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| nom = Népomucène Lemercier |
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|lieu de décès=[[Ancien 10e arrondissement de Paris]]}} |
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| image = Lemercier, Népomucène.jpg |
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Louis-Jean-'''Népomucène Lemercier''', né le {{date|21|avril|1771}} à [[Paris]] où il est mort le {{date|7|juin|1840}}, est un [[poète]] et [[dramaturge]] français. |
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== Biographie == |
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| nom de naissance = |
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Népomucène Lemercier, dont le père était secrétaire des commandements après avoir été intendant du [[Louis Alexandre de Bourbon|comte de Toulouse]] et du [[Louis Jean Marie de Bourbon|duc de Penthièvre]], eut pour marraine la [[Marie-Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe|princesse de Lamballe]]. Un accident survenu dans l'enfance le laisse en partie paralysé durant le restant de ses jours. {{Citation|Au sortir de l'enfance, écrit [[Jean-François Ducis]], pour guérir son jeune corps dont la moitié avait été frappée de paralysie, il a passé par toutes les tortures, et il a monté de supplice en supplice dans la sphère supérieure qu'il habite. Il tient dans sa main les rênes de ce corps, il en conduit avec sagesse et fermeté la partie vivante et la partie morte. Dans la partie vivante existe son âme, avec des redoublements d'esprit, une étendue de vues, une audace de conception, qui en font pour moi un phénomène charmant, tandis que la partie morte en fait pour moi un martyr qui m'attendrit, un héros de la douleur qui m'étonne, et c'est tout cela qui m'explique les grandes passions qu'il a inspirées et ressenties, car les femmes ont des yeux pour comprendre et adorer ces prodiges.}} |
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| nom alias = |
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| activité = Poète et auteur dramatique |
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Il est protégé, à ses débuts, par la reine [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]] qui ordonne, alors qu'il n'est âgé que de 17 ans, de créer sa tragédie de ''Méléagre'', qui n'eut toutefois qu'une seule représentation, bien que la pièce, jouée en présence de la reine, de la princesse et de toute la cour, ait été applaudie triomphalement. Mais le jeune homme déclare aux comédiens le lendemain matin : {{Citation|Messieurs, mon succès d'hier m'a beaucoup touché, mais ne m'a pas fait illusion. Ma pièce est une œuvre d'enfant, c'est un enfant que le public a applaudi pour l'encourager; je n'ai qu'une manière de me montrer digne de son indulgence, c'est de ne pas en abuser. De telles bontés ne se renouvellent pas. Je retire mon ouvrage, et je tâcherai que ma seconde tragédie soit plus digne de vos talents.}} |
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| date de naissance = {{date|21|avril|1771}} |
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| lieu de naissance = [[Paris]] |
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| date de décès = {{date|7|juin|1840}} |
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| lieu de décès = [[Paris]] |
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| langue = Français |
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| distinctions = [[Académie française]] ([[1810]]) |
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Louis-Jean-'''Népomucène Lemercier''', né le {{date|21|avril|1771}} à [[Paris]] où il est mort le {{date|7|juin|1840}}, est un poète et auteur dramatique français. |
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Il donne ensuite, en [[1792]], un drame en vers, ''Clarisse Harlowe'', inspiré du roman de [[Samuel Richardson]], qui fait dire que l'auteur n'est « ''pas assez roué pour peindre les roueries'' ». |
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==Biographie== |
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Népomucène Lemercier, dont le père était secrétaire des commandements après avoir été intendant du [[Louis Alexandre de Bourbon|comte de Toulouse]] et du [[Louis Jean Marie de Bourbon|duc de Penthièvre]], eut pour marraine la [[Marie-Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe|princesse de Lamballe]] et fut protégé, à ses débuts, par [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]] qui ordonna, alors qu'il n'était âgé que de 17 ans, de créer sa tragédie de ''Méléagre'', qui n'eut toutefois qu'une seule représentation, bien que la pièce, jouée en présence de la reine, de la princesse et de toute la cour, eût été applaudie triomphalement. Mais le jeune homme déclara aux comédiens le lendemain matin : « Messieurs, mon succès d'hier m'a beaucoup touché, mais ne m'a pas fait illusion. Ma pièce est une œuvre d'enfant, c'est un enfant que le public a applaudi pour l'encourager; je n'ai qu'une manière de me montrer digne de son indulgence, c'est de ne pas en abuser. De telles bontés ne se renouvellent pas. Je retire mon ouvrage, et je tâcherai que ma seconde tragédie soit plus digne de vos talents. » |
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Partisan de la Révolution, mais ennemi de ses excès, il les dénonce en [[1795]] dans ''Le Tartufe révolutionnaire'', rempli d'allusions politiques audacieuses et qui est supprimé après la cinquième représentation. Puis il donne en [[1796]] une tragédie, ''Le Lévite d'Éphraïm'' avant de faire jouer, l'année suivante, son ''[[Agammemnon (Lemercier)|Agamemnon]]'' qui remporte un grand succès et apporte la célébrité à son auteur. On crie au génie et on se dispute dès lors Népomucène Lemercier dans les salons du [[Directoire]] — chez [[Thérésa Tallien|{{Mme}} Tallien]], [[Madeleine Augusta Boisset|{{Mme}} Pourrat]] ou [[Madame de Staël|{{Mme}} de Staël]] — où il est tenu, selon [[Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord|Talleyrand]], pour « l'homme de France qui cause le mieux ». |
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Un accident survenu dans l'enfance le laissa en partie paralysé durant le restant de ses jours. « Au sortir de l'enfance, écrit [[Jean-François Ducis]], pour guérir son jeune corps dont la moitié avait été frappée de paralysie, il a passé par toutes les tortures, et il a monté de supplice en supplice dans la sphère supérieure qu'il habite. Il tient dans sa main les rênes de ce corps, il en conduit avec sagesse et fermeté la partie vivante et la partie morte. Dans la partie vivante existe son âme, avec des redoublements d'esprit, une étendue de vues, une audace de conception, qui en font pour moi un phénomène charmant, tandis que la partie morte en fait pour moi un martyr qui m'attendrit, un héros de la douleur qui m'étonne, et c'est tout cela qui m'explique les grandes passions qu'il a inspirées et ressenties, car les femmes ont des yeux pour comprendre et adorer ces prodiges. » |
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C'est à cette époque qu'il accepte, par défi, de traduire en vers, sans choquer la bienséance, les œuvres licencieuses du cabinet de Naples. Il compose ''Les Quatre Métamorphoses'' ([[1798]]), c'est-à-dire celles, sous l'effet de la passion amoureuse, de Diane en chèvre, de Jupiter en aigle, de Vulcain en tigre et de Bacchus en vigne. |
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Il donna ensuite, en [[1792]], un drame en vers, ''Clarisse Harlowe'', inspiré du roman de [[Samuel Richardson]], qui fit dire que l'auteur n'était « ''pas assez roué pour peindre les roueries'' ». Partisan de la Révolution mais ennemi de ses excès, il les dénonça en [[1795]] dans ''Le Tartufe révolutionnaire'', rempli d'allusions politiques audacieuses et qui fut supprimé après la cinquième représentation. Puis il donna en [[1796]] une tragédie, ''Le Lévite d'Éphraïm'' avant de faire jouer, l'année suivante, son ''[[Agammemnon (Lemercier)|Agamemnon]]'' qui remporta un grand succès et apporta la célébrité à son auteur. |
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Il compose également un drame historique en prose, ''[[Pinto, ou la Journée d'une conspiration]]'' ([[1800]]) qui met en scène la révolution qui porta le duc de Bragance sur le trône du Portugal et annonce le drame romantique : « De cette œuvre, observe [[Charles Labitte]], aurait daté la rénovation de la scène française, s'il n'eût été coupé court aux hardiesses par la régularité de l'Empire. » |
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On cria au génie et on se disputa dès lors Népomucène Lemercier dans les salons du Directoire – chez [[Thérésa Tallien|Mme Tallien]], [[Madeleine Augusta Boisset|Mme Pourrat]] ou [[Madame de Staël|Mme de Staël]] – où il était tenu, selon [[Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord|Talleyrand]], pour « l'homme de France qui cause le mieux ». |
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Lemercier a d'abord été lié avec [[Napoléon Ier|Bonaparte]]. Il a fréquenté son salon dès son mariage avec [[Joséphine de Beauharnais|Joséphine]] et sa tragédie d’''Ophis'', sur un sujet égyptien, a été représentée le jour même où l'on apprenait à Paris la nouvelle des succès militaires de l'expédition d'Égypte : plusieurs passages en ont été vivement applaudis en l'honneur du héros du jour. Après le [[18 Brumaire]], Lemercier est l'hôte régulier de la [[Château de Malmaison|Malmaison]], mais sa franchise commence à indisposer le Premier Consul, qui l'appelle « mon petit romain » : il lui prédit que, s'il rétablissait la monarchie, il ne règnerait pas dix ans ; lorsque l'Empire est proclamé, il renvoie sa [[Légion d'honneur]]. Dès lors, il est en butte à la censure impériale, évite tout contact autre que purement protocolaire avec Napoléon, ne paraissant aux Tuileries qu'aux réceptions solennelles de l'[[Académie française]], où il est élu le {{date|11 avril 1810}}. Il réduit fortement son activité littéraire. À l'Empereur qui lui demandait un jour : « Et vous, Lemercier, quand nous donnerez-vous quelque chose ? », il osa répondre : « Sire, j'attends ! » |
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C'est à cette époque qu'il accepta, par défi, de traduire en vers, sans choquer la bienséance, les œuvres licencieuses du cabinet de Naples. Il composa ''Les Quatre Métamorphoses'' ([[1798]]), c'est-à-dire celles, sous l'effet de la passion amoureuse, de Diane en chèvre, de Jupiter en aigle, de Vulcain en tigre et de Bacchus en vigne. |
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Néanmoins, à la chute de l'Empire, son inspiration s'est tarie. S'il publie en [[1819]] son œuvre la plus connue, ''[[La Panhypocrisiade|La Panhypocrisiade ou la comédie infernale du {{XVIe}} siècle]]'', le texte en avait été presque complètement terminé sous le [[Consulat (histoire de France)|Consulat]]. C'est un ouvrage étrange, déjà nettement romantique, « une sorte de chimère littéraire, dit [[Victor Hugo]], une espèce de monstre à trois têtes, qui chante, qui rit et qui aboie. » La critique n'est pas tendre pour cette œuvre étonnante. « Il y a dans cette œuvre, écrivit [[Charles Nodier]] dans ''[[Le Journal des Débats]]'', tout ce qu'il fallait de ridicule pour gâter toutes les épopées de tous les siècles, et, à côté de cela, tout ce qu'il fallait d'inspiration pour fonder une grande réputation littéraire. Ce chaos monstrueux de vers étonnés de se rencontrer ensemble rappelle de temps en temps ce que le goût a de plus pur. C'est quelquefois Rabelais, Aristophane, Lucien, Milton, à travers le fatras d'un parodiste de Chapelain. » Le poème fait surtout penser aux ''Tragiques'' d'[[Agrippa d'Aubigné]], dont il retrouve les accents d'indignation et la poésie étrange. |
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Il composa également un drame historique en prose, ''[[Pinto, ou la Journée d'une conspiration]]'' ([[1800]]) qui met en scène la révolution qui porta le duc de Bragance sur le trône du Portugal et annonce le drame romantique : « De cette œuvre, observe [[Charles Labitte]], aurait daté la rénovation de la scène française, s'il n'eût été coupé court aux hardiesses par la régularité de l'Empire. » |
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L'essor du mouvement romantique fait apparaître Lemercier décalé et démodé. Ses ouvrages n'obtiennent plus guère de succès, à l'exception de sa tragédie de ''Frédégonde et Brunehaut'' ([[1821]]), qui est reprise en 1842 au [[Théâtre français|Théâtre-Français]] par [[Rachel Félix|Rachel]], qui n'obtient pas grand succès<ref>{{Lien web |auteur=Jacqueline Razgonnikoff (Bibliothèque-Musée de la Comédie-Française) |titre=Une star de la Comédie-Française au XIXe siècle : |
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Lemercier avait d'abord été lié avec [[Napoléon Ier|Bonaparte]]. Il avait fréquenté son salon dès son mariage avec [[Joséphine de Beauharnais|Joséphine]] et sa tragédie d’''Ophis'', sur un sujet égyptien, avait été représentée le jour même où l'on apprenait à Paris la nouvelle des succès militaires de l'expédition d'Égypte : plusieurs passages en avaient été vivement applaudis en l'honneur du héros du jour. Après le [[18 Brumaire]], Lemercier fut l'hôte régulier de la [[Château de Malmaison|Malmaison]], mais sa franchise commença à indisposer le Premier Consul, qui l'appelait « mon petit romain » : il lui prédisait que, s'il rétablissait la monarchie, il ne règnerait pas dix ans ; lorsque l'Empire fut proclamé, il renvoya sa [[Légion d'honneur]]. Dès lors, il fut en butte à la censure impériale, évita tout contact autre que purement protocolaire avec Napoléon, ne paraissant aux Tuileries qu'aux réceptions solennelles de l'[[Académie française]], où il fut élu en [[1810]]. Il réduisit fortement son activité littéraire. À l'Empereur qui lui demandait un jour : « Et vous, Lemercier, quand nous donnerez-vous quelque chose ? », il osa répondre : « Sire, j'attends ! » |
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Rachel (1821-1858) |url=http://parij.free.fr/04-Theatre/articles/theatre05fr.htm |site=parij.free.fr |consulté le=2023-02-04}}</ref>. |
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Oubliant que lui-même, en avance sur son temps, a été traité de fou sous l'Empire, il vitupère les Romantiques. Lorsqu'on lui dit qu'ils sont ses enfants, il répond : « Oui, des enfants trouvés ! ». |
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Néanmoins, à la chute de l'Empire, son inspiration s'était tarie. S'il publia en [[1819]] son œuvre la plus connue, ''[[La Panhypocrisiade|La Panhypocrisiade ou la comédie infernale du XVI{{e}} siècle]]'', le texte en avait été presque complètement terminé sous le Consulat. C'est un ouvrage étrange, déjà nettement romantique, « une sorte de chimère littéraire, dit [[Victor Hugo]], une espèce de monstre à trois têtes, qui chante, qui rit et qui aboie. » La critique ne fut pas tendre pour cette œuvre étonnante. « Il y a dans cette œuvre, écrivit [[Charles Nodier]] dans ''[[Le Journal des Débats]]'', tout ce qu'il fallait de ridicule pour gâter toutes les épopées de tous les siècles, et, à côté de cela, tout ce qu'il fallait d'inspiration pour fonder une grande réputation littéraire. Ce chaos monstrueux de vers étonnés de se rencontrer ensemble rappelle de temps en temps ce que le goût a de plus pur. C'est quelquefois Rabelais, Aristophane, Lucien, Milton, à travers le fatras d'un parodiste de Chapelain. » Le poème fait surtout penser aux ''Tragiques'' d'[[Agrippa d'Aubigné]], dont il retrouve les accents d'indignation et la poésie étrange. |
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Lemercier est le plus ferme opposant à l'élection de Victor Hugo à l'[[Académie française]], où, [[ironie du sort]], c'est Hugo qui lui succédera, au siège {{n°|14}}. Conformément à l'usage, Victor Hugo prononce lors de son intronisation, le {{date-|5 juin 1841}}, l'[[éloge]]<ref>{{Lien web |titre=Discours de réception de Victor Hugo {{!}} Académie française |url=https://www.academie-francaise.fr/discours-de-reception-de-victor-hugo |site=www.academie-francaise.fr |consulté le=2023-02-04}}</ref> — resté célèbre — de celui qui fut son plus ferme opposant. Lors de ce discours, Hugo cite le poète parmi les rares qui ne se sont pas agenouillés devant [[Napoléon Ier|Napoléon]]<ref>{{Lien web |auteur= |titre=Discours de réception de Victor Hugo {{!}} Académie française |url=https://www.academie-francaise.fr/discours-de-reception-de-victor-hugo |site=www.academie-francaise.fr |date=3 juin 1841 |consulté le=2023-02-08}}</ref>. |
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L'essor du mouvement romantique fit apparaître Lemercier décalé et démodé. Ses ouvrages n'eurent guère de succès, à l'exception de sa tragédie de ''Frédégonde et Brunehaut'' ([[1821]]), qui d'ailleurs ne resta pas longtemps à l'affiche. Oubliant que lui-même, en avance sur son temps, avait été traité de fou sous l'Empire, il vitupéra les Romantiques. Lorsqu'on lui disait qu'ils étaient ses enfants, il disait : « Oui, des enfants trouvés ! ». |
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Lemercier est enterré au [[cimetière du Père-Lachaise]] ({{30e}} division). |
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Il fut le plus ferme opposant à l'élection de Victor Hugo à l'Académie Française, où Victor Hugo lui succéda, précisément au siège -le n°14- de Lemercier. Conformément à l'usage, Victor Hugo prononça lors de son intronisation, le 5 juin 1841, l'éloge -resté célèbre- de celui qui fut sont plus ferme opposant. |
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==Œuvres== |
== Œuvres == |
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=== Théâtre === |
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* ''Méléagre'', tragédie en 5 actes ([[1788]]) |
* ''Méléagre'', tragédie en 5 actes ([[1788]]) |
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* ''Clarisse Harlowe'', drame, en vers ([[1792]]) |
* ''Clarisse Harlowe'', drame, en vers ([[1792]]) |
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* ''Le Tartufe révolutionnaire'', comédie en 5 actes, en vers ([[1795]]) |
* ''Le Tartufe révolutionnaire'', comédie en 5 actes, en vers ([[1795]]) |
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* ''Le Lévite d'Éphraïm'', tragédie en 3 actes ([[1796]]) |
* ''Le Lévite d'Éphraïm'', tragédie en 3 actes ([[1796]]) |
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* ''[[Agammemnon (Lemercier)|Agamemnon]]'', tragédie en 5 actes, représentée au [[théâtre de la République]] le 5 floréal an V (24 avril |
* ''[[Agammemnon (Lemercier)|Agamemnon]]'', tragédie en 5 actes, représentée au [[Salle Richelieu|théâtre de la République]] le 5 floréal an V ({{date|24 avril 1797}}) |
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* ''La Prude'', comédie (1797) |
* ''La Prude'', comédie (1797) |
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* ''Ophis'', tragédie en 5 actes, représentée au théâtre de la République le 2 nivôse an VII ([[1798]]) |
* ''Ophis'', tragédie en 5 actes, représentée au théâtre de la République le 2 nivôse an VII ([[1798]]) |
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* ''[[Pinto, ou la Journée d'une conspiration]]'', comédie historique, créée au théâtre de la République le |
* ''[[Pinto, ou la Journée d'une conspiration]]'', comédie historique, créée au théâtre de la République le {{1er|germinal}} an VIII ({{date|22 mars 1800}}) |
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* ''Isule et Orovèse'', tragédie en 5 actes ([[1803]]) |
* ''Isule et Orovèse'', tragédie en 5 actes ([[1803]]) |
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* ''Baudouin, empereur'', tragédie en 3 actes ([[1808]]) |
* ''Baudouin, empereur'', tragédie en 3 actes ([[1808]]) |
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* ''Plaute ou la Comédie latine'', comédie en 3 actes, en vers, représentée à la [[Comédie-Française]] le 20 janvier 1808 |
* ''Plaute ou la Comédie latine'', comédie en 3 actes, en vers, représentée à la [[Comédie-Française]] le {{date-|20 janvier 1808}} |
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* ''[[Christophe Colomb (Lemercier)|Christophe Colomb]]'', comédie historique en 3 actes, en vers, représentée sur le théâtre de S. M. l'Impératrice et Reine le 7 mars |
* ''[[Christophe Colomb (Lemercier)|Christophe Colomb]]'', comédie historique en 3 actes, en vers, représentée sur le théâtre de S. M. l'Impératrice et Reine le {{date|7 mars 1809}} |
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* ''Charlemagne'', tragédie en 5 actes, représentée à la [[Comédie-Française]] le 27 juin |
* ''Charlemagne'', tragédie en 5 actes, représentée à la [[Comédie-Française]] le {{date|27 juin 1816}} |
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* ''Le Frère et la Sœur jumeaux'', comédie en 3 actes, en vers, représentée au [[théâtre de l'Odéon]] le 7 novembre 1816 |
* ''Le Frère et la Sœur jumeaux'', comédie en 3 actes, en vers, représentée au [[théâtre de l'Odéon]] le {{date-|7 novembre 1816}} |
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* ''Le Faux |
* ''Le Faux Bonhomme'', comédie en 3 actes tombée dès le commencement du {{3e|acte}}, représentée au théâtre français le {{date|25 janvier 1817}} |
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* ''Le Complot domestique, ou le Maniaque supposé'', comédie en 3 actes et en vers, représentée au théâtre de l'Odéon le 16 juin 1817 |
* ''Le Complot domestique, ou le Maniaque supposé'', comédie en 3 actes et en vers, représentée au théâtre de l'Odéon le {{date-|16 juin 1817}} |
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* ''Ismaël au désert ou l' |
* ''Ismaël au désert ou l'Origine du peuple arabe'', scène orientale en vers ([[1801]]), représentée au théâtre de l'Odéon le {{date-|23 janvier 1818}} (sous le titre ''Agar et Ismaël, ou l'Origine du peuple arabe'') |
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* ''La Démence de Charles VI'', tragédie en 5 actes ([[1820]]), devait être représentée au [[théâtre de l'Odéon]] le 25 septembre |
* ''La Démence de Charles VI'', tragédie en 5 actes ([[1820]]), devait être représentée au [[théâtre de l'Odéon]] le {{date|25 septembre 1820}} |
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* ''Clovis'', tragédie en 5 actes (1820) |
* ''Clovis'', tragédie en 5 actes (1820) |
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* ''Frédégonde et Brunehaut'', tragédie en 5 actes, représentée au Second théâtre français le 27 mars |
* ''Frédégonde et Brunehaut'', tragédie en 5 actes, représentée au Second théâtre français le {{date|27 mars 1821}} |
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* ''Louis IX en Égypte'', tragédie en 5 actes, représentée au Second théâtre français le 5 août 1821 |
* ''Louis IX en Égypte'', tragédie en 5 actes, représentée au Second théâtre français le {{date-|5 août 1821}} |
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* ''Le Corrupteur'', comédie en 5 actes et en vers, terminée le 22 novembre |
* ''Le Corrupteur'', comédie en 5 actes et en vers, terminée le {{date|22 novembre 1812}}, représentée au Second Théâtre-Français le {{date|26 novembre 1822}} |
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* ''Dame Censure, ou la Corruptrice'', tragi-comédie en 1 acte et en prose (1823) |
* ''Dame Censure, ou la Corruptrice'', tragi-comédie en 1 acte et en prose (1823) |
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* ''Richard III et Jeanne Shore'', drame historique en 5 actes et en vers, imité de Shakespeare et de Rowe ([[1824]]) |
* ''Richard III et Jeanne Shore'', drame historique en 5 actes et en vers, imité de Shakespeare et de Rowe ([[1824]]) |
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* ''Les Martyrs de Souli, ou l'Épire moderne'', tragédie en 5 actes ([[1825]]) inspirée des écrits de [[François Pouqueville]]. |
* ''Les Martyrs de Souli, ou l'Épire moderne'', tragédie en 5 actes ([[1825]]) inspirée des écrits de [[François Pouqueville]]. |
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* ''Camille, ou le Capitole sauvé'', tragédie en 5 actes ([[1826]]) |
* ''Camille, ou le Capitole sauvé'', tragédie en 5 actes ([[1826]]) |
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* ''Les Deux filles spectres'', mélodrame en 3 actes et en prose, représenté au théâtre de la Porte-Saint-Martin le {{date-|8 novembre 1827}} |
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* ''L'Ostracisme'', comédie ([[1828]]) |
* ''L'Ostracisme'', comédie ([[1828]]) |
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* ''Richelieu ou la |
* ''Richelieu ou la Journée des dupes'', comédie en 5 actes, en vers |
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* '' |
* ''Les Serfs polonais'', mélodrame en 3 actes, représenté au théâtre de l'Ambigu le {{date|15 juin 1830}} |
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* '' |
* ''L'Héroïne de Montpellier'', mélodrame en 5 actes, représenté au [[théâtre de la Porte-Saint-Martin]] le {{date|7 novembre 1835}} |
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* ''Les serfs polonais'', mélodrame en 3 actes, représenté au théâtre de l'Ambigu le 15 juin [[1830]] |
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=== Poésies et varia === |
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* ''Épître d'un prisonnier délivré de la Bastille'' ([[1789]]) |
* ''Épître d'un prisonnier délivré de la Bastille'' ([[1789]]) |
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* ''Les Quatre Métamorphoses'' ([[1798]]) |
* ''Les Quatre Métamorphoses'' ([[1798]]) |
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Ligne 92 : | Ligne 76 : | ||
* ''Traduction des Vers dorés de [[Pythagore]] et de deux idylles de [[Théocrite]]'' ([[1806]]) |
* ''Traduction des Vers dorés de [[Pythagore]] et de deux idylles de [[Théocrite]]'' ([[1806]]) |
||
* ''Discours de la nature'' (1806) |
* ''Discours de la nature'' (1806) |
||
* ''Épître à [[Talma]]'' ([[1807]]) |
* ''Épître à [[François-Joseph Talma|Talma]]'' ([[1807]]) |
||
* ''Essais poétiques sur la théorie Newtonienne tirés de l'Atlantiade [...] - Paris : Collin'' ([[1808]]) |
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* ''L'Atlantiade ou la théogonie newtonienne'', poème en 6 chants ([[1812]]) : Bizarre poème didactique où des divinités allégoriques représentent le calorique, l'oxygène, le phosphore, etc. |
* ''L'Atlantiade ou la théogonie newtonienne'', poème en 6 chants ([[1812]]) : Bizarre poème didactique où des divinités allégoriques représentent le calorique, l'oxygène, le phosphore, etc. |
||
* ''Ode sur le doute des vrais philosophes'' (1812) |
* ''Ode sur le doute des vrais philosophes'' (1812) |
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Ligne 100 : | Ligne 85 : | ||
* ''La Mérovéide ou les champs catalauniques'', poème en 14 chants ([[1818]]) |
* ''La Mérovéide ou les champs catalauniques'', poème en 14 chants ([[1818]]) |
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* ''Du Second Théâtre-français, ou Instruction relative à la déclamation dramatique'' (1818) |
* ''Du Second Théâtre-français, ou Instruction relative à la déclamation dramatique'' (1818) |
||
* ''[[La Panhypocrisiade|La Panhypocrisiade ou la comédie infernale du |
* ''[[La Panhypocrisiade|La Panhypocrisiade ou la comédie infernale du {{XVIe}} siècle]]'', poème en 16 chants ([[1819]]) |
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* ''Moïse'', poème (1819 et [[1823]]) |
* ''Moïse'', poème (1819 et [[1823]]) |
||
* ''Cours analytique de littérature générale'', 4 vol. ([[1820]]) : Recueil des leçons données à l'Athénée de 1811 à 1814. |
* ''Cours analytique de littérature générale'', 4 vol. ([[1820]]) : Recueil des leçons données à l'Athénée de 1811 à 1814. |
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Ligne 112 : | Ligne 97 : | ||
* ''Ode sur la Melpomène des Français'' |
* ''Ode sur la Melpomène des Français'' |
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== Bibliographie complémentaire == |
|||
==Liens externes== |
|||
* Isabelle Durand-Le Guern, [https://journals.openedition.org/crm/13415 « Les tragédies médiévales de Népomucène Lemercier : histoire et politique »], ''Cahiers de recherches médiévales et humanistes'', 2013, no 26, {{p.|257-269}}. |
|||
* [http://www.academie-francaise.fr/immortels/base/academiciens/fiche.asp?param=315 Fiche sur le site de l'Académie française] |
|||
* Vincenzo De Santis, ''Le théâtre de Louis Lemercier entre Lumières et romantisme'', Paris, Classiques Garnier, 2015. |
|||
== Notes et références == |
|||
{{Références}} |
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{{Autres projets | commons = Category:Népomucène-Louis Lemercier | commons titre = Népomucène-Louis Lemercier | wikisource = Auteur:Népomucène Lemercier | wikisource titre = Népomucène Lemercier}} |
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{{Liens}} |
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* [[Ernest Legouvé]], ''Soixante ans de souvenirs'', [http://perso.wanadoo.fr/mairie-seine-port/06_Village/HistoireSeinePort/Livres/Legouve/1-MaJeunesse/CH04.htm Chapitre IV, consacré à Népomucène Lemercier] |
* [[Ernest Legouvé]], ''Soixante ans de souvenirs'', [http://perso.wanadoo.fr/mairie-seine-port/06_Village/HistoireSeinePort/Livres/Legouve/1-MaJeunesse/CH04.htm Chapitre IV, consacré à Népomucène Lemercier] |
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* [http://www.aufildemeslectures.net/index.php?P=l&au=781 Citations] tirées de plusieurs pièces sur [http://www.aufildemeslectures.net Au fil de mes lectures.] |
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* [http://cesar.org.uk/cesar2/people/people.php?fct=edit&person_UOID=100896 Ses pièces de théâtre et leurs représentations (1788-1798)] sur le site [http://cesar.org.uk CÉSAR] |
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[[ru:Лемерсье, Луи Жан Непомюсен]] |
Dernière version du 15 mai 2024 à 15:18
Fauteuil 14 de l'Académie française | |
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Cimetière du Père-Lachaise (depuis le ), Grave of Lemercier (d) |
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Louis-Jean-Népomucène Lemercier, né le à Paris où il est mort le , est un poète et dramaturge français.
Biographie
[modifier | modifier le code]Népomucène Lemercier, dont le père était secrétaire des commandements après avoir été intendant du comte de Toulouse et du duc de Penthièvre, eut pour marraine la princesse de Lamballe. Un accident survenu dans l'enfance le laisse en partie paralysé durant le restant de ses jours. « Au sortir de l'enfance, écrit Jean-François Ducis, pour guérir son jeune corps dont la moitié avait été frappée de paralysie, il a passé par toutes les tortures, et il a monté de supplice en supplice dans la sphère supérieure qu'il habite. Il tient dans sa main les rênes de ce corps, il en conduit avec sagesse et fermeté la partie vivante et la partie morte. Dans la partie vivante existe son âme, avec des redoublements d'esprit, une étendue de vues, une audace de conception, qui en font pour moi un phénomène charmant, tandis que la partie morte en fait pour moi un martyr qui m'attendrit, un héros de la douleur qui m'étonne, et c'est tout cela qui m'explique les grandes passions qu'il a inspirées et ressenties, car les femmes ont des yeux pour comprendre et adorer ces prodiges. »
Il est protégé, à ses débuts, par la reine Marie-Antoinette qui ordonne, alors qu'il n'est âgé que de 17 ans, de créer sa tragédie de Méléagre, qui n'eut toutefois qu'une seule représentation, bien que la pièce, jouée en présence de la reine, de la princesse et de toute la cour, ait été applaudie triomphalement. Mais le jeune homme déclare aux comédiens le lendemain matin : « Messieurs, mon succès d'hier m'a beaucoup touché, mais ne m'a pas fait illusion. Ma pièce est une œuvre d'enfant, c'est un enfant que le public a applaudi pour l'encourager; je n'ai qu'une manière de me montrer digne de son indulgence, c'est de ne pas en abuser. De telles bontés ne se renouvellent pas. Je retire mon ouvrage, et je tâcherai que ma seconde tragédie soit plus digne de vos talents. »
Il donne ensuite, en 1792, un drame en vers, Clarisse Harlowe, inspiré du roman de Samuel Richardson, qui fait dire que l'auteur n'est « pas assez roué pour peindre les roueries ».
Partisan de la Révolution, mais ennemi de ses excès, il les dénonce en 1795 dans Le Tartufe révolutionnaire, rempli d'allusions politiques audacieuses et qui est supprimé après la cinquième représentation. Puis il donne en 1796 une tragédie, Le Lévite d'Éphraïm avant de faire jouer, l'année suivante, son Agamemnon qui remporte un grand succès et apporte la célébrité à son auteur. On crie au génie et on se dispute dès lors Népomucène Lemercier dans les salons du Directoire — chez Mme Tallien, Mme Pourrat ou Mme de Staël — où il est tenu, selon Talleyrand, pour « l'homme de France qui cause le mieux ».
C'est à cette époque qu'il accepte, par défi, de traduire en vers, sans choquer la bienséance, les œuvres licencieuses du cabinet de Naples. Il compose Les Quatre Métamorphoses (1798), c'est-à-dire celles, sous l'effet de la passion amoureuse, de Diane en chèvre, de Jupiter en aigle, de Vulcain en tigre et de Bacchus en vigne.
Il compose également un drame historique en prose, Pinto, ou la Journée d'une conspiration (1800) qui met en scène la révolution qui porta le duc de Bragance sur le trône du Portugal et annonce le drame romantique : « De cette œuvre, observe Charles Labitte, aurait daté la rénovation de la scène française, s'il n'eût été coupé court aux hardiesses par la régularité de l'Empire. »
Lemercier a d'abord été lié avec Bonaparte. Il a fréquenté son salon dès son mariage avec Joséphine et sa tragédie d’Ophis, sur un sujet égyptien, a été représentée le jour même où l'on apprenait à Paris la nouvelle des succès militaires de l'expédition d'Égypte : plusieurs passages en ont été vivement applaudis en l'honneur du héros du jour. Après le 18 Brumaire, Lemercier est l'hôte régulier de la Malmaison, mais sa franchise commence à indisposer le Premier Consul, qui l'appelle « mon petit romain » : il lui prédit que, s'il rétablissait la monarchie, il ne règnerait pas dix ans ; lorsque l'Empire est proclamé, il renvoie sa Légion d'honneur. Dès lors, il est en butte à la censure impériale, évite tout contact autre que purement protocolaire avec Napoléon, ne paraissant aux Tuileries qu'aux réceptions solennelles de l'Académie française, où il est élu le . Il réduit fortement son activité littéraire. À l'Empereur qui lui demandait un jour : « Et vous, Lemercier, quand nous donnerez-vous quelque chose ? », il osa répondre : « Sire, j'attends ! »
Néanmoins, à la chute de l'Empire, son inspiration s'est tarie. S'il publie en 1819 son œuvre la plus connue, La Panhypocrisiade ou la comédie infernale du XVIe siècle, le texte en avait été presque complètement terminé sous le Consulat. C'est un ouvrage étrange, déjà nettement romantique, « une sorte de chimère littéraire, dit Victor Hugo, une espèce de monstre à trois têtes, qui chante, qui rit et qui aboie. » La critique n'est pas tendre pour cette œuvre étonnante. « Il y a dans cette œuvre, écrivit Charles Nodier dans Le Journal des Débats, tout ce qu'il fallait de ridicule pour gâter toutes les épopées de tous les siècles, et, à côté de cela, tout ce qu'il fallait d'inspiration pour fonder une grande réputation littéraire. Ce chaos monstrueux de vers étonnés de se rencontrer ensemble rappelle de temps en temps ce que le goût a de plus pur. C'est quelquefois Rabelais, Aristophane, Lucien, Milton, à travers le fatras d'un parodiste de Chapelain. » Le poème fait surtout penser aux Tragiques d'Agrippa d'Aubigné, dont il retrouve les accents d'indignation et la poésie étrange.
L'essor du mouvement romantique fait apparaître Lemercier décalé et démodé. Ses ouvrages n'obtiennent plus guère de succès, à l'exception de sa tragédie de Frédégonde et Brunehaut (1821), qui est reprise en 1842 au Théâtre-Français par Rachel, qui n'obtient pas grand succès[1].
Oubliant que lui-même, en avance sur son temps, a été traité de fou sous l'Empire, il vitupère les Romantiques. Lorsqu'on lui dit qu'ils sont ses enfants, il répond : « Oui, des enfants trouvés ! ».
Lemercier est le plus ferme opposant à l'élection de Victor Hugo à l'Académie française, où, ironie du sort, c'est Hugo qui lui succédera, au siège no 14. Conformément à l'usage, Victor Hugo prononce lors de son intronisation, le , l'éloge[2] — resté célèbre — de celui qui fut son plus ferme opposant. Lors de ce discours, Hugo cite le poète parmi les rares qui ne se sont pas agenouillés devant Napoléon[3].
Lemercier est enterré au cimetière du Père-Lachaise (30e division).
Œuvres
[modifier | modifier le code]Théâtre
[modifier | modifier le code]- Méléagre, tragédie en 5 actes (1788)
- Clarisse Harlowe, drame, en vers (1792)
- Le Tartufe révolutionnaire, comédie en 5 actes, en vers (1795)
- Le Lévite d'Éphraïm, tragédie en 3 actes (1796)
- Agamemnon, tragédie en 5 actes, représentée au théâtre de la République le 5 floréal an V ()
- La Prude, comédie (1797)
- Ophis, tragédie en 5 actes, représentée au théâtre de la République le 2 nivôse an VII (1798)
- Pinto, ou la Journée d'une conspiration, comédie historique, créée au théâtre de la République le 1er germinal an VIII ()
- Isule et Orovèse, tragédie en 5 actes (1803)
- Baudouin, empereur, tragédie en 3 actes (1808)
- Plaute ou la Comédie latine, comédie en 3 actes, en vers, représentée à la Comédie-Française le
- Christophe Colomb, comédie historique en 3 actes, en vers, représentée sur le théâtre de S. M. l'Impératrice et Reine le
- Charlemagne, tragédie en 5 actes, représentée à la Comédie-Française le
- Le Frère et la Sœur jumeaux, comédie en 3 actes, en vers, représentée au théâtre de l'Odéon le
- Le Faux Bonhomme, comédie en 3 actes tombée dès le commencement du 3e acte, représentée au théâtre français le
- Le Complot domestique, ou le Maniaque supposé, comédie en 3 actes et en vers, représentée au théâtre de l'Odéon le
- Ismaël au désert ou l'Origine du peuple arabe, scène orientale en vers (1801), représentée au théâtre de l'Odéon le (sous le titre Agar et Ismaël, ou l'Origine du peuple arabe)
- La Démence de Charles VI, tragédie en 5 actes (1820), devait être représentée au théâtre de l'Odéon le
- Clovis, tragédie en 5 actes (1820)
- Frédégonde et Brunehaut, tragédie en 5 actes, représentée au Second théâtre français le
- Louis IX en Égypte, tragédie en 5 actes, représentée au Second théâtre français le
- Le Corrupteur, comédie en 5 actes et en vers, terminée le , représentée au Second Théâtre-Français le
- Dame Censure, ou la Corruptrice, tragi-comédie en 1 acte et en prose (1823)
- Richard III et Jeanne Shore, drame historique en 5 actes et en vers, imité de Shakespeare et de Rowe (1824)
- Les Martyrs de Souli, ou l'Épire moderne, tragédie en 5 actes (1825) inspirée des écrits de François Pouqueville.
- Camille, ou le Capitole sauvé, tragédie en 5 actes (1826)
- Les Deux filles spectres, mélodrame en 3 actes et en prose, représenté au théâtre de la Porte-Saint-Martin le
- L'Ostracisme, comédie (1828)
- Richelieu ou la Journée des dupes, comédie en 5 actes, en vers
- Les Serfs polonais, mélodrame en 3 actes, représenté au théâtre de l'Ambigu le
- L'Héroïne de Montpellier, mélodrame en 5 actes, représenté au théâtre de la Porte-Saint-Martin le
Poésies et varia
[modifier | modifier le code]- Épître d'un prisonnier délivré de la Bastille (1789)
- Les Quatre Métamorphoses (1798)
- Homère, poème (1800)
- Alexandre, poème (1800)
- Les Trois fanatiques, poème (1801)
- Un de mes songes ou quelques vers sur Paris (1802)
- Les Âges français, poème en 15 chants (1803)
- Hérologues, ou Chants des poètes rois (1804)
- L'Homme renouvelé, récit moral en vers (1804)
- Traduction des Vers dorés de Pythagore et de deux idylles de Théocrite (1806)
- Discours de la nature (1806)
- Épître à Talma (1807)
- Essais poétiques sur la théorie Newtonienne tirés de l'Atlantiade [...] - Paris : Collin (1808)
- L'Atlantiade ou la théogonie newtonienne, poème en 6 chants (1812) : Bizarre poème didactique où des divinités allégoriques représentent le calorique, l'oxygène, le phosphore, etc.
- Ode sur le doute des vrais philosophes (1812)
- Épître à Bonaparte sur le bonheur de la vertu (1814)
- Épître à Bonaparte, sur le bruit répandu qu'il projetait d'écrire des commentaires historiques (1814)
- Réflexions d'un Français, sur une partie factieuse de l'armée française (1815)
- La Mérovéide ou les champs catalauniques, poème en 14 chants (1818)
- Du Second Théâtre-français, ou Instruction relative à la déclamation dramatique (1818)
- La Panhypocrisiade ou la comédie infernale du XVIe siècle, poème en 16 chants (1819)
- Moïse, poème (1819 et 1823)
- Cours analytique de littérature générale, 4 vol. (1820) : Recueil des leçons données à l'Athénée de 1811 à 1814.
- Chant pythique sur l'alliance européenne (1820)
- Ode à notre âge analytique (1820)
- Le Paysan albigeois (1823)
- Chants héroïques des montagnards et matelots grecs, traduits en vers français (1824-1825)
- Ode à la mémoire du Comte de Souza (1825)
- Almînti, ou le Mariage sacrilège, roman physiologique (1834)
- Ode à l'hymen, mise en musique par Luigi Cherubini
- Ode sur la Melpomène des Français
Bibliographie complémentaire
[modifier | modifier le code]- Isabelle Durand-Le Guern, « Les tragédies médiévales de Népomucène Lemercier : histoire et politique », Cahiers de recherches médiévales et humanistes, 2013, no 26, p. 257-269.
- Vincenzo De Santis, Le théâtre de Louis Lemercier entre Lumières et romantisme, Paris, Classiques Garnier, 2015.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Jacqueline Razgonnikoff (Bibliothèque-Musée de la Comédie-Française), « Une star de la Comédie-Française au XIXe siècle : Rachel (1821-1858) », sur parij.free.fr (consulté le )
- « Discours de réception de Victor Hugo | Académie française », sur www.academie-francaise.fr (consulté le )
- « Discours de réception de Victor Hugo | Académie française », sur www.academie-francaise.fr, (consulté le )
Liens externes
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- Ressources relatives à la littérature :
- Ressources relatives au spectacle :
- Ressource relative à la musique :
- Ressource relative à la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ernest Legouvé, Soixante ans de souvenirs, Chapitre IV, consacré à Népomucène Lemercier
- Citations tirées de plusieurs pièces sur Au fil de mes lectures.
- Écrivain français du XVIIIe siècle
- Écrivain français du XIXe siècle
- Poète français du XVIIIe siècle
- Poète français du XIXe siècle
- Dramaturge français du XVIIIe siècle
- Dramaturge français du XIXe siècle
- Membre de l'Académie française
- Naissance à Paris
- Naissance en avril 1771
- Décès dans l'ancien 10e arrondissement de Paris
- Décès en juin 1840
- Décès à 69 ans
- Personnalité inhumée au cimetière du Père-Lachaise (division 30)