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[[File:Jehan de bellegambe.JPG|thumb|right|Jehan Bellegambe par A. Preux, 1862]]


'''Jehan Bellegambe''' ou '''Jean Bellegambe''' (ou même '''Belgamb''' ou '''Belganb''') ([[Douai]], [[1470]] – Douai, [[1534]]) est un peintre flamand surnommé le ''Maître des couleurs'' pour la transparence et le jeu de ses couleurs.
'''Jehan Bellegambe''' ou '''Jean Bellegambe''' (ou même '''Belgamb''' ou '''Belganb''') ([[Douai]], vers [[1470]] – Douai, vers [[1534]]) est un peintre flamand surnommé le ''Maître des couleurs'' pour la transparence et le jeu de ses couleurs.


[[Douai]] est à cette époque une des plus grandes villes du [[comté de Flandre]].
[[Douai]] est à cette époque une des plus grandes villes du [[comté de Flandre]].


==Biographie==
==Biographie==
[[Fichier:Jehan Bellegambe - Le Cellier Triptych.jpg|thumb|left|upright 1|''Retable du triptyque du Cellier'' (1508, détail), [[New York]], [[Metropolitan Museum of Art]].]]
Fils d'un premier mariage de Georges Bellegambe, cayelier, demeurant rue Fosset-Maugart<ref name="APreux">A. Preux (voir bibliographie)</ref>, ''Jehan de Bellegambe'' possédait en 1528 une maison au coin des rues de la Cloris et du Palais.


Fils d'un premier mariage de Georges Bellegambe, artisan spécialisé dans les métiers du bois, demeurant à Douai rue Fosset-Maugart<ref name="APreux">A. Preux (voir bibliographie)</ref>, dans un quartier où résidaient des peintres, des tapissiers et des verriers, Jehan de Bellegambe est élevé dans une famille aisée, dans un milieu d'artisans et d'artistes. On ne sait rien de ses années de formation, mais, selon Françoise Baligand, {{citation|l’analyse de sa peinture laisse supposer qu’il s’est formé à [[Valenciennes]] auprès de [[Simon Marmion]] ou [[Jan Provost]] et qu’il a connu les maîtres de [[Bruges]], [[Tournai]] et [[Anvers]]}}<ref>Françoise Baligand, ''Catalogue du musée de la Chartreuse, Douai, 1999, p.38</ref>.
Il est appelé ''Jehan Bellegambe l'ancien'' pour le distinguer de ses descendants également peintre au même prénom<ref name="APreux"/>.


L'acte le plus ancien où il est mentionné date de 1504. À cette époque, il est déjà marié à Marguerite Lemaire, fille d'une famille de riches marchands d’huile et de blé, avec laquelle il aura cinq enfants. En 1506, il acquiert une maison au 7 de la rue Saint-Pierre où il installe son atelier qui emploie des compagnons et des apprentis pour le seconder.
Son nom s'écrit tantôt ''Bellegambe'', ''Belgambe'' ou ''Belganb''.


Surnommé le « [[Maîtres anonymes|Maître des couleurs]] », il a peint de nombreux tableaux religieux, triptyques, [[polyptyque]]s dont les principaux sont conservés à [[Douai]], [[Arras]], [[Aix (Nord)|Aix]], [[Lille]], [[Saint-Pétersbourg]] et [[Chicago]].
Jehan Bellegambe effectue toute sa carrière dans sa ville natale. Il reçoit des commandes de la ville de Douai, de grandes familles échevinales et de la plupart des plus grandes institutions religieuses de la région. Il entretient notamment des relations étroites et suivies avec les plus hautes autorités ecclésiastiques régionales, les églises de Douai, la cathédrale de Cambrai, les abbayes de Flines, de Marchiennes et d'Anchin faisant appel à lui pour leurs travaux de décoration. Surnommé le « [[Maîtres anonymes|Maître des couleurs]] », il peint ainsi de nombreux tableaux religieux, triptyques, [[polyptyque]]s dont les principaux sont conservés à [[Douai]], [[Arras]], [[Lille]], [[Saint-Pétersbourg]], [[Chicago]] et [[New York]]. Il possédait, en 1528, une maison au coin des rues de la Cloris et du Palais{{sfn|Wauters|1866}}.


Appelé ''Jehan Bellegambe l'ancien'', pour le distinguer de ses descendants également peintres au même prénom<ref name="APreux"/>, son nom s'écrit tantôt ''Bellegambe'', ''Belgambe'' ou ''Belganb''.
[[Fichier:Jehan Bellegambe - Le Cellier Triptych.jpg|thumb|upright 1|left|Triptyque du Cellier]]

[[Image:Jean de bellambe immaculée conception.JPG|thumb|upright 1|Triptyque de l’''Immaculée Conception'']]
[[Image:Jean de bellambe immaculée conception.JPG|thumb|upright 1|''Triptyque de l'Immaculée Conception'' (1525, détail), [[musée de la Chartreuse de Douai]].]]


==Œuvres==
==Œuvres==
[[Image:Lille Bellegambe triptyque.JPG|thumb|right|Triptyque de la Trinité de Marchiennes]]
[[Image:Lille Bellegambe triptyque.JPG|thumb|Triptyque de la Trinité de Marchiennes (vers 1520), [[palais des beaux-arts de Lille]].]]


* ''Retable triptyque du Cellier'' (1508). Il représente l'abbaye cistercienne de [[Flines-lez-Raches]], la porterie, le chevet et le transept. Le panneau central avec ''La Vierge à l'Enfant'' est conservé au [[Metropolitan Museum of Art]] de New York.
Ses œuvres sont signées d'un [[rébus]]<ref name="APreux" />.
* ''[[Barbe la grande martyre|Sainte Barbe]]'' (1509), huile sur bois, 87 × 29 cm, acquise en 2011 par le [[musée de la Chartreuse de Douai]]. Sainte Barbe, qui devait décorer le volet intérieur gauche d'un petit triptyque portatif, y est reconnaissable à la palme de martyre et à la tour percée de trois fenêtres (allusion à la Trinité) dans laquelle son père l'avait enfermée. L'utilisation de la grisaille montre ici l'intérêt du peintre pour l'art des [[Primitif flamand|primitifs flamands]].
* ''Retable triptyque du Cellier'' (1508). Il représente l'abbaye cistercienne de [[Flines-lez-Raches]], la porterie, le chevet et le transept. Le panneau central avec ''La Vierge à l'Enfant'' est conservé au [[Metropolitan Museum of Art]] de New York.
* ''[[Polyptyque d'Anchin]]'' (vers 1511), constitué de neuf panneaux. Réalisé pour l'[[abbaye d'Anchin]], c'est un ensemble iconographique riche de témoignages. Il a fait l'objet de cinq années de restauration par le département conservation-restauration des musées de France à [[Versailles]]. Il est revenu en exposition le {{date-|6 mars 2007}} au [[musée de la Chartreuse de Douai]].
* ''[[Barbe la grande martyre|Sainte Barbe]]'' (1509), huile sur bois, 87 x 29 cm, acquise en 2011 par le [[musée de la Chartreuse de Douai]]. Sainte Barbe, qui devait décorer le volet intérieur gauche d'un petit triptyque portatif, y est reconnaissable à la palme de martyre et à la tour percée de trois fenêtres (allusion à la Trinité) dans laquelle son père l'avait enfermée. L'utilisation de la grisaille montre ici l'intérêt du peintre pour l'art des [[Primitif flamand|primitifs flamands]].
* ''Retable de Saint [[Adrien de Nicomédie]]'' (1515), peinture à l'huile sur chêne, panneau latéral gauche de hauteur {{Unité|75|cm}} largeur {{Unité|33.5|cm}}, acquis en 1856 et conservé depuis par le [[musée du Louvre]] département des peintures. Le saint est représenté en pied avec cuirasse, de trois-quarts avec épée, sur fond de ville.
* ''Polyptyque d'Anchin'' (vers 1511), constitué de 9 panneaux, il a été réalisé pour l'[[abbaye d'Anchin]], ensemble iconographique riche de témoignages. Il a fait l'objet de cinq années de restauration par le département conservation-restauration des musées de France à [[Versailles]]. Il est revenu en exposition le 6 mars 2007 au [[musée de la Chartreuse de Douai]]<ref>''Jean Bellegambe : le peintre du tableau polyptyque d'Anchin'' par Alphonse Wauters, publié par E. Devroye en 1862 - archivé à l'université Harvard et numérisé par [[Google Books]]</ref>.
* ''La Trinité'' ou ''Triptyque de Marchiennes'' (entre 1513-1518), réplique de la partie centrale du polyptyque d'Anchin exécuté pour l'[[abbaye de Marchiennes]], acquis en 1882 et conservé par le [[palais des beaux-arts de Lille]].
* ''Retable de Saint [[Adrien de Nicomédie]]'' (1515), peinture à l'huile sur chêne, panneau latéral gauche de hauteur {{Unité|75|cm}} largeur {{Unité|33.5|cm}}, acquis en 1856 et conservé depuis par le [[musée du Louvre]] département des peintures. Le saint est représenté en pied avec cuirasse, de trois-quarts avec épée, sur fond de ville.
* ''Triptyque de l'Annonciation'' (vers 1516-1517), conservé au [[musée de l'Ermitage]] de Saint-Pétersbourg. Le donateur agenouillé est [[Guillaume de Bruxelles]], l'[[abbé]] de l'abbaye de Saint-Amand à Valenciennes et de [[Abbaye de Saint-Trond|Saint-Trond]], près de Liège. [[Amand de Maastricht|Saint Amand]] et [[Trudon|saint Trond]] sont représentés sur les volets latéraux.
* ''La Trinité'' ou ''Triptyque de Marchiennes'' (entre 1513-1518), réplique de la partie centrale du polyptyque d'Anchin exécuté pour l'[[abbaye de Marchiennes]], acquis en 1882 et conservé par le [[Palais des beaux-arts de Lille]].
* ''Le sacre de saint Martin'' (1517), peint pour le maître-autel de l'[[église Saint-Martin de Templeuve-en-Pévèle]], actuellement exposé au siège de la Société historique du Pays de Pévèle (SHPP), à Templeuve-en-Pévèle.
* ''Le Triptyque de l'Annonciation'' (vers 1516-1517), conservé au [[musée de l'Ermitage]] de Saint-Pétersbourg. Le donateur agenouillé est [[Guillaume de Bruxelles]], l'[[abbé]] de l'abbaye de Saint-Amand à Valenciennes et de [[Abbaye de Saint-Trond|Saint-Trond]], près de Liège. [[Amand de Maastricht|Saint Amand]] et [[Trudon|Saint Trond]] sont représentés sur les volets latéraux.
* ''[[Sainte Catherine d'Alexandrie]]'' et ''Sainte Barbara'' (1520), conservés à l'[[Art Institute of Chicago]]. Acquisition en 1983 de la collection George F. Harding. Ce sont probablement les deux volets latéraux d'un triptyque.
* ''[[Sainte Catherine d'Alexandrie]]'' et ''Sainte Barbara'' (1520), conservés à l'[[Art Institute of Chicago]]. Acquisition en 1983 de la collection George F. Harding. Ce sont probablement les deux volets latéraux d'un triptyque.
* ''Triptyque du jugement dernier'' (1523), conservé à la [[Gemäldegalerie (Berlin)|Gemäldegalerie]] de [[Berlin]].
*''Le Bain mystique'' (1525), triptyque exécuté pour l'abbé [[Charles Coguin]] peinture à l'huile sur bois, hauteur {{Unité|81|cm}}, avec inscriptions des armes de l'[[abbaye d'Anchin]], acquis en 1882 et conservé par le [[palais des beaux-arts de Lille]]. Restauré en 1921 et 1966.
*''[[Le Bain mystique (triptyque)|Le Bain mystique]]'' (1510-1525), triptyque exécuté pour l'abbé [[Charles Coguin]] peinture à l'huile sur bois, hauteur {{Unité|81|cm}}, avec inscriptions des armes de l'[[abbaye d'Anchin]], acquis en 1882 et conservé par le [[palais des beaux-arts de Lille]]. Restauré en 1921 et 1966.
*''Le Triptyque de l'Immaculée Conception'' (1525), conservé au [[musée de la Chartreuse de Douai]]. Dédié par [[Jean Pottier]], [[échevin]] de Douai depuis 1516, à sa fille Marguerite très malade. Elle désirait être enterrée dans la chapelle des récollets wallons de Douai et utiliser sa dot à la réalisation d'un retable dédié à l'Immaculée Conception. La famille Pottier y est représentée.
*''Triptyque de l'Immaculée Conception'' (1525), conservé au [[musée de la Chartreuse de Douai]]. Le panneau central a disparu. Dédié par [[Jean Pottier]], [[échevin]] de Douai depuis 1516, à sa fille Marguerite très malade. Elle désirait être enterrée dans la chapelle des récollets wallons de Douai et utiliser sa dot à la réalisation d'un retable dédié à l'[[Immaculée Conception]]. La famille Pottier y est représentée.
* ''Le Triptyque de l'Adoration de l'Enfant Jésus'' (vers 1528), conservé au [[musée des beaux-arts d'Arras]].
* ''Triptyque de l'Adoration de l'Enfant Jésus'' (vers 1528), conservé au [[musée des beaux-arts d'Arras]].
* ''Triptyque de la crucifixion'', conservé au [[Museum der bildenden Künste]] de [[Leipzig]].
* ''Triptyque de la Sainte Trinité'', conservé au musée du Colombier, à [[Alès]], dans le Gard.
* ''Triptyque de la Sainte Trinité'', conservé au musée du Colombier, à [[Alès]], dans le Gard.
*''Triptyque Les Apprêts de la Crucifixion,'' conservé au musée des Beaux-Arts d'[[Arras]]<ref>{{Lien web|langue=|titre=Bellegambe Jean - Les Apprêts de la Crucifixion|url=http://moteur.musenor.com/application/moteur_recherche/consultationOeuvre.aspx?idOeuvre=393834|site=Musenor- Association des conservateurs des musées du Nord-Pas-de-Calais|date=|consulté le=}}</ref>.

== Bibliographie ==
[[Fichier:Jehan Bellegambe by Édouard Houssin.jpg|thumb|upright|Buste de Jehan Bellegambe réalisé à la fin du {{s-|19}} par [[Édouard Houssin]].]]
* {{chapitre|titre chapitre=BELLEGAMBE, Jean|titre ouvrage=Biographie nationale de Belgique|année=1866|auteur=Alphonse Wauters|éditeur=Académie Royale de Belgique|lieu=1866|wikisource=Biographie nationale de Belgique/Tome 2/BELLEGAMBE, Jean}}
* A. Preux, « Résurrection d'un grand artiste Jehan Bellegambe de Douai : peintre du retable d'Anchin », ''Extrait des Souvenirs de la Flandre wallonne, livraison de {{date-|juin 1862}}'', éd. de V. Wartelle, 1862 ([https://books.google.com/books?id=pBcpAAAAYAAJ&dq=Jehan+Bellegambe&printsec=frontcover&source=bl&ots=yJqjTGXxLf&sig=fk0YK4hf2_kc31eOaIEStrNtBaw&hl=fr&sa=X&oi=book_result&resnum=4&ct=result extraits])
*''La vie et l'œuvre de Jean Bellegambe'', Lille : L. Quarré, 1890. Texte en ligne disponible sur [http://nordnum.univ-lille.fr/ark:/72505/a011539682529yLnTnX/1016f32bc3 NordNum]
* [[Jules Leroux (écrivain)|Jules Leroux]], ''Jehan Bellegambe'', 1911 Douai<ref>{{fr}} {{BNF|307983486}}</ref>


== Notes et références ==
== Notes et références ==
<references />
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== Liens externes ==
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* {{Autorité}}

* {{Bases art}}
===Bibliographie===
* [http://balat.kikirpa.be/peintres/Detail_notice.php?id=253 ''Bellegambe, Jean''], Dictionnaire des peintres belges
* A. Preux, « Résurrection d'un grand artiste Jehan Bellegambe de Douai : peintre du retable d'Anchinin », ''Extrait des Souvenirs de la Flandre wallonne, livraison de juin 1862'', éd. de V. Wartelle, 1862 ([http://books.google.com/books?id=pBcpAAAAYAAJ&dq=Jehan+Bellegambe&printsec=frontcover&source=bl&ots=yJqjTGXxLf&sig=fk0YK4hf2_kc31eOaIEStrNtBaw&hl=fr&sa=X&oi=book_result&resnum=4&ct=result extraits])
* [[Jules Leroux (écrivain)|Jules Leroux]], ''Jehan Bellegambe'', 1911 Douai<ref>{{fr}} {{BNF|307983486}}</ref>

== Liens externes ==
* {{en}} [http://www.artcyclopedia.com/artists/bellegambe_jean.html Jehan Bellegambe dans Artcyclopedia]
* {{en}} [http://www.artcyclopedia.com/artists/bellegambe_jean.html Jehan Bellegambe dans Artcyclopedia]
* [http://www.insecula.com/oeuvre/O0027697.html ''Sainte Catherine''], Insecula.
* [http://www.insecula.com/oeuvre/O0027697.html ''Sainte Catherine''], sur Insecula.

== Notes et références ==
{{Références}}


{{Portail|Nord-Pas-de-Calais|peinture}}
{{Portail|Nord-Pas-de-Calais|peinture|histoire de l'art}}
{{DEFAULTSORT:Bellegambe, Jehan}}
{{DEFAULTSORT:Bellegambe, Jehan}}
[[Catégorie:Peintre français de la Renaissance]]
[[Catégorie:Peintre flamand (avant 1830)]]
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[[Catégorie:Décès en 1534]]
[[Catégorie:Décès à Douai]]

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Jehan Bellegambe
Jehan Bellegambe d'après un manuscrit de la bibliothèque d'Arras
Naissance
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DouaiVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
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DouaiVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Lieu de travail
Mouvement

Jehan Bellegambe ou Jean Bellegambe (ou même Belgamb ou Belganb) (Douai, vers 1470 – Douai, vers 1534) est un peintre flamand surnommé le Maître des couleurs pour la transparence et le jeu de ses couleurs.

Douai est à cette époque une des plus grandes villes du comté de Flandre.

Retable du triptyque du Cellier (1508, détail), New York, Metropolitan Museum of Art.

Fils d'un premier mariage de Georges Bellegambe, artisan spécialisé dans les métiers du bois, demeurant à Douai rue Fosset-Maugart[1], dans un quartier où résidaient des peintres, des tapissiers et des verriers, Jehan de Bellegambe est élevé dans une famille aisée, dans un milieu d'artisans et d'artistes. On ne sait rien de ses années de formation, mais, selon Françoise Baligand, « l’analyse de sa peinture laisse supposer qu’il s’est formé à Valenciennes auprès de Simon Marmion ou Jan Provost et qu’il a connu les maîtres de Bruges, Tournai et Anvers »[2].

L'acte le plus ancien où il est mentionné date de 1504. À cette époque, il est déjà marié à Marguerite Lemaire, fille d'une famille de riches marchands d’huile et de blé, avec laquelle il aura cinq enfants. En 1506, il acquiert une maison au 7 de la rue Saint-Pierre où il installe son atelier qui emploie des compagnons et des apprentis pour le seconder.

Jehan Bellegambe effectue toute sa carrière dans sa ville natale. Il reçoit des commandes de la ville de Douai, de grandes familles échevinales et de la plupart des plus grandes institutions religieuses de la région. Il entretient notamment des relations étroites et suivies avec les plus hautes autorités ecclésiastiques régionales, les églises de Douai, la cathédrale de Cambrai, les abbayes de Flines, de Marchiennes et d'Anchin faisant appel à lui pour leurs travaux de décoration. Surnommé le « Maître des couleurs », il peint ainsi de nombreux tableaux religieux, triptyques, polyptyques dont les principaux sont conservés à Douai, Arras, Lille, Saint-Pétersbourg, Chicago et New York. Il possédait, en 1528, une maison au coin des rues de la Cloris et du Palais[3].

Appelé Jehan Bellegambe l'ancien, pour le distinguer de ses descendants également peintres au même prénom[1], son nom s'écrit tantôt Bellegambe, Belgambe ou Belganb.

Triptyque de l'Immaculée Conception (1525, détail), musée de la Chartreuse de Douai.
Triptyque de la Trinité de Marchiennes (vers 1520), palais des beaux-arts de Lille.
  • Retable triptyque du Cellier (1508). Il représente l'abbaye cistercienne de Flines-lez-Raches, la porterie, le chevet et le transept. Le panneau central avec La Vierge à l'Enfant est conservé au Metropolitan Museum of Art de New York.
  • Sainte Barbe (1509), huile sur bois, 87 × 29 cm, acquise en 2011 par le musée de la Chartreuse de Douai. Sainte Barbe, qui devait décorer le volet intérieur gauche d'un petit triptyque portatif, y est reconnaissable à la palme de martyre et à la tour percée de trois fenêtres (allusion à la Trinité) dans laquelle son père l'avait enfermée. L'utilisation de la grisaille montre ici l'intérêt du peintre pour l'art des primitifs flamands.
  • Polyptyque d'Anchin (vers 1511), constitué de neuf panneaux. Réalisé pour l'abbaye d'Anchin, c'est un ensemble iconographique riche de témoignages. Il a fait l'objet de cinq années de restauration par le département conservation-restauration des musées de France à Versailles. Il est revenu en exposition le au musée de la Chartreuse de Douai.
  • Retable de Saint Adrien de Nicomédie (1515), peinture à l'huile sur chêne, panneau latéral gauche de hauteur 75 cm largeur 33,5 cm, acquis en 1856 et conservé depuis par le musée du Louvre département des peintures. Le saint est représenté en pied avec cuirasse, de trois-quarts avec épée, sur fond de ville.
  • La Trinité ou Triptyque de Marchiennes (entre 1513-1518), réplique de la partie centrale du polyptyque d'Anchin exécuté pour l'abbaye de Marchiennes, acquis en 1882 et conservé par le palais des beaux-arts de Lille.
  • Triptyque de l'Annonciation (vers 1516-1517), conservé au musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg. Le donateur agenouillé est Guillaume de Bruxelles, l'abbé de l'abbaye de Saint-Amand à Valenciennes et de Saint-Trond, près de Liège. Saint Amand et saint Trond sont représentés sur les volets latéraux.
  • Le sacre de saint Martin (1517), peint pour le maître-autel de l'église Saint-Martin de Templeuve-en-Pévèle, actuellement exposé au siège de la Société historique du Pays de Pévèle (SHPP), à Templeuve-en-Pévèle.
  • Sainte Catherine d'Alexandrie et Sainte Barbara (1520), conservés à l'Art Institute of Chicago. Acquisition en 1983 de la collection George F. Harding. Ce sont probablement les deux volets latéraux d'un triptyque.
  • Triptyque du jugement dernier (1523), conservé à la Gemäldegalerie de Berlin.
  • Le Bain mystique (1510-1525), triptyque exécuté pour l'abbé Charles Coguin peinture à l'huile sur bois, hauteur 81 cm, avec inscriptions des armes de l'abbaye d'Anchin, acquis en 1882 et conservé par le palais des beaux-arts de Lille. Restauré en 1921 et 1966.
  • Triptyque de l'Immaculée Conception (1525), conservé au musée de la Chartreuse de Douai. Le panneau central a disparu. Dédié par Jean Pottier, échevin de Douai depuis 1516, à sa fille Marguerite très malade. Elle désirait être enterrée dans la chapelle des récollets wallons de Douai et utiliser sa dot à la réalisation d'un retable dédié à l'Immaculée Conception. La famille Pottier y est représentée.
  • Triptyque de l'Adoration de l'Enfant Jésus (vers 1528), conservé au musée des beaux-arts d'Arras.
  • Triptyque de la crucifixion, conservé au Museum der bildenden Künste de Leipzig.
  • Triptyque de la Sainte Trinité, conservé au musée du Colombier, à Alès, dans le Gard.
  • Triptyque Les Apprêts de la Crucifixion, conservé au musée des Beaux-Arts d'Arras[4].

Bibliographie

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Buste de Jehan Bellegambe réalisé à la fin du 19e siècle par Édouard Houssin.
  • Alphonse Wauters, « BELLEGAMBE, Jean », dans Biographie nationale de Belgique, 1866, Académie Royale de Belgique, (lire sur Wikisource)
  • A. Preux, « Résurrection d'un grand artiste Jehan Bellegambe de Douai : peintre du retable d'Anchin », Extrait des Souvenirs de la Flandre wallonne, livraison de , éd. de V. Wartelle, 1862 (extraits)
  • La vie et l'œuvre de Jean Bellegambe, Lille : L. Quarré, 1890. Texte en ligne disponible sur NordNum
  • Jules Leroux, Jehan Bellegambe, 1911 Douai[5]

Notes et références

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  1. a et b A. Preux (voir bibliographie)
  2. Françoise Baligand, Catalogue du musée de la Chartreuse, Douai, 1999, p.38
  3. Wauters 1866.
  4. « Bellegambe Jean - Les Apprêts de la Crucifixion », sur Musenor- Association des conservateurs des musées du Nord-Pas-de-Calais
  5. (fr) (BNF 30798348)

Liens externes

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