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« Fort Caroline » : différence entre les versions

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'''Fort Caroline''' est un fort français construit dans la première [[colonie française]] sur l'actuel territoire des [[États-Unis]]. Fondée, en [[1564]], par [[René de Goulaine de Laudonnière]] en lien avec l'expédition de [[Jean Ribault]] mandatée par [[Gaspard II de Coligny]], sur le [[Saint Johns (fleuve)|Saint Johns]] à l'emplacement de l'actuelle cité de [[Jacksonville (Floride)|Jacksonville]] en [[Floride]]. La colonie de la [[Floride française]] ne vécut que quelques années ([[1562]]-[[1565]]) avant d'être détruite par les [[Espagne|Espagnols]]. Depuis les [[années 1950]], un [[Mémorial national (États-Unis)|Mémorial national]] y a été établi, comprenant une reproduction à échelle réduite du fort et un petit musée pour les visiteurs. Le site est géré en association avec le [[Timucuan Ecological and Historic Preserve]]. Comme pour tous les lieux historiques administrés par le [[National Park Service]], le mémorial est inscrit au [[National Register of Historic Places]], depuis le [[15 octobre]] [[1966]].
'''Fort Caroline''' est un fort français construit dans la première [[Liste des colonies françaises|colonie française]] sur l'actuel territoire des [[États-Unis]]. Fondée, en [[1564]], par [[René de Goulaine de Laudonnière]] en lien avec l'expédition de [[Jean Ribault]] mandatée par [[Gaspard II de Coligny]], sur le [[Saint Johns (fleuve)|Saint Johns]] à l'emplacement de l'actuelle cité de [[Jacksonville (Floride)|Jacksonville]] en [[Floride]]. La colonie de la [[Floride francophone|Floride française]] ne vécut que quelques années ([[1562]]-[[1565]]) avant d'être détruite par les [[Floride espagnole|Espagnols]]. Depuis les [[années 1950]], un [[Mémorial national (États-Unis)|Mémorial national]] y a été établi, comprenant une reproduction à échelle réduite du fort et un petit musée pour les visiteurs. Le site est géré en association avec le [[Timucuan Ecological and Historic Preserve]]. Comme pour tous les lieux historiques administrés par le [[National Park Service]], le mémorial est inscrit au [[Registre national des lieux historiques]], depuis le {{date|15 octobre 1966}}.


== Histoire ==
== Histoire ==
[[Fichier:Floride francaise Pierre du Val.jpg|thumb|left|230px|Carte de la [[Floride française]] ({{s-|XVII}})]]
[[Fichier:Floride francaise Pierre du Val.jpg|thumb|left|230px|Carte de la [[Floride francophone|Floride française]] ({{s-|XVII}})]]
En [[1562]], l’amiral Gaspard de Coligny, chef des [[Protestants]] français, choisit le capitaine [[huguenot]] Jean Ribault pour établir une colonie en [[Floride]] avec 150 de ses coreligionnaires. Ceux-ci se sont établis sur [[Parris Island]], où ils construisent une fortification qu'ils baptisent [[Charlesfort]], Ribault y laisse une petite garnison, puis retourne en France pour y chercher de nouveaux colons et des provisions. Il ne peut cependant revenir rapidement, car il est arrêté par les Britanniques, à la suite de complications dues à la [[Guerres de religion (France)|Guerre de religion]] qui sévit en France. Pendant la longue absence de Ribault, les colons sans approvisionnement et harcelés par les indigènes rentrent en France.
En [[1562]], l’amiral Gaspard de Coligny, chef des [[Protestantisme|Protestants]] français, choisit le capitaine [[huguenot]] Jean Ribault pour établir une colonie en [[Floride]] avec 150 de ses coreligionnaires. Ceux-ci se sont établis sur [[Parris Island]], où ils construisent une fortification qu'ils baptisent [[Charlesfort]], Ribault y laisse une petite garnison, puis retourne en France pour y chercher de nouveaux colons et des provisions. Il ne peut cependant revenir rapidement, car il est arrêté par les Britanniques, à la suite de complications dues à la [[Guerres de Religion (France)|Guerre de religion]] qui sévit en France. Pendant la longue absence de Ribault, les colons sans approvisionnement et harcelés par les indigènes rentrent en France.


Deux ans plus tard, Coligny lance une nouvelle expédition, menée par [[René de Goulaine de Laudonnière]], qui était le second de Ribault en 1562. Elle établit une nouvelle colonie à l'embouchure de la [[St. Johns River]]. Les colons, des huguenots pour la plupart baptisent ce lieu « La Caroline », en l’honneur du roi [[Charles IX de France|Charles IX]]. Les indiens [[Timucua]] aident les Français à y construire un fort triangulaire, le Fort Caroline. Cependant, les rapports avec les indigènes deviennent tendus et la nourriture commence à manquer. Les colons sont prêts à abandonner le fort, lorsqu'en août, 1565, des renforts conduits par Jean Ribault arrivent de France<ref name="man1565">Manucy, « St. Augustine-1565 »</ref>.
Deux ans plus tard, Coligny lance une nouvelle expédition, menée par [[René de Goulaine de Laudonnière]], qui était le second de Ribault en 1562. Elle établit une nouvelle colonie à l'embouchure de la [[Saint Johns (fleuve)|St. Johns River]]. Les colons, des huguenots pour la plupart baptisent ce lieu « La Caroline », en l’honneur du roi [[Charles IX (roi de France)|Charles IX]]. Les indiens [[Timucuas|Timucua]] aident les Français à y construire un fort triangulaire, le Fort Caroline. Cependant, les rapports avec les indigènes deviennent tendus et la nourriture commence à manquer. Les colons sont prêts à abandonner le fort, lorsqu'en août 1565, des renforts conduits par Jean Ribault arrivent de France<ref name="man1565">Manucy, « St. Augustine-1565 »</ref>.
[[Fichier:Americae10.jpg|thumb|right|260px|Les Espagnols attaquent le Fort Caroline (1565).]]
[[Fichier:Americae10.jpg|thumb|right|260px|Les Espagnols attaquent le Fort Caroline (1565).]]


[[Pedro Menéndez de Avilés]] arrive d'Espagne au même moment que Ribault, muni de l'ordre de son roi de chasser tout intrus de Floride. Sa flotte aperçoit les navires français et les engage, mais est contrainte à battre en retraite plus au sud, où ils établissent un camp qui deviendra [[Saint Augustine (Floride)|Saint Augustine]]. Ribault se lance à la poursuite des Espagnols avec quelques-uns de ses navires et la plupart de ses troupes, mais ils sont surpris en mer par une violente tempête qui dure plusieurs jours. Menéndez, lui, choisit d'attaquer Fort Caroline par voie terrestre. Il conduit ses troupes et attaque le fort le 20 septembre qui n'est plus défendu que par 200 à 250 colons. Les seuls survivants sont 50 femmes et enfants qui sont faits prisonniers, tous les autres sont exécutés<ref name="man1565"/>, sur une rivière qui depuis lors s’appelle [[Matanzas (rivière)|Matanzas]] (ce qui signifie « Massacre » en espagnol)<ref>[http://courrierdefloride.com/2016/08/19/vestiges-francais-decouverts-mer-a-cap-canaveral-floride/ Des vestiges français découverts sous la mer à Cap Canaveral (Floride)]</ref>. Le Fort est rebaptisé ''San Mateo'' par les espagnols.
[[Pedro Menéndez de Avilés]] arrive d'Espagne au même moment que Ribault, muni de l'ordre de son roi de chasser tout intrus de Floride. Sa flotte aperçoit les navires français et les engage, mais est contrainte de battre en retraite plus au sud, où ils établissent un camp qui deviendra [[Saint Augustine]]. Ribault se lance alors à leur poursuite avec quelques-uns de ses navires et la plupart de ses hommes, mais ils sont surpris en mer par une violente tempête qui dure plusieurs jours.


L'espagnol Menéndez, lui, choisit d'attaquer Fort Caroline par voie terrestre. Il conduit ses troupes sur le fort le {{date-|20 septembre}}, qui n'est plus défendu que par 200 à 250 colons. Les seuls survivants sont 50 femmes et enfants qui sont faits prisonniers, tous les autres sont exécutés<ref name="man1565" /> sur une rivière qui depuis lors s’appelle [[Matanzas (rivière)|Matanzas]] (« tuerie, meurtre, massacre » en espagnol)<ref>[http://courrierdefloride.com/2016/08/19/vestiges-francais-decouverts-mer-a-cap-canaveral-floride/ Des vestiges français découverts sous la mer à Cap Canaveral (Floride)]</ref>. Le Fort est rebaptisé ''San Mateo'' par les vainqueurs.
En ce qui concerne la flotte de Ribault, tous les navires ont coulé ou se sont échoués au sud de Saint-Augustin au cours de la tempête, et bon nombre de français à bord ont été perdus en mer. Ribault et ses matelots naufragés ont été découverts par Menéndez avec ses troupes et convoqués à se rendre. Croyant apparemment que ses hommes seraient bien traités, Ribault a capitulé. Menéndez a ensuite exécuté Ribault et plusieurs centaines d'Huguenots comme hérétiques à ce qui est maintenant connu comme l'anse de Matanzas. L'atrocité a choqué beaucoup d'européens même en cette époque sanglante des dissensions religieuses. Un fort construit beaucoup plus tard, Fort Matanzas, est à proximité du site. Ce massacre a mis fin aux tentatives de colonisation du sud-est de la côte Atlantique en Amérique du Nord par la France.

En ce qui concerne la flotte de Ribault, tous les navires ont coulé ou se sont échoués au sud de Saint-Augustin au cours de la tempête, et bon nombre des français à bord ont été perdus en mer. Ribault et le reste de ses matelots naufragés sont découverts par Menéndez qui leur enjoint de se rendre. Croyant que ses hommes seraient bien traités, Ribault capitule, mais Menéndez le fait exécuter avec plusieurs centaines de Huguenots en tant qu'hérétiques, en un lieu maintenant connu comme l'anse de Matanzas.

L'atrocité a choqué beaucoup d'Européens, même en cette époque de fortes dissensions et de guerres religieuses sanglantes. Un fort construit plus tard à proximité du site sera baptisé Matanzas en souvenir de ce massacre, qui scelle la fin des tentatives de colonisation du sud-est de l'Amérique du Nord par la France.


==Photos du Fort Caroline==
==Photos du Fort Caroline==
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Image:Founding of Fort Caroline mg 0318.jpg|La construction de Fort Caroline (1564)
Image:Founding of Fort Caroline mg 0318.jpg|La construction de Fort Caroline (1564)
Image:Fort Caroline.jpg|Monument national de Fort Caroline
|Monument national de Fort Caroline
Image:Fort-caroline-1.jpg|Reconstitution du fort Caroline
Image:Fort-caroline-1.jpg|Reconstitution du fort Caroline
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* Mickaël Augeron, Didier Poton et Bertrand Van Vuymbeke, dir., ''Les Huguenots et l'Atlantique'', vol. 2 : ''Fidélités, racines et mémoires'', Paris, Les Indes savantes, 2012.
* Mickaël Augeron, Didier Poton et Bertrand Van Vuymbeke, dir., ''Les Huguenots et l'Atlantique'', vol. 2 : ''Fidélités, racines et mémoires'', Paris, Les Indes savantes, 2012.
* Mickaël Augeron, John de Bry, Annick Notter, dir., ''Floride, un rêve français (1562-1565)'', Paris, Illustria, 2012.
* Mickaël Augeron, John de Bry, Annick Notter, dir., ''Floride, un rêve français (1562-1565)'', Paris, Illustria, 2012.
* {{fr}} Philip P Boucher, ''Les Nouvelles-Frances : la France en Amérique, 1500-1815'', Sillery, Québec : Septentrion, 2004. {{ISBN|9782894483756}}
* {{Ouvrage|langue=fr|titre=Les Nouvelles-Frances : la France en Amérique, 1500-1815|prénom1=Philip P|nom1=Boucher|lieu=Sillery, Québec|éditeur=Septentrion|lien éditeur=Éditions du Septentrion|année=2004|pages totales=183|isbn=978-2-894-48375-6|isbn10=2-894-48375-9|url=https://www.google.fr/books/edition/Les_Nouvelles_Frances/gthmSIe2E8EC?hl=fr&gbpv=1}}
* {{en}} Albert C Manucy, ''Menéndez : Pedro Menéndez de Avilés, Captain General of the Ocean Sea'', Sarasota, Fla. : Pineapple Press, 1992. {{ISBN|9781561640157}}
* {{Ouvrage|langue=en|titre=Menéndez : Pedro Menéndez de Avilés, Captain General of the Ocean Sea|prénom1=Albert C.|nom1=Manucy|lieu=Sarasota, Fla|éditeur=Pineapple Press|année=1992|pages totales=107|isbn=978-1-561-64015-7|isbn2=978-1-561-64016-4}}
* {{fr}} Philippe Hrodej,Gilbert Buti, ''Dictionnaire des corsaires et des pirates'', CNRS éditions, Paris, 2013, {{ISBN|978-2-271-08060-8}} ; 990p.
* {{Ouvrage|langue=fr|titre=Dictionnaire des corsaires et des pirates|prénom1=Gilbert|nom1=Buti|directeur1=oui|prénom2=Philippe|nom2=Hrodej|directeur2=oui|lieu=Paris|éditeur=CNRS éd|lien éditeur=CNRS Éditions|année=2013|pages totales=989|isbn=978-2-271-08060-8|isbn2=978-2-271-06808-8}}


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Floride française]]
* [[Floride francophone]]
* [[Liste des forts de la Nouvelle-France]]
* [[Liste des forts de la Nouvelle-France]]


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[[Catégorie:Histoire des Huguenots en Amérique du Nord]]
[[Catégorie:Aire protégée relevant du National Park Service en Floride]]
[[Catégorie:Colonisation française de l'Amérique du Nord]]

Dernière version du 11 mars 2024 à 15:06

Fort Caroline
Présentation
Destination initiale
Fort militaire
Construction
XVIe siècle
Occupants
Propriétaire
État
Gestionnaire
Patrimonialité
Inscrit au NRHP ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Visiteurs par an
404 476 ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Localisation
Commune
Aire protégée
Coordonnées
Carte

Fort Caroline est un fort français construit dans la première colonie française sur l'actuel territoire des États-Unis. Fondée, en 1564, par René de Goulaine de Laudonnière en lien avec l'expédition de Jean Ribault mandatée par Gaspard II de Coligny, sur le Saint Johns à l'emplacement de l'actuelle cité de Jacksonville en Floride. La colonie de la Floride française ne vécut que quelques années (1562-1565) avant d'être détruite par les Espagnols. Depuis les années 1950, un Mémorial national y a été établi, comprenant une reproduction à échelle réduite du fort et un petit musée pour les visiteurs. Le site est géré en association avec le Timucuan Ecological and Historic Preserve. Comme pour tous les lieux historiques administrés par le National Park Service, le mémorial est inscrit au Registre national des lieux historiques, depuis le .

Carte de la Floride française (XVIIe siècle)

En 1562, l’amiral Gaspard de Coligny, chef des Protestants français, choisit le capitaine huguenot Jean Ribault pour établir une colonie en Floride avec 150 de ses coreligionnaires. Ceux-ci se sont établis sur Parris Island, où ils construisent une fortification qu'ils baptisent Charlesfort, Ribault y laisse une petite garnison, puis retourne en France pour y chercher de nouveaux colons et des provisions. Il ne peut cependant revenir rapidement, car il est arrêté par les Britanniques, à la suite de complications dues à la Guerre de religion qui sévit en France. Pendant la longue absence de Ribault, les colons sans approvisionnement et harcelés par les indigènes rentrent en France.

Deux ans plus tard, Coligny lance une nouvelle expédition, menée par René de Goulaine de Laudonnière, qui était le second de Ribault en 1562. Elle établit une nouvelle colonie à l'embouchure de la St. Johns River. Les colons, des huguenots pour la plupart baptisent ce lieu « La Caroline », en l’honneur du roi Charles IX. Les indiens Timucua aident les Français à y construire un fort triangulaire, le Fort Caroline. Cependant, les rapports avec les indigènes deviennent tendus et la nourriture commence à manquer. Les colons sont prêts à abandonner le fort, lorsqu'en août 1565, des renforts conduits par Jean Ribault arrivent de France[1].

Les Espagnols attaquent le Fort Caroline (1565).

Pedro Menéndez de Avilés arrive d'Espagne au même moment que Ribault, muni de l'ordre de son roi de chasser tout intrus de Floride. Sa flotte aperçoit les navires français et les engage, mais est contrainte de battre en retraite plus au sud, où ils établissent un camp qui deviendra Saint Augustine. Ribault se lance alors à leur poursuite avec quelques-uns de ses navires et la plupart de ses hommes, mais ils sont surpris en mer par une violente tempête qui dure plusieurs jours.

L'espagnol Menéndez, lui, choisit d'attaquer Fort Caroline par voie terrestre. Il conduit ses troupes sur le fort le , qui n'est plus défendu que par 200 à 250 colons. Les seuls survivants sont 50 femmes et enfants qui sont faits prisonniers, tous les autres sont exécutés[1] sur une rivière qui depuis lors s’appelle Matanzas (« tuerie, meurtre, massacre » en espagnol)[2]. Le Fort est rebaptisé San Mateo par les vainqueurs.

En ce qui concerne la flotte de Ribault, tous les navires ont coulé ou se sont échoués au sud de Saint-Augustin au cours de la tempête, et bon nombre des français à bord ont été perdus en mer. Ribault et le reste de ses matelots naufragés sont découverts par Menéndez qui leur enjoint de se rendre. Croyant que ses hommes seraient bien traités, Ribault capitule, mais Menéndez le fait exécuter avec plusieurs centaines de Huguenots en tant qu'hérétiques, en un lieu maintenant connu comme l'anse de Matanzas.

L'atrocité a choqué beaucoup d'Européens, même en cette époque de fortes dissensions et de guerres religieuses sanglantes. Un fort construit plus tard à proximité du site sera baptisé Matanzas en souvenir de ce massacre, qui scelle la fin des tentatives de colonisation du sud-est de l'Amérique du Nord par la France.

Photos du Fort Caroline

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Notes et références

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Sur les autres projets Wikimedia :

Sources et bibliobraphie

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  • Mickaël Augeron, Didier Poton et Bertrand Van Ruymbeke, dir., Les Huguenots et l'Atlantique, vol. 1 : Pour Dieu, la Cause ou les Affaires, préface de Jean-Pierre Poussou, Paris, Presses de l'Université Paris-Sorbonne (PUPS), Les Indes savantes, 2009.
  • Mickaël Augeron, Didier Poton et Bertrand Van Vuymbeke, dir., Les Huguenots et l'Atlantique, vol. 2 : Fidélités, racines et mémoires, Paris, Les Indes savantes, 2012.
  • Mickaël Augeron, John de Bry, Annick Notter, dir., Floride, un rêve français (1562-1565), Paris, Illustria, 2012.
  • Philip P Boucher, Les Nouvelles-Frances : la France en Amérique, 1500-1815, Sillery, Québec, Septentrion, , 183 p. (ISBN 978-2-894-48375-6, lire en ligne)
  • (en) Albert C. Manucy, Menéndez : Pedro Menéndez de Avilés, Captain General of the Ocean Sea, Sarasota, Fla, Pineapple Press, , 107 p. (ISBN 978-1-561-64015-7 et 978-1-561-64016-4)
  • Gilbert Buti (dir.) et Philippe Hrodej (dir.), Dictionnaire des corsaires et des pirates, Paris, CNRS éd, , 989 p. (ISBN 978-2-271-08060-8 et 978-2-271-06808-8)

Articles connexes

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Liens externes

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