qui faisait alors partie de l'[[Empire ottoman]], Roger Joseph Boscovich, est le fils de {{lien|Nikola Bošković}} né à Orahov Do, dans la paroisse catholique de Ravno (sud-ouest de l'Herzégovine)<ref>M.Sivrić, N.Vekarić, Genealoški prikaz roda Bošković, Napredak hrvatski narodni kalendar za 1994, 319-344, Sarajevo 1993</ref>, riche marchand ragusain, et de Paola Bettera (Pavica Betera), d'une famille originaire de Bergame. Il doit son prénom de Ruggiero à son oncle et parrain Ruggiero Bettera. Il fait ses premières études au collège des jésuites de Raguse (1720–1725). En {{date-|septembre 1725}} il se rend à Rome pour entrer dans la [[Compagnie de Jésus]]. Il commence son [[noviciat]] le {{date-|31|octobre|1725}} à l'[[église Saint-André du Quirinal]].
Né le {{date-|18|mai|1711}} à Raguse (Dubrovnik), alors république vassale de l'[[Empire ottoman]], Roger Joseph Boscovich, est le fils de {{lien|Nikola Bošković}} né à Orahov Do, dans la paroisse catholique de Ravno (sud-ouest de l'Herzégovine)<ref>M.Sivrić, N.Vekarić, Genealoški prikaz roda Bošković, Napredak hrvatski narodni kalendar za 1994, 319-344, Sarajevo 1993</ref>, riche marchand ragusain, et de Paola Bettera (Pavica Betera), d'une famille originaire de Bergame. Il doit son prénom de Ruggiero à son oncle et parrain Ruggiero Bettera. Il fait ses premières études au [[Collège jésuite de Raguse (Dubrovnik)|collège des jésuites]] de Raguse (1720–1725). En {{date-|septembre 1725}} il se rend à [[Rome]] pour entrer dans la [[Compagnie de Jésus]]. Il commence son [[noviciat]] le {{date-|31|octobre|1725}} à l'[[église Saint-André du Quirinal]].


Au cours de ses études de [[rhétorique]] et de philosophie au [[Collège romain]] (1727–1732) il fait preuve de dons exceptionnels pour les [[mathématiques]] et la physique. Il redécouvre la démonstration du [[théorème de Pythagore]].
Au cours de ses études de [[rhétorique]] et de philosophie au [[Collège romain]] (1727–1732) il fait preuve de dons exceptionnels pour les [[mathématiques]] et la physique. Il redécouvre la démonstration du [[théorème de Pythagore]].


Il termine ses études de [[théologie]] (1738–1741) à ce collège, est [[ordination|ordonné prêtre]] le {{date-|28|octobre|1740}} et est immédiatement nommé professeur de [[mathématiques]] ; il le reste jusqu'en 1770. Il est chargé par le pape {{nobr|[[Benoît XIV]]}} de plusieurs missions scientifiques et diplomatiques.
Ses études de [[théologie]] (1738–1741) terminées Boscovich est [[ordination|ordonné]] [[Prêtre catholique|prêtre]] le {{date-|28|octobre|1740}} et est immédiatement nommé professeur de [[mathématiques]] au [[Collège romain]]; il y reste jusqu'en 1770. Durant ces années il est plusieurs fois chargé par le pape {{nobr|[[Benoît XIV]]}} de missions scientifiques et diplomatiques.


Avec les mathématiciens [[François Jacquier]], et [[Thomas Leseur]], il est consulté par le pape à la fin {{date||novembre|1742}} pour une expertise du [[Dôme (architecture)|dôme]] de la [[basilique Saint-Pierre]] de Rome, qui s'était dangereusement lézardé depuis 1741<ref>{{Lien web
Avec les mathématiciens [[François Jacquier]], et [[Thomas Leseur]], il est consulté par le pape à la fin {{date||novembre|1742}} pour une expertise du [[Dôme (architecture)|dôme]] de la [[basilique Saint-Pierre]] de Rome, qui s'était dangereusement lézardé depuis 1741<ref>{{Lien web
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}}.</ref>.
}}.</ref>.


Il voyage à travers l'Europe (1757–1762), se met en relation avec les savants d'Angleterre et de France, est admis dans leurs académies et propage en [[Italie]] la philosophie d'[[Isaac Newton]]. Il est reçu en [[1760 en science|1760]] à l'[[Académie des sciences de Saint-Pétersbourg]], élu en [[1761 en science|1761]] à la [[Royal Society]] de Londres. De 1761 à {{date-|mai 1762}} il est à [[Constantinople]] et plus tard (mai–{{date-|juillet 1762}}) voyage à travers la Turquie, la Bulgarie, la [[Valachie (région)|Valachie]], la Moldavie et la Pologne.
Le père Boscovich voyage à travers l'Europe (1757–1762), se met en relation avec les savants d'Angleterre et de France, et est admis dans leurs académies. Il propage en [[Italie]] la philosophie d'[[Isaac Newton]]. Il est reçu en [[1760 en science|1760]] à l'[[Académie des sciences de Saint-Pétersbourg]], élu en [[1761 en science|1761]] à la [[Royal Society]] de Londres. De 1761 à {{date-|mai 1762}} il est à [[Constantinople]] et plus tard (mai–{{date-|juillet 1762}}) voyage à travers la Turquie, la Bulgarie, la [[Valachie (région)|Valachie]], la Moldavie et la Pologne.


En 1762, il construit un nouvel [[observatoire astronomique]] au collège jésuite de Brera, à Milan. Il enseigne ensuite les mathématiques aux [[Université de Pavie |universités de Pavie]] (1764–1769) et [[université de Milan |de Milan (1770–1773)]], tout en étant directeur de l'[[Observatoire astronomique de Brera|observatoire de Brera]].
En 1762, il construit un nouvel [[observatoire astronomique]] au [[collège jésuite]] de [[Brera]], à Milan. Il enseigne ensuite les mathématiques aux [[Université de Pavie|universités de Pavie]] (1764–1769) et [[université de Milan|de Milan (1770–1773)]], tout en étant directeur de l'[[Observatoire astronomique de Brera|observatoire de Brera]].


Lorsque [[suppression de la Compagnie de Jésus|la Compagnie de Jésus est supprimée]] en 1773, il est invité à Paris comme directeur des travaux d'[[optique]] pour la marine (1773–1786). Lorsqu'il est nommé directeur d'optique de la Marine à Paris en 1773, il achète sa citoyenneté française et devient « sujet du roi de France ».
Lorsque [[suppression de la Compagnie de Jésus|la Compagnie de Jésus est supprimée]] en [[1773]], il est entièrement libre de ses mouvements. Boscovich accepte une invitation à Paris comme directeur des travaux d'[[optique]] pour la marine (1773–1786). Nommé directeur d'optique de la Marine à Paris en 1773, il achète sa citoyenneté française et devient « sujet du roi de France »<ref>Il est naturalisé français le {{date|1|septembre|1773}}, voir [[Archives nationales de France]], O/1/235, f. 162 r et v.</ref>.


Il meurt à Milan pendant qu'il dirigeait, avec [[Christophe Maire]], la mesure d'un degré d'[[arc de méridien]]. Il y est inhumé dans l'{{Lien|fr=église de Santa Maria Podone|lang=it|trad=Chiesa di Santa Maria Podone}}.
Le père Boscovich meurt à Milan pendant qu'il dirigeait, avec [[Christopher Maire]], la mesure d'un degré d'[[arc de méridien]]. Il y est inhumé dans l'{{Lien|fr=église de Santa Maria Podone|lang=it|trad=Chiesa di Santa Maria Podone}}.


== Travaux ==
== Travaux ==
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* le problème de la grandeur, l’[[infiniment grand]] et l’[[infiniment petit]] : pour Boscovich, l’infini n’existe pas dans le monde naturel.
* le problème de la grandeur, l’[[infiniment grand]] et l’[[infiniment petit]] : pour Boscovich, l’infini n’existe pas dans le monde naturel.


Il est l'inventeur du premier [[vitromètre]]<ref>{{Ouvrage|langue=|titre=Arts et métiers mécaniques|passage=116|éditeur=Panckouck|date=1788|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=xXtQAQAAMAAJ&pg=PA116&dq=|consulté le=2021-08-07}}</ref>.
Il est l'inventeur du premier [[vitromètre]]<ref>{{Ouvrage|titre=Arts et métiers mécaniques|passage=116|éditeur=Panckouck|date=1788|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=xXtQAQAAMAAJ&pg=PA116&dq=|consulté le=2021-08-07}}</ref>.


== Écrits ==
== Écrits ==
[[File:Boscovich - Philosophiae naturalis theoria redacta ad unicam legem virium in natura existentium, 1758 - 4699554.tif|thumb|''Philosophiae naturalis theoria'' (1758)]]
[[File:Boscovich - Philosophiae naturalis theoria redacta ad unicam legem virium in natura existentium, 1758 - 4699554.tif|thumb|''Philosophiae naturalis theoria'' (1758).]]


Comme la plupart des savants de son époque, il publiait principalement en latin, mais écrivait aussi, suivant les lieux et les correspondants, en italien, en allemand (dans ces cas nous mentionnons la langue) et en français ; il correspondait avec son frère dans leur langue maternelle.
Comme la plupart des savants de son époque, il publiait principalement en [[latin]], mais écrivait aussi, suivant les lieux et les correspondants, en italien, en allemand (dans ces cas nous mentionnons la langue) et en français ; il correspondait avec son frère dans leur langue maternelle.
* ''De maculis solaribus'' (« Les taches solaires »), 1736 ;
* ''De maculis solaribus'' (« Les taches solaires »), 1736 ;
* ''De novo telescopii usu ad objecta coelestia determinanda'' (« L’emploi du télescope en astronomie »), Rome, 1739 ;
* ''De novo telescopii usu ad objecta coelestia determinanda'' (« L’emploi du télescope en astronomie »), Rome, 1739 ;
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* Sur la coupole de Saint-Pierre, avec Thomas Leseur et François Jacquier :
* Sur la coupole de Saint-Pierre, avec Thomas Leseur et François Jacquier :
**{{it}} [http://mathematica.sns.it/opere/143/ ''Parere di tre matematici sopra la cupola di San Pietro''], 1742
**{{it}} [http://mathematica.sns.it/opere/143/ ''Parere di tre matematici sopra la cupola di San Pietro''], 1742
** {{it}} [https://archive.org/details/riflessionidepad00lese ''Sopra alcune difficoltà spettanti i danni, e risarcimenti della cupola di S. Pietro''], 1743<ref>Titre complet : ''Riflessioni de padri Tommaso Le Seur, Francesco Jacquier del' Ordine de' Minimi, e Ruggiero Giuseppe Boscovich della Compagnia di Gesù, sopra alcune difficoltà spettanti i danni, e risarcimenti della cupola di S. Pietro : proposte nella congregazione tenutasi nel Quirinale à 20. gennaro MDCCXLIII., e sopra alcune nove isprezzioni fatte dopo la medesima congregazione''.</ref> {{oclc|889846408}}
** {{it}} [https://archive.org/details/riflessionidepad00lese ''Sopra alcune difficoltà spettanti i danni, e risarcimenti della cupola di S. Pietro''], 1743<ref>Titre complet : ''Riflessioni de padri Tommaso Le Seur, Francesco Jacquier del' Ordine de' Minimi, e Ruggiero Giuseppe Boscovich della Compagnia di Gesù, sopra alcune difficoltà spettanti i danni, e risarcimenti della cupola di S. Pietro : proposte nella congregazione tenutasi nel Quirinale à 20. gennaro MDCCXLIII., e sopra alcune nove isprezzioni fatte dopo la medesima congregazione''.</ref> {{OCLC|889846408}}
* [https://dx.doi.org/10.3931/e-rara-20153 ''De viribus vivis''] (« Les [[vis viva|forces vives]] »), Rome, 1745 ;
* [https://dx.doi.org/10.3931/e-rara-20153 ''De viribus vivis''] (« Les [[vis viva|forces vives]] »), Rome, 1745 ;
* [https://books.google.com/books?id=ya5XAAAAYAAJ&pg=PA1 ''Trigonometria sphaerica''], 1745 ;
* [https://books.google.com/books?id=ya5XAAAAYAAJ&pg=PA1 ''Trigonometria sphaerica''], 1745 ;
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* ''De lege virium in natura existentium'' (« La loi des forces existant dans la nature »), 1755 ;
* ''De lege virium in natura existentium'' (« La loi des forces existant dans la nature »), 1755 ;
* [http://mathematica.sns.it/opere/145/ ''De litteraria expeditione per Pontificam ditionem ad dimentiendos meridiani gradus et corrigendam mappam geographicam, iussu et auspiciis {{nobr|Benedicti XIV}}''] (« Compte rendu de l'expédition faite sur édit papal pour mesurer le degré de méridien et corriger la carte géographique, sur ordre et sous les auspices de {{nobr|Benoît XIV}} »), 1755 ;
* [http://mathematica.sns.it/opere/145/ ''De litteraria expeditione per Pontificam ditionem ad dimentiendos meridiani gradus et corrigendam mappam geographicam, iussu et auspiciis {{nobr|Benedicti XIV}}''] (« Compte rendu de l'expédition faite sur édit papal pour mesurer le degré de méridien et corriger la carte géographique, sur ordre et sous les auspices de {{nobr|Benoît XIV}} »), 1755 ;
* ''Philosophiae naturalis theoria redacta ad unicam legem virium in natura existentium'' ({{citation|Théorie de la philosophie naturelle pour une unification des forces de la nature}}), Vienne, [[1758 en science|1758]], et Venise, {{3e|{{éd.}}}}, 1763 ; théorie de la nature dans laquelle il explique tous les phénomènes par le fait que la matière est composée de points simples, indivisibles, contigus et sans extension (ce qui les distingue des atomes) soumis à une force attractive ou répulsive selon le cas, essayant de concilier ainsi [[Gottfried Wilhelm Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]]. Il y présente une théorie physique des points de force :
* ''Philosophiae naturalis theoria redacta ad unicam legem virium in natura existentium'' ({{citation|Théorie de la philosophie naturelle pour une unification des forces de la nature}}), Vienne, [[1758 en science|1758]], et Venise, {{3e|{{éd.}}}}, 1763 ; théorie de la nature dans laquelle il explique tous les phénomènes par le fait que la matière est composée de points simples, indivisibles, contigus et sans extension (ce qui les distingue des atomes) soumis à une force attractive ou répulsive selon le cas, essayant de concilier ainsi [[Gottfried Wilhelm Leibniz|Leibniz]] et [[Isaac Newton|Newton]]<ref>Max Jammer, ''Concepts of Force'', Harper Torchbook, 1962, p. 178 : « un système à mi-chemin entre celui de Leibniz et celui de Newton ».</ref>. Il y présente une théorie physique des points de force :
** la matière est impénétrable ; deux corps ne peuvent occuper les mêmes positions au même moment (ce qui évoque presque [[Pauli]]) ;
** la matière est impénétrable ; deux corps ne peuvent occuper les mêmes positions au même moment (ce qui évoque presque [[Pauli]]) ;
** la matière est dispersée dans un vide et y flotte ;
** la matière est dispersée dans un vide et y flotte ;
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== Controverse sur la nationalité de Boscovich ==
== Controverse sur la nationalité de Boscovich ==
[[Fichier:Detail of portrait of Ruđer Bošković commissioned from Vlaho Bukovac by Mihajlo Pupin to give to the National Museum in Belgrade (post-1919).JPG|vignette|Boscovich par [[Vlaho Bukovac]].]]
[[Fichier:Detail of portrait of Ruđer Bošković commissioned from Vlaho Bukovac by Mihajlo Pupin to give to the National Museum in Belgrade (post-1919).JPG|vignette|Boscovich par [[Vlaho Bukovac]].]]
À l'époque de Boscovich, la ville de [[Dubrovnik|Raguse]] était une république indépendante, et, si elle avait dû se reconnaître des suzerains successifs (l'empereur de [[Byzance]], la [[république de Venise]], le roi de Hongrie et de Croatie…), voire payer tribut (notamment au sultan ottoman), elle ne faisait partie d'aucun État, serbe ou croate. Cependant, l’appartenance de Raguse (Dubrovnik) à l’espace ethnographique, géographique et territorial de la Croatie est attestée dès 1154 par le géographe arabe al-Idrisi (« ultime ville de la Croatie »)<ref>V.Foretić, Povijest Dubrovnika do 1808 , t.1, p.34,Zagreb 1980</ref>, par les autorités ragusaines (1360) <ref>Foretić, ibid., 136</ref> et au 15e siècle par les témoignages de voyageurs étrangers ((Konrad von Grünemberg, Arnold von Harff, Jean de Solms, Bernhard von Breydenbach, Richard Guylford), les délégués tchèques au concile de Bâle, évoquant l'origine du théologien Jean de Raguse („notre compatriote de Raguse, ville de Croatie“, „Jean le Slave de Croatie“)<ref>Misao i djelo Ivana Stojkovića, Zbornik radova s Međunarodnog simpozija u Dubrovniku, priredio Franjo Šanjek, p.17,111, Zagreb 1986</ref>. Le poète ragusain Mavro Vetranović (1482-1576) appelait ses concitoyens à « rassembler tous les Croates ensemble ».<ref>Foretić, ibid., t.2,380</ref> Le nom de « Bošković », porté par diverses familles (la plupart sans liens généalogiques) est issu du prénom "Boško", "Bože" (en français:Noël).
À l'époque de Boscovich, la ville de [[Dubrovnik|Raguse]] était une [[République de Raguse|république indépendante]], et, si elle avait dû se reconnaître des suzerains successifs (l'empereur de [[Byzance]], la [[république de Venise]], le roi de Hongrie et de Croatie...), voire payer tribut (notamment au [[empire ottoman|sultan ottoman]]), elle ne faisait partie d'aucun État, serbe ou croate. Cependant, l’appartenance de Raguse (Dubrovnik) à l’espace [[Ethnographie|ethnographique]], géographique et territorial de la Croatie est attestée dès [[1154]] par le géographe arabe [[Al Idrissi|al-Idrisi]] (« ultime ville de la Croatie »)<ref>V.Foretić, Povijest Dubrovnika do 1808 , t.1, {{p.|34}},Zagreb 1980</ref>, par les autorités ragusaines (1360) <ref>Foretić, ibid., 136</ref> et au 15e siècle par les témoignages de voyageurs étrangers ((Konrad von Grünemberg, Arnold von Harff, Jean de Solms, Bernhard von Breydenbach, Richard Guylford), les délégués tchèques au concile de Bâle, évoquant l'origine du théologien Jean de Raguse („notre compatriote de Raguse, ville de Croatie“, „Jean le Slave de Croatie“)<ref>Misao i djelo Ivana Stojkovića, Zbornik radova s Međunarodnog simpozija u Dubrovniku, priredio Franjo Šanjek, {{p.|17}},111, Zagreb 1986</ref>. Le poète ragusain Mavro Vetranović (1482-1576) appelait ses concitoyens à « rassembler tous les Croates ensemble »<ref>Foretić, ibid., t.2,380</ref>. Le nom de « Bošković », porté par diverses familles (la plupart sans liens généalogiques) est issu du prénom "Boško", "Bože" (en français:Noël).


Le concept moderne de nationalité basé sur l'appartenance linguistique, religieuse et culturelle a été développé essentiellement au {{s-|XIX}}. Pour cette raison, l'attribution d'une nationalité définie à des personnalités des siècles précédents vivant dans des régions de forte mixité ethnique est souvent disputée. L'héritage de Roger Joseph Boscovich est revendiqué par plusieurs États, la [[Croatie]], l'[[Italie]], et la [[Serbie]]<ref>{{en}} [http://dpedtech.com/ROGERJOSEPHBOSCOVICH.doc. Roger Joseph Boscovich 1711–1787 Studies in his life and work on the 250th anniversary of his birth].</ref>. Ces revendications se basant la plupart du temps sur des citations sélectives de certaines de ses œuvres, elles sont en apparence contradictoires, le présentant comme Croate, Serbe ou Italien{{,}}<ref group="Note">[[#Fabroni|Fabroni]] l'inclut {{citation|sans l'ombre d'un doute}} dans sa galerie d'Italiens.</ref> selon le choix des citations. Enfin, la nationalité du père de Roger Joseph Boscovich est, elle aussi, disputée ; il apparaît comme Croate<ref>{{en}} Nick J. Mileti, ''Closet Italians'', Xlibris Corporation, 2004, {{p.|90}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Encyclopaedia Britannica [http://www.britannica.com/eb/article-9080803?query=boskovic&ct=].</ref>, Dalmate<ref>[[#Fabroni|Fabroni]].</ref>, Serbe<ref name=Scepanovic150>Slobodan Šćepanović, О поријеклу породице и коријенима предака Руђера Бошковића, Историјски записи 3/1995, Podgorica, 1995, {{p.|150}}.</ref>, ou Slave Orthodoxe<ref>{{en}} L. L. Whyte (éd.), Ruđer Josip Bošković, Londres, Fordham Press, 1961.</ref>. Roger J.Boscovich se sentait proche des Croates de son époque, lorsqu'il écrivait en 1757 à son frère Baro sur les troupes croates défilant à Vienne: „Vive Haddick et nos Croates“.<ref>{V.Varićak: Ulomak Boškovićeve korespondencije. Rad JAZU, 185 (1911), p.272 -
Le concept moderne de [[nationalité]] basé sur l'appartenance linguistique, religieuse et culturelle a été développé essentiellement au {{s-|XIX}}. Pour cette raison, l'attribution d'une nationalité définie à des personnalités des siècles précédents vivant dans des régions de forte mixité ethnique est souvent disputée. L'héritage de Roger Joseph Boscovich est revendiqué par plusieurs États, la [[Croatie]], l'[[Italie]], et la [[Serbie]]<ref>{{en}} [http://dpedtech.com/ROGERJOSEPHBOSCOVICH.doc. Roger Joseph Boscovich 1711–1787 Studies in his life and work on the 250th anniversary of his birth].</ref>. Ces revendications se basant la plupart du temps sur des citations sélectives de certaines de ses œuvres, elles sont en apparence contradictoires, le présentant comme Croate, Serbe ou Italien<ref group="Note">[[#Fabroni|Fabroni]] l'inclut {{citation|sans l'ombre d'un doute}} dans sa galerie d'Italiens.</ref> selon le choix des citations. Enfin, la nationalité du père de Roger Joseph Boscovich est, elle aussi, disputée ; il apparaît comme Croate<ref>{{en}} Nick J. Mileti, ''Closet Italians'', Xlibris Corporation, 2004, {{p.|90}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Encyclopaedia Britannica [http://www.britannica.com/eb/article-9080803?query=boskovic&ct=].</ref>, Dalmate<ref>[[#Fabroni|Fabroni]].</ref>, Serbe<ref name=Scepanovic150>Slobodan Šćepanović, О поријеклу породице и коријенима предака Руђера Бошковића, Историјски записи 3/1995, Podgorica, 1995, {{p.|150}}.</ref>, ou Slave Orthodoxe<ref>{{en}} L. L. Whyte (éd.), Ruđer Josip Bošković, Londres, Fordham Press, 1961.</ref>. Roger J.Boscovich se sentait proche des Croates de son époque, lorsqu'il écrivait en 1757 à son frère Baro sur les troupes croates défilant à Vienne: „Vive Haddick et nos Croates“<ref>{V.Varićak: Ulomak Boškovićeve korespondencije. Rad JAZU, 185 (1911), {{p.|272}} -
S.Kutleša, Ruđer Josip Bošković, Pisma, pjesme i rasprave, p.152-174, MH Zagreb 2013 -
S.Kutleša, Ruđer Josip Bošković, Pisma, pjesme i rasprave, {{p.|152-174}}, MH Zagreb 2013 -
Ž.Dadić, Ruđer Bošković, p.54, Zagreb 1990
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{{Lien web |langue=hr |titre=Na Istoku ništa novo II. ili Kako znameniti Hrvati postaju Srbi |url=https://www.matica.hr/vijenac/478/na-istoku-nista-novo-ii-ili-kako-znameniti-hrvati-postaju-srbi-19085/ |site=www.matica.hr |consulté le=2021-02-07}}</ref>{{secnec}}
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== Opinions ==
== Opinions ==
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== Hommages ==
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* [[Boscovich (cratère)|Boscovich]], [[cratère lunaire]], porte son nom.
* [[Boscovich (cratère)|Boscovich]], [[cratère lunaire]], porte son nom.
* Les [[Croatie]] (série de timbres en 1943, 2007), [[Yougoslavie]] (1960 et 1987) [[Bosnie-Herzégovine]] (2011) et [[Vatican]] (conjointement avec la Croatie en 2011) ont émis des [[Timbre postal|timbres postaux]] en l'honneur du père Boscovich. 2011 était le {{300e}} anniversaire de sa naissance.
* L'astéroïde [[(14361) Boscovich]] a été nommé en son honneur.
* L'astéroïde [[(14361) Boscovich]] a été nommé en son honneur.
* Une '[[Esplanade Roger-Joseph-Boscovich]]' a été créée dans le [[13e arrondissement de Paris]].
* Il y a une plaque sur un immeuble au 6 [[rue de Seine]] à Paris ({{6e}}), où il vécut de 1775 à 1777.
* Il y a une plaque sur un immeuble au 6 [[rue de Seine]] à Paris ({{6e}}), où il vécut de 1775 à 1777.
* L'institut de recherche croate, à Zagreb porte son nom.
* L'institut de recherche croate, à Zagreb porte son nom.
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=== Sources ===
=== Sources ===


* Vladimir Varićak, « Ulomak Boškovićeve korespondencije '''»,''' ''Rad Jugoslavenske Akademije Znanosti i Umjetnosti. Matematicko-Prirodoslovni Razred. Knija'' (U Zagreb), 193, 1912, p. 163-338 (lettres de [[Charles Marie de La Condamine|La Condamine]], [[Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande|La Lande]]...)
* Vladimir Varićak, « Ulomak Boškovićeve korespondencije », ''Rad Jugoslavenske Akademije Znanosti i Umjetnosti. Matematicko-Prirodoslovni Razred. Knija'' (U Zagreb), 193, 1912, {{p.|163-338}} (lettres de [[Charles Marie de La Condamine|La Condamine]], [[Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande|La Lande]]...)


=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
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* {{Ancre|Fabroni}}{{la}} [[Angelo Fabroni]], [https://books.google.com/books?id=RTPpppSaZNYC&pg=PA284 « Rogerius Josephus Boscovichius »], dans ''Vitae Italorum doctrina excellentium qui saeculis {{romain|XVII}}. et {{romain|XVIII}}. floruerunt'', {{vol.|14}}, {{p.|284}}.
* {{Ancre|Fabroni}}{{la}} [[Angelo Fabroni]], [https://books.google.com/books?id=RTPpppSaZNYC&pg=PA284 « Rogerius Josephus Boscovichius »], dans ''Vitae Italorum doctrina excellentium qui saeculis {{romain|XVII}}. et {{romain|XVIII}}. floruerunt'', {{vol.|14}}, {{p.|284}}.


=== Article connexe ===
=== Articles connexes ===
* [[Université pontificale grégorienne]]''
* ''[[Les 100 Serbes les plus éminents]]''
* [[Carlo Benvenuti]]


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{it}} [http://www.brera.inaf.it/boscovich/progetto-sito/index.htm Edizione Nazionale delle Opere e della Corrispondenza di Ruggiero Giuseppe Boscovich]
* {{it}} [http://www.brera.inaf.it/boscovich/progetto-sito/index.htm Edizione Nazionale delle Opere e della Corrispondenza di Ruggiero Giuseppe Boscovich]
* {{hr}} {{en}} [http://www.irb.hr/ Ruđer Bošković Institute] de [[Zagreb]]
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* {{mul|sr|en}} [http://www.adrb.org/index.php?lang=en&page=main Astronomical Society Rudjer Boskovic] de [[Belgrade]]
* [http://data.bnf.fr/12054879/rugerius_josephus_boscovich/ Ruggierus Josephus Boscovich à la Bibliothèque Nationale de France]
* [http://data.bnf.fr/12054879/rugerius_josephus_boscovich/ Ruggierus Josephus Boscovich à la Bibliothèque Nationale de France]
* [http://www.jesuites.com/histoire/boskovic/index.html Jésuites de France : Un scientifique méconnu P. Roger Joseph Boškovic (1711-1787)]
* [http://www.jesuites.com/histoire/boskovic/index.html Jésuites de France : Un scientifique méconnu P. Roger Joseph Boškovic (1711-1787)]
* [http://www.cronet.org/culture/boskovic.htm La Croatie en France : Rugjer Josip BOSKOVIC (1711–1787)]
* [http://www.cronet.org/culture/boskovic.htm La Croatie en France : Rugjer Josip BOSKOVIC (1711–1787)]
* Roger Hahn, [http://fr.scribd.com/doc/78582418/Roger-Hahn-The-Boscovich-Archives-at-Berkeley#scribd « The Boscovich Archives at Berkeley »], dans ''Isis'', {{vol.|56}}, {{numéro|1}}, {{p.|70–78}}
* Roger Hahn, [http://fr.scribd.com/doc/78582418/Roger-Hahn-The-Boscovich-Archives-at-Berkeley#scribd « The Boscovich Archives at Berkeley »], dans ''Isis'', {{vol.|56}}, {{numéro|1}}, {{p.|70–78}}
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Roger Joseph Boscovich
Roger Joseph Boscovich,
portrait par Robert Edge Pine, 1760.
Fonction
Directeur
Observatoire astronomique de Brera
-
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Santa Maria Podone (en) (-), cimetière monumental de Milan (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Ruggero Giuseppe BoscovichVoir et modifier les données sur Wikidata
Noms de naissance
Ruggero Giuseppe Boscovich, Ruđer Josip BoškovićVoir et modifier les données sur Wikidata
Domicile
Formation
Activités
Père
Nikola Bošković (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Baro Bošković (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Ordre religieux
Membre de
Partenaire
Jean-Joseph Rossignol (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Influencé par
Œuvres principales
De litteraria expeditione per Pontificiam ditionem ad dimetiendos duos meridiani gradus et corrigendam mappam geographicam (d), Philosophiae naturalis theoria redacta ad unicam legem virium in natura existentium (d), Opera pertinentia ad opticam et astronomiam (d), De viribus vivis (d), De lumine (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Plaque 6 rue de Seine (Paris).

Roger Joseph Boscovich[Note 1], en italien Ruggiero Giuseppe Boscovich ou en latin Rogerius Iosephus Boscovicius[Note 2],[1], noms sous lesquels il était connu de son temps et dont il usait lui-même, reconstitués aujourd'hui sous la forme croate Ruđer Josip Bošković (, Raguse, Milan), est un prêtre jésuite dalmate qui était mathématicien, physicien, astronome, diplomate, poète et philosophe.

Né dans la république de Raguse, il passe la plus grande partie de sa vie active à Rome (États pontificaux) ; il travaille aussi à Paris et meurt, à Milan, « sujet du roi de France ».

Esplanade Roger-Joseph Boscovich (11e arrondissement de Paris).
Buste de Roger Joseph Boscovich, parc Zrinjevac, Zagreb.

Né le à Raguse (Dubrovnik), alors république vassale de l'Empire ottoman, Roger Joseph Boscovich, est le fils de Nikola Bošković (en) né à Orahov Do, dans la paroisse catholique de Ravno (sud-ouest de l'Herzégovine)[2], riche marchand ragusain, et de Paola Bettera (Pavica Betera), d'une famille originaire de Bergame. Il doit son prénom de Ruggiero à son oncle et parrain Ruggiero Bettera. Il fait ses premières études au collège des jésuites de Raguse (1720–1725). En il se rend à Rome pour entrer dans la Compagnie de Jésus. Il commence son noviciat le à l'église Saint-André du Quirinal.

Au cours de ses études de rhétorique et de philosophie au Collège romain (1727–1732) il fait preuve de dons exceptionnels pour les mathématiques et la physique. Il redécouvre la démonstration du théorème de Pythagore.

Ses études de théologie (1738–1741) terminées Boscovich est ordonné prêtre le et est immédiatement nommé professeur de mathématiques au Collège romain; il y reste jusqu'en 1770. Durant ces années il est plusieurs fois chargé par le pape Benoît XIV de missions scientifiques et diplomatiques.

Avec les mathématiciens François Jacquier, et Thomas Leseur, il est consulté par le pape à la fin pour une expertise du dôme de la basilique Saint-Pierre de Rome, qui s'était dangereusement lézardé depuis 1741[3]. En définitive, le pape confie la mission le au physicien italien Giovanni Poleni, qui lui remet son rapport à l'été 1743 ; les consolidations et réparations se dérouleront de 1743 à 1748[4].

Le père Boscovich voyage à travers l'Europe (1757–1762), se met en relation avec les savants d'Angleterre et de France, et est admis dans leurs académies. Il propage en Italie la philosophie d'Isaac Newton. Il est reçu en 1760 à l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, élu en 1761 à la Royal Society de Londres. De 1761 à il est à Constantinople et plus tard (mai–) voyage à travers la Turquie, la Bulgarie, la Valachie, la Moldavie et la Pologne.

En 1762, il construit un nouvel observatoire astronomique au collège jésuite de Brera, à Milan. Il enseigne ensuite les mathématiques aux universités de Pavie (1764–1769) et de Milan (1770–1773), tout en étant directeur de l'observatoire de Brera.

Lorsque la Compagnie de Jésus est supprimée en 1773, il est entièrement libre de ses mouvements. Boscovich accepte une invitation à Paris comme directeur des travaux d'optique pour la marine (1773–1786). Nommé directeur d'optique de la Marine à Paris en 1773, il achète sa citoyenneté française et devient « sujet du roi de France »[5].

Le père Boscovich meurt à Milan pendant qu'il dirigeait, avec Christopher Maire, la mesure d'un degré d'arc de méridien. Il y est inhumé dans l'église de Santa Maria Podone (it).

Les apports de Roger Joseph Boscovich à la science concernent :

Il est l'inventeur du premier vitromètre[6].

Philosophiae naturalis theoria (1758).

Comme la plupart des savants de son époque, il publiait principalement en latin, mais écrivait aussi, suivant les lieux et les correspondants, en italien, en allemand (dans ces cas nous mentionnons la langue) et en français ; il correspondait avec son frère dans leur langue maternelle.

  • De maculis solaribus (« Les taches solaires »), 1736 ;
  • De novo telescopii usu ad objecta coelestia determinanda (« L’emploi du télescope en astronomie »), Rome, 1739 ;
  • De circulis oscillatoribus (« Les cercles oscillants »), 1740 ;
  • De annuis stellarum fixarum aberrationibus (« Les aberrations annuelles des étoiles fixes »), Rome, 1742 ;
  • Sur la coupole de Saint-Pierre, avec Thomas Leseur et François Jacquier :
  • De viribus vivis (« Les forces vives »), Rome, 1745 ;
  • Trigonometria sphaerica, 1745 ;
  • De cycloide et logistica, Rome, 1745 ;
  • De cometis (« Les comètes »), Rome, 1746 ;
  • De lumine (« La lumière »), Rome, 1748 — Examen critique des connaissances de l’époque ;
  • De materiae divisibilitate et de principiis corporum dissertatio (« La divisibilité de la matière et les principes des corps »), 1748 ;
  • De determinanda orbita planetae (« La détermination de l’orbite d'une planète »), Rome, 1749 ;
  • Elementorum universae matheseos (« Éléments de mathématiques universelles »), Rome, 1754 (t. III en ligne) ;
  • De continuitatis lege et ejus consectariis pertinentibus ad prima materiae elementa eorumque vires (« La loi de continuité et ses conséquences sur les éléments de matière et leurs forces »), 1754 ;
  • De lege virium in natura existentium (« La loi des forces existant dans la nature »), 1755 ;
  • De litteraria expeditione per Pontificam ditionem ad dimentiendos meridiani gradus et corrigendam mappam geographicam, iussu et auspiciis Benedicti XIV (« Compte rendu de l'expédition faite sur édit papal pour mesurer le degré de méridien et corriger la carte géographique, sur ordre et sous les auspices de Benoît XIV »), 1755 ;
  • Philosophiae naturalis theoria redacta ad unicam legem virium in natura existentium (« Théorie de la philosophie naturelle pour une unification des forces de la nature »), Vienne, 1758, et Venise, 3e  éd., 1763 ; théorie de la nature dans laquelle il explique tous les phénomènes par le fait que la matière est composée de points simples, indivisibles, contigus et sans extension (ce qui les distingue des atomes) soumis à une force attractive ou répulsive selon le cas, essayant de concilier ainsi Leibniz et Newton[8]. Il y présente une théorie physique des points de force :
    • la matière est impénétrable ; deux corps ne peuvent occuper les mêmes positions au même moment (ce qui évoque presque Pauli) ;
    • la matière est dispersée dans un vide et y flotte ;
    • par conséquent, « les forces mutuelles entre deux points doivent être considérées comme répulsives à certaines distances et attractives à d'autres distances ». À de très courtes distances, la force doit être répulsive, et cette force répulsive doit diminuer à mesure que la distance augmente. À de plus grandes distances, certainement moins d'un millième de pouce, la force devient finalement attractive, variant à l'inverse du carré de la distance comme l'indique la loi de Newton alternativement attractive et répulsive.
    • les points ne sont jamais au repos absolu.
  • De Solis ac Lunae defectibus (« Les éclipses du soleil et de la lune »), Londres, 1760, Rome, 1767. Poème latin.
  • (it) Giornale di un viaggio da Constantinopoli in Polonia, 1762 ;
  • Opera pertinentia ad opticam, et Astronomiam maxima ex parte nova, et omnia hucusque inedita, in quinque tomos distributa, (« Œuvres relatives à l’optique et à l’astronomie »), Rome, 1784 ; Bassano, 5 volumes in-4, 1785 [2] ; t. 5, traduction française ;
  • De recentibus compertis pertinentibus ad perficiendam dioptricam (« Calculs récents pour perfectionner l'optique »), 1767 ;
  • De orbitis cometarum determinandis ope trium observationum parum a se invicem remotarum (« Détermination des orbites des comètes par trois observations peu éloignées les unes des autres »), Paris, 1774 ;
  • Dissertatio de maris estu (« Dissertation sur les marées ») ;
  • Epigrammata (« Épigrammes »).

Listes d’œuvres

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Controverse sur la nationalité de Boscovich

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Boscovich par Vlaho Bukovac.

À l'époque de Boscovich, la ville de Raguse était une république indépendante, et, si elle avait dû se reconnaître des suzerains successifs (l'empereur de Byzance, la république de Venise, le roi de Hongrie et de Croatie...), voire payer tribut (notamment au sultan ottoman), elle ne faisait partie d'aucun État, serbe ou croate. Cependant, l’appartenance de Raguse (Dubrovnik) à l’espace ethnographique, géographique et territorial de la Croatie est attestée dès 1154 par le géographe arabe al-Idrisi (« ultime ville de la Croatie »)[9], par les autorités ragusaines (1360) [10] et au 15e siècle par les témoignages de voyageurs étrangers ((Konrad von Grünemberg, Arnold von Harff, Jean de Solms, Bernhard von Breydenbach, Richard Guylford), les délégués tchèques au concile de Bâle, évoquant l'origine du théologien Jean de Raguse („notre compatriote de Raguse, ville de Croatie“, „Jean le Slave de Croatie“)[11]. Le poète ragusain Mavro Vetranović (1482-1576) appelait ses concitoyens à « rassembler tous les Croates ensemble »[12]. Le nom de « Bošković », porté par diverses familles (la plupart sans liens généalogiques) est issu du prénom "Boško", "Bože" (en français:Noël).

Le concept moderne de nationalité basé sur l'appartenance linguistique, religieuse et culturelle a été développé essentiellement au XIXe siècle. Pour cette raison, l'attribution d'une nationalité définie à des personnalités des siècles précédents vivant dans des régions de forte mixité ethnique est souvent disputée. L'héritage de Roger Joseph Boscovich est revendiqué par plusieurs États, la Croatie, l'Italie, et la Serbie[13]. Ces revendications se basant la plupart du temps sur des citations sélectives de certaines de ses œuvres, elles sont en apparence contradictoires, le présentant comme Croate, Serbe ou Italien[Note 4] selon le choix des citations. Enfin, la nationalité du père de Roger Joseph Boscovich est, elle aussi, disputée ; il apparaît comme Croate[14],[15], Dalmate[16], Serbe[17], ou Slave Orthodoxe[18]. Roger J.Boscovich se sentait proche des Croates de son époque, lorsqu'il écrivait en 1757 à son frère Baro sur les troupes croates défilant à Vienne: „Vive Haddick et nos Croates“[19].[source secondaire nécessaire]

  • Boscovich, sur lui-même : « Semper ero astronomus[20]. » (« Je serai toujours astronome. »)
  • Werner Heisenberg : « Parmi les savants du XVIIIe siècle, Roger Joseph Boscovich prend une place éminente en tant que théologien, philosophe, mathématicien et astronome. Sa Theoria philosophiae naturalis énonce des hypothèses qui ont trouvé leur confirmation au cours des cinquante dernières années. »
  • Gustav Fechner : « Si je ne m’abuse, Roger Boscovich, excellent mathématicien et physicien, devrait être considéré comme le père de l’atomistique moderne. »
  • Friedrich Nietzsche : « La méthode savante de R. Boscovich représente une synthèse entre une intuition de nature empirique et expérimentale et une argumentation logique appropriée. »

Notes et références

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  1. Il écrivait « Boscovich ». Il est utile de savoir son nom non seulement en français, mais aussi en italien : Ruggiero / Ruggero Giuseppe Boscovich, et en latin : Rogerius Josephus Boscovicius, car il a écrit dans ces trois langues.
  2. Boscovich écrivait dans trois langues, d'où l'utilité de connaître son nom dans les trois langues :
    • français : Roger Joseph Boscovich ;
    • italien : Ruggiero / Ruggero Giuseppe Boscovich ;
    • latin : Rogerius Josephus Boscovicius.
  3. En août 2015.
  4. Fabroni l'inclut « sans l'ombre d'un doute » dans sa galerie d'Italiens.

Références

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  1. (la) Gerardus Heerkens, Notabilium libri II, Groningue, , p. 61
    « Dalmata erat Boscovicius, Ragusâ oriundus ».
  2. M.Sivrić, N.Vekarić, Genealoški prikaz roda Bošković, Napredak hrvatski narodni kalendar za 1994, 319-344, Sarajevo 1993
  3. Pascal Dubourg-Glatigny, Marianne Le Blanc, « Architecture et expertise mathématique : La contribution des Minimes Jacquier et Le Seur aux polémiques de 1742 sur la coupole de Saint-Pierre de Rome », sur persee.fr, (consulté le ).
  4. (en) Hermann Schlimme, « Construction Knowledge in Comparison: Architects,Mathematicians and Natural Philosophers Discuss the Damage to St. Peter’s Dome in 1743 » [PDF], sur arct.cam.ac.uk (consulté le ).
  5. Il est naturalisé français le , voir Archives nationales de France, O/1/235, f. 162 r et v.
  6. Arts et métiers mécaniques, Panckouck, (lire en ligne), p. 116
  7. Titre complet : Riflessioni de padri Tommaso Le Seur, Francesco Jacquier del' Ordine de' Minimi, e Ruggiero Giuseppe Boscovich della Compagnia di Gesù, sopra alcune difficoltà spettanti i danni, e risarcimenti della cupola di S. Pietro : proposte nella congregazione tenutasi nel Quirinale à 20. gennaro MDCCXLIII., e sopra alcune nove isprezzioni fatte dopo la medesima congregazione.
  8. Max Jammer, Concepts of Force, Harper Torchbook, 1962, p. 178 : « un système à mi-chemin entre celui de Leibniz et celui de Newton ».
  9. V.Foretić, Povijest Dubrovnika do 1808 , t.1, p. 34,Zagreb 1980
  10. Foretić, ibid., 136
  11. Misao i djelo Ivana Stojkovića, Zbornik radova s Međunarodnog simpozija u Dubrovniku, priredio Franjo Šanjek, p. 17,111, Zagreb 1986
  12. Foretić, ibid., t.2,380
  13. (en) Roger Joseph Boscovich 1711–1787 Studies in his life and work on the 250th anniversary of his birth.
  14. (en) Nick J. Mileti, Closet Italians, Xlibris Corporation, 2004, p. 90.
  15. (en) Encyclopaedia Britannica [1].
  16. Fabroni.
  17. Slobodan Šćepanović, О поријеклу породице и коријенима предака Руђера Бошковића, Историјски записи 3/1995, Podgorica, 1995, p. 150.
  18. (en) L. L. Whyte (éd.), Ruđer Josip Bošković, Londres, Fordham Press, 1961.
  19. {V.Varićak: Ulomak Boškovićeve korespondencije. Rad JAZU, 185 (1911), p. 272 - S.Kutleša, Ruđer Josip Bošković, Pisma, pjesme i rasprave, p. 152-174, MH Zagreb 2013 - Ž.Dadić, Ruđer Bošković, p. 54, Zagreb 1990 (hr) « Na Istoku ništa novo II. ili Kako znameniti Hrvati postaju Srbi », sur www.matica.hr (consulté le )
  20. Épigramme 30.
  • Vladimir Varićak, « Ulomak Boškovićeve korespondencije », Rad Jugoslavenske Akademije Znanosti i Umjetnosti. Matematicko-Prirodoslovni Razred. Knija (U Zagreb), 193, 1912, p. 163-338 (lettres de La Condamine, La Lande...)

Bibliographie

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  • (en) L. L. Whyte (dir.), R. J. Boscovich, Studies of his life and work, Londres, 1961.
  • (en) Robin Harris, Dubrovnik, A history, SAQI Books, Londres, 2006 (ISBN 978-086356959-3).
  • Un numéro des Annales de l’Institut français de Zagreb, 1977–1982, 3e série, no 3, 285 p., est consacré à Boscovich.
  • Sept contributions du volume 6, 1 (2015) d'Almagest, International Journal for the History of Scientific Ideas, sont consacrées à Boscovich (ISSN 1792-2593).
  • (la) Angelo Fabroni, « Rogerius Josephus Boscovichius », dans Vitae Italorum doctrina excellentium qui saeculis XVII. et XVIII. floruerunt, vol. 14, p. 284.

Articles connexes

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Liens externes

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