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« Curie romaine » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Gouvernement (homonymie)}}
{{confusion|texte=Cet article concerne toutes les [[Composition de l'Église catholique#Les Églises rituelles autonomes|Églises rituelles autonomes]], spécialement l'[[Église latine]] ; en ce qui concerne les [[Églises catholiques orientales]], on fera les adaptations qui s'imposent{{quoi}}.}}
{{Infobox Organisation
{{Infobox Organisation
| couleur boîte = FFF000
| couleur boîte = FFF000
| région =
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| nom = Gouvernement de <br /> l'Église catholique
| nom = Curie romaine
| image = Flag of the Vatican City.svg
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| siège = [[Saint-Siège]] <br /> (composé du [[pape]] et de la [[Curie romaine]])
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| titre dirigeant = [[Magistère de l'Église]]
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| titre dirigeant3 = [[Institut de vie consacrée|Instituts de vie consacrée]] et [[Sociétés de vie apostolique]]
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| site web = http://www.vatican.va
| site web = http://www.vatican.va
}}
}}


Le '''gouvernement de l'[[Église catholique]]''' signifie l'action [[théologie pastorale|pastorale]] des [[évêque]]s et de leurs collaborateurs, exercée en communion avec le [[pape|Pontife suprême de l'Église universelle]]. Le gouvernement de l'Église n'est donc pas un bloc monolithique, mais il réunit en collégialité les [[Église particulière|Églises particulières]] placées sous la [[primauté pontificale]] de l'[[évêque de Rome]], dont l'autorité suprême et la juridiction universelle s'exercent par la [[Curie romaine]].
La '''Curie romaine''' ({{en langue|la|Romana Curia}}) est l'ensemble des institutions administratives du [[Saint-Siège]] et l'organe central du gouvernement de l'[[Église catholique]]. Placée sous la [[primauté pontificale]] de l'[[évêque de Rome]], elle est au service du [[pape]], successeur de [[Pierre (apôtre)|Pierre]], et des [[évêque]]s, successeurs des [[apôtre]]s.


La structure et l'organisation des responsabilités au sein de la Curie sont régies par la [[constitution apostolique]] ''[[Praedicate evangelium]]'', publiée par le [[pape François]] le {{date|19 mars 2022}} et appliquée à partir du {{date|5 juin 2022}}.
== Fidèles du Christ ==
Les fidèles, baptisés et unis au [[Jésus-Christ|Christ]], constituent l'[[Église catholique]], gouvernée par le [[pape]] et la communion des évêques :
{{citation bloc|Les fidèles du Christ sont ceux qui, en tant qu'incorporés au Christ par le [[baptême]], sont constitués en peuple de [[Dieu]] et qui, pour cette raison, faits participants à leur manière à la fonction sacerdotale, prophétique et royale du Christ, sont appelés à exercer, chacun selon sa condition propre, la mission que Dieu a confiée à l'Église pour qu'elle l'accomplisse dans le monde. Cette Église, constituée et organisée en ce monde comme une société, subsiste dans l'Église catholique gouvernée par le successeur de Pierre et les Évêques en communion avec lui. Sont pleinement dans la communion de l'Église catholique sur cette terre les baptisés qui sont unis au Christ dans l'ensemble visible de cette Église, par les liens de la profession de foi, des sacrements et du gouvernement ecclésiastique<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__PS.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 204-205.]</ref>.}}


== État ecclésiastique ==
== État ecclésiastique ==
=== Pouvoir de gouvernement ===
=== Pouvoir de gouvernement ===
« Au pouvoir de gouvernement qui dans l'Église est vraiment d'institution divine et est encore appelé pouvoir de juridiction, sont aptes, selon les dispositions du [[droit canonique|droit]], ceux qui ont reçu l'[[Ordre (sacrement)|ordre sacré]]. À l'exercice de ce pouvoir, les [[fidèle]]s [[laïc]]s peuvent coopérer selon le droit »<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__PE.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 129, § 1-2.]</ref>.
{{citation|Au pouvoir de gouvernement qui dans l'Église est vraiment d'institution divine et est encore appelé pouvoir de juridiction, sont aptes, selon les dispositions du [[droit canonique|droit]], ceux qui ont reçu l'[[Ordre (sacrement)|ordre sacré]]. À l'exercice de ce pouvoir, les [[fidèle]]s [[laïc]]s peuvent coopérer selon le droit}}<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__PE.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 129, § 1-2.]</ref>.


{{citation bloc|Dans le pouvoir de gouvernement, on distingue les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Le [[pouvoir législatif]] doit s'exercer selon les modalités prescrites par le [[droit]] ; celui qu'un législateur inférieur à l'autorité suprême détient dans l'Église ne peut être délégué validement sauf autre disposition expresse du droit ; une loi contraire au droit supérieur ne peut être validement portée par un législateur inférieur. Le [[pouvoir judiciaire]] que possèdent les [[juge]]s ou les collèges judiciaires doit être exercé selon les modalités prescrites par le droit ; il ne peut être délégué si ce n'est pour accomplir les actes préparatoires à un décret ou à une [[Pénologie|sentence]]. En ce qui concerne l'exercice du [[pouvoir exécutif]], les dispositions des canons (numéros 136 à 144) seront observées<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__PE.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 135, § 1.]</ref>.}}
{{citation bloc|Dans le pouvoir de gouvernement, on distingue les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Le [[pouvoir législatif]] doit s'exercer selon les modalités prescrites par le [[droit]] ; celui qu'un législateur inférieur à l'autorité suprême détient dans l'Église ne peut être délégué validement sauf autre disposition expresse du droit ; une loi contraire au droit supérieur ne peut être validement portée par un législateur inférieur. Le [[pouvoir judiciaire]] que possèdent les [[juge]]s ou les collèges judiciaires doit être exercé selon les modalités prescrites par le droit ; il ne peut être délégué si ce n'est pour accomplir les actes préparatoires à un décret ou à une [[Pénologie|sentence]]. En ce qui concerne l'exercice du [[pouvoir exécutif]], les dispositions des canons (numéros 136 à 144) seront observées<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__PE.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 135, § 1.]</ref>.}}


=== Offices ecclésiastiques ===
=== Offices ecclésiastiques ===
« Un office ecclésiastique est toute charge constituée de façon stable par disposition [[Dieu|divine]] ou [[Église (institution)|ecclésiastique]] pour être exercée en vue d'une [[temporel et spirituel|fin spirituelle]]. Les obligations et les droits propres à chaque office ecclésiastique sont déterminés par le droit qui le constitue ou par le décret de l'autorité compétente qui, tout ensemble, le constitue et le confère<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__PF.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 145.]</ref>. »
{{citation|Un office ecclésiastique est toute charge constituée de façon stable par disposition [[Dieu|divine]] ou [[Église (institution)|ecclésiastique]] pour être exercée en vue d'une [[temporel et spirituel|fin spirituelle]]. Les obligations et les droits propres à chaque office ecclésiastique sont déterminés par le droit qui le constitue ou par le décret de l'autorité compétente qui, tout ensemble, le constitue et le confère}}<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__PF.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 145.]</ref>.


=== Dispositions normatives ===
=== Dispositions normatives ===
{{article détaillé|Diplomatique vaticane}}
{{article détaillé|Documents de l'Église catholique}}
Les actes administratifs ou juridiques peuvent être énoncés en plusieurs variantes ou sous-classes, mais comprennent en général : [[loi]]s, [[coutume]]s, [[décret]]s, [[instruction (catholicisme)|instructions]], préceptes, [[rescrit]]s, [[Privilège (droit médiéval)|privilège]]s, [[dispense papale|dispenses]], [[Statut juridique|statuts]] et [[wikt:règlement|règlements]].
Les actes administratifs ou juridiques peuvent être énoncés en plusieurs variantes ou sous-classes, mais comprennent en général : [[loi]]s, [[coutume]]s, [[décret]]s, [[instruction (catholicisme)|instructions]], préceptes, [[rescrit]]s, [[Privilège (droit médiéval)|privilège]]s, [[dispense papale|dispenses]], [[Statut juridique|statuts]] et [[wikt:règlement|règlements]].


=== Communications publiques ===
=== Communications publiques ===
À la suite du Synode des évêques, qui eut lieu en {{date-|octobre 2005}} et porta sur le thème de l'[[Eucharistie]], le pontife romain [[Benoît XVI]] promulgua, en 2007, l'[[exhortation apostolique]] ''Sacramentum Caritatis'', par laquelle il recommanda l'usage de la [[latin ecclésiastique|langue latine]] dans les [[liturgie|célébrations liturgiques]] internationales :
À la suite du Synode des évêques, qui eut lieu en {{date-|octobre 2005}} et porta sur le thème de l'[[Eucharistie]], le pontife romain [[Benoît XVI]] promulgua, en 2007, l'[[exhortation apostolique]] ''Sacramentum Caritatis'', par laquelle il recommanda l'usage de la [[latin ecclésiastique|langue latine]] dans les [[liturgie|célébrations liturgiques]] internationales :
{{citation bloc|Je pense en ce moment, en particulier, aux célébrations qui ont lieu durant des rencontres internationales, aujourd'hui toujours plus fréquentes. Pour mieux exprimer l'unité et l'universalité de l'Église, je voudrais recommander ce qui a été suggéré par le [[Synode des évêques|Synode des Évêques]], en harmonie avec les directives du [[IIe concile œcuménique du Vatican|Concile Vatican II]] : excepté les lectures, l'[[homélie]] et la [[prière universelle|prière des fidèles]], il est bon que ces célébrations soient en langue latine ; et donc que soient récitées en latin les prières les plus connues de la [[tradition (christianisme)|tradition de l'Église]] et éventuellement que soient exécutés des pièces de [[chant grégorien]]. De façon plus générale, je demande que les futurs [[prêtre catholique|prêtres]], dès le temps du [[séminaire (catholique)|séminaire]], soient préparés à comprendre et à célébrer la [[Messe]] en latin, ainsi qu'à utiliser des textes latins et à utiliser le chant grégorien ; on ne négligera pas la possibilité d'éduquer les fidèles eux-mêmes à la connaissance des prières les plus communes en latin, ainsi qu'au chant en grégorien de certaines parties de la liturgie<ref>[http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/apost_exhortations/documents/hf_ben-xvi_exh_20070222_sacramentum-caritatis_fr.html#Actuosa_participatio Cf. Benoît XVI, Exhortation apostolique post-synodale ''Sacramentum Caritatis'' (2007), § 62.]</ref>.}}
{{citation bloc|Je pense en ce moment, en particulier, aux célébrations qui ont lieu durant des rencontres internationales, aujourd'hui toujours plus fréquentes. Pour mieux exprimer l'unité et l'universalité de l'Église, je voudrais recommander ce qui a été suggéré par le [[Synode des évêques]], en harmonie avec les directives du [[IIe concile œcuménique du Vatican|concile {{nobr romains|Vatican II}}]] : excepté les lectures, l'[[homélie]] et la [[prière universelle|prière des fidèles]], il est bon que ces célébrations soient en langue latine ; et donc que soient récitées en latin les prières les plus connues de la [[tradition (christianisme)|tradition de l'Église]] et éventuellement que soient exécutés des pièces de [[chant grégorien]]. De façon plus générale, je demande que les futurs [[prêtre catholique|prêtres]], dès le temps du [[séminaire (catholique)|séminaire]], soient préparés à comprendre et à célébrer la [[Messe]] en latin, ainsi qu'à utiliser des textes latins et à utiliser le chant grégorien ; on ne négligera pas la possibilité d'éduquer les fidèles eux-mêmes à la connaissance des prières les plus communes en latin, ainsi qu'au chant en grégorien de certaines parties de la liturgie<ref>[http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/apost_exhortations/documents/hf_ben-xvi_exh_20070222_sacramentum-caritatis_fr.html#Actuosa_participatio Cf. Benoît XVI, Exhortation apostolique post-synodale ''Sacramentum Caritatis'' (2007), § 62.]</ref>.}}


À l'échelle de l'[[Composition de l'Église catholique|Église universelle]], de même que le [[latin ecclésiastique|latin]] est-il [[langue liturgique]] et [[juridique]], l'[[italien]] est [[langue véhiculaire]] du [[diocèse de Rome]] et du [[Vatican]], alors que le [[français]] est langue de la [[diplomatie du Saint-Siège]] et l'[[allemand]], de la [[Garde suisse pontificale]]. Ainsi, toutes langues de l'[[écoumène]], telles que l'[[anglais]] et l'[[espagnol]], utilisées en lieu et place d'une des [[langue officielle|langues officielles]] nommées précédemment deviennent [[langue vernaculaire|vernaculaires]] pour les fonctions et les offices auxquels elles contribuent provisoirement.
À l'échelle de l'[[Composition de l'Église catholique|Église universelle]], de même que le [[latin ecclésiastique|latin]] est-il [[langue liturgique]] et [[juridique]], l'[[italien]] est [[langue véhiculaire]] du [[diocèse de Rome]] et du [[Vatican]], alors que le [[français]] est langue de la [[diplomatie du Saint-Siège]] et l'[[allemand]], de la [[Garde suisse pontificale]]. Ainsi, toutes langues de l'[[écoumène]], telles que l'[[anglais]] et l'[[espagnol]], utilisées en lieu et place d'une des [[langue officielle|langues officielles]] nommées précédemment deviennent [[langue vernaculaire|vernaculaires]] pour les fonctions et les offices auxquels elles contribuent provisoirement.
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=== Pontife romain ===
=== Pontife romain ===
Successeur du Prince des apôtres, « [l'Évêque] de l'[[diocèse de Rome|Église de Rome]], en qui demeure la charge que le [[Jésus-Christ|Seigneur]] a donnée d'une manière singulière à [[Pierre (apôtre)|Pierre]], premier des [[Apôtre]]s, et qui doit être transmise à [[pape|ses successeurs]], est le chef du [[Collège épiscopal|Collège des Évêques]], [[Vicaire]] du [[Jésus-Christ|Christ]] et [[Pasteur chrétien|Pasteur]] de l'Église tout entière sur cette terre; c'est pourquoi il possède dans l'Église, en vertu de sa charge, le pouvoir ordinaire, suprême, plénier, immédiat et universel qu'il peut toujours exercer librement<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P14.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 331.]</ref>. »
Successeur du Prince des apôtres, {{citation|[l'Évêque] de l'[[diocèse de Rome|Église de Rome]], en qui demeure la charge que le [[Jésus-Christ|Seigneur]] a donnée d'une manière singulière à [[Pierre (apôtre)|Pierre]], premier des [[Apôtre]]s, et qui doit être transmise à [[pape|ses successeurs]], est le chef du [[Collège épiscopal|Collège des Évêques]], [[Vicaire]] du [[Jésus-Christ|Christ]] et [[Pasteur chrétien|Pasteur]] de l'Église tout entière sur cette terre; c'est pourquoi il possède dans l'Église, en vertu de sa charge, le pouvoir ordinaire, suprême, plénier, immédiat et universel qu'il peut toujours exercer librement<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P14.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 331.]</ref>.}}


Serviteur des [[Serviteur de Dieu|serviteurs de Dieu]], le [[pontife romain]] se sert habituellement de la [[Curie romaine]] - avec laquelle il constitue le [[Saint-Siège]] - « pour traiter les affaires de l'Église tout entière, et pour accomplir sa fonction en son nom et sous son autorité pour le bien et le service des Églises »<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P18.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 360.]</ref>.
Serviteur des [[Serviteur de Dieu|serviteurs de Dieu]], le [[pontife romain]] se sert habituellement de la Curie romaine avec laquelle il constitue le [[Saint-Siège]] {{citation|pour traiter les affaires de l'Église tout entière, et pour accomplir sa fonction en son nom et sous son autorité pour le bien et le service des Églises}}<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P18.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 360.]</ref>.


=== Collège des évêques ===
=== Collège des évêques ===
« Le [[collège épiscopal|Collège des Évêques]] […] est lui aussi en union avec son chef et jamais sans lui, sujet du pouvoir suprême et plénier sur l'Église tout entière<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P15.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 336.]</ref>. »
{{citation|Le [[collège épiscopal|Collège des Évêques]] […] est lui aussi en union avec son chef et jamais sans lui, sujet du pouvoir suprême et plénier sur l'Église tout entière}}<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P15.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 336.]</ref>.


=== Synode des évêques ===
=== Synode des évêques ===
« Le [[synode des évêques|synode des Évêques]] est la réunion des Évêques qui, choisis des diverses régions du monde, se rassemblent à des temps fixés afin de favoriser l'étroite union entre le Pontife Romain et les Évêques et d'aider de ses conseils le Pontife Romain pour le maintien et le progrès de la foi et des mœurs, pour conserver et affermir la [[discipline ecclésiastique]], et aussi afin d'étudier les questions concernant l'action de l'Église dans le monde<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P16.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 342.]</ref>. »
{{citation|Le [[Synode des évêques]] est la réunion des évêques qui, choisis des diverses régions du monde, se rassemblent à des temps fixés afin de favoriser l'étroite union entre le Pontife Romain et les Évêques et d'aider de ses conseils le Pontife Romain pour le maintien et le progrès de la foi et des mœurs, pour conserver et affermir la [[discipline ecclésiastique]], et aussi afin d'étudier les questions concernant l'action de l'Église dans le monde}}<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P16.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 342.]</ref>.


=== Collège des cardinaux ===
=== Collège des cardinaux ===
Princes de l'Église, « [les] [[cardinal (religion)|Cardinaux]] de la Sainte Église Romaine constituent [[Collège des cardinaux|un Collège particulier]] auquel il revient de pourvoir à l'[[conclave|élection du Pontife Romain]] selon le droit particulier ; les Cardinaux assistent également le Pontife Romain en agissant collégialement quand ils sont [[consistoire (catholicisme)|convoqués en corps pour traiter de questions de grande importance]], ou individuellement, à savoir par les divers offices qu'ils remplissent en apportant leur concours au Pontife Romain surtout dans le soin quotidien de l'Église tout entière<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P17.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 349.]</ref>. »
Princes de l'Église, {{citation|[les] [[cardinal (religion)|Cardinaux]] de la Sainte Église Romaine constituent [[Collège des cardinaux|un Collège particulier]] auquel il revient de pourvoir à l'[[conclave|élection du Pontife Romain]] selon le droit particulier ; les Cardinaux assistent également le Pontife Romain en agissant collégialement quand ils sont [[consistoire (catholicisme)|convoqués en corps pour traiter de questions de grande importance]], ou individuellement, à savoir par les divers offices qu'ils remplissent en apportant leur concours au Pontife Romain surtout dans le soin quotidien de l'Église tout entière}}<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P17.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 349.]</ref>.


=== Légats et nonces apostoliques ===
=== Légats et nonces apostoliques ===
Souverain de l'[[État de la Cité du Vatican]], « le Pontife Romain a le droit inné et indépendant de nommer des [[légat apostolique|Légats]] et de les envoyer auprès des [[Église particulière|Églises particulières]] dans les diverses [[nation]]s ou [[Zone géographique|région]]s, ou en même temps auprès des [[État]]s et [[Autorité]]s publiques, ainsi que de les transférer et de les rappeler, en respectant cependant les règles du [[droit international public|droit international]] en ce qui regarde l'envoi et le rappel des [[nonce apostolique|Légats accrédités auprès des États]]. Aux Légats du Pontife Romain est commis l'office de représenter le Pontife Romain lui-même de façon stable auprès des Églises particulières ou encore auprès des États et des Autorités publiques auprès de qui ils sont envoyés. [...] La charge principale du Légat pontifical est de rendre toujours plus solides et efficaces les liens d'unité qui existent entre le [[Saint-Siège|Siège Apostolique]] et les Églises particulières<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P19.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 362-364.]</ref>. »
Souverain de l'[[État de la Cité du Vatican]], {{citation|le Pontife Romain a le droit inné et indépendant de nommer des [[légat apostolique|Légats]] et de les envoyer auprès des [[Église particulière|Églises particulières]] dans les diverses [[nation]]s ou [[Zone géographique|région]]s, ou en même temps auprès des [[État]]s et [[Autorité]]s publiques, ainsi que de les transférer et de les rappeler, en respectant cependant les règles du [[droit international public|droit international]] en ce qui regarde l'envoi et le rappel des [[nonce apostolique|Légats accrédités auprès des États]]. Aux Légats du Pontife Romain est commis l'office de représenter le Pontife Romain lui-même de façon stable auprès des Églises particulières ou encore auprès des États et des Autorités publiques auprès de qui ils sont envoyés. [] La charge principale du Légat pontifical est de rendre toujours plus solides et efficaces les liens d'unité qui existent entre le [[Saint-Siège|Siège Apostolique]] et les Églises particulières}}<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P19.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 362-364.]</ref>.


== Églises particulières ==
== Églises particulières ==
« Les [[Évêque]]s qui d'institution divine succèdent aux Apôtres par l'[[Esprit Saint]] qui leur est donné sont constitués Pasteurs dans l'Église pour être, eux-mêmes, [[maîtrise universitaire|maîtres]] de [[doctrine catholique|doctrine]], [[prêtre catholique|prêtres]] du [[culte]] [[sacré]] et [[ministère (chrétien)|ministre]]s de gouvernement. Par la [[consécration épiscopale]] elle-même, les Évêques reçoivent avec la charge de [[sanctification|sanctifier]], celles d'[[enseignement|enseigner]] et de [[gouvernement|gouverner]], mais en raison de leur nature, ils ne peuvent les exercer que dans la communion [[hiérarchie|hiérarchique]] avec le chef et les membres du Collège<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P1B.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 375, § 1-2.]</ref>. »
{{citation|Les [[Évêque]]s qui d'institution divine succèdent aux Apôtres par l'[[Esprit Saint]] qui leur est donné sont constitués Pasteurs dans l'Église pour être, eux-mêmes, [[maîtrise universitaire|maîtres]] de [[doctrine catholique|doctrine]], [[prêtre catholique|prêtres]] du [[culte]] [[sacré]] et [[ministère (chrétien)|ministre]]s de gouvernement. Par la [[consécration épiscopale]] elle-même, les Évêques reçoivent avec la charge de [[sanctification|sanctifier]], celles d'[[enseignement|enseigner]] et de [[gouvernement|gouverner]], mais en raison de leur nature, ils ne peuvent les exercer que dans la communion [[hiérarchie|hiérarchique]] avec le chef et les membres du Collège}}<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P1B.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 375, § 1-2.]</ref>.


=== Diocèses ===
=== Diocèses ===
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== Instituts de vie consacrée et sociétés de vie apostolique ==
== Instituts de vie consacrée et sociétés de vie apostolique ==
« Les Supérieurs et les [[chapitre de religieux|chapitres]] des [[institut de vie consacrée|instituts (de vie consacrée)]] ont sur les membres le pouvoir défini par le droit universel et par les constitutions. Cependant, dans les [[clergé régulier|instituts religieux cléricaux]] [[de droit pontifical]], ils possèdent en outre le pouvoir [[Clergé|ecclésiastique]] de gouvernement tant au [[for (droit)|for externe]] qu'au [[for (droit)|for interne]]<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P1W.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 596, § 1-2.]</ref>. »
{{citation|Les Supérieurs et les [[chapitre de religieux|chapitres]] des [[institut de vie consacrée|instituts (de vie consacrée)]] ont sur les membres le pouvoir défini par le droit universel et par les constitutions. Cependant, dans les [[clergé régulier|instituts religieux cléricaux]] [[de droit pontifical]], ils possèdent en outre le pouvoir [[Clergé|ecclésiastique]] de gouvernement tant au [[for (droit)|for externe]] qu'au [[for (droit)|for interne]]}}<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P1W.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 596, § 1-2.]</ref>.


« Le gouvernement de la [[société de vie apostolique|société (de vie apostolique)]] est déterminé par les constitutions en observant selon la nature de chaque société les canons 617-633<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P2E.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 734.]</ref>. »
{{citation|Le gouvernement de la [[société de vie apostolique|société (de vie apostolique)]] est déterminé par les constitutions en observant selon la nature de chaque société les canons 617-633}}<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__P2E.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 734.]</ref>.


== Associations de fidèles ==
== Associations de fidèles ==
« Toutes les associations publiques ou privées, quels que soient leurs titres ou leurs noms, auront leurs statuts, par lesquels sont définis le but ou l'objet social de l'association, le siège, le gouvernement et les conditions requises pour en faire partie, et sont déterminés les modes d'action, compte tenu des besoins ou de l'utilité de temps et de lieux. […] Toutes les associations de fidèles sont soumises à la vigilance de l'autorité ecclésiastique compétente, à laquelle il appartient d'avoir soin que l'intégrité de la [[foi chrétienne|foi (chrétienne)]] et des mœurs y soit préservée, et de veiller à ce que des abus ne se glissent pas dans la [[discipline ecclésiastique]] ; c'est donc le devoir et le droit de l'autorité compétente d'exercer la vigilance selon le droit et les statuts ; les associations sont encore soumises au gouvernement de cette même autorité<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__PZ.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 304, § 1 et can. 305, § 1.]</ref> », c'est-à-dire le [[Saint-Siège]] et, s'il y a lieu, l'[[Ordinaire (christianisme)|Ordinaire local]].
{{citation|Toutes les associations publiques ou privées, quels que soient leurs titres ou leurs noms, auront leurs statuts, par lesquels sont définis le but ou l'objet social de l'association, le siège, le gouvernement et les conditions requises pour en faire partie, et sont déterminés les modes d'action, compte tenu des besoins ou de l'utilité de temps et de lieux. […] Toutes les associations de fidèles sont soumises à la vigilance de l'autorité ecclésiastique compétente, à laquelle il appartient d'avoir soin que l'intégrité de la [[foi chrétienne|foi (chrétienne)]] et des mœurs y soit préservée, et de veiller à ce que des abus ne se glissent pas dans la [[discipline ecclésiastique]] ; c'est donc le devoir et le droit de l'autorité compétente d'exercer la vigilance selon le droit et les statuts ; les associations sont encore soumises au gouvernement de cette même autorité}}<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0037/__PZ.HTM Cf. ''C.I.C.'', can. 304, § 1 et can. 305, § 1.]</ref>, c'est-à-dire le [[Saint-Siège]] et, s'il y a lieu, l'[[Ordinaire (christianisme)|Ordinaire local]].


== Curie romaine ==
== Curie romaine ==
La curie romaine est l'ensemble des [[dicastères]] et autres organismes du [[Saint-Siège]] qui assistent le [[pape]] dans sa mission de pasteur suprême de l'[[Église catholique]]. Elle peut être vue comme le gouvernement central de l'Église.
{{Article détaillé|Curie romaine}}
La '''curie romaine''' est l'ensemble des [[dicastères]] et autres organismes du [[Saint-Siège]] qui assistent le [[pape]] dans sa mission de pasteur suprême de l'[[Église catholique]]. Elle peut être vue comme le gouvernement central de l'Église.


=== Secrétairerie d'État ===
=== Secrétairerie d'État ===
{{Article détaillé|Secrétairerie d'État}}
{{Article détaillé|Secrétairerie d'État}}
Le plus important des [[dicastère]]s est la [[Secrétairerie d'État]], présidée par un [[cardinal (religion)|cardinal]] appelé [[secrétaire d'État]].
Le plus important des [[dicastère]]s est la [[Secrétairerie d'État]], présidée par un [[cardinal (religion)|cardinal]] appelé [[Cardinal secrétaire d'État|secrétaire d'État]].


Elle est notamment chargée de la [[diplomatie du Saint-Siège]]. Depuis [[1988]], la Secrétairerie est divisée en deux sections :
Elle est notamment chargée de la [[diplomatie du Saint-Siège]]. Depuis [[1988]], la Secrétairerie est divisée en deux sections :
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* Le [[Tribunal suprême de la Signature apostolique]] : veille à l'administration correcte de la justice dans l'Église ;
* Le [[Tribunal suprême de la Signature apostolique]] : veille à l'administration correcte de la justice dans l'Église ;
* Le Tribunal de la [[Rote romaine]] : instance supérieure d'appel auprès du Siège apostolique.
* Le Tribunal de la [[Rote romaine]] : instance supérieure d'appel auprès du Siège apostolique.

=== Bureaux ===
* la [[Préfecture de la Maison Pontificale]] ;
* le [[Bureau des Célébrations Liturgiques du Souverain Pontife]] ;
* le [[Camerlingue|Camerlingue de la Sainte Église Romaine]].

=== Autres organismes de la Curie romaine ===
Bien que n'ayant pas rang de [[dicastère]], d'autres organismes appartiennent de droit à la Curie romaine. L'annuaire pontifical en donne une liste qui distingue quatre organismes plus ou moins anciens, différentes commissions ou comités, la [[garde suisse pontificale]] et l'[[ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem]].
* le [[bureau de presse du Saint-Siège]] ;
* le [[bureau central des statistiques de l’Église]].
Commissions ou comité pontificaux :
* la [[commission pontificale pour l'archéologie sacrée]] ;
* la [[commission biblique pontificale]] ;
* la [[commission pontificale Ecclesia Dei|commission pontificale ''Ecclesia Dei'']], rattachée à la congrégation pour la doctrine de la foi ;
* la [[commission consultative sur l’Institut pour les œuvres de religion|commission pontificale consultative sur l’Institut pour les œuvres de religion]] ;
* la [[commission pontificale de référence d’étude et de proposition sur l’organisation de la structure économique et administrative du Saint-Siège]] ;
* la [[commission pontificale pour la protection des mineurs]] ;
* la [[commission théologique internationale]] ;
* le comité pontifical pour les [[Congrès eucharistique|congrès eucharistiques internationaux]] ;
* le [[comité pontifical des sciences historiques]] ;
* le [[comité de sécurité financière]] ;
* la [[commission disciplinaire de la Curie romaine]] ;
* la [[commission d’examen des recours d’ecclésiastiques accusés de delicta graviora]] rattachée à la congrégation pour la doctrine de la foi ;
* la [[commission pontificale pour l'Amérique latine]] rattachée à la congrégation pour les évêques ;
* la [[commission pour les relations religieuses avec le Judaïsme]] rattachée au conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens ;
* la [[commission pour les relations avec les musulmans]] rattachée au conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux ;
* quatre commissions interdicastérielles permanentes :
** pour les Églises particulières ;
** pour l’Église en Europe orientale ;
** pour les religieux consacrés ;
** Pour la formation des candidats aux Ordres sacrés.

=== Histoire de la Curie ===
Dérivé du [[volsque]] « ''covehria'' » (assemblée), le terme [[latin]] « ''curia'' » désigne depuis l'[[Antiquité romaine]] une des divisions du corps civique romain (les « curies »), réparti en phratries et curies, puis le lieu de leur rassemblement, finalement le siège du [[Sénat romain]] et le Sénat lui-même. Ce terme signifie par extension, dans toute la société médiévale occidentale la cour ou l'ensemble d'une administration civile ou ecclésiastique (Curie impériale, Curie épiscopale, etc.)<ref>[http://ducange.enc.sorbonne.fr/CURIA01 http://ducange.enc.sorbonne.fr/curia "1-12 curia » (par les Bénédictins de St. Maur, 1733–1736), dans du Cange, et al., Glossarium mediae et infimae latinitatis, éd. augm., Niort : L. Favre, 1883‑1887, t. 2, col. 665a.]</ref>. Ce n'est qu'en 1089 qu'apparaît pour la première fois l'expression de ''Curie romaine'' dans un document du pape {{noble|Urbain II}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Christophe Dickès (dir.)|titre=Dictionnaire du Vatican et du Saint-Siège|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Robert Laffont]]|collection=Bouquins|année=2013|pages totales=1120|passage=358|isbn=978-2-221-11654-8|isbn2=2-221-11654-2}}.</ref>. Le sens du mot se restreint, dans la période moderne et contemporaine, pour désigner par excellence les dicastères et organismes au service de l'exercice du pouvoir pontifical romain.

==== Consistoires et congrégations temporaires ====
Comme tout évêque, le pape, [[évêque]] de [[Rome]], est entouré d'un collège de prêtres. Il les réunit pour former des conseils pour diriger son diocèse. Sa fonction ayant aussi une vocation étendue à l'Église universelle, pour les sujets graves touchant à celle-ci, il s'entoure des conseils des [[Cardinal (religion)|cardinaux]]. En dehors de ces [[Consistoire (catholicisme)|consistoires]], qui traitent de sujets généraux, le pape met en place des réunions (''congrégations'') cardinalices spécialisées sur tel ou tel sujet. Ces ''congrégations'', d'abord à mandat temporaire, prennent de plus en plus d'importance et de stabilité. Peu à peu, les consistoires perdent de leur efficacité et ne deviennent plus que des réunions d'apparat. Le vrai travail se fait au sein des ''congrégations''.

==== Réformes permanentes ====
Depuis la [[papauté d'Avignon]] jusqu'au [[concile de Trente]], l'ensemble de la société civile et ecclésiastique a fait de la réforme de la Curie romaine une question ouverte permanente. L'exigence de cette réforme devient l'enjeu de pratiquement chaque élection pontificale - sans parler des conciles de Bâle et de Constance - jusqu'au [[concile de Trente]]. À chaque élection, les candidats promettaient à leurs pairs (et aux puissances temporelles), souvent même par écrit, des réformes de la Curie (surtout administratives et fiscales) qu'ils mettaient ensuite en œuvre avec plus ou moins de bonheur en nommant des commissions et ou en prenant des mesures qui n'ont jamais été considérées comme efficaces ou suffisantes<ref>Louis Pastor, ''Histoire des papes depuis le Moyen-Âge'', Paris, 1925, t. 1-11 passim</ref>.

==== Les congrégations romaines permanentes ====
Le {{date-|21 juillet 1542}}, par la [[bulle pontificale|bulle]] ''Licet ab initio'', le pape {{noble|Paul III}} créé la première [[congrégation romaine|congrégation romaine permanente]], la ''[[Sacrée congrégation de l'inquisition romaine et universelle]]'', ancêtre de l'actuelle [[congrégation pour la doctrine de la foi]] pour lutter contre le protestantisme et les autres hérésies. Puis, la suite du [[concile de Trente]], d'autres congrégations sont créées sur ce modèle : congrégation pour l'interprétation du concile (1564), [[congrégation de l'Index]] (1571), [[congrégation du cérémonial]] (1572).

Le {{date-|22 janvier 1588}}, par la bulle ''[[Immensa aeterni Dei]]'', le pape {{noble|Sixte V}} organise l'ensemble de la Curie romaine. Il crée quinze congrégations : six ont un champ d'action purement romain, les neuf autres ont une vocation universelle. Ces congrégations fonctionnent comme des ministères, chacune dans un champ d'action particulier, et sont titulaires de l'autorité déléguée par le pape.

==== Réforme du pape {{noble-|Pie X}} ====
Après trois siècles de fonctionnement sans changements majeurs, la perte des [[États pontificaux]], en 1870, entraîne une grande réforme. En effet, tous les organes qui veillaient à l'administration temporelle de ces états perdent leur raison d'être. C'est ainsi que le {{date-|29 juin 1908}}, par la [[constitution apostolique]] ''Sapienti consilio'', le pape {{noble|Pie X}} réduit le nombre de congrégations de vingt à onze. Il conserve, en outre, trois tribunaux et cinq bureaux.

==== Réformes après le second concile du Vatican ====
===== Réforme du pape {{noble-|Paul VI}} =====
Le [[IIe concile œcuménique du Vatican|second concile du Vatican]] avait souhaité, dans son décret ''[[Christus Dominus]]'', une nouvelle organisation de la Curie romaine : {{citation|Les Pères du saint concile souhaitent que ces dicastères […] soient soumis à une nouvelle organisation plus en rapport avec les besoins des temps, des pays et des rites, notamment en ce qui concerne leur nombre, leur dénomination, leur compétence, leurs méthodes propres de travail et la coordination de leurs travaux}}<ref>[http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_decree_19651028_christus-dominus_fr.html Décret Christus Dominus, n°9.]</ref>. De plus, les Pères du concile précisent qu'ils souhaitent que des [[Évêque|évêques diocésains]] et des [[laïc]]s soient appelés à participer aux travaux des [[dicastère]]s<ref>[http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_decree_19651028_christus-dominus_fr.html Décret Christus Dominus, {{n°|10}}.]</ref>. Pour faire droit à ces demandes, le 15 août 1967, par la [[constitution apostolique]] ''[[Regimini Ecclesiae Universae]]''<ref>[http://www.vatican.net/holy_father/paul_vi/apost_constitutions/documents/hf_p-vi_apc_19670815_regimini-ecclesiae-universae_lt.html {{la}} Constitution apostolique ''Regimini Ecclesiae Universae'' sur le site du Vatican.]</ref>, le pape {{noble-|Paul VI}} réorganise profondément la Curie romaine. Les congrégations passent de douze à neuf et reçoivent toutes un nouveau nom. La [[secrétairerie d'État]] acquiert un rôle prééminent. La [[préfecture pour les affaires économiques du Saint-Siège]] est créée. De nouveaux organismes apparaissent : trois secrétariats ([[Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens|pour l'unité des chrétiens]], [[Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux|pour les non-chrétiens]], pour les non-croyants) ainsi que le [[conseil pontifical pour les laïcs|conseil des laïcs]] et la [[conseil pontifical Justice et Paix|commission pontificale « Justice et Paix »]].

{{article détaillé|Réforme de la curie romaine sous le pape Paul VI{{!}}Réforme de la curie romaine sous le pape {{noble-|Paul VI}}}}

===== Réforme du pape {{noble-|Jean-Paul II}} =====
À son tour, le {{date-|28 juin 1988}}, par la [[constitution apostolique]] ''[[Pastor Bonus]]''<ref>[http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/apost_constitutions/documents/hf_jp-ii_apc_19880628_pastor-bonus-index_lt.html {{la}} Constitution apostolique ''Pastor bonus'' sur le site du Vatican.]</ref>, {{noble|Jean-Paul II}} réforme légèrement la Curie romaine pour prendre surtout en compte la promulgation du [[code de droit canonique de 1983]]. Les [[conseil pontifical|conseils pontificaux]] deviennent des [[dicastères]] à part entière et des [[commission pontificale|commissions pontificales]] deviennent autonomes. Par la suite, trois modifications ont été opérées par {{noble|Jean-Paul II}}. Le {{date-|2 juillet 1988}}, le [[motu proprio]] ''[[Ecclesia Dei]]''<ref>[http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/motu_proprio/documents/hf_jp-ii_motu-proprio_02071988_ecclesia-dei_fr.html Motu proprio ''Ecclesia Dei'' sur le site du Vatican.]</ref> crée la commission du même nom. Le {{date-|25 mars 1993}}, le [[motu proprio]] ''Inde a Pontificatus''<ref>[http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/motu_proprio/documents/hf_jp-ii_motu-proprio_25031993_inde-a-pontificatus_fr.html Motu proprio ''Inde a Pontificatus'' sur le site du Vatican.]</ref> réunit le [[Conseil pontifical pour la culture|conseil pontifical de la Culture]] et le conseil pontifical pour le dialogue avec les non-croyants. Le {{date-|30 septembre 1994}}, le [[bureau central du travail du Siège apostolique]] reçoit ses statuts définitifs<ref>[http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/motu_proprio/documents/hf_jp-ii_motu-proprio_30091994_labour-office_it.html (it) Motu proprio ''La Sollecitudine'' sur le site du Vatican.]</ref>.

===== Réforme du pape {{noble-|Benoît XVI}} =====
Le pape {{noble|Benoît XVI}} modifie aussi l'organisation de la Curie romaine. Le {{date-|2 juillet 2009}}, par le [[motu proprio]] [[Ecclesiae unitatem]]<ref>[http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/apost_letters/documents/hf_ben-xvi_apl_20090702_ecclesiae-unitatem_fr.html Motu proprio ''Ecclesiae unitatem'' sur le site du Vatican.]</ref>, la [[commission pontificale Ecclesia Dei|commission pontificale ''Ecclesia Dei'']] est rattachée à la [[congrégation pour la doctrine de la foi]]. Le {{date-|30 décembre 2010}}, l'[[Autorité d'information financière (Vatican)|autorité d'information financière]] est créée<ref>[http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/motu_proprio/documents/hf_ben-xvi_motu-proprio_20101230_attivita-illegali_it.html Motu proprio du {{date-|30 décembre 2010}} sur le site du Vatican.]</ref>. Le {{date-|30 août 2011}}, par le [[motu proprio]] ''Quaerit semper'', certaines compétences sont transférées de la [[congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements]] au [[Rote romaine|tribunal de la Rote romaine]]<ref>[http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/motu_proprio/documents/hf_ben-xvi_motu-proprio_20110830_quaerit-semper_fr.html motu proprio ''Quaerit semper'' sur le site du Vatican.]</ref>. Le {{date-|21 septembre 2012}}, par le [[motu proprio]] ''Ubicumque et semper''<ref>[http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/apost_letters/documents/hf_ben-xvi_apl_20100921_ubicumque-et-semper_fr.html Motu proprio ''Ubicumque et semper'' sur le site du Vatican.]</ref>, le [[conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation]] est créé. Et par les [[motu proprio]] ''Ministrorum institutio''<ref>[http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/motu_proprio/documents/hf_ben-xvi_motu-proprio_20130116_ministrorum-institutio_fr.html Motu proprio ''Ministrorum institutio'' sur le site du Vatican.]</ref> et ''Fides per doctrinam''<ref>[http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/motu_proprio/documents/hf_ben-xvi_motu-proprio_20130116_fides-per-doctrinam_fr.html Motu proprio ''Fides per doctrinam'' sur le site du Vatican.]</ref> du {{date-|16 janvier 2013}}, {{noble|Benoît XVI}} transfère les compétences sur les [[Séminaire (catholicisme)|séminaires]] de la [[congrégation pour l’éducation catholique]] à la [[congrégation pour le clergé]] et pour la [[catéchèse]] de la [[congrégation pour le clergé]] au [[conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation]].

===== Réforme du pape François =====
{{article détaillé|Réforme de la curie romaine sous le pape François}}
Après le pontificat de {{noble|Jean-Paul II}} qui a vu l'appareil curial prendre du poids par rapport au pape malade pendant de longues années, on attend que le pape {{noble-|Benoît XVI}}, fin connaisseur de la Curie pour y avoir travaillé 24 ans, conduise une nouvelle réforme. Il n'en est rien<ref>[http://chiesa.espresso.repubblica.it/dettaglio.jsp?id=152042&fr=y Sandro Magister, « Curie romaine : la réforme qui n'a pas lieu », {{date-|28 juin 2007}} sur le blog chiesa.espresso.repubblica.it.]</ref>. C'est pourquoi, après l'[[Affaire des fuites au Vatican|affaire Vatileaks]], les scandales liés à l'[[institut pour les œuvres de religion]] et le malaise des cardinaux face au gouvernement du [[Cardinal (religion)|cardinal]] [[Tarcisio Bertone]], une demande de réforme s'exprime lors des [[Universi Dominici Gregis#Congrégations générales|congrégations générales]] qui précèdent le [[conclave de 2013]].

Un mois après son élection et suivant l'une des recommandations importantes issues de ces congrégations générales, [[François (pape)|François]] constitue un groupe de travail collégial de cardinaux pour le conseiller dans le gouvernement de l’Église et, plus particulièrement, étudier un projet de réforme de la Curie en révisant la [[constitution apostolique]] ''[[Pastor Bonus]]'' promulguée par {{noble|Jean-Paul II}} en [[1988]]<ref name="Maillard La Croix 13/04/2013">{{article|prénom1=Sébastien |nom1=Maillard |titre= Le pape lance la réforme de la Curie |périodique= [[La Croix]] |jour= 13|mois= avril|année= 2013|url =https://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Le-pape-lance-la-reforme-de-la-Curie-2013-04-13-978374 |consulté le= 2024-2-20}}.</ref>.

Suivant les recommandations de ce conseil, François se livre, pas à pas, à une [[Réforme de la Curie romaine sous le pape François|réforme des structures de la Curie]], touchant en premier lieu ses organes de gestions administrative et financières, ses moyens de communication, puis ses [[dicastère]]s eux-mêmes dans une démarche devant aboutir à la promulgation d'une nouvelle [[constitution apostolique]] régissant la curie<ref>{{article|périodique=Le Figaro|auteur=[[Jean-Marie Guénois]]|date=2022-3-19|consulté le=2024-2-20|url=https://www.lefigaro.fr/actualite-france/vatican-les-quatre-nouveautes-de-la-reforme-de-la-curie-romaine-du-pape-francois-20220319 |titre=Le pape François réforme la curie romaine }}.</ref>.

== Institutions rattachées au Saint-Siège ==
Différents organismes, bien que n'appartenant pas à la Curie romaine, sont rattachés au [[Saint-Siège]] :
* les [[archives apostoliques du Vatican]] ;
* la [[bibliothèque apostolique vaticane]] ;
* la [[Typographie vaticane]]<ref>[https://www.graphiline.com/article/16208/La-Typographie-Vaticane--une-imprimerie-fondee-au-XVIe-siecle La Typographie Vaticane, une imprimerie fondée au {{s-|XVI}}].</ref> ;
* [[l'Osservatore Romano]] ;
* la [[librairie éditrice vaticane]] ;
* la [[fabrique de Saint-Pierre]] ;
* l'[[aumônerie apostolique]] ;
* l'agence AVEPRO (Agence pour l'évaluation et la promotion de la qualité dans les universités et facultés ecclésiastiques)<ref>[https://www.vatican.va/roman_curia/institutions_connected/avepro/index_fr.htm Agence d'évaluation et de promotion].</ref> ;
* l'[[Autorité d'information financière (Vatican)|autorité d'information financière]] ;
* le [[bureau central du travail du Siège apostolique]].

L’[[État de la Cité du Vatican]] est une structure particulière qui comprend entre autres :
* la [[commission pontificale pour l'État de la Cité du Vatican]] ;
* le [[gouvernatorat de l'État de la Cité du Vatican]], dirigé par le président de la Commission pontificale pour l'État de la Cité du Vatican, et dont dépendent la Garde et l’administration des musées et bibliothèques dans les murs.

Il existe aussi onze académies pontificales :
* l'[[académie pontificale des sciences]] ;
* l'[[académie pontificale des sciences sociales]] ;
* l'[[académie pontificale pour la vie]] ;
* l'[[Académie pontificale romaine de saint Thomas d'Aquin et de religion catholique|académie pontificale de saint Thomas d'Aquin]] ;
* l'académie pontificale de théologie<ref>[https://www.vatican.va/content/romancuria/fr/pontificie-accademie/pontificia-academia-theologica.html Académie pontificale de Théologie].</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://fr.zenit.org/2018/01/26/academie-pontificale-de-theologie-une-pensee-croyante-incarnee-et-solidaire/|date=2018-1-26|consulté le=2024-2-10|site=fr.zenit.org|titre= Académie pontificale de théologie : une pensée croyante, incarnée et solidaire}}.</ref> ;
* l'académie pontificale de l'Immaculée Conception<ref>{{lien web|url=https://fr.zenit.org/2002/12/08/salutation-de-jean-paul-ii-a-l-academie-pontificale-de-immaculee/|date=2002-12-08|consulté le=2024-2-20|site=fr.zenit.org|titre= Salutation de {{noble-|Jean-Paul II}} à l'Académie pontificale de Immaculée}}.</ref> ;
* l'[[académie pontificale mariale internationale]] ;
* l'[[académie pontificale des beaux-arts et des lettres des virtuoses au Panthéon]] ;
* l'[[académie pontificale romaine d'archéologie]] ;
* l'[[académie pontificale pour le culte des martyrs]] ;
* l'[[académie pontificale de la latinité]].


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{crédit d'auteurs|interne|Curie romaine}}
{{Références}}
{{Références}}


== Annexes ==
== Annexes ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* [[Yves Bruley]], ''Histoire de la papauté'', Éditions C.L.D., 2008
* Joël-Benoît d'Onorio, ''Le Pape et le gouvernement de l'Église'', Paris, Tardy, 1992
* {{ouvrage|auteur1=[[Joseph Famerée]]|auteur2=[[Gilles Routhier]]|titre=Penser la réforme de l’Église|éditeur=Les éditions du Cerf|année=2021|pages=197|isbn=978-2-2041-4054-6}}
* [[François Jankowiak]], ''[http://publications.ecole-francaise.it/cgi-bin/ecole-francaise/details.cgi?address=&request=%25281%253d1003%2520%25204%253d2%2520%2522Jankowiak%2522%2529%2520&visrequest=%253cspan%2520class%253dvisrequestuse%253eAuteur%253c%252fspan%253e%253d%2520%2522%253cspan%2520class%253dvisrequestval%253eJankowiak%2520%253c%252fspan%253e%2522&listrequest=&database=&item=4&format=&previous=&sort=1003+4+31&template=&stateless= La Curie romaine de {{noble-|Pie IX}} à {{noble-|Pie X}}, le gouvernement central de l'Église et la fin des États pontificaux]'', [[École française de Rome]], 2007
* [[Patrick Levaye]], ''Géopolitique du catholicisme'', Éditions Ellipses, 2007, {{ISBN|2-7298-3523-7}}
* [[Patrick Levaye]], ''Géopolitique du catholicisme'', Éditions Ellipses, 2007, {{ISBN|2-7298-3523-7}}
* [[Philippe Levillain]] et François-Charles Uginet, ''Le Vatican ou les frontières de la grâce'', Paris, [[Calmann-Lévy]], 1992
* [[Philippe Levillain]] et François-Charles Uginet, ''Le Vatican ou les frontières de la grâce'', Paris, [[Calmann-Lévy]], 1992
* Joël-Benoît d'Onorio ''Le pape et le gouvernement de l'Église'', Fleurus/Tardy, 1992
* [[Paul Poupard]] :
** ''Connaissance du Vatican'', [[Éditions Beauchesne|Beauchesne]], 1974
* [[Paul Poupard]], ''Connaissance du Vatican'', [[Éditions Beauchesne|Beauchesne]], 1974
** ''Le Vatican'', PUF, coll. « Que sais-je ? », 1994
* [[Paul Poupard]], ''Le Vatican'', PUF, coll. « Que sais-je ? », 1994
* {{ouvrage|auteur=Jules Simier|titre=La Curie Romaine|sous-titre=Notes historiques et canoniques d'après la Constitution « Sapienti Consilio » et les autres Documents Pontificaux|éditeur=Nabu Press|année=2011|pages=276|isbn=978-1-2462-5827-1}}
* [[Yves Bruley]], ''Histoire de la papauté'', Éditions C.L.D., 2008


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Réforme de la curie romaine sous le pape Paul VI]]
* [[Réforme de la curie romaine sous le pape Paul VI|Réforme de la curie romaine sous le pape {{noble-|Paul VI}}]]
* [[Chronologie de la Curie sous Benoît XVI|Chronologie de la Curie sous {{noble-|Benoît XVI}}]]
* [[Réforme de la curie romaine sous le pape François]]
* [[Réforme de la curie romaine sous le pape François]]
* [[Vatican Observatory Research Group|VORG]]


=== Liens externes ===
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Dernière version du 23 novembre 2024 à 15:39

Curie romaine
Situation
Type Théocratie hiérarchique
Primauté pontificale Saint-Siège
(composé du pape et de la Curie romaine)
Langue Latin
et langues vernaculaires
Organisation
Membres Évêques et prélats
Magistère de l'Église Collège épiscopal
Diocèses et Églises particulières Ordinaires locaux
Instituts de vie consacrée et Sociétés de vie apostolique Chapitres et modérateurs

Site web http://www.vatican.va

La Curie romaine (en latin : Romana Curia) est l'ensemble des institutions administratives du Saint-Siège et l'organe central du gouvernement de l'Église catholique. Placée sous la primauté pontificale de l'évêque de Rome, elle est au service du pape, successeur de Pierre, et des évêques, successeurs des apôtres.

La structure et l'organisation des responsabilités au sein de la Curie sont régies par la constitution apostolique Praedicate evangelium, publiée par le pape François le et appliquée à partir du .

État ecclésiastique

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Pouvoir de gouvernement

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« Au pouvoir de gouvernement qui dans l'Église est vraiment d'institution divine et est encore appelé pouvoir de juridiction, sont aptes, selon les dispositions du droit, ceux qui ont reçu l'ordre sacré. À l'exercice de ce pouvoir, les fidèles laïcs peuvent coopérer selon le droit »[1].

« Dans le pouvoir de gouvernement, on distingue les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Le pouvoir législatif doit s'exercer selon les modalités prescrites par le droit ; celui qu'un législateur inférieur à l'autorité suprême détient dans l'Église ne peut être délégué validement sauf autre disposition expresse du droit ; une loi contraire au droit supérieur ne peut être validement portée par un législateur inférieur. Le pouvoir judiciaire que possèdent les juges ou les collèges judiciaires doit être exercé selon les modalités prescrites par le droit ; il ne peut être délégué si ce n'est pour accomplir les actes préparatoires à un décret ou à une sentence. En ce qui concerne l'exercice du pouvoir exécutif, les dispositions des canons (numéros 136 à 144) seront observées[2]. »

Offices ecclésiastiques

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« Un office ecclésiastique est toute charge constituée de façon stable par disposition divine ou ecclésiastique pour être exercée en vue d'une fin spirituelle. Les obligations et les droits propres à chaque office ecclésiastique sont déterminés par le droit qui le constitue ou par le décret de l'autorité compétente qui, tout ensemble, le constitue et le confère »[3].

Dispositions normatives

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Les actes administratifs ou juridiques peuvent être énoncés en plusieurs variantes ou sous-classes, mais comprennent en général : lois, coutumes, décrets, instructions, préceptes, rescrits, privilèges, dispenses, statuts et règlements.

Communications publiques

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À la suite du Synode des évêques, qui eut lieu en et porta sur le thème de l'Eucharistie, le pontife romain Benoît XVI promulgua, en 2007, l'exhortation apostolique Sacramentum Caritatis, par laquelle il recommanda l'usage de la langue latine dans les célébrations liturgiques internationales :

« Je pense en ce moment, en particulier, aux célébrations qui ont lieu durant des rencontres internationales, aujourd'hui toujours plus fréquentes. Pour mieux exprimer l'unité et l'universalité de l'Église, je voudrais recommander ce qui a été suggéré par le Synode des évêques, en harmonie avec les directives du concile Vatican II : excepté les lectures, l'homélie et la prière des fidèles, il est bon que ces célébrations soient en langue latine ; et donc que soient récitées en latin les prières les plus connues de la tradition de l'Église et éventuellement que soient exécutés des pièces de chant grégorien. De façon plus générale, je demande que les futurs prêtres, dès le temps du séminaire, soient préparés à comprendre et à célébrer la Messe en latin, ainsi qu'à utiliser des textes latins et à utiliser le chant grégorien ; on ne négligera pas la possibilité d'éduquer les fidèles eux-mêmes à la connaissance des prières les plus communes en latin, ainsi qu'au chant en grégorien de certaines parties de la liturgie[4]. »

À l'échelle de l'Église universelle, de même que le latin est-il langue liturgique et juridique, l'italien est langue véhiculaire du diocèse de Rome et du Vatican, alors que le français est langue de la diplomatie du Saint-Siège et l'allemand, de la Garde suisse pontificale. Ainsi, toutes langues de l'écoumène, telles que l'anglais et l'espagnol, utilisées en lieu et place d'une des langues officielles nommées précédemment deviennent vernaculaires pour les fonctions et les offices auxquels elles contribuent provisoirement.

Autorité suprême de l'Église

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Pontife romain

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Successeur du Prince des apôtres, « [l'Évêque] de l'Église de Rome, en qui demeure la charge que le Seigneur a donnée d'une manière singulière à Pierre, premier des Apôtres, et qui doit être transmise à ses successeurs, est le chef du Collège des Évêques, Vicaire du Christ et Pasteur de l'Église tout entière sur cette terre; c'est pourquoi il possède dans l'Église, en vertu de sa charge, le pouvoir ordinaire, suprême, plénier, immédiat et universel qu'il peut toujours exercer librement[5]. »

Serviteur des serviteurs de Dieu, le pontife romain se sert habituellement de la Curie romaine — avec laquelle il constitue le Saint-Siège« pour traiter les affaires de l'Église tout entière, et pour accomplir sa fonction en son nom et sous son autorité pour le bien et le service des Églises »[6].

Collège des évêques

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« Le Collège des Évêques […] est lui aussi en union avec son chef et jamais sans lui, sujet du pouvoir suprême et plénier sur l'Église tout entière »[7].

Synode des évêques

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« Le Synode des évêques est la réunion des évêques qui, choisis des diverses régions du monde, se rassemblent à des temps fixés afin de favoriser l'étroite union entre le Pontife Romain et les Évêques et d'aider de ses conseils le Pontife Romain pour le maintien et le progrès de la foi et des mœurs, pour conserver et affermir la discipline ecclésiastique, et aussi afin d'étudier les questions concernant l'action de l'Église dans le monde »[8].

Collège des cardinaux

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Princes de l'Église, « [les] Cardinaux de la Sainte Église Romaine constituent un Collège particulier auquel il revient de pourvoir à l'élection du Pontife Romain selon le droit particulier ; les Cardinaux assistent également le Pontife Romain en agissant collégialement quand ils sont convoqués en corps pour traiter de questions de grande importance, ou individuellement, à savoir par les divers offices qu'ils remplissent en apportant leur concours au Pontife Romain surtout dans le soin quotidien de l'Église tout entière »[9].

Légats et nonces apostoliques

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Souverain de l'État de la Cité du Vatican, « le Pontife Romain a le droit inné et indépendant de nommer des Légats et de les envoyer auprès des Églises particulières dans les diverses nations ou régions, ou en même temps auprès des États et Autorités publiques, ainsi que de les transférer et de les rappeler, en respectant cependant les règles du droit international en ce qui regarde l'envoi et le rappel des Légats accrédités auprès des États. Aux Légats du Pontife Romain est commis l'office de représenter le Pontife Romain lui-même de façon stable auprès des Églises particulières ou encore auprès des États et des Autorités publiques auprès de qui ils sont envoyés. […] La charge principale du Légat pontifical est de rendre toujours plus solides et efficaces les liens d'unité qui existent entre le Siège Apostolique et les Églises particulières »[10].

Églises particulières

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« Les Évêques qui d'institution divine succèdent aux Apôtres par l'Esprit Saint qui leur est donné sont constitués Pasteurs dans l'Église pour être, eux-mêmes, maîtres de doctrine, prêtres du culte sacré et ministres de gouvernement. Par la consécration épiscopale elle-même, les Évêques reçoivent avec la charge de sanctifier, celles d'enseigner et de gouverner, mais en raison de leur nature, ils ne peuvent les exercer que dans la communion hiérarchique avec le chef et les membres du Collège »[11].

Chaque diocèse est une portion de l'Église universelle et gouverné par un évêque, monarque en sa curie diocésaine et archétype du prélat. En plus d'un presbytérium qui collabore à sa mission de pasteur, au nombre des organes assistant l'évêque se trouvent un conseil presbytéral, un collège des consulteurs ainsi qu'un conseil pastoral, et, selon le cas, un chapitre de chanoines ou un synode diocésain.

Les diocèses peuvent être regroupés en province ecclésiastique à la tête de laquelle se trouve un archevêque métropolitain et un concile provincial réunissant les évêques suffragants, en région ecclésiastique à la tête de laquelle se trouve une assemblée d'évêques ou en nation dont les Églises particulières coordonnent leur action sous les prérogatives honorifiques d'un primat et la charge pastorale d'une conférence épiscopale.

Les diocèses sont subdivisés en parties distinctes, les paroisses, à la tête desquelles se trouve un curé qui peut être assisté d'une équipe pastorale. Les paroisses peuvent être regroupées en vicariat forain.

Autres Églises particulières

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Sont assimilés aux diocèses la prélature territoriale, l'abbaye territoriale, le vicariat apostolique, la préfecture apostolique et l'administration apostolique.

Instituts de vie consacrée et sociétés de vie apostolique

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« Les Supérieurs et les chapitres des instituts (de vie consacrée) ont sur les membres le pouvoir défini par le droit universel et par les constitutions. Cependant, dans les instituts religieux cléricaux de droit pontifical, ils possèdent en outre le pouvoir ecclésiastique de gouvernement tant au for externe qu'au for interne »[12].

« Le gouvernement de la société (de vie apostolique) est déterminé par les constitutions en observant selon la nature de chaque société les canons 617-633 »[13].

Associations de fidèles

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« Toutes les associations publiques ou privées, quels que soient leurs titres ou leurs noms, auront leurs statuts, par lesquels sont définis le but ou l'objet social de l'association, le siège, le gouvernement et les conditions requises pour en faire partie, et sont déterminés les modes d'action, compte tenu des besoins ou de l'utilité de temps et de lieux. […] Toutes les associations de fidèles sont soumises à la vigilance de l'autorité ecclésiastique compétente, à laquelle il appartient d'avoir soin que l'intégrité de la foi (chrétienne) et des mœurs y soit préservée, et de veiller à ce que des abus ne se glissent pas dans la discipline ecclésiastique ; c'est donc le devoir et le droit de l'autorité compétente d'exercer la vigilance selon le droit et les statuts ; les associations sont encore soumises au gouvernement de cette même autorité »[14], c'est-à-dire le Saint-Siège et, s'il y a lieu, l'Ordinaire local.

Curie romaine

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La curie romaine est l'ensemble des dicastères et autres organismes du Saint-Siège qui assistent le pape dans sa mission de pasteur suprême de l'Église catholique. Elle peut être vue comme le gouvernement central de l'Église.

Secrétairerie d'État

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Le plus important des dicastères est la Secrétairerie d'État, présidée par un cardinal appelé secrétaire d'État.

Elle est notamment chargée de la diplomatie du Saint-Siège. Depuis 1988, la Secrétairerie est divisée en deux sections :

  • la section pour les Affaires générales ;
  • la section pour les Relations avec les États (équivalent d'un ministère des Affaires étrangères), dans laquelle s'est fondu le Conseil pour les affaires publiques de l'Église.

Congrégations romaines

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Les autres principaux dicastères sont les neuf congrégations romaines :

Secrétariats, conseils et autres dicastères

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Jusqu'en 2014, le gouvernement de l’Église, était constitué, en plus des congrégations, par des conseils pontificaux. La réforme de la curie engagée par le pape François a modifié cette structure en supprimant certains de ces conseils et en voyant l'apparition de secrétariat et de dicastères n'appartenant pas aux catégories traditionnelles.

L'Église catholique dispose aussi d'un certain nombre de tribunaux :

Autres organismes de la Curie romaine

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Bien que n'ayant pas rang de dicastère, d'autres organismes appartiennent de droit à la Curie romaine. L'annuaire pontifical en donne une liste qui distingue quatre organismes plus ou moins anciens, différentes commissions ou comités, la garde suisse pontificale et l'ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem.

Commissions ou comité pontificaux :

Histoire de la Curie

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Dérivé du volsque « covehria » (assemblée), le terme latin « curia » désigne depuis l'Antiquité romaine une des divisions du corps civique romain (les « curies »), réparti en phratries et curies, puis le lieu de leur rassemblement, finalement le siège du Sénat romain et le Sénat lui-même. Ce terme signifie par extension, dans toute la société médiévale occidentale la cour ou l'ensemble d'une administration civile ou ecclésiastique (Curie impériale, Curie épiscopale, etc.)[15]. Ce n'est qu'en 1089 qu'apparaît pour la première fois l'expression de Curie romaine dans un document du pape Urbain II[16]. Le sens du mot se restreint, dans la période moderne et contemporaine, pour désigner par excellence les dicastères et organismes au service de l'exercice du pouvoir pontifical romain.

Consistoires et congrégations temporaires

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Comme tout évêque, le pape, évêque de Rome, est entouré d'un collège de prêtres. Il les réunit pour former des conseils pour diriger son diocèse. Sa fonction ayant aussi une vocation étendue à l'Église universelle, pour les sujets graves touchant à celle-ci, il s'entoure des conseils des cardinaux. En dehors de ces consistoires, qui traitent de sujets généraux, le pape met en place des réunions (congrégations) cardinalices spécialisées sur tel ou tel sujet. Ces congrégations, d'abord à mandat temporaire, prennent de plus en plus d'importance et de stabilité. Peu à peu, les consistoires perdent de leur efficacité et ne deviennent plus que des réunions d'apparat. Le vrai travail se fait au sein des congrégations.

Réformes permanentes

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Depuis la papauté d'Avignon jusqu'au concile de Trente, l'ensemble de la société civile et ecclésiastique a fait de la réforme de la Curie romaine une question ouverte permanente. L'exigence de cette réforme devient l'enjeu de pratiquement chaque élection pontificale - sans parler des conciles de Bâle et de Constance - jusqu'au concile de Trente. À chaque élection, les candidats promettaient à leurs pairs (et aux puissances temporelles), souvent même par écrit, des réformes de la Curie (surtout administratives et fiscales) qu'ils mettaient ensuite en œuvre avec plus ou moins de bonheur en nommant des commissions et ou en prenant des mesures qui n'ont jamais été considérées comme efficaces ou suffisantes[17].

Les congrégations romaines permanentes

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Le , par la bulle Licet ab initio, le pape Paul III créé la première congrégation romaine permanente, la Sacrée congrégation de l'inquisition romaine et universelle, ancêtre de l'actuelle congrégation pour la doctrine de la foi pour lutter contre le protestantisme et les autres hérésies. Puis, la suite du concile de Trente, d'autres congrégations sont créées sur ce modèle : congrégation pour l'interprétation du concile (1564), congrégation de l'Index (1571), congrégation du cérémonial (1572).

Le , par la bulle Immensa aeterni Dei, le pape Sixte V organise l'ensemble de la Curie romaine. Il crée quinze congrégations : six ont un champ d'action purement romain, les neuf autres ont une vocation universelle. Ces congrégations fonctionnent comme des ministères, chacune dans un champ d'action particulier, et sont titulaires de l'autorité déléguée par le pape.

Réforme du pape Pie X

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Après trois siècles de fonctionnement sans changements majeurs, la perte des États pontificaux, en 1870, entraîne une grande réforme. En effet, tous les organes qui veillaient à l'administration temporelle de ces états perdent leur raison d'être. C'est ainsi que le , par la constitution apostolique Sapienti consilio, le pape Pie X réduit le nombre de congrégations de vingt à onze. Il conserve, en outre, trois tribunaux et cinq bureaux.

Réformes après le second concile du Vatican

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Réforme du pape Paul VI
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Le second concile du Vatican avait souhaité, dans son décret Christus Dominus, une nouvelle organisation de la Curie romaine : « Les Pères du saint concile souhaitent que ces dicastères […] soient soumis à une nouvelle organisation plus en rapport avec les besoins des temps, des pays et des rites, notamment en ce qui concerne leur nombre, leur dénomination, leur compétence, leurs méthodes propres de travail et la coordination de leurs travaux »[18]. De plus, les Pères du concile précisent qu'ils souhaitent que des évêques diocésains et des laïcs soient appelés à participer aux travaux des dicastères[19]. Pour faire droit à ces demandes, le 15 août 1967, par la constitution apostolique Regimini Ecclesiae Universae[20], le pape Paul VI réorganise profondément la Curie romaine. Les congrégations passent de douze à neuf et reçoivent toutes un nouveau nom. La secrétairerie d'État acquiert un rôle prééminent. La préfecture pour les affaires économiques du Saint-Siège est créée. De nouveaux organismes apparaissent : trois secrétariats (pour l'unité des chrétiens, pour les non-chrétiens, pour les non-croyants) ainsi que le conseil des laïcs et la commission pontificale « Justice et Paix ».

Réforme du pape Jean-Paul II
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À son tour, le , par la constitution apostolique Pastor Bonus[21], Jean-Paul II réforme légèrement la Curie romaine pour prendre surtout en compte la promulgation du code de droit canonique de 1983. Les conseils pontificaux deviennent des dicastères à part entière et des commissions pontificales deviennent autonomes. Par la suite, trois modifications ont été opérées par Jean-Paul II. Le , le motu proprio Ecclesia Dei[22] crée la commission du même nom. Le , le motu proprio Inde a Pontificatus[23] réunit le conseil pontifical de la Culture et le conseil pontifical pour le dialogue avec les non-croyants. Le , le bureau central du travail du Siège apostolique reçoit ses statuts définitifs[24].

Réforme du pape Benoît XVI
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Le pape Benoît XVI modifie aussi l'organisation de la Curie romaine. Le , par le motu proprio Ecclesiae unitatem[25], la commission pontificale Ecclesia Dei est rattachée à la congrégation pour la doctrine de la foi. Le , l'autorité d'information financière est créée[26]. Le , par le motu proprio Quaerit semper, certaines compétences sont transférées de la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements au tribunal de la Rote romaine[27]. Le , par le motu proprio Ubicumque et semper[28], le conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation est créé. Et par les motu proprio Ministrorum institutio[29] et Fides per doctrinam[30] du , Benoît XVI transfère les compétences sur les séminaires de la congrégation pour l’éducation catholique à la congrégation pour le clergé et pour la catéchèse de la congrégation pour le clergé au conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation.

Réforme du pape François
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Après le pontificat de Jean-Paul II qui a vu l'appareil curial prendre du poids par rapport au pape malade pendant de longues années, on attend que le pape Benoît XVI, fin connaisseur de la Curie pour y avoir travaillé 24 ans, conduise une nouvelle réforme. Il n'en est rien[31]. C'est pourquoi, après l'affaire Vatileaks, les scandales liés à l'institut pour les œuvres de religion et le malaise des cardinaux face au gouvernement du cardinal Tarcisio Bertone, une demande de réforme s'exprime lors des congrégations générales qui précèdent le conclave de 2013.

Un mois après son élection et suivant l'une des recommandations importantes issues de ces congrégations générales, François constitue un groupe de travail collégial de cardinaux pour le conseiller dans le gouvernement de l’Église et, plus particulièrement, étudier un projet de réforme de la Curie en révisant la constitution apostolique Pastor Bonus promulguée par Jean-Paul II en 1988[32].

Suivant les recommandations de ce conseil, François se livre, pas à pas, à une réforme des structures de la Curie, touchant en premier lieu ses organes de gestions administrative et financières, ses moyens de communication, puis ses dicastères eux-mêmes dans une démarche devant aboutir à la promulgation d'une nouvelle constitution apostolique régissant la curie[33].

Institutions rattachées au Saint-Siège

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Différents organismes, bien que n'appartenant pas à la Curie romaine, sont rattachés au Saint-Siège :

L’État de la Cité du Vatican est une structure particulière qui comprend entre autres :

Il existe aussi onze académies pontificales :

Notes et références

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  1. Cf. C.I.C., can. 129, § 1-2.
  2. Cf. C.I.C., can. 135, § 1.
  3. Cf. C.I.C., can. 145.
  4. Cf. Benoît XVI, Exhortation apostolique post-synodale Sacramentum Caritatis (2007), § 62.
  5. Cf. C.I.C., can. 331.
  6. Cf. C.I.C., can. 360.
  7. Cf. C.I.C., can. 336.
  8. Cf. C.I.C., can. 342.
  9. Cf. C.I.C., can. 349.
  10. Cf. C.I.C., can. 362-364.
  11. Cf. C.I.C., can. 375, § 1-2.
  12. Cf. C.I.C., can. 596, § 1-2.
  13. Cf. C.I.C., can. 734.
  14. Cf. C.I.C., can. 304, § 1 et can. 305, § 1.
  15. http://ducange.enc.sorbonne.fr/curia "1-12 curia » (par les Bénédictins de St. Maur, 1733–1736), dans du Cange, et al., Glossarium mediae et infimae latinitatis, éd. augm., Niort : L. Favre, 1883‑1887, t. 2, col. 665a.
  16. Christophe Dickès (dir.), Dictionnaire du Vatican et du Saint-Siège, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1120 p. (ISBN 978-2-221-11654-8 et 2-221-11654-2), p. 358.
  17. Louis Pastor, Histoire des papes depuis le Moyen-Âge, Paris, 1925, t. 1-11 passim
  18. Décret Christus Dominus, n°9.
  19. Décret Christus Dominus, no 10.
  20. (la) Constitution apostolique Regimini Ecclesiae Universae sur le site du Vatican.
  21. (la) Constitution apostolique Pastor bonus sur le site du Vatican.
  22. Motu proprio Ecclesia Dei sur le site du Vatican.
  23. Motu proprio Inde a Pontificatus sur le site du Vatican.
  24. (it) Motu proprio La Sollecitudine sur le site du Vatican.
  25. Motu proprio Ecclesiae unitatem sur le site du Vatican.
  26. Motu proprio du sur le site du Vatican.
  27. motu proprio Quaerit semper sur le site du Vatican.
  28. Motu proprio Ubicumque et semper sur le site du Vatican.
  29. Motu proprio Ministrorum institutio sur le site du Vatican.
  30. Motu proprio Fides per doctrinam sur le site du Vatican.
  31. Sandro Magister, « Curie romaine : la réforme qui n'a pas lieu », sur le blog chiesa.espresso.repubblica.it.
  32. Sébastien Maillard, « Le pape lance la réforme de la Curie », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  33. Jean-Marie Guénois, « Le pape François réforme la curie romaine », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  34. La Typographie Vaticane, une imprimerie fondée au XVIe siècle.
  35. Agence d'évaluation et de promotion.
  36. Académie pontificale de Théologie.
  37. « Académie pontificale de théologie : une pensée croyante, incarnée et solidaire », sur fr.zenit.org, (consulté le ).
  38. « Salutation de Jean-Paul II à l'Académie pontificale de Immaculée », sur fr.zenit.org, (consulté le ).

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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