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« Retable de Saint-Luc » : différence entre les versions

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La '''retable de saint Luc''' (en italien ''polittico di san Luca'') est un tableau du peintre de la [[Peinture de la Renaissance|Renaissance]] [[Andrea Mantegna]], conservé aujourd'hui à la [[pinacothèque de Brera]], à [[Milan]].
La '''''Retable de Saint-Luc''''' (en italien ''Polittico di san Luca'') est un tableau du peintre de la [[Peinture de la Renaissance|Renaissance]] [[Andrea Mantegna]], conservé aujourd'hui à la [[pinacothèque de Brera]], à [[Milan]].


==Histoire==
==Histoire==
[[Retable]] initialement destiné au maître-autel à la chapelle Saint-Luc de la [[Basilique Sainte-Justine (Padoue)| Basilique Sainte-Justine de Padoue]], il est commandité à Mantegna par Sigismondo de' Folperti de Pavie en 1453 (entré chez les Bénédictins sous le nom de frère Mauro). Le retable y reste jusqu'en 1797.
[[Retable]] initialement destiné au maître-autel à la chapelle Saint-Luc de la [[basilique Sainte-Justine de Padoue]], il est commandité à [[Andrea Mantegna]] par Sigismondo de' Folperti de Pavie en 1453 (entré chez les Bénédictins sous le nom de frère Mauro). Le retable y reste jusqu'en 1797.


C'est un tableau peint entre 1453 et 1454, exécuté en tempera sur panneau de {{dunité|177|230|cm}} de largeur. L'encadrement (perdu) avait été sculpté par maître Guglielmo à Vérone, et les rehauts d'or et d'azur ont été payés à maître Guzon en février 1455<ref name="Salmazo">Salmazo</ref>.
C'est un tableau réalisé entre 1453 et 1454 ''a [[tempera]]'' sur [[Panneau (peinture)|panneau]] de {{Dunité|177|230|cm}}. L'[[Encadrement (art)|encadrement]] (perdu) avait été sculpté par maître Guglielmo à Vérone, et les rehauts d'or et d'azur ont été payés à maître Guzon en {{date-|février 1455}}<ref name="Salmazo">Salmazo</ref>.


==Thème==
==Thème==
Plusieurs panneaux représentent des saints bénédictins dont le choix est directement lié aux reliques conservés dans cette église depuis sa fondation:
Plusieurs panneaux représentent des saints bénédictins dont le choix est directement lié aux reliques conservées dans cette église depuis sa fondation :
[[Daniel de Padoue]] (saint-patron de la ville), [[Jérôme de Stridon|Jérôme]], {{page h'|Saint Maxime|Maxime}} (évêque de Padoue), [[Julien de Brioude |Julien]], [[Luc (évangéliste)|Luc]], [[Félicité de Padoue]], [[Prosdocime]] (saint-patron de Padoue), [[Benoît de Nursie |Benoît]], [[Justine de Padoue]]<ref>Liste différente suivant les interprétations (voir wiki italienne et anglaise)</ref>{{,}}<ref name="Salmazo"/>, avec un [[Christ de douleur]], la [[Marie de Nazareth|Vierge]] et [[Jean (apôtre)|Jean]], témoins directs de la ''[[Passion du Christ]]''.
[[Daniel de Padoue]] (patron de la ville), saint [[Jérôme de Stridon|Jérôme]], saint Maxime (évêque de Padoue), saint [[Julien de Brioude |Julien]], saint [[Luc (évangéliste)|Luc]], sainte [[Félicité de Rome|Félicité de Padoue]]<ref>[https://arte.cini.it/Opere/301942 Notice détaillée de la Fondation Cini].</ref>, saint [[Prosdocime]] (patron de Padoue), saint [[Benoît de Nursie|Benoît]], sainte [[Justine de Padoue]]<ref>Liste différente suivant les interprétations (voir wiki italienne et anglaise)</ref>{{,}}<ref name="Salmazo"/>, avec un [[Homme de douleurs|Christ de douleur]], la [[Marie de Nazareth|Vierge]] et l'apôtre [[Jean (apôtre)|Jean]], témoins directs de la ''[[Passion du Christ]]''.


==Composition==
==Composition==
[[Image:Andrea Mantegna 017.jpg|thumb|upright 1.5|Saint Luc à son pupitre]]
[[Image:Andrea Mantegna 017.jpg|vignette|Saint Luc à son pupitre.]]
Au centre, [[Luc (évangéliste)|saint Luc]], assis dans un siège architectural, est dans la posture du bénédictin travaillant au ''[[scriptorium]]'' avec ses instruments et son lutrin posé sur une colonne en marbre chiqueté<ref>Imitation du marbre en peinture avec ses veinures et son grain</ref> qui porte la signature de Mantegna : <small>''OPUS/ANDREAE/MANTEGNA''</small><ref name="Salmazo"/>. Des fruits sont posés sur le haut des montants du dossier et certains reposent aussi sur le sol (allégorie) devant ses pieds chaussés de sandales.
Au centre, [[Luc (évangéliste)|saint Luc]], assis dans un siège sculpté, est dans la posture du bénédictin travaillant au ''[[scriptorium]]'' avec ses instruments et son lutrin posé sur une colonne en marbre chiqueté<ref>Imitation du marbre en peinture avec ses veinures et son grain</ref> qui porte la signature de Mantegna : <small>''OPUS/ANDREAE/MANTEGNA''</small><ref name="Salmazo"/>. Des fruits sont posés sur le haut des montants du dossier et certains reposent aussi sur le sol (allégorie) devant ses pieds chaussés de sandales.


De part et d'autre de ce panneau central de grandes dimensions ({{Dunité|140|67|cm}}) les saints Prosdocime et Benoît le côtoient, et aux extrémités sont placées les saintes Félicité et Justine (de gauche à droite).
De part et d'autre de ce panneau central de grandes dimensions ({{Dunité|140|67|cm}}) les saints Prosdocime et Benoît le côtoient, et aux extrémités sont placées les saintes Félicité et Justine (de gauche à droite).


Au-dessus, dans le registre supérieur, le centre est occupé par le ''[[Christ de douleur]]'', par Marie à gauche et Jean à droite, les saints Daniel de Padoue et Jérôme sont représentés dans des panneaux (de {{Dunité|69|49|cm}}) à gauche et les saints Maxime et Julien dans les panneaux de mêmes dimensions, à droite.
Au-dessus, dans le registre supérieur, le centre est occupé par le ''Christ en [[Homme de douleurs]]'', par Marie à gauche et Jean à droite, les saints Daniel de Padoue et Jérôme sont représentés dans des panneaux (de {{Dunité|69|49|cm}}) à gauche et les saints Maxime et Julien dans les panneaux de mêmes dimensions, à droite.


Chaque panneau est séparé des autres horizontalement par des colonnes carrées à chapiteaux en bas-relief doré, chacun dans une ouverture ogivale. Tous les personnages du registre supérieur semblent être placés dans une galerie (leurs pieds ne sont pas visibles), ceux du registre inférieur sont représentés entier, en pied, et ils reposent sur une base de marbre chiqueté multicolore, plus haute d edeux marches pour saint Luc
Chaque panneau est séparé des autres horizontalement par des colonnes carrées à chapiteaux en bas-relief doré, chacun dans une ouverture ogivale. Tous les personnages du registre supérieur semblent être placés dans une galerie (leurs pieds ne sont pas visibles), ceux du registre inférieur sont représentés entier, en pied, et ils reposent sur une base de marbre chiqueté multicolore, plus haute d edeux marches pour saint Luc
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Des détails fins sont observables comme les différents signets en ruban rouge du livre de l'intérieur du lutrin, aux taches d'encre rouge également sur l'encrier à gauche, des essuyages des mains sous la tablette à droite.
Des détails fins sont observables comme les différents signets en ruban rouge du livre de l'intérieur du lutrin, aux taches d'encre rouge également sur l'encrier à gauche, des essuyages des mains sous la tablette à droite.


Le [[rouge]] [[symbolique des couleurs|couleur symbolique]] (amour divin, et honneur de la mémoire des apôtres, des évangélistes et des martyrs<ref> dans la liturgie catholique romaine </ref>) est également présent dans les drapés, hampe de drapeau, épée, couvertures des livres... et évidemment dans la plaie que porte le Christ à son côté. La Vierge même (dont les couleurs mariales sont habituellement le blanc et le bleu) est revêtue d'une robe noire sur un habit rouge (habit du deuil ?).
Le [[rouge]] [[Symbolisme des couleurs|couleur symbolique]] (amour divin, et honneur de la mémoire des apôtres, des évangélistes et des martyrs<ref> dans la liturgie catholique romaine </ref>) est également présent dans les drapés, hampe de drapeau, épée, couvertures des livres... et évidemment dans la plaie que porte le Christ à son côté. La Vierge même (dont les couleurs mariales sont habituellement le blanc et le bleu) est revêtue d'une robe noire sur un habit rouge (habit du deuil ?).


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
{{Références}}

===Bibliographie===
===Bibliographie===
* Alberta De Nicolò Salmazo, chapitre sur le retable de San Zeno in ''Mantegna'' (1996), traduit de l'italien par Francis Moulinat et Lorenzo Pericolo (1997), coll. Maîtres de l'art, Gallimard Electa, Milan {{ISBN|2 07 015047 X}}
* Alberta De Nicolò Salmazo, chapitre sur le retable de San Zeno in ''Mantegna'' (1996), traduit de l'italien par Francis Moulinat et Lorenzo Pericolo (1997), coll. Maîtres de l'art, Gallimard Electa, Milan {{ISBN|2 07 015047 X}}.


== Liens externes ==
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{{palette|Andrea Mantegna}}
{{Portail|peinture|Renaissance|christianisme|Milan}}


[[Catégorie:Retable en Italie|Saint-Luc]]
[[Catégorie:Retable en Italie|Saint-Luc]]
[[Catégorie:Tableau d'Andrea Mantegna]]
[[Catégorie:Tableau d'Andrea Mantegna]]
[[Catégorie:Saint Jérôme dans la peinture]]
[[Catégorie:Œuvre conservée à la pinacothèque de Brera]]
[[Catégorie:Tableau des années 1450]]
[[Catégorie:Tableau des années 1450]]
[[Catégorie:Luc l'Évangéliste dans la peinture]]
[[Catégorie:Jérôme de Stridon dans la peinture]]
[[Catégorie:Benoît de Nursie dans la peinture]]
[[Catégorie:Œuvre d'Andrea Mantegna en Italie]]
[[Catégorie:Œuvre conservée à la pinacothèque de Brera]]

Dernière version du 2 septembre 2023 à 04:20

Retable de Saint-Luc
Artiste
Date
Type
Matériau
Dimensions (H × L)
177 × 230 cmVoir et modifier les données sur Wikidata
No d’inventaire
176Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation

La Retable de Saint-Luc (en italien Polittico di san Luca) est un tableau du peintre de la Renaissance Andrea Mantegna, conservé aujourd'hui à la pinacothèque de Brera, à Milan.

Retable initialement destiné au maître-autel à la chapelle Saint-Luc de la basilique Sainte-Justine de Padoue, il est commandité à Andrea Mantegna par Sigismondo de' Folperti de Pavie en 1453 (entré chez les Bénédictins sous le nom de frère Mauro). Le retable y reste jusqu'en 1797.

C'est un tableau réalisé entre 1453 et 1454 a tempera sur panneau de 177 × 230 cm. L'encadrement (perdu) avait été sculpté par maître Guglielmo à Vérone, et les rehauts d'or et d'azur ont été payés à maître Guzon en [1].

Plusieurs panneaux représentent des saints bénédictins dont le choix est directement lié aux reliques conservées dans cette église depuis sa fondation : Daniel de Padoue (patron de la ville), saint Jérôme, saint Maxime (évêque de Padoue), saint Julien, saint Luc, sainte Félicité de Padoue[2], saint Prosdocime (patron de Padoue), saint Benoît, sainte Justine de Padoue[3],[1], avec un Christ de douleur, la Vierge et l'apôtre Jean, témoins directs de la Passion du Christ.

Composition

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Saint Luc à son pupitre.

Au centre, saint Luc, assis dans un siège sculpté, est dans la posture du bénédictin travaillant au scriptorium avec ses instruments et son lutrin posé sur une colonne en marbre chiqueté[4] qui porte la signature de Mantegna : OPUS/ANDREAE/MANTEGNA[1]. Des fruits sont posés sur le haut des montants du dossier et certains reposent aussi sur le sol (allégorie) devant ses pieds chaussés de sandales.

De part et d'autre de ce panneau central de grandes dimensions (140 × 67 cm) les saints Prosdocime et Benoît le côtoient, et aux extrémités sont placées les saintes Félicité et Justine (de gauche à droite).

Au-dessus, dans le registre supérieur, le centre est occupé par le Christ en Homme de douleurs, par Marie à gauche et Jean à droite, les saints Daniel de Padoue et Jérôme sont représentés dans des panneaux (de 69 × 49 cm) à gauche et les saints Maxime et Julien dans les panneaux de mêmes dimensions, à droite.

Chaque panneau est séparé des autres horizontalement par des colonnes carrées à chapiteaux en bas-relief doré, chacun dans une ouverture ogivale. Tous les personnages du registre supérieur semblent être placés dans une galerie (leurs pieds ne sont pas visibles), ceux du registre inférieur sont représentés entier, en pied, et ils reposent sur une base de marbre chiqueté multicolore, plus haute d edeux marches pour saint Luc

Tout le talent de la représentation des différents matériaux de Mantegna s'exprime : des marbres simulés aux cernes du bois du lutrin voire aux échardes du bois.

Des détails fins sont observables comme les différents signets en ruban rouge du livre de l'intérieur du lutrin, aux taches d'encre rouge également sur l'encrier à gauche, des essuyages des mains sous la tablette à droite.

Le rouge couleur symbolique (amour divin, et honneur de la mémoire des apôtres, des évangélistes et des martyrs[5]) est également présent dans les drapés, hampe de drapeau, épée, couvertures des livres... et évidemment dans la plaie que porte le Christ à son côté. La Vierge même (dont les couleurs mariales sont habituellement le blanc et le bleu) est revêtue d'une robe noire sur un habit rouge (habit du deuil ?).

Notes et références

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  1. a b et c Salmazo
  2. Notice détaillée de la Fondation Cini.
  3. Liste différente suivant les interprétations (voir wiki italienne et anglaise)
  4. Imitation du marbre en peinture avec ses veinures et son grain
  5. dans la liturgie catholique romaine

Bibliographie

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  • Alberta De Nicolò Salmazo, chapitre sur le retable de San Zeno in Mantegna (1996), traduit de l'italien par Francis Moulinat et Lorenzo Pericolo (1997), coll. Maîtres de l'art, Gallimard Electa, Milan (ISBN 2 07 015047 X).

Liens externes

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