« Paul Diacre » : différence entre les versions

Biographie
Naissance	Vers 720; Cividale del Friuli
Décès	Vers 799; Abbaye du Mont-Cassin
Activités	Historien, moine chrétien, poète, écrivain
Période d'activité	VIIIe siècle
Ordre religieux	Ordre de Saint-Benoît
	Histoire des Lombards, The bishops of Metz (d), Historia Romana (d)

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Paul Diacre (en latin : Paulus Diaconus, Paulus Cassinensis ou Barnefridus ; en italien : Paolo Diacono ou Varnefrido ; en français, cité aussi sous Paul Warnefred ou Warnefried), né à Cividale del Friuli vers 720 et mort à Mont-Cassin vers 799, est un moine bénédictin, historien et poète du VIII^e siècle, d'origine lombarde et d'expression latine.

Biographie

Paul Diacre est né entre 720 et 724 à Cividale del Friuli^[1], chef-lieu du duché lombard du Frioul. Sa famille appartient à la vieille noblesse lombarde issue d’un certain Leupichis, qui est arrivé en Italie du Nord avec le roi Alboïn en 568. Ce Leupichis a pour fils Lopichis, père d'Arichis, grand-père paternel de Paul Diacre.

Son père s'appelle Warnefried, nom que Paul attache souvent au sien, et sa mère Theudelinde. Lui-même se donne le nom de « diacre » sans que l’on ne sache rien de son ordination^[2].

Probablement formé à la Cour de Pavie (Ticinum), capitale lombarde, sous le règne du roi Ratchis (744-749), il reste dans la cour royale sous ses successeurs les rois Aistulf et Desiderius (« Didier »). Il est l’élève du grammairien Flavien. Précepteur des enfants de Didier, et surtout de sa fille Adalberge, il accompagne celle-ci après son mariage en 762 avec le duc lombard Arigis II de Bénévent.

Après la conquête du royaume lombard par Charlemagne en 774, Paul Diacre entre comme moine à l’abbaye bénédictine du Mont-Cassin ; en 776 une révolte éclate contre la souveraineté franque dans le Frioul ; le frère de Paul, Arichis, impliqué, est expédié prisonnier en Franconie, et ses biens confisqués. Paul se rend à la cour franque et obtient de Charlemagne la libération de son frère. Charlemagne accueille avec satisfaction ce grand lettré. À partir de 782, il participe à la « Renaissance carolingienne » en séjournant cinq années à sa cour, aux côtés notamment de Paulin d'Aquilée, de Pierre de Pise et d’Alcuin. Il compose des poèmes de circonstance, des œuvres grammaticales et historiques.

Vers 783, à la demande d'Angilram, évêque de Metz et archichapelain de Charlemagne, il rédige les Gesta episcoporum Mettensium pour narrer l’histoire des évêques de Metz et de la dynastie carolingienne, en insistant sur le rôle de saint Arnoul dont le fils a épousé une fille de Pépin I^er de Landen et qui est ainsi le cofondateur de la lignée carolingienne.

Vers 786, il se retire au Mont-Cassin, où il consacre ses dernières années à l’écriture : il y compose notamment son Histoire des Lombards (Historia Langobardorum), une histoire du peuple lombard allant des origines à l’an 744 (mort du roi Liutprand) et rédigée de 787 à 789 ; il compile à la demande de Charlemagne un Homéliaire, recueil de 244 homélies patristiques destinées aux lectures liturgiques de l’office et peut-être aussi pour aider à la prédication. La collection originale a été amplifiée par la suite. Charlemagne en prescrit l’usage dans un capitulaire rendu entre 786 et 800 et cet homéliaire supplante les plus anciens ; il est utilisé comme lectionnaire patristique par l’église latine jusqu’au concile de Vatican II.

On attribue à Paul Diacre la composition de l'hymne chrétienne Ave Maris Stella et de l’hymne de saint Jean-Baptiste : Ut queant laxis resonare fibris. C'est à partir de la première syllabe de chacun des six premiers hémistiches de cette œuvre qu'au XI^e siècle Guido d'Arezzo nommera les notes de Ut à La pour son système de solmisation :

« UT queant laxis

REsonare fibris

MIra gestorum

FAmuli tuorum

SOLve polluti

LAbii reatum

Sancte Iohannes »

La note SI, dont le nom est composé des deux initiales du dernier vers de l'hymne, Sancte Iohannes, ne fut ajoutée qu'à la fin du XVI^e siècle.

Il meurt à l’abbaye de Mont-Cassin un 13 avril, sans doute entre 797 et 799^[1], avant le couronnement impérial de Charlemagne de Noël 800.

Œuvres

Travaux philologiques :
- De verborum significatione, un abrégé de la grammaire de Festus
- Commentarius in Donatum.
Poésie :
- De laude Larii laci, hymne à la louange du lac de Côme
- A principio saeculorum, poème sur les six âges du monde composé en 763 et dédié à Adelperga
- Carmina, épitaphes pour des grands personnages de la cour lombarde et carolingienne.
- Trois fables lui sont attribuées : Leo aeger, vulpis et ursus (Le lion malade, la renarde et l’ourse), Vitellus et ciconia (Le veau et la cigogne), Pulix et podagra (La puce et la goutte).
Œuvre historique :
- Historia romana, rédigée à la demande d'Adelperga, remaniement et continuation du Brevarium d'Eutrope jusqu'au milieu du règne de Justinien en 553
- Gesta episcoporum Mettensium (histoire des évêques de Metz, traduit en anglais par Damien Kempf et paru en 2013)
- Historia Langobardorum.
Littérature religieuse :
- Vita beati Gregorii papae, composée lors de son second séjour au Mont-Cassin
- Homéliaire.

Notes et références

↑ ^{a et b} (it) « Pàolo Diacono nell'Enciclopedia Treccani », sur treccani.it (consulté le 30 mars 2017).
↑ Le diaconat constitue le premier degré des ordres majeurs, et la prêtrise, le second. Son nom indique qu'il n'aurait reçu que le premier degré des ordres majeurs.

Annexes

Bibliographie

Françoise Gasparri, « Paul Diacre », in Robert Bossuat, Louis Pichard et Guy Raynaud de Lage (dir.), Dictionnaire des lettres françaises, t. 1 : Moyen Âge, éd. entièrement revue et mise à jour sous la dir. de Geneviève Hasenohr et Michel Zink, Paris, Fayard, 1992, p. 1105-1107.
(en) Walter Goffart, The Narrators of Barbarian History, A.D. 550-800 : Jordanes, Gregory of Tours, Bede and Paul the Deacon, Princeton (New Jersey), Princeton University Press, 1988, XV-491 p. (ISBN 0-691-05514-9, présentation en ligne), [présentation en ligne].
Paolo Diacono e il Friuli altomedievale (secc. VI-X) : atti del XIV Congresso internazionale di studi sull'Alto medioevo, Cividale del Friuli - Bottenicco di Moimacco, 24-29 settembre 1999, Spolète, Centro italiano di studi sull’Alto medioevo, 2001, 2 vol., 886 p.

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

Paul Diacre, sur Wikimedia Commons

(la) Œuvres sur Bibliotheca Augustana
(la) Œuvres sur The Latin Library

Ressources relatives à la musique :
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Ressources relatives aux beaux-arts :
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- Vatican
- Canada
- WorldCat

[Treccani-1] {a et b} (it) « Pàolo Diacono nell'Enciclopedia Treccani », sur treccani.it (consulté le 30 mars 2017).

[2] Le diaconat constitue le premier degré des ordres majeurs, et la prêtrise, le second. Son nom indique qu'il n'aurait reçu que le premier degré des ordres majeurs.

[1]

[2]

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-'''Paul Diacre''' (en [[latin]] : '''Paulus Diaconus''', '''Paulus Cassinensis''' ou '''Barnefridus''' ; en italien : '''Paolo Diacono''' ou '''Varnefrido''' ; en français, cité aussi sous '''Paul Warnefred''' ou '''Warnefried''') est un [[moine]] [[Ordre de Saint-Benoît|bénédictin]], [[historien]] et [[poète]] du {{VIIIe siècle}}, d'origine [[Lombards|lombarde]] et d'expression [[latin]]e.
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 == Biographie ==
-Paul Diacre est né entre [[720]] et [[730]] à [[Cividale del Friuli]], chef-lieu du duché lombard du [[Frioul]]. Sa famille appartient à la vieille noblesse lombarde issue d’un certain Leupichis, qui est arrivé en [[Padanie|Italie du Nord]] avec le roi [[Alboïn]] en [[568]]. Ce Leupichis a pour fils Lopichis, père d'Arichis, grand-père paternel de Paul Diacre.
+Paul Diacre est né entre [[720]] et [[724]] à [[Cividale del Friuli]]<ref name="Treccani">{{Lien web
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 Son père s'appelle Warnefried, nom que Paul attache souvent au sien, et sa mère Theudelinde. Lui-même se donne le nom de « diacre » sans que l’on ne sache rien de son ordination<ref>Le [[diaconat]] constitue le premier degré des [[ordres majeurs]], et la [[Prêtre catholique|prêtrise]], le second. Son nom indique qu'il n'aurait reçu que le premier degré des ordres majeurs.</ref>.
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 Après la conquête du royaume lombard par [[Charlemagne]] en [[774]], Paul Diacre entre comme moine à l’abbaye bénédictine du [[Mont-Cassin]] ; en [[776]] une révolte éclate contre la souveraineté franque dans le Frioul ; le frère de Paul, Arichis, impliqué, est expédié prisonnier en Franconie, et ses biens confisqués. Paul se rend à la cour franque et obtient de Charlemagne la libération de son frère. Charlemagne accueille avec satisfaction ce grand lettré. À partir de [[782]], il participe à la « [[Renaissance carolingienne]] » en séjournant cinq années à sa cour, aux côtés notamment de [[Paulin d'Aquilée]], de [[Pierre de Pise]] et d’[[Alcuin]]. Il compose des poèmes de circonstance, des œuvres grammaticales et historiques.
-Vers [[783]], à la demande d'[[Angilram]], évêque de Metz et archichapelain de Charlemagne, il rédige les ''Gesta episcoporum Mettensium'' pour narrer l’histoire des [[Liste des évêques de Metz|évêques de Metz]] et de la dynastie carolingienne, en insistant sur le rôle de [[Arnoul de Metz|saint Arnoul]] dont le fils a épousé une fille de [[Pépin le Bref]] et qui est ainsi le cofondateur de la lignée carolingienne.
+Vers [[783]], à la demande d'[[Angilram]], évêque de Metz et archichapelain de Charlemagne, il rédige les ''Gesta episcoporum Mettensium'' pour narrer l’histoire des [[Liste des évêques de Metz|évêques de Metz]] et de la dynastie carolingienne, en insistant sur le rôle de [[Arnoul de Metz|saint Arnoul]] dont le fils a épousé une fille de [[Pépin de Landen|Pépin {{Ier}} de Landen]] et qui est ainsi le cofondateur de la lignée carolingienne.
-Vers [[786]], il se retire au [[Mont-Cassin]], où il consacre ses dernières années à l’écriture : il y compose notamment son ''[[Histoire des Lombards]]'' (''Historia Langobardorum''), une histoire du peuple lombard allant des origines à l’an 744 (mort du roi [[Liutprand]]) et rédigée de [[787]] à [[789]] ; il compile à la demande de Charlemagne un ''Homéliaire'', recueil de 244 [[homélie]]s patristiques destinées aux lectures liturgiques de l’office et peut-être aussi pour aider à la [[prédication]]. La collection originale a été amplifiée par la suite. Charlemagne en prescrit l’usage dans un [[capitulaire]] rendu entre 786 et 800 et cet homéliaire supplante les plus anciens ; il est utilisé comme [[lectionnaire]] patristique par l’église latine jusqu’au concile de Vatican II.
+Vers [[786]], il se retire au [[Mont-Cassin]], où il consacre ses dernières années à l’écriture : il y compose notamment son ''[[Histoire des Lombards]]'' (''Historia Langobardorum''), une histoire du peuple lombard allant des origines à l’an 744 (mort du roi [[Liutprand]]) et rédigée de [[787]] à [[789]] ; il compile à la demande de Charlemagne un ''Homéliaire'', recueil de 244 [[homélie]]s patristiques destinées aux lectures liturgiques de l’office et peut-être aussi pour aider à la [[prédication]]. La collection originale a été amplifiée par la suite. Charlemagne en prescrit l’usage dans un [[capitulaire]] rendu entre 786 et 800 et cet homéliaire supplante les plus anciens ; il est utilisé comme [[lectionnaire]] patristique par l’église latine jusqu’au [[IIe concile œcuménique du Vatican|concile de Vatican II]].
-On attribue à Paul Diacre la composition de l'[[Hymne religieux|hymne]] chrétienne ''[[Ave Maris Stella]]'' et de l’hymne de saint Jean-Baptiste : ''Ut queant laxis resonare fibris''. C'est à partir du premier mot du titre de cette œuvre que [[Guido d'Arezzo]] nomme la note [[Do (note de musique)|Ut]].
+On attribue à Paul Diacre la composition de l'[[Hymne religieux|hymne]] chrétienne ''[[Ave Maris Stella]]'' et de l’hymne de saint Jean-Baptiste : ''Ut queant laxis resonare fibris''. C'est à partir de la première syllabe de chacun des six premiers hémistiches de cette œuvre qu'au {{s-|XI}} [[Guido d'Arezzo]] nommera les notes de [[Do (note de musique)|Ut]] à La pour son système de [[solmisation]] :
+« UT queant laxis
-Il meurt à l’abbaye un 13 avril, sans doute entre 797 et 799, avant le couronnement impérial de Charlemagne de Noël 800.
+REsonare fibris
+MIra gestorum
+FAmuli tuorum
+SOLve polluti
+LAbii reatum
+Sancte Iohannes »
+La note SI, dont le nom est composé des deux initiales du dernier vers de l'hymne, Sancte Iohannes, ne fut ajoutée qu'à la fin du {{s-|XVI}}.
+Il meurt à l’abbaye de Mont-Cassin un {{date-|13 avril}}, sans doute entre 797 et 799<ref name="Treccani"/>, avant le couronnement impérial de Charlemagne de Noël 800.
 == Œuvres ==
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 ** ''Homéliaire''.
-== Bibliographie ==
+== Notes et références ==
+{{Références}}
-* Françoise Gasparri, « Paul Diacre », in Robert Bossuat, Louis Pichard et Guy Raynaud de Lage (dir.), ''Dictionnaire des lettres françaises'', t. 1 : ''Moyen Âge'', éd. entièrement revue et mise à jour sous la dir. de Geneviève Hasenohr et Michel Zink, Paris, Fayard, 1992, {{p.|1105-1107}}
-* ''Paolo Diacono e il Friuli altomedievale (secc. VI-X) : atti del XIV Congresso internazionale di studi sull'Alto medioevo, Cividale del Friuli - Bottenicco di Moimacco, 24-29 settembre 1999'', Spolète, Centro italiano di studi sull’Alto medioevo, 2001, 2 vol. (886 p.).
-== Liens externes ==
+== Annexes ==
+=== Bibliographie ===
+* Françoise Gasparri, « Paul Diacre », in Robert Bossuat, Louis Pichard et Guy Raynaud de Lage (dir.), ''Dictionnaire des lettres françaises'', t. 1 : ''Moyen Âge'', éd. entièrement revue et mise à jour sous la dir. de Geneviève Hasenohr et Michel Zink, Paris, Fayard, 1992, {{p.|1105-1107}}.
+* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Walter|nom1=Goffart|titre=The Narrators of Barbarian History, A.D. 550-800|sous-titre=Jordanes, Gregory of Tours, Bede and Paul the Deacon|lieu=Princeton (New Jersey)|éditeur=[[Princeton University Press]]|année=1988|pages totales={{XV}}-491|isbn=0-691-05514-9|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1989_num_44_4_283630_t1_0888_0000_000}}, {{lire en ligne|lien=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56198394/f164.image|texte=présentation en ligne}}.
+* ''Paolo Diacono e il Friuli altomedievale (secc. VI-X) : atti del XIV Congresso internazionale di studi sull'Alto medioevo, Cividale del Friuli - Bottenicco di Moimacco, 24-29 settembre 1999'', Spolète, Centro italiano di studi sull’Alto medioevo, 2001, 2 vol., 886 p.
+=== Liens externes ===
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